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Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du vendredi 12 novembre 1920

L'Humanité, journal socialiste quotidien

À partir du site internet Gallica, de la Bibliothèque nationale de France

 

L'Humanité du vendredi 12 novembre 1920

 

Le cinquantenaire de la République

La gloire du soldat inconnu servit hier à rendre des honneurs à des militaires trop connus

De ce long spectacle militaire qui a débuté hier matin à 9h15 place Denfert-Rochereau pour prendre fin à midi vingt sous la voûte de l'Arc de Triomphe de l'Étoile, il ne me semble pas que l'on ait pu rapporter une autre impression que celle d'une immense parade belliqueuse. En toute sincérité, la note dominante fut une note guerrière. Les organisateurs de cette démonstration publique avaient, en réunissant les deux cérémonies - cinquantenaire de la République et anniversaire de l'armistice - laissé deviner leur intention de donner à la dernière la préséance sur le rappel du 4 septembre 1870. Ils y ont fort bien réussi. Sur tout le parcours du cortège, ce qui a le plus impressionné la foule, c'est assurément le passage du canon de 155 long transformé en char funèbre pour le cercueil du soldat inconnu. Et ce fut aussi le défilé des étendards et le passage de ceux qui récoltèrent dans la tuerie générale les honneurs et les profits. Le transfert du cœur de Gambetta, la présence du gouvernement, des parlementaires, même l'acte fort bien machiné du Panthéon, en un mot tout ce que le programme comportait de « numéros » pour les civils, n'a suscité qu'un intérêt médiocre.

Toute l'attention, toute la curiosité et même ce qu'il put y avoir d'émotion réelle à certains moments n'avaient d'autre but, d'autre cause que la figuration militaire avec les vedettes attendues, les maréchaux étoilés et constellés de décorations. Les spectateurs daignèrent bien regarder les robes rouges, les chamarrure du corps diplomatique, mais ce n'était là qu'un intermède.

Tout ce film dans le scénario a été imaginé en vue de célébrer le régime républicain, n'a fait que mieux ressortir la puissance de l'idée militariste. Certes, si le « soldat inconnu » avait pu surgir de son cercueil et soulever le drap tricolore sous lequel il était enveloppé, il aurait compris qu'il s'était fait tuer en vain : l'esprit de guerre n'est pas mort. Et c'est bien encore une fois cette impression qui dominait. Même la sincérité était absente du cœur de ceux qui avaient organisé les cérémonies. Je me suis laissé conter et ne le rapporte cependant qu'avec réserves, ce détail stupéfiant : lorsqu'on exhuma, à Verdun, les huit cadavres de poilus entre lesquels on devait désigner le soldat inconnu qui serait transporté à Paris, on aurait constaté que tous les huit avaient encore leur bracelet d'identité !

Place Denfert-Rochereau

Le cœur de Gambetta avait été déposé dans une chapelle ardente installée dans un bâtiment du service municipal, près de la station du métro Denfert, et le corps du soldat inconnu dans un bâtiment en face. C'est de là qu'hier matin ils ont été transportés sur un char et sur un canon de 155 spécialement aménagés, au Panthéon et à l'Arc de Triomphe.

Précédés par des officiers à pied qui portent des étendards français restitués dernièrement par l'Allemagne, les deux attelages quittent la place Denfert à 9h20. Derrière le second char, celui qui porte la dépouille du soldat inconnu, suivent quelques-uns des membres du gouvernement : MM. Steeg et LefèvreE entre autres. Comme la liaison n'a pas été établie, au départ, entre les chars et la fraction précédente du cortège, l'allure des voitures est assez vive et une délégation des mutilés qui les accompagnent a de la peine à suivre.

L'arrivée au Panthéon a lieu à 9h45. Les porte-drapeau de tous les régiments de France sont massés avec leurs emblèmes au haut des degrés de l'ancienne basilique. Des cordons de soldats contiennent la foule sur chaque trottoir où, rue Soufflot, dix cénotaphes flanqués chacun de deux torchères, ont été édifiés. Le cercueil contenant les restes du soldat et le coffret où se trouve le cœur de Gambetta sont transportés dans le monument qui contient les dépouilles des grands hommes que la patrie a voulu honorer.

