Fédération de l'Oise

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Au cœur des luttes sociales

le 17 mai 2014

Au cœur des luttes sociales

Pierre Laurent. Le Secrétaire national du PCF était hier dans les Bouches-du-Rhône avec Marie-Christine Vergiat, candidate du Front de gauche aux européennes, et ses colistiers à la rencontre de salariés.

Secrétaire national du PCF et Sénateur de Paris, Pierre Laurent a rencontré hier au pas de charge les représentants des salariés en lutte des principaux dossiers des Bouches-du-Rhône.

Moulins Maurel, LFoundry, Fralib

Début de journée au tribunal de grande instance pour Pierre Laurent, à peine arrivé de Bruxelles, où il assistait la veille au débat entre candidats à la Présidence de la Commission européenne en tant que Président du Parti de la Gauche Européenne. Les salariés des Moulins Maurel attendent l’audience. Ils sont assignés par le groupe Nutrixo, propriétaire de leur usine qui leur reproche l’occupation de la minoterie menacée de fermeture et veut récupérer le blé entreposé dans les locaux. « On s’en fout de leur blé, on leur rend dès qu’ils vendent les Moulins au repreneur », explique Édouard Pagny, délégué CGT, au Secrétaire national du PCF venu les soutenir.

« On comprend même pas ce qu’on fait là. On a protégé l’outil de travail, nettoyé l’entreprise. Il y a un repreneur, on veut simplement être vendus et sanctuariser le site pour l’industrie. On a un effectif vieillissant mais on défend l’emploi et l’avenir des jeunes », insiste-t-il. Convaincu qu’une convergence des luttes est nécessaire, Édouard Pagny rappelle qu’avec les autres salariés des Moulins Maurel, il était présent la veille à la manifestation de la fonction publique. « Moi je veux des services publics, des routes, des hôpitaux, il n’y a pas besoin d’être fonctionnaire pour les soutenir et je vous remercie pour votre soutien comme les Fralib et LFoundry qui sont là aussi », conclut-il.

Parmi les Fralib présents, Gérard Cazorla, représentant CGT, fait le point avec Pierre Laurent sur la situation de leur usine de thé et infusions. Mobilisés contre l’homologation du plan de licenciements, les salariés espèrent obtenir gain de cause à la suite de plusieurs victoires en justice et contraindre Unilever, multinationale qui veut fermer leur usine, à ouvrir des négociations. « On souhaite un accord global incluant une sous-traitance pour le compte d’Unilever pendant quelques temps, de quoi amorcer notre coopérative. Si on l’obtient on fait une grande fête et on vous invite ! », lance-t-il au dirigeant communiste. « On ne boira pas que du thé ! », promet Pierre Dharréville, le Secrétaire de la fédération PCF 13.

Côté LFoundry, Alain Botel, le représentant SUD-Solidaires, indique que le tribunal de commerce de Paris se prononcera le 20 mai. Le projet de reprise de l’ingénieur Guy Paillet permettrait de conserver une centaine d’emplois sur 613 avec la perspective d’une centaine de nouvelles embauches l’année suivante. « Ce serait malgré tout la possibilité de conserver l’outil et les savoir-faire », commente l’Aixoise Anne Mesliand Conseillère régionale  et chef de file des communistes du Sud-Est sur la liste de Marie-Christine Vergiat aux européennes.

LyondellBasell

Direction rue de Lyon, où Pierre Laurent a prévu de rencontrer dans les locaux de la fédération PCF les salariés de LyondellBasell qui veut fermer sa raffinerie de Berre. Julien Autechaud, responsable CGT, expose la situation. « Ce qui nous révolte c’est qu’on a un repreneur, Sotragem, qui est là, prêt à améliorer son offre malgré les bâtons dans les roues que met LyondellBasell et rien ne se fait », témoigne-t-il. Les salariés accusent la multinationale de préférer fermer la raffinerie plutôt que de la vendre et d’être confrontée à une concurrence. En demandant une nationalisation temporaire, pour servir de « passerelle de vente à Sotragem », les salariés ont réveillé le gouvernement, qui après avoir « validé point par point le dossier Sotragem », émettait des réserves.

