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Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du vendredi 29 octobre 1920

L'Humanité, journal socialiste quotidien

À partir du site internet Gallica, de la Bibliothèque nationale de France

 

L'Humanité du vendredi 29 octobre 1920

 

 

Pour la Révolution Russe ! Pour la Paix des Peuples !

Délibération commune de la C. G. T. et du Parti Socialiste

Les deux Commissions administratives du Parti socialiste et de la C. G. T., réunies le 28 octobre, à la Maison des Syndicats, après un bref échange de vues sur l'urgence d'une action commune immédiate dans le but de faire cesser les agressions organisées contre la Révolution russe et d'établir la paix définitive des peuples, ont décidé :

1° Qu'une entente serait scellée entre le Parti socialiste, la Ligue des Droits de l'Homme et la C. G. T. ;.

2° Qu'une campagne de meetings serait organisée à Paris et à travers le pays du 12 au 20 novembre ;

3° Qu'un appel serait adressé à l'opinion publique pour l'inviter à protester contre la politique criminelle pratiquée contre la Revolution russe ;

4° Que cet appel serait étendu à la solidarité des travailleurs pour les inciter à continuer à ne plus fabriquer ni transporter de munitions et engins de guerre.

Le Bureau Confédéral.

Le Secrétariat du Parti socialiste.

 

 

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Que fait-on contre la crise de chômage ?

CHÔMEURS, TOUS AU MEETING CET APRÈS-MIDI

La crise de chômage qui commence à sévir dans la région parisienne, loin de diminuer, semble s'étendre chaque jour.

Les causes en sont multiples. Nous les examinerons pour envisager quels remèdes on peut apporter à cette situation inquiétante. Nous verrons quelle responsabilité y a le gouvernement qui n'a rien su faire pour faciliter l'importation des matières premières et combattre efficacement la crise du change, quelle est la part des mercantis fauteurs de vie chère et des profiteurs de guerre qui, pour échapper à l'impôt sur les bénéfices, ont construit des usines où ils n'ont pas su organiser rationnellement la production.

Trop facile de vouloir toujours faire remonter l'origine de la crise actuelle aux « gros salaires » alors que ceux-ci sont stabilisés depuis un an et que le coût de la vie monte sans cesse.

Inorganisation de la production, désordre, incompétence et gabegie dans la répartition des matières premières, inapplication de la loi de huit heures, voilà quelques-unes des raisons essentielles du malaise où nous nous débattons. On ne le résoudra ni avec les « unions civiques » de guerre civile, ni en essayant de diminuer les salaires par des procédés brutaux employés dans quelques usines où on a licencié le personnel en le prévenant qu'on ne le reprendrait qu'en le payant à un taux moindre.

Ce sont là des expédients. La question est plus complexe. Le gouvernement, par l'organe de M. Jourdain, essaie d'en diminuer l'importance. Jeu d'autruche qui n'atténue rien ! Une fois de plus, devant l'organisation capitaliste qui étale son impuissance, les organisations ouvrières montrent seules quelque souci d'ordre et de prévoyance. - Ch. L.

 

 

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L​a prétendue lettre de Gorki à Lénine était un faux

L'Agence Radio publie le télégramme suivant :

Rome, 27 octobre. - Le leader socialiste Bombacci, actuellement à Berlin, a télégraphié à l'Avanti que la lettre adressée par Gorki à Lénine et dont la presse a fait abondamment usage est entièrement apocryphe.

La lettre à laquelle il est fait allusion aurait été envoyée à Lenine par Gorki au début de cette année, à propos d'arrestations nombreuses, soi-disant ordonnées par Zinoviev dans les milieux intellectuels de Petrograd.

Gorki s'indignait que l'on eût osé emprisonner des savants vénérables, des membres de l'Académie des Sciences, parmi lesquels Oldenburg, ainsi que d'autres représentants éminents de l'Intelliguentsia. Il demandait à Lenine de rapporter ces mesures odieuses ; sinon, il sollicitait l'honneur d'aller les rejoindre en prison.

Nous n'avions pas voulu donner la moindre publicité à cette lettre qui nous paraissait suspecte, et nous en avions laissé l'exploitation à la presse bourgeoise et aussi, malheureusement, à quelques journaux socialistes.

Nous sommes aujourd'hui satisfaits d'enregistrer que, d'après le témoignage de Bombacci, qui doit être digne de foi, ce fameux document a été fabriqué de toutes pièces.

La vraie pensée de Gorki sur la République des Soviets, on la trouve dans des articles ou des lettres parus généralement dans l'Internationale Communiste, et dont la librairie du Parti vient de publier les plus éloquents. On y verra notamment que les belles pages sur Lenine, qui datent de juillet dernier (donc postérieures à la lettre apocryphe) ne font nulle allusion aux persécutions soi-disant exercées contre l'élite intellectuelle.