Les deux chars restent sur la place. Le canon sur lequel a voyagé le corps du soldat inconnu est enveloppé d'un grand voile tricolore qui tombe, tout simple, jusqu'aux roues. Il est traîné par huit chevaux. Celui qui portait le cœur du grand patriote de 1871 est chargé de dorures d'un mauvais effet. Si ce n'était le lieu est le moment, il faudrait penser à char de cavalcade. Bien des personnes différentes auprès de nous ont formulé cette opinion.

Un important service d'ordre fonctionne place du Panthéon. La cérémonie est longue, et dehors la foule s'impatiente. Des locataires d'une maison de la rue Soufflot ont le mauvais goût de jeter des paquets de cigarettes et des gâteaux aux officiers porte-étendard qu'on a massés, pour le départ, au milieu de la rue. Des cris s'élèvent, des « hou ! hou ! » fusent.

Un officier qui commande une compagnie massée près de cet endroit, ne peut se retenir de dire, en haussant les épaules :

« Tout à l'heure, ils vont nous jeter des confettis ! »

Au Panthéon

C'est la foule, la cohue. Dès sept heures du matin, boulevard Saint-Michel et rue Soufflot, on ne circule que difficilement. Sur la chaussée un service d'ordre considérable. Sur les trottoirs on s'écrase déjà. Aux arbres, des gamins pendent en grappes. Aux fenêtres, des groupes se pressent. Dans le matin gris et froid, les spectateurs attendent. Peu de cris, peu de mots. Seuls des camelots débitent leurs boniments, vendent des insignes ou offrent des places sur des tréteaux et sur des échelles. Quelques vendeurs essayent de placer le numéro très « spécial » où le gros Léon et Maurras le sourd se sont essayés à salir la mémoire du tribun de 1870. Mais la recette est maigre. Même quelques jeunes écervelés qui essayent de crier « à bas Gambetta ! » ne réussissent qu'à se faire arrêter pour un court moment.

Dans sa décoration assez sobre - quelques drapeaux seulement - le Panthéon apparaît au bout de la rue Soufflot comme une grande masse précise sur la toile de fond grisâtre que lui fait le brouillard. Sur les marches du péristyle viennent dès à partir de huit heures, se ranger les invités officiels. Des cliquetis de sabre, le bruit sourd des cavaliers en marche. Une automobile découverte stoppe devant la grille. Entre MM. Raoul Péret et Léon bourgeois, M. Millerand prend place. Autour d'eux les membres du corps diplomatique, broderies et plumes, se rangent. Une fanfare de trompettes, et tandis qu'une musique joue le classique Sambre-et-Meuse, des cavaliers encore débouchent de la rue Soufflot. Un silence. Des hampes de drapeaux apparaissent. Près de six cents étendards groupés en trois séries, portés par des sous-officiers, avancent, gravissent la pente de la rue Soufflot et viennent se placer le long des grilles.

Les drapeaux de 1870, qui précèdent des soldats en pantalon rouge, et capote bleue sombre, l'uniforme d'août 1914. Le silence se fait plus grand. Voici les deux chars funèbres : celui de Gambetta, un peu trop théâtral avec sa châsse dorée, et celui du poilu que l'on enlève de l'affût sur lequel il reposait et que l'on transporte à l'intérieur du Panthéon, tandis qu'un invalide porte la cassette qui renferme le cœur de Gambetta.

Derrière, les officiels pénètrent sous la voûte, et les lourdes portes se referment pour la cérémonie officielle. De ce qu'elle fut, il n'est guère loisible de vous parler, car la place réservée à la presse était si exiguë, si mal choisie, que l'on n'y pouvait rien entendre et presque rien voir.

L'aspect est glacial et tout le rouge des draperies des tentures n'arrive pas à réchauffer les regards. Dans la nef centrale, des groupes alsaciens-lorrains en costumes locaux et des personnages en deuil, la famille du soldat inconnu. Au fond un opérateur de cinéma et l'orchestre. Dans le transept de droite, tous les corps constitués. Sous le dôme central, les maréchaux, et au milieu de la grande nef, un autel double où sont placés le cercueil du soldat inconnu et la cassette contenant le cœur de Gambetta. Autour du catafalque, huit torchères qui jettent une lumière clignotante.