Pierre Laurent, propose « d’interpeller publiquement Montebourg. Il dit que dans les secteurs stratégiques c’est la décision politique qui prime. Le raffinage, la chimie en font partie. Il faut passer des paroles aux actes ! »

SNCM

Départ pour les locaux du syndi- cat CGT des marins de la SNCM. Au cœur de l’actualité, les salariés de la compagnie victime de l’Europe de la concurrence et des tergiversations de l’État, demeurent dans l’incertitude. Yann Pantel présente à Pierre Laurent les différentes hypothèses pour préserver la SNCM et Marcel Faure indique que la réunion du conseil de surveillance le 28 mai sera décisive. Après l’éviction de Marc Dufour, ancien dirigeant de la compagnie, qui n’émeut pas particulièrement le syndicat CGT, la question est de savoir si le plan à long terme pour lequel les salariés ont consenti des efforts depuis janvier est toujours d’actualité. « Les représentants de l’État ont un discours flou. On veut le pavillon français de premier registre, les huit bateaux et le maintien des lignes. Si le gouvernement a changé de position, au moins qu’il le dise. On a peur de rien », prévient-il. Stéphane Péri, demande à Pierre Laurent d’interpeller Francis Rol-Tanguy, conseiller transports de Ségolène Royal, et de pousser la publication du décret Cuvillier anti-dumping social.

Le Secrétaire national du PCF repart pour Paris les bras chargés de dossiers à défendre. Hier soir, il rencontrait François Hollande avec un ordre du jour sportif : le big-bang territorial voulu par le PS et décrié par le PCF.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 17 mai 2014)

« Intensifier la pression sur le gouvernement »

À l’issue de ses différentes rencontres, Pierre Laurent soulignait « l’urgence d’une réaction politique du gouvernement » face à cette multiplication de dossiers sociaux. « Ce que je retiens comme point commun, c’est la qualité des projets industriels soutenus par les salariés et leur détermination à les faire aboutir », indiquait-il. Pour le dirigeant communiste, « le grand écart du gouvernement entre les paroles d’engagement et l’absence d’actes n’a que trop duré. Sur la reprise de la raffinerie Lyon-dellBasell, le plan à long terme de la SNCM, pour les salariés de Fralib, les solutions sont à portée de main. Il manque avant tout des décisions politiques. Notre rôle, avec les salariés doit être d’intensifier la pression sur le gouvernement », affirme-t-il.

Pour sa part, Marie-Christine Vergiat, la Députée européenne et tête de liste du Front de gauche, réagit à la situation de la SNCM. « C’est un nouveau signe de la faillite de l’Union européenne et de l’un de ses principaux États-membres, à œuvrer en faveur de l’intérêt général », considère-t-elle. Citant une lettre d’Anne Houtman, représentante de la commission européenne à Paris, elle lance : « Les États-membres sont libres de nationaliser ou de privatiser des entreprises, dans le respect des règles du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne », elle fustige les tergiversations de la France dans ce dossier, « face à une multinationale comme Véolia ».

L'Europe et la Paix: débat à l'initiative du Mouvement de la Paix et de l'ARAC le 19/05

le 16 mai 2014

Le Mouvement de la paix et l’ARAC du pays rennais estiment à juste titre que les questions de Paix doivent entrer dans le débat sur les Européennes.

A cette fin, une rencontre-débat est organisée le:

Lundi 19 MAI 2014  à 18h30

Au

Pôle social du Blosne, Salle Carambole

7, Bd de Yougoslavie (entrée rue de Hongrie)

A Rennes. Métro Le Blosne.

Les questions abordées seront les suivantes :

·                    Cent ans après le début de la Guerre 14/18, la paix mondiale n’est-elle pas une nouvelle fois menacée ?

