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Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du samedi 4 décembre 1920

L'Humanité, journal socialiste quotidien

À partir du site internet Gallica, de la Bibliothèque nationale de France

 

L'Humanité du samedi 4 décembre 1920

 

 

Avant le Congrès

Pour l'unité quand même

L'Unité socialiste est, paraît-il, menacée. Daniel Renoult, avec véhémence, a dénoncé ici le complot tramé chez Bonvalet. Frossard a fourni à cet égard des précisions au conseil fédéral de la Seine, et si l'on en croit leurs déclarations, la « droite » du Parti, en accord avec le « centre » serait disposée à pousser jusqu'à la scission la résistance aux vingt-et-un commandements de Zinoviev.

S'il en était ainsi, si demain l'action politique de la classe ouvrière dans ce pays était menée par deux organisations divergentes, avec cette conséquence fatale de la division syndicale, voire même du mouvement coopératif, la bourgeoisie aurait sans combat remporté sur la Révolution sa plus grande victoire depuis les saignées de la Commune.

L'Unité socialiste brisée, c'est la fraction de droite glissant peu à peu sur la pente que lui auront savonnée ceux de nos camarades qui rêvent d'un socialisme démocratique « épris de réalisation », méconnaissant progressivement l'idéal révolutionnaire dont seule l'affirmation constante donne sa raison d'être et sa signification à l'action réformiste du prolétariat organisé. C'est la fraction de gauche entraînée par quelques néophytes sans expérience ni responsabilité, soit vers l'anarchie littéraire de la jeunesse bourgeoise d'il y a trente ans, soit vers la démagogie verbale de ceux qui donnent pour excuse à leur propre paresse l'inutilité de tout effort, en attendant le Messie-Révolution.

En tout cas, aucune action révolutionnaire positive.

D'une part, quelques coups de tête de ceux qui confondent « émeute » et « révolution », quelques saignées de prolétaires, parfois suscitées par l'action interne d'agents provocateurs à la solde du pouvoir ; d'autre part et fatalement, quelle que soit la bonne foi et la conscience socialiste des hommes de droite, un gentil petit socialisme électoral et réformateur, s'adaptant progressivement à une organisation sociale replâtrée par la présence dans les gouvernements bourgeois de chargés d'affaires des exploités.

Que deviendra dans tout cela le socialisme éprouvé par la doctrine et l'expérience, tenant compte à la fois des facteurs d'idéalisme mystique qui sont au cœur des masses, des besoins immédiats de réalisations positives qui, mieux que les affirmations doctrinaires, assurent son autorité et son recrutement, et de la nécessité plus que jamais évidente pour sauver l'humanité de l'anarchie et de la famine, d'organiser avec passion et méthode la révolution sociale ?

Quelque opinion théorique qu'il puisse professer sur l'opportunité d'adapter les thèses russes à la sauce occidentale, qu'il les adopte d'enthousiasme ou qu'il les repousse avec horreur, pour un socialiste digne de ce nom les conséquences du triomphe des conceptions les plus opposées aux siennes ne sont rien pour l'avenir du socialisme à côté du désastre que constituerait une scission.

« Anathème donc, dirait Daniel Renoult contre les socialistes félons "reconstructeurs" ou "Vie socialiste" qui en ont envisagé la possibilité ! » sur cette indignation un peu factice, Renoult me permettra de lui dire, il importe de faire des réserves.

Des scissionnistes, il n'y en a pas qu'à droite. Je dirai même, en toute impartialité, que c'est un peu de l'autre côté qu'on a commencé. Tous les vieux militants ont eu un sursaut de stupeur le jour où, dans le journal de Jaurès, ils ont vu publier il y a quelques mois un article, signé Flory, où la scission était indiquée non comme une hypothèse regrettable, mais bien comme un but désirable à atteindre par certains éléments du Comité de la IIIe Internationale !

J'entends bien qu'il ne s'agissait que de larges épurations. Suivant l'état d'esprit des épurateurs, l'amputation devant se produire pour les uns à la gauche de tous les socialistes de guerre, Cachin qui fut le plus ardent d'entre eux - y compris - ; pour d'autres à la gauche de Renaudel ; pour les citoyens Leroy et ses amis, écarter du Parti tous les néophytes de la IIIe Internationale pour ne conserver que l'équipe des chevronnés de Zimmerwald. « Un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure ».

