Fédération de l'Oise

Fédération de l'Oise
Accueil
 
 

Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du lundi 27 décembre 1920

L'Humanité, journal socialiste quotidien

À partir du site internet Gallica, de la Bibliothèque nationale de France

 

L'Humanité du lundi 27 décembre 1920

 

 

Au Congrès national de Tours

La fin de l'audition des délégués de province

Un discours de Marcel Sembat

La deuxième journée du Congrès a été consacrée encore à l'audition des délégués des Fédérations. Tous les camarades auront pu prendre la parole et exprimer l'état d'esprit des masses socialistes. Le Congrès s'est unanimement félicité de cette large consultation. Tous les camarades ont reconnu l'excellence de l'initiative qu'avait prise Frossard.

L'impression d'ensemble qui se dégage, c'est d'abord que le Parti possède à travers tout le pays d'admirables réserves d'intelligences et d'énergies qui lui assurent de superbes possibilités de développement. C'est ensuite que, contrairement à certaines affirmations, le grand problème qui est soumis au Parti a été soigneusement étudié de part et d'autre.

Le défilé des délégués fédéraux a permis, d'autre part, de constater que les masses socialistes pensent que, dans le Parti, les minorités, après une loyale discussion, doivent s'incliner devant la décision de la majorité.

Le débat sur le fond va commencer. Il aura toute l'ampleur désirable et aussi, nous en sommes sûrs, la tenue qu'il convient.

-

Séance du matin

(Par téléphone de nos envoyés spéciaux)

Tours, 26 décembre. - La séance est ouverte à 9h45, sous la présidence de Jules Blanc, assisté de Paoli et de la citoyenne Sadoul. Les déclarations des délégués sur la situation de leurs Fédérations respectives vont continuer : elles prendront toute la matinée.

Le délégué des Pyrénées-Orientales indique que la propagande communiste trouve son meilleur terrain dans les milieux où la propagande guesdiste fut autrefois intense. L'unité lui paraît être « non pas un but, mais un moyen » pour préparer l'avant-garde prolétarienne. Il faut continuer à user de ce moyen pourvu qu'il ne cesse pas de servir à la propagande révolutionnaire.

Ce délégué donne quelques exemples indiquant combien l'état d'esprit des élus du Parti diffère de celui des militants. L'un de nos députés a demandé un jour « que le butin de guerre fût partagé conformément aux règles de la justice ». - Jamais nos militants ne comprendront ce langage ! dit le délégué.

Un autre élu, s'adressant au ministre de l'Intérieur, l'assureait l'autre jour de sa « respectueuse amitié ».

André Berthon intervient alors. C'est lui qui usa de cette formule envers Mo. Steeg, ignoblement attaqué par M. Daudet. Il le fit parce qu'alors la République se trouvait aux prises avec la faction royaliste. « Et si demain, dit Berthon, il faut choisir entre Steeg et Daudet, certes je choisis Steeg. » À quoi le délégué des Pyrénées-Orientales répond : « Votre réplique souligne nos divergences ! »

Métra, secrétaire fédéral du Rhône, indique que sa Fédération s'est fort développée depuis quelques années surtout dans les milieux ruraux. La majorité pour la IIIe Internationale a passé depuis Strasbourg de 97 contre 4, à 80 contre 7 plus 14. « Mais c'est que les communistes ont démasqué les réformistes qui étaient à leurs côtés. » L'adhésion à la IIIe donnée par le Rhône est « consciente et raisonnée » et c'est pour cela qu'elle est sans réserves.

Nouëlle, de la minorité de Saône-et-Loire, déclare que les agglomérations ouvrières de son département ont voté soit Blum, soit Longuet, et que ce sont les nouvelles sections qui ont voté Cachin. « L'enthousiasme pour Moscou, dit-il, est en raison inverse de la culture socialiste. »

Un délégué de la majorité réponds à Nouëlle. Il dit que le vote des centres industriels s'explique - au Creusot par « l'esprit bourgeois qu'y répandent les dirigeants actuels de la C.G.T. », - à Montceau par « la dévotion à un élu, le sénateur Bouveri ».

Dans la Sarthe, le programme soviétique, déclare le délégué, a séduit les populations paysannes. Ce qui est regrettable, ajoute-t-il, c'est que certains camarades de la minorité blumiste, ont déclaré par avance qu'ils ne seraient pas disciplinés.

La Savoie, depuis que la Fédération Savoie–Haute-Savoie s'est scindée, est devenue nettement révolutionnaire et a vu ses effectifs augmenter dans de fortes proportions. « La scission à droite, dit son délégué, ne nous fait pas peur. »

Nous pensons que le syndicat des élus ne peut plus être d'accord avec la masse des travailleurs.

La Haute-Savoie apporte des conclusions à peu près identiques.

La Haute-Saône a voté à l'unanimité la mention Longuet–Paul Faure et pense que l'avenir du socialisme n'est ni dans la IIe ni dans la IIIe Internationale mais du côté de la conférence de Vienne.