À 9h35, l'orchestre entame les premières mesures d'une marche héroïque. Entrée des drapeaux de 1870. Musique encore et M. Millerand gravit les marches qui donnent accès à la chaire du haut de laquelle il prononce le discours attendu. C'est de l'éloquence froide, glaciale, malgré les grands mots et les périodes sonores. Puis c'est la sortie, tandis que l'orchestre joue à nouveau et que Franz, de l'Opéra, chante une Marseillaise assourdie.

Vers l'Arc de Triomphe

Le parcours entre le Panthéon et l'Arc de Triomphe s'est effectué sans incident. Partout une foule émue salue, jette des fleurs : des enfants bien stylés d'écoles et de pensionnats saluent au passage les maréchaux Joffre, Foch et Pétain, acclament les généraux Mangin et Gouraud.

Le Maréchal Joffre, qui suit à pied, « en a sa claque », comme le remarque un loustic. Il sue à grosses gouttes, enlève son képi, s'éponge le front. Il enlève sa lourde capote de cavalerie et la donne à porter un soldat. Mais sur le pont de la Concorde il y a un à-coup. La marche du cortège est arrêtée. Un vent aigre souffle de toutes parts. Joffre rappelle le soldat qui porte sa capote.

Le caporal André Lefèvre, qui se permet quelques privautés à l'égard des gloires militaires les plus publiques, depuis qu'il est ministre de la guerre, dit au vainqueur de Charleroi :

Vous avez raison de craindre le froid. N'ajoutez pas un poilu connu à la liste des héros morts pour la patrie. »

Place de l'Étoile, les deux chars s'arrêtent côte à côte sous l'Arc de Triomphe. Le président de la République, les ministres, les sénateurs, les députés, les maréchaux, les généraux et les membres des diverses délégations qui se trouvaient dans le cortège s'arrêtent près de la gauche du monument, pendant qu'un joli groupe d'Alsaciennes en costumes leur fait vis-à-vis sur la droite. Les nombreuses couronnes sont déchargées et amoncelées près des chars. Un lâcher de pigeons de guerre a lieu pendant que des musiques régimentaires groupées ça et là, dans les environs, jouent sans ensemble la Marseillaise.

Pas une parole

Et, tout à coup, les personnalités civiles et militaires se divisent en plusieurs groupes et regagnent des automobiles qui viennent d'arriver entre l'Arc de Triomphe et le haut de l'avenue des Champs-Élysées.

Les régiments continuent à monter vers l'Arc de Triomphe et défilent devant le cœur de Gambetta et le corps du soldat inconnu.

Autres cérémonies

Au cours de l'après-midi ont eu lieu diverses cérémonies officielles ou privées.

À l'Hôtel de Ville, la municipalité recevait les maires des communes qui avaient été invités aux fêtes du cinquantenaire. Sur la place, à deux heures et demie, nouvelle exhibition des drapeaux de 1870 et de ceux que l'Allemagne a restitués. Vers trois heures les membres du gouvernement, du Conseil municipal et du Conseil général sont arrivés pour assister à un concert que donne la garde républicaine. Des discours sont prononcés par le préfet et le président du Conseil municipal. Et les illuminations commencent pour la joie d'une foule qui se presse, s'écrase afin de voir le décor et d'entendre la garde.

À cinq heures le corps du soldat inconnu et le cœur de Gambetta, qui étaient restés exposés sous l'Arc de Triomphe, sont transportés, l'un dans la salle du premier étage et l'autre est conduit au Panthéon.

Comme il ne fallait pas oublier l'élément religieux dans la fête, divers services ont été célébrés en présence des représentants de M. Millerand.

À huit heures c'est le départ du cortège lumineux qui, formé au parvis Notre-Dame, traverse la place de l'Hôtel-de-Ville et se divise en trois tronçons pour parcourir les itinéraires fixés.

La foule est de plus en plus nombreuse et sur tout le parcours que suit le cortège c'est un empressement, une ruée avec les incidents inévitables.

 

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Mise au​ point

Dans une réponse à notre camarade Daniel Renoult parue hier soir dans le Populaire, notre ami Jean Longuet, étudiant les raisons qui ont pu faire perdre un certain nombre de lecteurs au journal socialiste du soir dont il est le directeur politique, a cru devoir faire le rapprochement suivant :

Je lui ferai observer (à Daniel Renoult) que si le boycottage de ses récents amis nous a fait perdre 5 000 lecteurs, L’Humanité, dans le même laps de temps, et sans que nous ayons mené aucune campagne contre elle, en a perdu 15 000 à Paris seulement et plus de 14 à 1 500 abonnés.