·         Crise économique, doublement des dépenses d’armement en 10 ans, conflits dans le monde…

·         Dans un tel contexte, la crise ukrainienne ne menace-t-elle pas gravement la Paix en Europe et dans le monde ?

·         Face à cette situation, quel rôle pour l’Union Européenne, la France, l’ONU… ?

·         Et…nous, les peuples, les citoyens, pouvons-nous agir ?

Avec la participation de Roland WEYL, auteur, conférencier, Premier vice-président de l'Association Internationale des Juristes Démocrates.

 

* Le Mouvement de la Paix de Rennes

Association nationale de jeunesse et d'Education populaire. Labellisée 'Décennie internationale pour la promotion de la non-violence et de la culture de la paix' par la Commission française de l'Unesco.

* L’ARAC. Association Républicaine Anciens Combattants et Victimes de Guerre 35

Membre de la Commission Permanente Française pour une Culture de Paix de l’UNESCO

 

Réforme territoriale : un ébranlement de notre édifice républicain et un grave recul démocratique, par Anne Joulain

le 16 mai 2014

Réforme territoriale : un ébranlement de notre édifice républicain et un grave recul démocratique, par Anne Joulain

Réforme territoriale : un ébranlement de notre édifice républicain et un grave recul démocratique, par Anne Joulain 

 

Le big bang territorial qui se prépare remodèle l'organisation du pays pour mieux le soumettre à l'austérité de Paris et de Bruxelles

Après l'étranglement financier pour les collectivités locales, le gouvernement enclenche une véritable recentralisation, lancée comme un bulldozer sur les territoires. Après l'avoir tant décrié, les socialistes au pouvoir se mettent dans les pas de la Droite et suppriment la compétence générale. Cela se traduira par de gros dégâts, particulièrement pour les communes et intercommunalités rurales : finis les financements croisés, finis les aides du conseil général pour aider à financer des équipements culturels, sportifs ou scolaires, ou pour intervenir dans le domaine de la petite enfance ou des personnes âgées... Le fameux « millefeuille » est un prétexte pour détricoter les acquis démocratiques de la décentralisation et gérer les territoires comme des entreprises en concurrence. L'objectif est en réalité de supprimer les départements et surtout leurs élus pour les remplacer par des assemblées d'intercommunalité bien moins démocratiques.

Le Front de Gauche considère que cette que cette perspective doit être combattue et que le peuple souverain doit être consulté, mais ce n'est pas pour que rien ne change. Nous sommes favorables au renforcement des pouvoirs locaux, au plus près des citoyens en renforçant leur capacité d'intervention et au renforcement des politiques publiques par le partage des richesses. Cette vision nécessite aussi une démocratisation des institutions nationales.

Vivement la VIème République !

Pierre Laurent. « Nous portons la seule alternative de gauche »

le 16 mai 2014

Pierre Laurent. « Nous portons la seule alternative de gauche »

Le Secrétaire national du PCF et président du Parti de la gauche européenne (PGE) est aujourd’hui dans les Bouches-du-Rhône à la rencontre de salariés d’entreprises en difficultés.

Avec Marie-Christine Vergiat, la tête de liste du Front de gauche dans le Sud-Est, le dirigeant communiste va à la rencontre de salariés en lutte dans la région marseillaise.

La Marseillaise. Quel est le sens de votre visite dans les Bouches-du-Rhône ?

Pierre Laurent. On vient d’apprendre le lâchage de la SNCM par l’État qui tourne le dos à tous les engagements pris. C’est une très mauvaise nouvelle. Je viens rencontrer les marins comme les salariés d’autres entreprises en difficultés : les Moulins Maurel, LFoundry, Fralib, LyondellBasell… À leur côté, je veux exiger des actes forts de l’État en soutien aux projets industriels qu’ils défendent. Au-delà des Bouches-du-Rhône, le cas Alstom montre aussi le manque d’engagement d’un État qui a le verbe haut mais ne transforme pas ses paroles en actes. L’industrie est une question que nous mettons au cœur de notre campagne européenne.