Dans le Haut-Rhin (Mulhouse) expose Grumbach, une partie des camarades sont allés vers la IIIe pour redonner au Parti une nouvelle vigueur et l'entraîner vers l'action. Les autres, tout en étant prêts à tous les sacrifices pour la défense de la Révolution russe, ont fait des réserves sur les thèses, les conditions et les statuts. L'exemple de l'Allemagne a démontré que la réaction était à l'aise devant une classe ouvrière divisée en plusieurs partis.

Un délégué du Haut-Rhin s'exprime en allemand, et traduit par Oscar Bloch, donne quelques précisions, - confirmées ensuite par la lecture faite par Reynaud d'une déclaration des communistes du Haut-Rhin - sur les conditions où fut émis le vote de cette fédération. Le Congrès a donné 42 voit à Longuet et 37 à Cachin-Frossard. Mais, « contrairement aux statuts », 9 membres du comité, le secrétaire et un orateur ont pris part au scrutin ; or, un seul d'entre eux a voté Cachin. De sorte que le vote véritable des sections est 36 voix pour Cachin, 32 pour Longuet et 1 pour Blum.

Georges Weill parle au nom de la minorité du Bas-Rhin. Les communistes n'avaient naguère aucune voix dans cette fédération ; ils en ont maintenant 102 contre 29. Weill pense que la politique réactionnaire locale a contribué à ce vote.

Un délégué de la majorité du Bas-Rhin montre « qu'on ne peut être contre la IIIe internationale sans frapper la Révolution russe ». Il considère qu'il y a une scission plus funeste que « celle dont on nous menace et que nul ne désire » : c'est celle qui sépare le Parti de la C.G.T. Il croit que le mouvement syndical en France s'inspire « d'une doctrine pseudo–socialiste périmée » et que le noyautage pourrait l'amener à une conception vraiment socialiste.

Laguesse, secrétaire de la Fédération de Seine-et-Marne, pense que les partisans des diverses motions se répartissent également dans les villes et dans les sections rurales. Si la fédération a donné une majorité à la motion Cachin, c'est qu'elle désire imposer une discipline réelle au groupe parlementaire et qu'elle estime que les députés socialistes étant impuissants dans le Parlement actuel, ils doivent se donner à la propagande. Laguesse estime que, dans l'avenir, la liberté de discussion étant garantie à l'intérieur du Parti, l'action doit être commune et disciplinée. Il montre tous les inconvénients d'une scission qui diviserait les socialistes en face de l'ennemi commun.

Klemczynski apporte ensuite quelques observations au nom de la fédération de Seine-et-Oise dont il est le secrétaire.

L'unité n'a jamais cessé chez nous sur le terrain de la propagande. Nous avons mis la propagande et le recrutement au-dessus de tout et c'est ce qui nous a permis d'arriver à Tours sans avoir encore diminué la bonne camaraderie qui règle nos discussions.

L'échec électoral du 16 novembre, pense Klemczynski, le triomphe insolent de la réaction en Seine-et-Oise et dans la grande banlieue parisienne ont provoqué, par un choc en retour, nos camarades à choisir la pointe d'avant-garde du Parti pour y mener le combat contre la bourgeoisie du Bloc National.

Le recrutement intensif qui a amené au Parti le quart de ses électeurs a donné des adhérents à la motion d'adhésion sans réserves.

Ce qu'il faut c'est mener l'action révolutionnaire publiquement contre l'adversaire et se garder dans les assemblées du parti d'un verbalisme révolutionnaire exagéré.

Tous les militants doivent être préservés de la suspicion. Il ne doit pas y avoir de tendance ou d'orateurs à la mode.

La révolution n'est pas à la mode et il faudra la faire.

Bureau, au nom de la majorité de Seine-et-Oise, apporte quelques explications complémentaires et affirme que l'unité s'est faite en Seine-et-Oise sur le terrain de la motion d'adhésion sans réserves qui a groupé 85 % des voix.

Il reste encore douze fédérations à entendre, mais il est midi et demi et on renvoie leur audition à l'après-midi.

-

Séance de l'après-midi

La séance reprend à deux heures et demie. Goude préside, assisté de Maurice Morin (Seine) et de Abram (Vaucluse).

Le défilé des délégués de province continue.

Mailly, secrétaire fédéral de la Somme, fait une déclaration empreinte d'un esprit d'unité et demande que le Congrès se prononce d'une façon précise. Il repousse et condamne les exclusions.

Guillot, secrétaire-adjoint de la même Fédération, parle au nom des camarades de la Somme qui ont voté la motion Longuet–Paul Faure. Sans condamner la IIIe Internationale, il déclare se refuser à subir les commandements de Moscou. C'est un appel pour le maintien de l'unité par le vote de la motion Longuet.