Nous regrettons vivement que notre ami Jean Longuet ne nous ait pas demandé quelques précisions avant de publier ces chiffres, qui sont loin d'être exacts.

Nous admettons que les mots de Longuet , « dans le même laps de temps », indique la période des trois derniers mois : août, septembre, octobre.

Or, la vente de l’Humanité à Paris a varié, dans ce laps de temps, de la façon suivante : juillet : 38 045 (moyenne par jour)

Août : 43 179

septembre : 41 170

octobre : 36 630

À aucun moment la différence en moins n'a atteint, il s'en faut de beaucoup, le chiffre donnée par Jean Longuet, et les variations indiquées ci-dessus entre les chiffres de vente des quatre derniers mois ont bien d'autres causes que celles auxquelles le directeur du Populaire fait allusion.

En voici une preuve.

Au 1er août nous avions 16 479 abonnés. À ce jour nous en comptons 15 879.

Soit une différence de 600 au lieu des 1 500 affichés par Jean Longuet !

Mais la correspondance reçue établit assez nettement les causes de la majeure partie de ces désabonnements. D'une part, un grand nombre d'abonnés ayant profité des avantages que nous leur avions consentis avant l'élévation du prix du journal, ne trouvant plus cet avantage, renoncent à l'abonnement. D'autre part, beaucoup de camarades expliquent que c'est pour raisons de « chômage » ou de « révocation » qu'ils ne renouvellent pas.

Enfin, et ceci est concluant, dans la quantité de lettres reçues à ce sujet, une seule donne pour raisons de son désabonnement la « ligne politique actuelle » de l’Humanité.

En résumé, l’Humanité a subi, comme tous les autres journaux, les effets de la crise générale de la presse. Ce sont ces effets qui expliquent les différences indiquées ci-dessus, différences qui sont, répétons-le, loin des indications trop rapidement données par Jean Longuet.

Notons, pour terminer, que dans le rapport qu'il vient de rédiger pour le Congrès, notre camarade Bracke constate que la moyenne de notre tirage quotidien, pour octobre, atteint 188 000.

 

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Avant le congrès

Résultats

Saint-Maur. - Motion d'adhésion sans réserves : 43 ; motion d'adhésion avec réserves : 13 ; abstention : 2.

Béziers. - Motion d'adhésion sans réserves : 58 ; motion d'adhésion avec réserves : 16 ; motion pour la « Reconstruction » : 16.

Gentilly. - Unanimité pour le principe de l'adhésion. Motion d'adhésion sans réserves : 77 ; pour l'adhésion avec réserves : 16.

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Le vote de la section de Nanterre sur la troisième internationale. La section de Nanterre du parti à voter sur la question de l'adhésion à la troisième internationale : 43 voix se sont prononcés pour les neuf vois pour l'adhésion avec conditions.

 

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Le Parti Comm​uniste danois

Londres, 11 novembre. - (Par téléphone de notre correspondant particulier). - Le Parti socialiste de gauche du Danemark, réuni en Congrès avec les représentants de 43 syndicats, a voté, à l'unanimité, l'adoption des conditions de Moscou, et a pris le nom de Parti Communiste danois.

 

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L'Internationale Commu​niste à la classe ouvrière italienne

Le 27 août, le Comité exécutif de la IIIe Internationale signait une lettre aux délégués du parti socialiste italien, résumant les impressions, les critiques et les conseils suggérés aux communistes russes par les longues conversations qu'ils avaient eues avec ces délégués.

Ce document de première importance, qui commente et complète les résolutions prises par le Congrès de Moscou concernant la section italienne, a été publié récemment dans l'édition de Turin de l'Aventi !

Il appelle, en premier lieu, l'attention du prolétariat italien sur sa situation au premier rang de la bataille internationale contre le capitalisme et sur le devoir qu'a chaque partie adhérant à l'Internationale communiste de « se préparer à jeter au moment opportun sur la balance tout le poids de l'énergie révolutionnaire du prolétariat. »

Toute la partie critiquant la tactique, qui consiste à ne point prendre d'initiative révolutionnaire sous prétexte qu'il faudrait que la révolution se fit simultanément dans plusieurs pays, et discutant les conditions spéciales de l'Italie, a été reprise dans l'appel lancé de Moscou le 10 septembre en plein conflit des métallurgistes, et que j'ai traduit dans l'Humanité du 6 octobre : j'y renvoie le lecteur.