La Marseillaise. Le Grand marché transatlantique est un sujet qui commence à percer dans le débat public. Comment vous y opposez-vous alors que les gouvernements tentent de contourner les parlements nationaux ?

Pierre Laurent. Nous sommes en train de briser le mur de silence qui entourait les négociations sur le Grand marché transatlantique. Il est profondément scandaleux que les chefs de l’État et du gouvernement français aient validé le mandat de négociation porté par la commission européenne sans aucune consultation du Parlement. Le contenu de ce mandat est d’ailleurs tenu secret. Si on allait au bout de cet accord de libre échange entre l’Europe et les États-Unis, de graves menaces pèseraient sur des centaines de milliers d’emplois industriels, sur l’agriculture et les normes sociales et environnementales existantes. La commission commence à évoquer une procédure de ratification qui évite de saisir les parlements nationaux. Ce n’est pas acceptable, c’est scandaleux. Les Députés du Front de gauche vont utiliser leur niche parlementaire à l’Assemblée nationale le 22 mai pour proposer un projet de résolution demandant la transparence totale sur le mandat et exigeant la suspension immédiate des négociations. Nous voulons amplifier la campagne d’information et de révélation engagée. Il faut faire du vote du 25 mai un moment d’expression du refus de ce traité en votant pour les listes du Front de gauche pour élire des Députés européens qui s’y opposent. Les forces du Front de gauche sont celles qui ont engagé les premières le travail de révélation de ce scandale et de mobilisation.

La Marseillaise. Vincent Peillon et les candidats PS font campagne pour une Europe à gauche et assurent que si Martin Schulz était porté à la présidence de la commission européenne, il réorienterait l’Europe. Qu’en dites-vous ?

Pierre Laurent. La seule manière d’impulser une réorientation à gauche dans le Parlement européen, c’est de donner un poids nouveau aux Députés du Front de gauche qui, comme Marie-Christine Vergiat, mettent leurs votes en accord avec les intentions qui doivent être celles de la gauche. Martin Schulz est un social-démocrate allemand, l’un des artisans de la grande coalition avec Angela Merkel. La vérité, c’est que le PPE, le PSE, le PDE [respectivement groupements des partis de droite, socialistes et centristes, Ndlr] ont déjà annoncé qu’ils se réuniraient au lendemain des élections pour présenter une candidature unique à la présidence de la commission. Ils jouent actuellement une comédie électorale mais se retrouveront tous pour soutenir les traités et un même homme. La seule alternative de gauche, c’est la candidature d’Alexis Tsipras, leader de la gauche grecque que nous soutenons.

La Marseillaise. En tant que président du Parti de la gauche européenne (PGE), qui rassemble les partis communistes, progressistes et rouge-vert du continent, quelle vision avez-vous des campagnes dans les autres pays de l’Union ?

Pierre Laurent. La décision du PGE de présenter la candidature d’Alexis Tsipras a suscité un élan, une dynamique nouvelle, elle a donné à nos listes une visibilité accrue. En Italie, en Slovénie, de nouveaux Députés peuvent faire leur entrée au Parlement. Par ailleurs, les enquêtes d’opinion confirment que le Groupe de la Gauche unitaire européenne peut être le 3e groupe du Parlement européen, devenant ainsi une force politique incontournable sur la scène européenne. Aucune directive ne peut se passer de l’accord du Parlement européen, un renforcement de nos positions pèserait donc fortement sur les futurs débats.

La Marseillaise. Plus que l’extrême-droite ?

Pierre Laurent. Tout indique que notre poids au Parlement européen sera supérieur à celui des forces populistes et d’extrême-droite. Cela n’enlève rien au danger de ces listes comme en France avec l’influence grandissante du FN. La montée des populismes est la résultante du verrouillage libéral organisé et imposé par le PPE et le PSE. Le meilleur moyen de la combattre c’est d’ouvrir une voie nouvelle à gauche. La percée de nos listes partout en Europe serait le meilleur antidote à la montée du poison populiste et nationaliste.