Le Tarn a voté en majorité pour la motion Blum. Spinetta déclare qu'il s'expliquera au cours de la discussion générale. Le délégué de la minorité se plaint d'avoir été victime de manœuvres.

La Tunisie se prononce également contre les exclusions.

Denantès explique que la Fédération du Vaucluse est restée dans sa tradition révolutionnaire en votant l'adhésion sans réserve, comme elle avait voté l'adhésion à Kienthal. Cette Fédération, en majorité paysanne, veut un Parti plus discipliné et qu'on cesse les discussions pour entrer dans la voie de la préparation et de la réalisation révolutionnaire.

Dans le Var, la forte minorité qui a voté la motion d'adhésion sans réserve, a déclaré qu'elle était contre les proscriptions pour délit de tendance. Les vieilles sections, ajoute le délégué, ont voté pour la motion Longuet–Paul Faure. La majorité s'est prononcée pour l'adhésion du Parti à la Conférence de Vienne décidée à Berne et elle demande au Congrès de le suivre dans cette voie.

Le délégué de la Vienne évoque et fait acclamer par le Congrès le nom de Sadoul qui mena plusieurs batailles électorales dans ce département. Il se place, lui aussi, sur le terrain de Berne pour reconstruire l'Internationale.

Broussillon apporte le point de vue de la Haute-Vienne :

Chez nous, les élus ont toujours été des socialistes disciplinés ; c'est ce qui a fait notre force dans la propagande et dans l'action. À l'unanimité, la fédération s'est prononcée contre toute exclusion.

Broussillon ne veut pas entrer dans le fond du débat, mais la Fédération de la Haute-Vienne, dit-il, a le droit de vous dire ceci :

Arrivez à notre hauteur, et la révolution ne sera pas loin. (Applaudissements.)

Le délégué de la minorité montre l'opposition qui s'est produite entre les élus et une partie des militants. Tout en se déclarant partisan de l'unité, il estime que le grand problème consiste à ne pas accepter de défense nationale en régime capitaliste.

Après une intervention de Parvy qui déclare que, récemment encore, le même délégué était un ardent patriote, la Fédération des Vosges proclame sa volonté unitaire. Elle l'a manifestée puisque toutes les tendances ont demandé au secrétaire fédéral de rester à son poste.

L'Yonne connaît déjà deux partis dissidents, celui de Jobert et celui d'Hervé qui comptent en tout huit adhérents. Elle ne craint pas une ou même plusieurs scissions qui augmenteraient le nombre des partis, mais non celui des dissidents.

La liste des fédérations semble épuisée. Mais quelques délégués étaient absents, lorsque le débat s'est ouvert et le Congrès va leur donner la parole.

L'Ain, dit Nicod, est partisan de l'ajournement de la décision sur l'Internationale et déposera une motion dans ce sens.

C'est ensuite le délégué de l'Indo-Chine, salué par les applaudissements du Congrès.

En un excellent français il dénonce les méfaits, les actes de répression et d'arbitraire dont sont victimes vingt millions d'Annamites voués à l'opium et à l'alcool, exploités et traqués par la justice expéditive qui les accable.

Tout le parti socialiste, déclare Goude est unanime à protester contre les abus et les crimes de la justice bourgeoise en Indo-Chine. (Applaudissements.)

Sur une remarque qui lui est adressée, Jean Longuet est amené à rappeler qu'il a été le premier et le seul à défendre les indigènes annamites et qu'il fut du reste insulté pour cela et accusé d'avoir été l'instrument d'un ennemi de la France. C'est au Parlement qu'on peut défendre le mieux nos camarades d'Indo-Chine.

Vaillant–Couturier. - Je rends hommage à l'action de Longuet, mais ce n'est pas à cela que se borne la demande de nos camarades annamites. Ils songent surtout à ce Congrès de Bakou où les nationalités opprimées se sont concertées et dressées pour s'affranchir.

Dans l'Hérault, déclare Bertrand, les motions Cachin–Frossard et Longuet ont réuni la majorité des mandats, malgré une propagande inlassable en faveur d'une certaine motion Barthe.

La Seine-Inférieure se prononce nettement pour le changement de dénomination du Parti, pour mieux marquer le changement d'orientation du Parti.

Il faut enregistrer notre magnifique accord. Nous avons réalisé le bloc communiste. Nous sommes tous unis.

Leroy, de la Seine, proteste.

Dans le Tarn-et-Garonne, on souhaite un rapprochement entre la tendance Cachin–Frossard et la tendance Longuet–Paul Faure.

Le même esprit anime les Deux-Sèvres, qui voudraient que le principe de la représentation proportionnelle soit maintenu dans les organismes du Parti et qu'on évite dans les journaux les polémiques irritantes.

Le Maine-et-Loire s'est prononcé en masse pour l'adhésion sans réserve, mais dans un esprit d'unité, souligne le délégué de la majorité, cependant que le secrétaire fédéral regrette, au nom de la minorité, qu'un très petit nombre d'adhérents - 260 sur 750 - ait pris part au vote.