Un beau jour ceux qu'on menace quotidiennement d'exclure du Parti, ou de les y traiter en frères convers, prennent la chose au sérieux ; pour ne pas être chassés de la maison qu'ils ont construite ou y être traités en domestiques par quelques-uns de ces petits oiseaux fielleux dont parle Jaurès « qui s'étant posés sur la branche s'imaginent avoir créé l'arbre » ils menacent d'en partir d'eux-mêmes.

Renoult se fâche, il a raison. Mais pourquoi son indignation que j'approuve ne s'est-elle pas produite au moment où certains de ses nouveaux amis ont contribué à créer l'atmosphère qui seule a permis aux réunions de chez Bonvalet de prendre l'allure qu'il déplore ?

Allons, fini de ces plaisanteries ! Elles ont assez duré !

C'est justement parce qu'ils ont la prétention d'être les militants les plus avertis, que les vétérans du socialisme, les Longuet, les Pressemane, les Renaudel, les Mistral, les Bracke, les Mayéras, ceux qui ont connu la cruauté des luttes intestines doivent faire à l'Unité les sacrifices les plus coûteux !

Plus que les néophytes que la grande tourmente a amené à substituer à leur idéologie religieuse ou jacobine d'hier la mystique révolutionnaire, esprits encore absolus, mais qui constitueront demain avec un peu d'expérience, le meilleur des cadres du Parti, les doctrinaires qui croient à la rigueur des lois du matérialisme historique, doivent faire à l'Unité toutes les concessions.

Du moment que l'outil subsiste, l'avenir est sauvegardé. Le bon sens immanent aura à bref délai raison des impulsions accidentelles.

Si l'outil est brisé, tout sera compromis.

Tant pis pour ceux qui devant le prolétariat international prendront la responsabilité d'une scission !

Henri Sellier.

 

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Résultats

Fourmies (Nord). - Unanimité pour la motion Longué–Paul Faure

 

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Différents et pareils

Oui, parlons d'eux… de tous les trois. Mais je voudrais parler spécialement des deux, les moins connus, de Vergeat et de Lepetit.

Raymond Lefebvre était connu du grand public révolutionnaire, de la vaste famille ouvrière. Son long corps déjà voûté, son visage aux traits droits et coupants, comme sa phrase d'écrivain, émergeaient, attiraient. Une flamme brûlait en lui qu'on ne pouvait pas ne pas voir ou sentir et la littérature a fait [en] lui une perte assurément égale à celle qu'a faite le socialisme. En quelques années, il s'était imposé. On disait de lui : c'est un « né de la guerre ». Erreur. Je dois le dire, moi qui l'avais vu, timide, s'aventurer avant-guerre dans notre petite boutique de la Vie Ouvrière. La guerre l'a seulement trempé, comme elle a trompé Vergiat et Lepetit, comme elle nous a tous trempés. D'aucuns sont nés depuis - c'est à leur honneur - ; d'autres ont subi cette épreuve, y ont résisté, ont été trempés dans ce bain de larmes et de sang ; d'autres, enfin, s'y sont brisés ou fondus, plus rien ne reste de ce qu'ils furent.

Vergeat, Lepetit n'étaient pas encore connus ; leurs noms ne disaient quelque chose qu'à leurs camarades de corporation et au cercle étroit des militants syndicalistes qui poursuit laborieusement, depuis quelques années, l'effort de ramener notre C.G.T. dans la voie révolutionnaire. Ils étaient dans l'ombre et s'y tenaient volontairement, s'y cramponnaient presque, croyant toujours que d'autres étaient plus qualifiés pour paraître au grand jour et dire ce qu'il y avait à dire, faire ce qu'il y avait à faire au nom de notre fraction révolutionnaire du syndicalisme. Mais chaque jour les entraînait un peu plus loin, les obligeait à acquérir plus de confiance en eux-mêmes, et sans nul doute ils auraient dû prendre en main le secrétariat de l'Union des Syndicats de la Seine que nous venons de reconquérir. Ils n'auraient pas pu se récuser. TouT et tous les désignaient. Chaque génération apporte ce contingent d'hommes ayant la mission d'être à la fois les interprètes d'une pensée collective et les guides de l'action commune. Dans ce contingent de militants nouveaux, Vergeat et Lepetit étaient parmi les meilleurs, parmi ceux dont la pensée était la plus nette est la plus ferme, dans la volonté était solide et tendue jusqu'à l'absolu sacrifice.

