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Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du dimanche 12 décembre 1920

L'Humanité, journal socialiste quotidien

À partir du site internet Gallica, de la Bibliothèque nationale de France

 

L'Humanité du dimanche 12 décembre 1920

 

 

Le Congrès féd​éral de Seine-et-Oise

La première séance du Congrès de la Fédération de Seine-et-Oise a eu lieu dimanche, à la Maison de la Coopération, à Paris. Sur les 145 sections groupées dans l'organisme départemental, près d'une centaine étaient représentées directement, représentant plus de 7 000 cotisants. Seules les sections petites et éloignées étaient absentes ou excusées. Il y avait en tout 196 délégués.

Comme il convenait, après le malheur qui a frappé notre cause, le Congrès a été placé sous la présidence d'honneur des camarades Raymond Lefebvre, Vergeat et Lepetit. Il a ensuite adressé aux familles de nos camarades son hommage affligé.

Avant d'ouvrir ses travaux, le Congrès a voté un ordre du jour contre la détention de camarades pour délit d'opinion, et un autre engageant les sections à faire campagne en vue d'obliger le pouvoir réactionnaire de Hongrie à abandonner sa proie socialiste.

La séance du matin a été présidée par Démery (Poissy), assisté de Richard (Enghien) et Jacob (Crosnes), avec Baujard (La Frette) pour assesseurs. Membres présents de la C. A. : Klemczynski, Chenel, Pâquereaux, Tribier, Cahen, Pierre Louis et Arnoux.

Exposé des motions

Conformément à une décision antérieure, le Congrès fédéral tient deux séances pour l'examen des problèmes nécessitant les votes dits d'orientation. Les tendances ont donc été commentées par trois camarades pris dans la Fédération, en dehors de toute intervention extérieure. Tour à tour René Bureau (Comité de la 3e), Tribier (Longuet–Paul Faure), Courtois (Blum–Paoli), Cangha (Heine-Leroy) sont venus apporter, à l'appui de leur thèse, des développements profonds et écoutés avec la plus grande attention.

En dehors de ces explications, les orateurs se sont également préoccupés de rechercher les bases d'une entente entre les militants nettement acquis aux méthodes nettement révolutionnaires.

La discussion

La séance du soir, présidée par Jacob, a été consacrée à une controverse entre les militants fédéraux, qui ont ajouté aux considérations connues celles qui résultaient de leurs longs échanges de vues dans les sections.

Cahen (Saint-Cloud) est venu souligner l'œuvre de Lénine, qu'il a comparé à Marx. Il a invité les socialistes à s'incliner devant la majorité de Tours comme l'avait fait Jaurès au Congrès d'Amsterdam en 1904.

Cherechewsky (Saint-Germain) a surtout défendu la Révolution russe. Il a expliqué pourquoi il avait été défense nationale au cours de la guerre et pourquoi il convenait néanmoins de se rallier à la IIIe Internationale.

Knockaert (Corbeil) a surtout attaqué l'Internationale syndicale défendue dans la matinée par Tribier.

Payen (Meudon) a défendu avec énergie la pensée de la motion de l'Internationale.

Allard (Franconville) a expliqué, lui aussi, son évolution, due à la faillite économique de la bourgeoisie, qui va obliger le prolétariat à prendre le pouvoir.

Lazerges (Bonnières), Bertin (Arpajon), Gasnier (Garges), Julienne (Achères), Démery (Poissy), Michelet (Sarcelles), Glanternick (Argenteuil) ont tour à tour fourni leur contingent d'arguments dans le sens de l'adhésion à la IIIe.

Barrion, avocat de tout rapprochement entre les Reconstructeurs et la IIIe, a déposé une motion déjà adoptée par le Comité d'études, nommé le 17 octobre, et a engagé sur ce point, avec Bureau et Tribier, une discussion fort intéressante.

Klemczynski, secrétaire fédéral, a prié le Congrès de ne rien faire qui puisse atténuer les responsabilités de chacun et de laisser la discussion sur les méthodes prendre jusqu'à Tours inclusivement toute l'ampleur désirable, ce qui a été admis. Il s'est élevé contre les expulsions et préconisé entre les militants d'hier et ceux de demain l'harmonie sans laquelle aucune unité ne saurait être sincère. Il a félicité le Congrès de sa tenue, et le président s'est associé à ces paroles pour clôturer le Congrès, non sans que ce dernier ait voté un vœu pour le Congrès à Paris.

Le secrétaire du Congrès

 

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Le Congrès socialiste suisse

La scission se fait entre social-démocrates et communistes

On nous télégraphie de Berne, 11 novembre :

Le Congrès s'est ouvert vendredi au Volkhaus de Berne. La journée a été relativement calme. Weldi et Humbert Droz ont rapporté pour la IIIe, Grimm et Greber contre. Il y a eu des incidents à propos de la Conférence internationale de Berne.

Le deuxième jour la salle fut houleuse. De nombreux incidents se produisirent.

Le vote a donné 350 voix contre et 213 voix pour la IIIe, et la fusion avec le parti communiste.

Bickel, président de la gauche, lit une déclaration des scissionnaires. La gauche quitte la salle en chantant l'Internationale.

Le parti social-démocrate continue le Congrès.

Le Congrès néo-communiste se réunit dans une autre salle pour discuter le programme suivant : fusion avec le parti communiste, discussion sur l'attitude à prendre vis-à-vis du mouvement syndical.

Le parti socialiste suisse perd ses plus grosses sections : Bâle, Zurich, Schaffouse, Genève.

Reber.

 

 

 

- compte-rendu de la première séance du Congrès fédéral de Seine-et-Oise

- « le Congrès socialiste suisse - la scission se fait entre social-démocrates et communistes » [Le vote a donné 350 voix contre et 213 voix pour la IIIe, et la fusion avec le parti communiste. Bickel, président de la gauche, lit une déclaration des scissionnaires. La gauche quitte la salle en chantant l'Internationale.]

 

 

le 11 December 2020

 
 

Il y a cent ans : L'Humanité au jour le jour

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)