Bouët ajoute quelques explications en ce qui concerne les rapports du Parti avec la C.G.T.

Les révolutionnaires ont conquis le parti socialiste ; ils feront également la conquête de la C.G.T. et lui restitueront son allure révolutionnaire d'avant-guerre.

Il doit y avoir accord relativement aux autonomies respectives. Quant aux exclusions, elles ne visent pas les militants obscurs, mais les chefs qui ont été les mauvais bergers de l'union sacrée.

L'Isère, explique Mistral, aurait pu facilement réaliser l'unité de vote. La démarcation des tendances s'est faite entre les mots interprétation et réserves.

Les 4/5 des mandats se sont portés sur la motion Cachin–Frossard, étant entendu unanimement que c'était avec l'interprétation donnée par Frossard au Congrès de la Seine.

Les camarades qui ont voté l'adhésion sans réserve dans le Gard sont contre la scission, dit Lazin en leur nom.

Il ne faut pas s'abuser sur la valeur communiste des paysans, déclare encore le délégué de la minorité de la Creuse.

Après quoi, l'audition des délégués de province est close.

 

Les forces représentées

La Commission de vérification des mandats a constaté la présence de 285 délégués, représentant 89 fédérations et détenteurs de 4 575 mandats. Six Fédérations : Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Côtes-du-Nord, Landes, Martinique et Tonkin, ayant 92 mandats, ne sont pas représentées.

Il n'y a qu'un cas litigieux. La majorité de la Commission ne le retient pas. Mais deux de ses membres ont insisté pour qu'il en fût parlé. Il s'agit d'un mandat de délégué suppléant du Nord confié à Mayéras, alors que celui-ci est le débiteur du Parti.

Après trois brèves intervention de Coën, Salengro et Pietri, Mayéras fait la déclaration suivante :

Il fut un temps où nous adversaires m'accusaient d'être vendu à l'Allemagne, puis au bolchevisme. Aujourd'hui, des camarades m'accusent d'être vendu à la bourgeoisie et pourtant cela ne m'empêche pas de devoir par force ce que je dois au Parti. Dans ma vie d'homme, déjà assez longue et presque tout entière donnée au Parti, j'ai été révoqué deux fois. Avec Longuet, on me retira mon mandat à la Commission de la paix du Parlement. Il manquait à ma collection d'être révoqué de mon état de socialiste. Que ceux à qui cela chante le fassent ; je m'en moque !

Les conclusions de la Commission, validant tous les mandats, sont adoptées par le Congrès.

Il est alors 17h30. On décide que deux délégués de chacune des tendances se réuniront hors congrès pour s'entendre sur l'organisation du débat.

 

Une motion d'ajournement

Nicod de l'Ain, lit une motion préalable qui conclut à l'ajournement d'une décision immédiate sur la question de la IIIe Internationale.

Une commission comprenant des représentants de toutes les tendances étudierait la question ; un rapport serait établi dans les six mois, publié et étudié dans les sections, puis un nouveau Congrès déciderait.

Daniel Renoult, au contraire de Nicod, croit que jamais un débat n'a été aussi préparé et étudié que le débat sur la IIIe Internationale. Il demande le vote de l'ordre du jour pur et simple.

Qui pourrait croire, dit Renoult, que nous accepterions de sortir du congrès sans avoir voté l'adhésion à la IIIe Internationale ?

Jean Longuet pense comme la Fédération de l'Ain, que les votes sur l'adhésion ont été émis dans la confusion. Il y a au moins 25 délégués des fédérations qui ont donné des interprétations à la motion Cachin-Frossard, entièrement différentes de celles définies par le Comité de la IIIe Internationale. Cependant, comme cette proposition de l'Ain n'a pas été examinée par les fédérations, Longuet et ses amis voteront contre.

Blum soutient la motion Nicod.

Nous, dit-il, qu'on accusait de vouloir faire la scission, nous ne laisserons passer aucune occasion de nous cramponner à l'unité. C'est pourquoi nous voterons la motion de l'Ain.

Cartier insiste pour le vote de l'ordre du jour pur et simple.

À mains levées et à une grosse majorité, la motion de l'Ain est repoussée.

 

Sembat à la parole

Marcel Sembat à la parole. Il dégage deux points des déclarations des délégués des fédérations. D'abord, il y a un grand courant d'enthousiasme derrière la motion Cachin–Frossard.

On peut le regretter, mais ce serait méconnaître le jeu des forces sociales que de n'en pas tenir compte.

Le second point, c'est que cet enthousiasme a gagné les milieux ruraux particulièrement.

On a proposé d'ajourner la décision, mais ce serait demander à une majorité compacte un sacrifice exagéré. Aucun doute sur l'issue du Congrès ; il votera l'adhésion.

Sembat veut indiquer les conséquences pratiques de ce vote.