L'an dernier, Vergeat s'était laissé imposer le secrétariat de l'Union des mécaniciens, où il avait préparé la fusion avec toutes les organisations des métaux de la Seine. Toujours en fermentation de projets, il rêvait d'une organisation unique embrassant tous les travailleurs de ce grand centre métallurgiste qu'est Paris et sa banlieue. Il s'était attelé à la tâche. Comme il va manquer à celle-ci ! À d'autres de combler vite ce vide, de continuer l'œuvre et l'homme, d'y apporter le même esprit de décision, le même souci d'éducation générale. En l'esprit de Vergeat s'étaient amalgamés le syndicalisme et l'anarchisme ; pour lui l'effort individuel était incorporé dans l'effort collectif dont il multipliait la puissance.

Comme Lepetit, il avait appartenu aux Jeunesses syndicalistes d'avant-guerre et s'y était sinon formé, du moins y avait fait ses premières expériences de militant. C'est dans sa chambrette, avec ses livres surtout qu'il s'était formé ; il était bien de la race de ces ouvriers de la mécanique, indépendants et hardis, réalistes et calculateurs, qui donna tant de combattants à la Commune de 1871.

Tout autre, en apparence, était Lepetit. Mais en apparence seulement. Il était « le petit » de la terrasse trimardeuse, au langage vif et crû, au large pantalon de velours, aux manières rudes, mais il était aussi Bertho, le Breton solide dans sa croyance, tout droit, d'une honnêteté transparente et qui, au long du trimard, de chantier en chantier, avait appris autant dans les choses que dans les livres. Orateur clair et chaud, l'an dernier, au Congrès de Lyon, il avait été l'un des porte-parole de la minorité. Mais sa santé était gravement compromise. Comme Lefebvre, il avait reçu la morsure de la tuberculose, il le savait et sa jeunesse regardait fixement en face la mort. Une deuxième morsure inguérissable l'avait encore blessé l'an dernier, l'accusation lancée par l'Œuvre, au lendemain du 1er Mai, qu'il était un mouchard. Il était sorti quinze jours avant de Clairvaux, où il venait de tirer deux années de prison pour le numéro du Libertaire contre la guerre ; au nom du syndicat des terrassiers il avait demandé que le premier 1er Mai d'après-guerre, celui de 1919, rappelât nos anciennes manifestations du 1er mai. La manifestation eut lieu. De méchants bruits furent jetés dans la circulation. Justice avait été faite de cette calomnie, mais il en traînait intérieurement la douleur.

Aujourd'hui, il est mort. Ils sont morts, tous trois, si différents, si riches de promesses que la mer a englouti. Si différent et pourtant si pareils ! Tout trois prêts à tous les sacrifices demandés par la Révolution…

Pierre Lemont.

 

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Homma​ges et calomnies

De toutes parts nous parviennent d'émouvants témoignages. Ceux qui meurent jeunes sont aimés des dieux, disait un proverbe antique ; ils sont plus sûrement aimés des hommes.

Nous ne pouvons ici mentionner qu'un bien petit nombre de ces témoignages pathétiques.

Le Comité central de l'Association républicaine des Anciens Combattants nous adresse l'ordre du jour suivant, voté hier :

Le Comité central, douloureusement frappé par la disparition tragique de Lepetit et Vergeat, militants d'organisations fraternelles, et de Raymond Lefebvre, âme et tête de l'Association républicaine des Anciens Combattants, fondée par lui en pleine guerre, dressée par lui contre la folie des dirigeants d'un pays qu'il aima jusqu'à vouer à son salut et au salut du monde ses dernières forces et sa pensée éternelle ;

Adresse aux familles des disparus l'expression de ses sentiments de douleur et de fidélité à la mémoire des héros morts.