La Marseillaise. Le Front de gauche a traversé une période de divisions, il est secoué par d’importants débats. Comment voyez-vous son avenir ?

Pierre Laurent. Le Front de gauche va uni à la bataille des élections européennes. Je me réjouis que l’accord signé permette la réélection de Marie-Christine Vergiat dans le Sud-Est. Les forces du Front de gauche lui avaient fait confiance en 2009 en ouvrant cette circonscription à une candidature citoyenne. Elle a depuis montré sur le terrain comme au Parlement européen qu’elle savait faire honneur à ce mandat. Après les élections européennes, le Front de gauche sera investi d’une nouvelle responsabilité. La politique conduite par François Hollande et Manuel Valls, qui tourne de manière ostensible le dos à la gauche, provoque une crise de confiance décuplée parmi les électeurs de gauche et les socialistes eux-mêmes. Il nous faut ouvrir une période de dialogue nouveau entre les forces du Front de gauche et les forces écologistes et socialistes qui ne se reconnaissent pas dans la politique actuellement menée. Le Front de gauche aura la responsabilité d’être la force d’animation d’un rassemblement ouvert très au-delà de ses frontières actuelles. Je souhaite qu’on débatte de façon approfondie et collective de cette ambition dès après les européennes.

Entretien réalisé par Léo Purguette (La Marseillaise, le 16 mai 2014)

La Penne-sur-Huveaune. Une grande zone de résistance aux marchés

le 15 mai 2014

La Penne-sur-Huveaune. Une grande zone de résistance aux marchés

Européennes. A dix jours des élections des Euro-Députés, le Front de gauche poursuit sa mobilisation pour sortir d’une Europe financiarisée. Une réunion publique avait lieu mardi à La Penne-sur-Huveaune.

Difficile de mobiliser l’opinion publique sur les élections européennes du 25 mai prochain. S’il y a bien un constat qui fait consensus sur tout l’échiquier politique, c’est bien celui-là.

Un état de fait souligné en préambule, avant-hier soir au foyer loisirs Charles-Grisoni de La Penne-sur-Huveaune, d’une réunion publique organisée par le Front de gauche sur les Européennes.

Essoufflement après les élections municipales, désintérêt supposé ou réel sur l’Europe… les raisons d’une campagne qui peine à décoller sont multiples. Et pourtant, avec 23 listes dans le Sud-est, le citoyen a l’embarras du choix pour faire entendre sa voix sur une institution où le Front de gauche entend redonner « sa place au peuple ».

« Le GMT, une machine à broyer »

En présence de plusieurs représentants locaux des composantes du Front de gauche (PCF, PG, Ensemble…), de Christine Capdeville, Première Adjointe pennoise ou de Geneviève Donadini, Maire honoraire de la Penne, la prégnance du Parlement européen sur la politique nationale a été soulignée avec « les 50 milliards d’euros d’économies prônées par le gouvernement qui répondent à des directives de Bruxelles ».

La parole a ensuite été donnée à  Christine Mendelshohn, responsable PCF-Front de gauche 13 des questions européennes, qui a longuement évoqué les dangers du GMT (grand marché transatlantique) que les anglophones appellent TAFTA (Transatlantic free trade area) ou TTIP (Transatlantic trade and investment partnership). Peu importe l’acronyme, le fond de ce projet d’accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis est l’illustration même d’un marché dérégulé poussé à l’extrême qui entretient la financiarisation de l’Europe. « Le GMT est une machine à broyer », fustige Christine Mendelsohn. Élaboré en catimini, il pourrait devenir la plus grand zone de libre-échange au monde, couvrant « 50% de la production mondiale ».

« L’idée est de mettre sur le marché et sans entraves tout ce qu’il ne l’est pas encore comme les services publics ou les marchés publics, ces derniers sont une manne de 300 milliards d’euros par an en France », développe l’intervenante, qui participe à l’organisation de nombreux rassemblements pour des alternatives aux politiques libérales. « La libéralisation de l’UE s’est accentuée en quatre temps : d’abord le marché unique, puis l’entrée massive de 10 pays d’Europe de l’Est avec des salaires très bas, ensuite en 2008 les dettes des banques sont devenues publiques et enfin le GMT », étaye-t-elle.