Il est vrai qu'on dit qu'il ne s'agit pas de faire la révolution tout de suite, mais seulement de la préparer. C'est une besogne qui fut déjà entreprise autrefois. Le Comité révolutionnaire central, le Parti ouvrier français s'y employèrent. Ce dernier ne fut pas seulement le parti des votards. Guesde pensa toujours qu'il faudrait avoir recours au coup de force avant même que l'on eût la majorité des suffrages.

Mais quelle sera la conséquence de la politique de la majorité : ce sera de prêter le flanc aux attaques d'un gouvernement à poigne.

Le lendemain de votre vote, quand un parquet voudra mettre la main sur tout membre d'un parti qu'il lui plaira de choisir, ce parquet s'armera de votre vote.

Rappoport. - C'est vous qui, en ce moment, donnez des armes au parquet.

Sembat. - Je me demande comment des camarades dont j'estime la bonne foi, peuvent croire que je crée un péril alors que je le signale. Ce péril, le complot ne témoigne-t-il pas de son existence ? Mais si l'on pense qu'en parlant de ce péril, je l'encourage, je passe…

Une voix. - Vous voulez nous effrayer !

Sembat. - Non, car le plus grand nombre d'entre vous, je les connais comme sincères et exempts de calcul.

Une autre conséquence du vote du Congrès de Tours, ce sera sans doute de faire le jeu de la bourgeoisie. La bourgeoisie française se sent perdue par une crise financière et économique qui la prend à la gorge ; de plus elle est persuadée qu'il faut changer l'état d'esprit du prolétariat, faire produire davantage l'ouvrier. Il y a quelques mois, le Temps conseillait M. Giolitti et lui reprochait de faire des concessions, et il ajoutait : « Il n'y a qu'un moyen d'en finir avec le prolétariat, c'est de le pousser au conflit armé. »

Sembat pense que la suprême espérance du gouvernement français, c'est un Versailles, c'est une Commune de répression sanglante.

Et voilà ce que je vous soumets. Je ne doute pas que vous refusiez d'engager le prolétariat dans un mouvement prématuré, mais comme le chômage devient chaque jour plus grandissant, il y aura des gestes d'impatience sur lesquels vos conseils de prudence ne pourront rien, et alors, j'ai atrocement peur qu'à bref délai, des mouvements éclatent et soient terriblement réprimés.

J'entends bien que vous me direz : « Êtes-vous sûr, si l'on nous provoque, que nous soyons vaincus ? » Hélas ! je crains bien que vous ne trouviez les paysans contre vous.

Vaillant–Couturier. - Étant donné cette volonté de répression sanglante envisagée par la bourgeoisie, croyez-vous que l'adhésion du Parti à Moscou changera quoi que ce soit à cette volonté ?

Sembat poursuit : Il y a les deux pôles d'attraction. Comparons-les :

Moscou est un pôle. Il y en a un autre, c'est Londres. Le mouvement ouvrier anglais, Zinovief l'a salué après Halle. Il disait : « C'est un mouvement bolchevik mené par des mencheviks ». Et là, il me semble que les ouvriers ont presque atteint l'idéal du syndicalisme ouvrier français.

Sembat croit que les masses françaises sont plus aptes à imiter les masses anglaises que les masses russes.

Et voilà comment il répond à la question de Vaillant-Couturier :

Si nous avions suivi la formation jauressiste du parti, je pense que nous aurions évité les manifestations de la bourgeoisie. Mais on dira que notre gouvernement n'a pas besoin de prétexte. Peut-être mais il y a une force moins puissante, certes en France qu'elle ne l'est en Angleterre dont il faut tenir compte, c'est l'opinion publique.

Cependant, Vaillant-Couturier insiste :

Si le chômage se développe, l'émeute devient possible, les éléments extrêmes du Parti maintenu tel qu'il est aujourd'hui, ne seront-ils pas entraînés et ne vaut-il pas mieux alors qu'il y ait unité d'organisation révolutionnaire ?

Sembat répond à cela qu'en effet une unité fictive, telle que celle d'aujourd'hui, ne serait d'aucune utilité, mais il y aurait un moyen d'unir l'enthousiasme actuel pour la Révolution russe avec la tradition socialiste française.

Cette tradition est bien méconnue. On se méprend à croire que le parti d'avant-guerre ait été un parti de votards. Jaurès pensait que l'on pouvait concevoir les réformes comme révolutionnaire mais qu'on ne devait jamais sacrifier l'éventualité révolutionnaire. Jaurès a toujours résisté à ceux de ses amis, d'illustres savants, des universitaires qui lui demandaient de s'engager à renoncer à l'action illégale. Il pensait qu'un peuple opprimé a le droit d'user de tous les moyens et même de la violence pour s'affranchir. (Applaudissements.)