Les signataires de la lettre, Zinoviev, Boukharine et Lénine, concluaient ce passage en affirmant que « l'Italie présente aujourd'hui toutes les conditions essentielles garantissant la victoire d'une grande révolution prolétarienne. »

Mais le P.S.I. agit, selon eux, avec trop d'hésitation : les délégués eux-mêmes reconnaissent que la situation en Italie est profondément révolutionnaire. Mais le parti, au lieu de diriger les mouvements des masses, les contient ou reste à l'écart ; il se traîne à la remorque des événements et risque de perdre son autorité sur les masses en les abandonnant aux mains des anarchistes.

De là, d'après la lettre, la nécessité de se séparer des « éléments réformiste ou libéraux bourgeois » qui contaminent le parti. Turati, Modigliani, Prampolini, etc., dit le document, sont des ennemis de la révolution et ne font que fournir des armes intellectuelles à la bourgeoisie par leurs discours et leurs écrits. Il est impossible de préparer les masses à la révolution et à la dictature du prolétariat si l'on garde des hommes de ce genre dans les rangs du parti.

Après avoir critiqué l'action du groupe parlementaire, la lettre attire l'attention sur la situation plus grave encore dans la C.G.T., où les postes les plus importants sont occupés par des éléments réformistes, « par une clique bureaucratique qui détient l'appareil directif syndical et fait tous ses efforts pour mettre un frein au développement de la révolution. »

L'unité prolétarienne

La lettre rappelle que l'Internationale communiste, dans son second comme dans son premier Congrès, s'est prononcée en faveur d'un rapprochement de tous les éléments vraiment révolutionnaires et prolétariens du syndicalisme, de l'anarchisme, des Shop-Stewards Committee et des Industrial Workers of the World

La même chose doit se produire dans tous les pays et spécialement en Italie. Des dizaines de milliers de prolétaires révolutionnaires qui, par erreur ou par ignorance, font encore partie des syndicats dirigés par les Anarchistes syndicaliste (Union syndicale) sont mille fois plus près de nous que les réformistes qui consentent à être considérés comme membres de la IIIe internationale, mais qui, en réalité, entravent chaque pas en avant vers la révolution prolétarienne.

…L'élimination des éléments réformistes du Parti et la collaboration avec les meilleurs éléments prolétariens des syndicalistes et des anarchistes pendant la lutte révolutionnaire, telle est notre devise actuelle.

Après avoir insisté encore sur le fait que c'est à la droite du parti que sont les ennemis du communisme du prolétariat, la lettre recommande spécialement au parti de se tenir en contact intime avec les masses ouvrière et de prêter la plus sérieuse attention au mouvement des conseils de fabrique.

Le Parti doit diriger activement ce mouvement, de l'intérieur et sur place, et ne point s'en abstenir sous prétexte que ce mouvement a un caractère spontané enfantin, non organisé. Le devoir du Parti et précisément de porter remède à ces défauts, d'aider ce mouvement à acquérir sa plus grande efficacité et à le canaliser dans le torrent de la révolution.

C'est le programme de la gauche [en] fraction communiste du parti, qui répond le plus complètement aux directives indiquées par le Congrès de Moscou et commentées dans la lettre du Comité exécutif de la IIIe internationale, dont je viens de résumer les passages essentiels.

Jacques Mesnil

 

Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du vendredi 12 novembre 1920

- « le cinquantenaire de la République - la gloire du soldat inconnu servit hier à rendre honneur à des militaires trop connus »

- « mise au point » sur les tirages de L’Humanité, suite à des chiffres hasardeux donnés par Jean Longuet, directeur politique du Populaire, journal socialiste du soir d’une autre tendance

- résultats de votes de sections sur la IIIe Internationale

- adhésion à la IIIe Internationale du Parti socialiste de gauche du Danemark, nouveau Parti communiste danois

- « l’Internationale Communiste à la classe ouvrière italienne », lettre du 27 août du Comité exécutif de la IIIe Internationale, signée Zinoviev, Boukharine et Lénine

le 11 novembre 2020

 
 

Il y a cent ans : L'Humanité au jour le jour

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)