Un projet qui peut encore être mis sous l’éteignoir et que le Front de gauche combat avec vigueur. « Il y a une forte mobilisation nationale, européenne voire américaine contre le GMT qui peut payer », projette Christine Mendelsohn.

Nécessité de ne pas sortir de l’Euro, de rester unis à gauche pour peser un maximum et de s’ouvrir aux non encartés, le débat s’est ensuite orienté vers d’autres problématiques. Mais avec un leitmotiv sous-jacent : le refus de l’austérité et du diktat de la dette.

Florent De Corbier (La Marseillaise, le 15 mai 2014)

Mettre fin au parcours du combattant des mineurs isolés étrangers

Par Emmanuelle Becker, Fanny Gaillanne, le 15 mai 2014

Mettre fin au parcours du combattant des mineurs isolés étrangers
La convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée par la France rappelle que "les États s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être". Pourtant, dans notre pays, de nombreux jeunes isolés doivent faire face à la plus grande des précarités. Ils sont à la rue, livrés à eux-même, et doivent poursuivre leur scolarité dans des conditions intenables.
 
Ces jeunes sont arrivés en France pour fuir la misère, la guerre ou les discriminations. Ils ne souhaitent rien de plus que de suivre une scolarité épanouie pour, devenus adultes, pouvoir travailler. Mais à une situation humaine difficile, c'est une réponse purement administrative qui est fournie. En effet, lorsqu'un jeune mineur est isolé, à la rue et en danger, il doit être pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, qui dépend du département. S'il est majeur, c'est à l'Etat de lui venir en aide par le biais du SAMU social. Le plus souvent, les adolescents doivent faire face à un terrible jeu de ping-pong où l'Etat et le département se renvoient la balle. Pendant ce temps, ils errent à la rue sans ressource ni aucune aide sociale.
 
Élues du 13e et du 19e arrondissement de Paris, nous avons alerté, ces dernières semaines, sur les cas de plusieurs jeunes garçons et filles, abandonnés à la rue faute de prise en charge. C'est une situation inacceptable qui appelle des solutions concrètes à court terme comme à long terme.
 
A Paris, lorsqu'un mineur isolé se trouve dans une situation de détresse sociale, il doit dans un premier temps se présenter à la permanence d'accueil et d'orientation des mineurs isolés étrangers (PAOMIE). Ce service est chargé de vérifier la réalité de sa minorité et de son isolement. C'est devenu un filtre qui, au terme d'entretiens à charge, considère systématiquement le jeune comme un menteur et un tricheur. Les compte-rendus de ces entretiens sont effarants. On y découvre que des jeunes sont rejetés en raison de leur pilosité, de leur musculature ou encore de leur taille.
 
Livrés à eux-mêmes, ils ne sont pas pris en charge par l'Etat qui, débordé, les considère comme mineurs, et donc relevant du département.
 
Poursuivre sa scolarité dans ces conditions relève du parcours du combattant. Le plus souvent, le vécu de ces jeunes est très difficile, ils ont parfois des difficultés linguistiques. S'ajoute alors l'absence de prise en charge. Et donc la misère.
 
Si ce sujet est souvent méconnu dans la population, il est pourtant extrêmement important. Non pas tant pour le nombre de personnes concernées, mais surtout pour les questions qu'il pose sur la façon dont notre pays traite des adolescents qui n'ont rien. 
 
C'est un désastre social, culturel, politique. C'est surtout une catastrophe humaine. Si la France est le pays des droits de l'Homme, elle ne peut pas continuer d'opposer la froideur administrative à des adolescents désespérés. Un mineur à la rue, c'est un mineur en danger. C'est un crime au regard de la convention des droits de l'enfant.
 