Sembat continue :

Voici les conséquences que j'aperçois. Vous êtes libre de prendre les décisions qui obligeront certains d'entre nous… Enfin c'est inévitable. Je ne veux pas faire de sentiment, mais vous permettrez à ceux qui ont donné leur vie à faire un parti uni…

Vaillant–Couturier interrompt Sembat pour s'étonner qu'on oppose à Moscou les idées d'avant-guerre. Il pense que Jaurès aurait sans doute évolué, car depuis la mort de Jaurès, il y a eu la guerre avec le socialisme de guerre et la collaboration ministérielle.

Sembat. - Toutes les observations que vous m'avez faites, je les attendais, sauf celle-là. Il a fallu que mes arguments vous aient bien touché pour que vous vous décidiez à me dire pareille chose.

Pécher. - J'ai été secrétaire du Comité du premier secteur. Sembat déclara alors : J'ai été ministre, voulez-vous que je sois candidat et Vaillant-Couturier insista pour que Sembat restât sur la liste. Vaillant–Couturier. - Lefebvre et moi nous avons demandé à Sembat de nous faire une affirmation révolutionnaire. Sembat l'a faite et alors nous avons trouvé naturel d'être à ses côtés.

Sembat. Je craignais à ce moment-là, ayant été ministre, de vous gêner Lefebvre et vous. Vous m'avez demandé de rester. Je pensais donc que vous renonciez à me reprocher d'avoir été ministre. D'ailleurs, on ne peut qualifier la collaboration ministérielle de la guerre de réformisme.

Sembat veut conclure. Mais Pevet lui pose une question.

- Vous prévoyez une crise aiguë. À cet état social particulier, la politique traditionnelle convient-t-elle ?

À quoi Sembat répond :

- La crise n'est pas pour demain ; elle est commencée. Le tragique de la situation, c'est que nous sommes en présence d'une société qui croule et que peut-être nos erreurs vont retarder sa chute. Quant aux méthodes russes, je ne les crois pas applicables parce que je pense que ce sont les méthodes anglaises qui conviennent.

Ah ! camarades, quelle tristesse sentirez-vous peut-être dans quelques mois en constatant que ce sont nos erreurs qui ont consolidé la bourgeoisie.

La séance est levée à 8 heures.

-

Rectifications et addition

Le citoyen R. Evrard, secrétaire de la Fédération du Pas-de-Calais, nous prie de rectifier une erreur qui s'est glissée dans notre compte-rendu d'hier.

Au lieu de 88 voix obtenues dans sa Fédération par la motion Blum, il faut lire 767 voix.

Le camarade du Nord qui a parlé hier ne s'appelle pas Gérard, mais Jerram.

La séance de l'après-midi a été, nous l'avons dit, placée sous la présidence d'honneur des militants emprisonnés, de Raymond Lefebvre, de Vergeat et de Lepetit. Aux noms de ces héros et de ces martyrs, il faut ajouter celui d'un homme qui est à la fois un héros et un martyr : André Marty, l'officier mécanicien du Protée.

 

--

 

Huit mois ! - par Daniel Renoult

Quelle tristesse de penser, en cette fin d'année, à nos camarades prisonniers !

Ils ont été arrêtés, celui-ci un peu plus tôt, celui-là un peu plus tard, à la fantaisie de la police, dans la première quinzaine de mai.

Depuis, ils attendent.

On les a accusés de complot. Mais jamais le juge d'instruction ne les a interrogés sur ce chef d'accusation. Il eût été bien embarrassé pour le faire.

L'instruction s'est poursuivie dans les conditions encore inconnues dans les annales judiciaires.

Huit mois se sont écoulés. Nous avons protesté bien des fois contre cette détention préventive. Des voix généreuses se sont jointes à la nôtre pour demander la libération de ces hommes qu'on n'ose pas juger. Des démarches ont été faites auprès du président du conseil qui a promis de réfléchir à la question.

M. Jousselin a transmis son dossier. Et les prisonniers sont toujours dans leur cellule. Ne disait-on pas que leur procès serait encore retardé parce que l'affaire Landru devait passer avant la leur ?

Ainsi l'arbitraire le plus scandaleux s'étale. On ne se soucie même pas de garder quelque apparence de légalité. Des adversaires politiques sont privés de leur liberté par le bon plaisir de pouvoir. Et il y a encore des socialistes qui parlent de démocratie et de respect de la légalité quand de pareils attentats se perpètrent contre les droits de la personne humaine !

… Aucun des emprisonnés n'a voulu se plaindre. Mais nous avons le devoir de dire que plusieurs d'entre sont gravement atteints dans leur santé par cette détention prolongée, plus dure encore pendant les mois d'hiver dans l'air vicié de la prison. L'argument de simple humanité s'ajoute à tous les arguments de droit.

Le Parti socialiste, en son Congrès National, a solennellement exprimé sa sympathie et sa solidarité aux camarades emprisonnés, flétrissant du même coup le crime gouvernemental.