Au nom de l'Union des Syndicats ouvriers du Nord, notre camarade Henri Lauridon nous transmet un vibrant manifeste glorifiant les trois disparus :

C'est un peu de notre chair commune qui n'est plus, dit-il, et qui disparaît à tout jamais dans le sacrifice le plus noble parce que le plus obscur, celui du travail incessant pour la libération du prolétariat.

Le sacrifice est grand. Qu'il reste pour nous l'exemple. Honneur à Raymond Lefebvre, Lepetit et Vergeat, martyrs du prolétariat, et vive la Révolution mondiale !

La presse immonde

Et cependant la presse immonde continue. Tous les journaux reproduisaient hier - touchante unanimité - la lettre qu'une personnalité considérable (?) qui ne dit point son nom et pour cause, a écrite à un journal de Nice, l'Éclaireur.

D'après cette lettre, Lefebvre, Vergeat et Lepetit auraient, en septembre, acheté des tableaux à un marchand de Petrograd pour une valeur de six millions de roubles et c'est pour ne pas payer de droits de douane qu'ils auraient pris, pour regagner la France, des chemins détournés.

C'est une allégations tellement idiote qu'on la mentionne - à titre documentaire - mais qu'on ne la discute pas. Voyez-vous nos trois camarades franchissant la frontière française avec comme bagages, une centaine de tableaux enlevés au musée de Petrograd ?

Il y a, à Nice, toute une colonie de réacteurs tsaristes : cette impuissante canaille s'occupe à diffamer les révolutionnaires. Passons.

Ils n'avaient pas d'argent

La vérité, c'est que nos pauvres amis sont morts, si l'on peut dire, d'un excès de scrupules. Ils étaient allés en Russie au compte des organisations qui les y avaient délégués : le Comité de la IIIe Internationale, les syndicats minoritaires. Ces organisations ne sont pas riches. L'escarcelle des trois camarades était légère. À Moscou, au moment du retour, ils étaient presque démunis. Cependant il se refusèrent à accepter de l'Internationale communiste l'indemnité de voyage que celle-ci leur offrait.

Cela, nous le savions.

Nous avions aussi qu'arrivés à Mourmansk, il furent pris de court. Ils télégraphièrent à Alfred Rosmer de leur envoyer l'argent qui leur manquait. Leur départ s'en trouva funestement retardé. Ils sont morts de n'être pas partis à temps.

Pas d'autre itinéraire

Tous les romans imaginés par la presse se fondent sur le fait que l'itinéraire de retour choisi par nos malheureux amis est incompréhensible. La vérité est que tous les révolutionnaires qui quittent la Russie le prennent à l'exclusion de tout autre.

Losovsky et ses compagnons, délégués de la C.G.T. russe, ont emprunté cette voie lorsqu'ils se sont rendus en Allemagne. Les délégués allemands, belges, irlandais, néerlandais, américains, anglais et scandinaves au deuxième Congrès de l'Internationale communiste l'ont empruntée également.

Sur la barque qui portait Lefebvre, Vergeat et Lepetit, des révolutionnaires russes avaient également pris place ; ils ont sombré avec eux. Ils ne sont d'ailleurs pas les premiers qui aient été victimes des tempêtes qui sévissent dans ces dangereux parages.

La voie de Mourmansk, quelque périlleuse qu'elle fût, était cependant la plus sûre, étant la moins surveillée par les flottes anglo-françaises qui bloquent criminellement la Russie. N'ayant pas, ne pouvant pas avoir de passeports, Lefebvre, Vergeat et Lepetit l'avaient prise pour la bonne raison qu'ils n'en pouvaient pas prendre d'autre.

Une note de police

La Vie Ouvrière publie la circulaire suivante adressée par la Sûreté générale à la police des frontières :

Les syndicalistes minoritaires Vergeat, Jean et Bertho François, dit Lepetit, ce dernier de la Fédération anarchiste, ont passé la frontière en Suisse où ils devaient rejoindre Midol. Aucun d'eux n'a de passeport pour la Russie où ils sont actuellement. Il y a tout lieu de craindre qu'à leur retour en France, ils ne rapportent des fonds pour la propagande bolcheviste en France. Dans le cas où ils passeraient par votre poste, je vous prie de soumettre ces individus à une fouille très minutieuse, signaler leur arrivée sur notre territoire et indiquer la direction par eux prise.

