Fédération de l'Oise

Fédération de l'Oise
Accueil
 
 

Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du samedi 11 décembre 1920

L'Humanité, journal socialiste quotidien

À partir du site internet Gallica, de la Bibliothèque nationale de France

 

L'Humanité du samedi 11 décembre 1920

 

 

Avant le Congrès national

Témoignage

Le camarade Nestor Buiron, secrétaire de la section de Cambrai, adresse à Vaillant-Couturier la lettre suivante qui réduit définitivement à néant les propos prêtés à ce dernier par le Cri du Nord, le Populaire et le Comité de Résistance :

Camarade Vaillant-Couturier,

N'étant pas lecteur du Cri du Nord, je n'avais pas vu les propos absolument inexacts que le camarade Dégremont t'a fait tenir dans son compte rendu et que je n'ai connu qu'aujourd'hui par ta mise au point parue dans l'Humanité.

J'écris par le même courrier au camarade Salengro pour le prévenir qu'il a été induit en erreur.

Je t'autorise à faire tel usage de ma lettre qu'il te plaira et que et si mon témoignage personnel ne suffisait pas, n'hésite pas à t'adresser à la section : je me porte garant que, tout entière, sans distinction de tendance, elle en témoignera.

Fraternel salut socialiste. - Nestor Buiron.

 

Le vote des fédérations

Oraison, 10 décembre. - (Par dépêche particulière) - La fédération des Basses-Alpes, au Congrès de Voix, tenu le 5 décembre, a voté la motion Cachin-Frossard à l'unanimité. - Gérard, secrétaire fédéral.

Dans le Tarn. - Motion Blum, 34 ; motion Cachin-Frossard, 22 ; motion Longuet, 5. - Mandats pour Tours : Blum, 10 ; Cachin-Frossard, 6 ; Longuet, 1.

 

 

--

 

Le huitième mois

Nos camarades emprisonnés commencent leur huitième mois de détention préventive.

Le scandale continue. L'arbitraire demeure la loi.

Il est difficile d'imaginer un traitement plus odieux que celui infligé à nos amis de la Santé : ils sont innocents ; l'accusation elle-même ne peut pas contester sérieusement leur innocence ; cependant on recherche contre eux des interprétations pharisaïques de la loi, et on les garde enfermés au gré du bon plaisir dictatorial de la toute-puissante bourgeoisie d'affaires de ce pays.

Je sais bien qu'il y a eu quelques protestations : des républicains (eh ! oui, il en reste tout de même) ont écrit que le système de la prison préventive n'était qu'une abominable survivance du système des lettres de cachet et que rien ne pouvait le justifier à leurs yeux ; ils ont clamé aux foules des meetings leur conviction qu'il n'y avait pas de complot, ou plutôt que le véritable complot était ourdi par le gouvernement Millerand, coupable et convaincu de vouloir attenter aux institutions républicaines en étouffant toute pensée libre.

Nous sommes très reconnaissants aux républicains de ce qu'ils ont fait ; leur geste fut beau ; mais leur effort ne doit pas s'arrêter là : un article… un meeting… c'est bien… mais c'est aussi insuffisant, et nous venons leur demander, les yeux dans les yeux : « Croyez-vous avoir ainsi accompli tous votre devoir ? Croyez-vous avoir ainsi libéré votre conscience ? »

L'effort des hommes de cœur pour la réparation d'une iniquité ne doit pas en effet être intermittent, mais continu, tenace, inlassé. L'enjeu est assez important : il ne s'agit de rien de moins que des dernières libertés républicaines ; contre elles s'exercent la frénésie réactionnaire et l'omnipotence de la caste, chaque jour plus insolente, des parvenus de la politique qui sont aux ordres de la haute finance et du monde des affaires.

Ainsi nous demandons à l'opinion républicaine une protestation incessantes et véhémente contre la parodie de justice qui se prépare ; nous le demandons au moment où commence le huitième mois de détention préventive de nos camarades, au moment où la Chambre des mises en accusations va décider si l'affaire du complot se terminera par le non-lieu qui s'impose, ou devant les assises ; sa décision nous apprendra d'ailleurs s'il y a encore dans la magistrature des juges indépendants. - M. P.

 
 

 

- « avant le Congrès - Témoignage » du secrétaire de la section de Cambrai, sur la déformation des mots de Vaillant-Couturier par le Cri du Nord

- vote des fédérations, dont celui du Tarn qui place Blum en tête

- « le huitième mois » d’emprisonnement de camarades à la Santé [L'effort des hommes de cœur pour la réparation d'une iniquité ne doit pas en effet être intermittent, mais continu, tenace, inlassé.]

 

 

le 10 December 2020

 
 

Il y a cent ans : L'Humanité au jour le jour

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)