Mais il faut espérer qu'enfin on pourra et voudra agir et que le grand mouvement de protestation qui, seul, peut arracher nos amis à leurs geôles, se développera à travers tout le pays.

Voilà huit mois que cette honte dure. Il faut la faire cesser !

Daniel Renoult.

 

--

 

Pas d'amnistie pour les ​marins !

Le Comité de défense des marins qui a pris si énergiquement en main la cause des condamnés de la mer Noire, publie un manifeste flétrissant le Sénat bourgeois qui vient de refuser l'amnistie à ces douloureux martyrs.

Nous n'en pouvons publier que la fin faute de place :

Les marins de la mer Noire, qui dans la tourmente ont conservé haut leur cœur et qui après tant de boucherie, de crimes, de « fautes » commises par les chefs militaires, ont eu le courage de rester des hommes, qui n'ont pas voulu assassiner les femmes et les enfants russes, ceux-là tomberont dans leur cellule sous les châtiments et la désespérance.

Les marins de la mer Noire restent en prison dans les bagnes. Il le faut : ils ont vu trop de choses, vu trop de crimes. Badina et Marsy pourraient dévoiler les trahisons, les marchandages, les vols, Wallet, Frachia et tant d'autres pourraient devenir des exemples de volonté, de droiture, de grandeur, et cela notre bourgeoisie immonde et basse ne le veut pas. Il ne faut plus de belles choses nobles et humaines.

Mais toi peuple qui travailles et souffres, toi qui dois espérer malgré tout, n'exigeras-tu pas enfin un peu plus de justice et ne vas-tu pas être demain avec nous lorsque, coûte que coûte nous donnerons la liberté à nos camarades, à nos frères, à vos maris, à vos fils ?

 

--

 

La législation internationale du travail

L'esprit qui anime l'ensemble de cet article n'est pas forcément le nôtre ; nous le publions à titre documentaire : sous la forme d'une analyse bien faite, il apporte des renseignements qu'il n'est pas inutile de connaître.

La clôture de la Conférence de Washington remonte au 27 janvier 1920. On se souvient qu'elle a proposé sous la forme de « conventions », aux 48 gouvernement qui y étaient représentés, des règles en matière de législation ouvrière portant sur la journée de 8 heures, le chômage, le travail des femmes et des enfants, le travail de nuit des non-adultes et diverses « recommandations » principalement en matière d'hygiène ouvrière et d'émigration de la main-d'œuvre. Il a été convenu que chaque État adhérent, dans les douze mois suivants, et dans certaines circonstances exceptionnelles, dans les dix-huit mois suivants, devrait soumettre les textes en question aux autorités compétentes, de façon à en amener la mise en pratique, sous des pénalités définies par le « Covenant » de la Ligue des Nations.

Celle-ci ne bat que d'une aile : l'abstention américaine, l'opposition des éléments latins et anglo-saxons, surtout la difficulté de trouver la solution des problèmes concrets qui se pose à elle légitiment une bonne partie des ironies et des désillusions, voire même des colères socialistes.

Il y a pourtant un élément du « Super-État » qu'a prétendu constituer le programme wilsonien qui fonctionne : c'est le Bureau International du Travail, dans la besogne, essentiellement d'information, peut aboutir cependant à l'action, si les forces des ouvriers organisés nationalement et internationalement ne lui sont pas refusées. La preuve en a été récemment donnée par les travailleurs des industries des transports maritimes, que leur collaboration avec la seule institution actuellement existante de la Société des Nations a mis à même d'entreprendre une campagne remarquablement active et prometteuse en faveur de l'amélioration de leurs conditions d'existence.

Quant aux décisions plus vastes de Washington, il s'en faut qu'elles se soient, d'ores et déjà, partout intégrées dans des instruments législatifs ou administratifs. Certains États se sont contactés d'accuser réception des documents de Washington : la Bolivie, le Canada, la Colombie, le Danemark, le Honduras, le Libéria, le Portugal, la Nouvelle-Zélande, le Salvador, le Siam et l'Uruguay. D'autres n'ont même pas accompli cette formalité : l'Australie, le Brésil, la Chine, Cuba, l'Équateur, la Finlande, le Guatemala, Haïti, [la …], les Pays-Bas, le Japon, le Paraguay, le Pérou, la Perse, la Roumanie, la Yougo-Slavie.