Même mesure pour Lefebvre Raymond, membre actif de l'A.R.A.C., Griot Alfred, dit Rosmer, secrétaire de rédaction de la Vie Ouvrière.

Tous ces individus ont quitté la Russie munis de passeports bolcheviks et se disposent à traverser la Pologne pour rentrer en France. On les croit en possession de sommes d'argent et de documents relatifs à l'action révolutionnaire à mener en France. Veuillez communiquer au service des douanes et de gendarmerie les présentes instructions.

Que la police est donc bien renseignée ! Voyez-vous Vergeat et Lepetit, Lefebvre et Rosmer traversant, cousus d'or, les lignes de Pologne pour regagner la France ?

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Nous publierons demain à la mémoire de Raymond Lefebvre les hommages de nos amis Romain Roland et Georges Duhamel.

 

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Les poursuites​ contre la C.G.T.

Nous n'avons pu publier hier, un communiqué de la C.G.T. relatif aux poursuites engagées contre le bureau confédéral et aussi au complot dans la Commission administrative s'est occupée dans sa séance du 30 novembre.

Après avoir dénoncé la politique du gouvernement qui veut obtenir par ordre la condamnation et la dissolution de la C.G.T., la Commission administrative déclare que :

Les membres du Bureau confédéral se présenteront devant le Tribunal pour défendre le mouvement ouvrier et protester contre l'illégalité et le caractère politicien des poursuites.

Le complot

La commission administrative a jugé de la même manière l'acte par lequel les camarades inculpés pour le soi-disant complot sont renvoyés devant la Cour d'assises.

Elle constate que pour une même inculpation des non-lieu ont été prononcés en faveur de la plupart des accusés et que quelques-uns seulement sont renvoyés en assises.

C'est contre ces procédés arbitraires et odieux que la C.A. de la C.G.T. élève sa protestation la plus indignée.

Elle demande aux organisations confédérées de joindre les leurs à celle de la C.G.T. pour démontrer ainsi l'entière solidarité de la classe ouvrière contre les poursuites.

 

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Rectificatio​n

Nous avons reçu du citoyen Coniaux, député du Pas-de-Calais, la lettre suivante, que nous regrettons de n'avoir pu donner plus tôt :

Mon cher Cachin,

Je lis dans l’Humanité le compte rendu d'une réunion de la Commission exécutive de la Fédération de la Seine du Parti socialiste où il est question que j'aurais signé une affiche pour l'emprunt avec mon collègue Escoffier.

Je n'ignore point qu'il y ait grand besoin d'argent pour relever les dévastations de nos régions libérées, mais je sais aussi que notre Parti a proposé au Parlement les moyens de se procurer des ressources, notamment en créant un impôt sur le capital, sur l'enrichissement - et en faisant rentrer les bénéfices de guerre.

Pour ces raisons, je n'avais pas à m'associer à une manifestation d'appel à l'emprunt.

Je n'ai donc signé aucune affiche pour cet objet et je n'ai autorisé personne à se servir de mon nom.

 

Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du samedi 4 décembre 1920

- « avant le Congrès - Pour l’unité quand même » par Henri Sellier

- résultats à Fourmies : unanimité pour la motion Longué-Paul Faure

- « Différents et pareils », sur les parcours de Vergeat et Lepetit

- « hommages et calomnies » concernant l’itinéraire pris par les trois, « pour ne pas payer de droits de douane » sur des peintures ; note de la Sûreté générale adressée à la police des frontières

- « les poursuites contre la CGT », avec des poursuites contre le bureau confédéral et les suites du « complot »

- rectification apportée par le député Coniaux du Pas-de-Calais, qui n’a pas signé, comme annoncé dans l’Huma, pour que la France emprunte pour reconstruire après la guerre (le Parti socialiste veut un impôt sur le capital)

le 03 décembre 2020

 
 

Il y a cent ans : L'Humanité au jour le jour

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)