Nous comprenons fort bien que les éloges adressés par Gorki depuis deux ans à l'œuvre des communistes russes gêne considérablement tous ses détracteurs. Mais il faut en prendre son parti. Gorki sans être un communiste militant prêt à avaliser tous les actes des bolcheviks, est et reste l'admirateur des Soviets.

André PIERRE.

 

 

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LA PROPAGANDE

Avant-hier, au théâtre de Sens, nos camarades L. Frossard et Marcel Cachin ont donné une conférence, sur la Révolution russe.

La salle était comblé et fit un grand succès aux orateurs du Parti.

Dans cette Fédération de l'Yonne où tant de misérables renégats à la Hervé et à la Jobert ont jeté le scepticisme dans l'âme des prolétaires, il était nécessaire qu'une marque de solidarité fût apportée aux militants qui continuent malgré tout a y batailler pour la grande cause du socialisme.

La soirée de mercredi aura été très utile à nos camarades de l'Yonne.

 

 

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Comité de la IIIe Internationale

Aujourd'hui, à 20h30, 49, rue de Bretagne, réunion des délégués des groupes de la IIIe Internationale et des camarades appartenant à cette tendance. Ordre du jour : La motion du Comité.

- Réunion de là Commission exécutive du Comité, 49, rue de Bretagne, à 18 heures.

Comité pour la reconstruction de l'Internationale

(Membres démissionnaires)

Les membres démissionnaires du Comité de la Reconstruction sont avisés que la réunion à laquelle ils ont été convoqués pour ce soir, aura lieu à 20h30, rue de Bretagne, 49, où ils sont invités par le Comité de la IIIe Internationale. ~ Daniel RENOULT. !

 

 

 

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L'appel​ des Communistes hongrois

Voici les passages principaux de l'appel des communistes hongrois que nous avons annoncé :

PROLÉTAIRES DE L'OCCIDENT

Une accusation redoutable pèse sur vous ! Vos frères dé l'Est livrent une lutte à vie et à mort, et vous restez indifférents à ce spectacle, vous ne venez pas à notre aide.

Ne savez-vous donc pas ce qui se passe ? Ne voyez-vous pas les milliers de potences que la bourgeoisie de l'occident dresse en Hongrie, n'entendez-vous pas les balles qu'elle fait siffler à nos oreilles, et les cris des victimes torturées par les bandes prétoriennes de l'Entente ne vous parviennent-ils pas ?

La bourgeoisie de l'occident se prépare à élargir son champ d'action, elle veut étendre son régime à toute l'Europe centrale et réduire tous les pays vaincus à un nouveau servage.

C'est en Hongrie qu'elle sévit en ce moment. Les atrocités que commirent les Versaillais pendant la Commune se répètent, le sang des ouvriers abreuve de nouveau la terre, et le bourreau poursuit sans relâche son œuvre sinistre.

Mais vous ne voyez rien, et vous ne comprenez pas que le sort cruel que nous subissons vous menace à votre tour. Vous le comprendrez quand votre sang coulera à flots comme le nôtre, car ne vous y trompez pas, il s'agit de rétablir la domination capitaliste, dut-elle marcher sur le corps de centaines de milliers de prolétaires.

Est-ce donc que vous ne voulez pas comprendre ?

Aujourd'hui encore on tue, on tue… on torture affreusement. Mais les cris des victimes ne parviennent pas à vos oreilles.

Nous ne vous parlerons pas aujourd'hui de la grande masse des héros anonymes. Nous nous bornerons à vous citer le cas d'Oscar Levay, de l'Union internationale des syndicats des postes et des télégraphes. Torturé pendant quatre mois et demi, notre camarade vient d'être exécuté.

Le même sort guette une centaine de camarades qui ont été arrêtés ces jours-ci, et dont le crime consiste à avoir essayé de faire parvenir aux familles des persécutés de l'argent qui leur avait été envoyé de l'étranger.

Nous vous en conjurons, nous crions, nous hurlons à vos oreilles restées sourdes. Agissez en faveur de vos camarades avant qu'il ne soit trop tard, sauvez-les !

Il est temps ! Agissez, sauvez nos comarades de l'enfer de 1a Terreur Blanche, sauvez la Révolution prolétarienne. Sauvez votre propre avenir : l'avenir heureux de l'humanité.

Agissez, agissez, agissez !

 

Centenaire du PCF, au jour le jour : L'Humanité du vendredi 29 octobre 1920

 

Il y a cent ans : L'Humanité au jour le jour

 
 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)