En revanche, dès la fin du mois d'octobre dernier, on notait des réalisation plus ou moins approchées dans les pays suivants : Argentine (loi en préparation, sans difficulté), Autriche (peu de changements à la loi existante), Belgique (les conventions ont été signées par le roi et une loi va les introduire en bloc), Chili (trois lois présentées au Congrès), Tchéco–Slovaquie (l'adoption est certaine avant la fin de l'année ; elle n'implique que peu de changements à la législation existante), France (certaines difficultés ont surgi touchant les formalités de ratification ; la convention sur le chômage seule n'a pas été adoptée), Allemagne (loi en préparation sur les heures de travail ; pour les autres conventions, elles seront présentées prochainement au Reichstag), Grande-Bretagne (révision de la loi sur les heures de travail ; lois proposées pour le travail des femmes et des enfants ; le […] l'hygiène publique étudie […] touchant le travail des femmes […] après l'accouchement ; la [conventions sur le] chômage est inutile), Grèce […] formelle des textes a été adressé à […] des Nations), Inde (examen des conventions par les gouvernants provinciaux), Italie (loi ratifiant les six convention présentées à la chambre des députés), Luxembourg (le gouvernement propose la ratification législative), Norvège (examen par des comités nommés par le gouvernement ; proposition de loi, s'il est nécessaire, au Storthing), Pologne (examen par le ministre du travail), Afrique du Sud (ratification en bloc proposée par le gouvernement), Espagne (l'Institut des réformes sociales prépare les lois réalisant les conventions), Suède (en dehors [de la] convention sur les huit heures, qui [n'a pas] été examinée, en raison de la [législation] existante, le Parlement étudiera [dans la] session prochaine, en janvier 1921, [les conventions] en question), Suisse ([…] le ministère de l'économie […] une conférence paritaire), Venezuela ([conventions] proposées au Congrès).

À coup sûr, il s'en faut que les conventions arrêtées à Washington soient partout à la veille de devenir des lois obligatoires.

Et, surtout, il s'en faut que ces conventions, une fois introduites dans les législations nationales, réalisent intégralement le programme du syndicalisme international.

Georges Bourgin.

 

--

 

Dans les Verreries du Nord

La crise continue

Une crise grave sévit dans les verreries du Nord.

À Amiens des verreries ont déjà éteint leurs fours, d'autres les imiteront dans quelques jours.

À la verrerie de Denain, un four vient d'être éteint. Nul ne peut prévoir pour combien de temps.

Les ouvriers verriers, fondeurs et arrangeurs, par solidarité ont décidé de partager le travail, à la verrerie de Denain. En ce moment, le travail y est réduit à 6 heures par jour.

L'année qui finit ne fut pas brillante pour les verriers à bouteilles. De nombreux chômages marquèrent l'année 1920. Les patrons verriers se plaignent de la mévente.

On cite dans les magasins, pour les verrerie de Denain et Esdautpont, un stock de 3 millions cinq cent mille bouteilles.

Pour remédier à cette pénible situation menaçant gravement les intérêts des verriers à bouteilles du Nord, ne pourrait-on faire comme pour les verriers à vitres : abaisser le prix du charbon ?

 

--

 

Le chômage dans le​ Nord

Dans les industries de textile à Lille, Roubaix et Tourcoing, le chômage partiel persiste et tend à augmenter. À Dunkerque, les filatures de jute et de coton ont réduit le travail à 32 heures par semaine. Une filature d'Etroeung a congédié tout son personnel. À Fourmies, dans les filatures de laine, la situation est toujours critique et le chômage partiel persiste. À Cambrai, quelques fabriques de mouchoirs de batiste ont licencié une partie du personnel ; d'autres fabriques ont réduit la durée du travail. À Caudry, les fabriques de tulle ont dû renvoyer une partie de leurs ouvriers.

Dans les verreries, le chômage s'étend aussi rapidement. À Aniches, une verrerie occupant 300 ouvriers a suspendu toutes fabrication. À Auberchicourt et à Marchiennes, deux verreries ont annoncé leur fermeture.

Dans la métallurgie, le bâtiment et les travaux publics, même situation. Tel était le bilan officiel au 4 décembre, d'après le Bulletin du marché du travail.

Depuis, la situation ne s'est guère améliorée, au contraire. Et si l'on tient compte de l'habilité du ministère à atténuer l'éloquence de certains faits, on peut méditer longuement sur la façon dont le Bloc National a travaillé au relèvement économique du pays.

 

--

 

 

- compte-rendu de la 2e journée du Congrès de Tours : « la fin de l’audition des délégués de province - Un discours de Marcel Sembat » [parmi les délégués, celui de l’Indo-Chine ; les forces représentées ; une motion d’ajournement sur la décision par rapport à la IIIe Internationale ; prise de parole de Sembat (Sembat pense que la suprême espérance du gouvernement français, c'est un Versailles, c'est une Commune de répression sanglante.)]

- « huit mois ! », par Daniel Renoult [sur les camarades prisonniers accusés de complot]

- « pas d’amnistie pour les marins ! » [publication d’un manifeste du Comité de défense des marins de la mer Noire]

- « la législation internationale du travail » [L’Huma : « L’esprit qui anime l'ensemble de cet article n'est pas forcément le nôtre ; nous le publions à titre documentaire »]

- « dans les Verreries du Nord, la crise continue »

- « le chômage dans le Nord »

 

 

le 24 décembre 2020

 
 

Il y a cent ans : L'Humanité au jour le jour

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)