Pourtant, des solutions humaines existent. Elles peuvent être mises en place rapidement. Ce qu'il faut, c'est un engagement politique et une prise de conscience citoyenne. Lors du prochain Conseil de Paris, nous ferons part de nos propositions, avec le groupe Front de Gauche - PCF, pour que le débat soit lancé et que la problématique ne reste pas sans réponse.
 
Tous les jeunes ont droit à l'éducation. C'est ce qui fait la force de notre pays. A ce titre, tous doivent bénéficier de conditions qui permettent la bonne marche de leur scolarité. Il faut donc, d'urgence, que tous les jeunes isolés soient pris en charge tout au long de leur scolarité. C'est de cette façon, et uniquement de cette façon que nous leur permettrons de sortir de l'impasse, de l'isolement, et de construire leur propre émancipation.

Arles. L’argument de la dette pour attaquer les secteurs clés

le 15 mai 2014

Arles. L’argument de la dette pour attaquer les secteurs clés

Conseil municipal. Désormais placée en milieu d’après-midi, la réunion a été marquée par des empoignades entre les nouveaux venus du FN et la majorité.

« Nous allons devoir vous supporter pendant six ans et nous le déplorons, mais à chaque fois nous vous répondrons » a lancé l’Adjoint PCF Nicolas Koukas à l’adresse du FN Pierre Chenel, auteur hier à l’occasion du deuxième Conseil municipal de la nouvelle mandature de plusieurs sorties emblématiques du credo frontiste, caricaturales. Celui-ci a d’ailleurs provoqué l’hilarité générale à plusieurs reprises, dans ses commentaires sur les subventions allouées aux associations.

« Continuez c’est trop bon ! » s’est même exclamé le Maire alors que M. Chenel égrainait la liste des structures qui, à son goût, touchent trop d’aides de la Mairie.

L’extrême-droite se dévoile

Des interventions stéréotypées qui auraient pu être comiques, dans leur extrême conformité au discours attendu d’extrême-droite, si elles n’avaient pas visé comme prévu le secteur de la Culture : toucheraient « trop de sous » l’association Andromède, ossature de la salle de concert le Cargo de Nuit, le Théâtre de la Calade « dont je connais l’ancien directeur » (Henry Moati est toujours directeur du théâtre ndr), les Rencontres de la photo et bien sûr l’association des Musulmans d’Arles ou encore l’association pour la création d’un musée de la Résistance et de la Déportation… « elles touchent beaucoup d’argent » a répété à l’envi le chef de file des 6 élus FN, ajoutant comme argument imparable « pour une ville endettée ». Une ville qui, a dû rappeler le Maire Hervé Schiavetti, est moins sujette au poids de la dette que ses voisines avignonaise ou marseillaise et qui consacre en tout et pour tout 2,5% de son budget aux subventions.

La droite à son habitude

Une séance avancée à 15h désormais qui a été animée, enjouée parfois, qui s’était pourtant ouverte sur une série fastidieuse de 27 désignations de représentants ou délégués de la municipalité au sein d’instances telles que le Syndicat mixte du Port de Plaisance ou le Comité de pilotage pour l’étude « Plage de Piémançon ». Avant cela Muriel Boualam (UMP) a posé la question de la réforme des rythmes scolaires, pointant la politique de l’attente pratiquée par la mairie, enjoignant la majorité à proposer une motion défavorable, à l’instar de des villes de Marseille ou Salon.

Pointant la difficulté d’harmoniser une réforme du temps passé en classe dans une commune qui est à la fois urbaine et rurale, le Maire a ensuite passé la parole à son Adjoint à l’Éducation Bernard Jourdan. Celui-ci a précisé que des propositions avaient été faites au directeur d’académie, qui consisteraient à allonger la durée de la matinée, et à regrouper le temps périscolaire sur deux jours. Réponse le 12 juin prochain.

Dans le dossier crucial du Plan de prévention des risques d’inondation, l’UMP Philippe Vial a déploré le « manque de crédibilité »  manifesté par la Ville « en dépit des travaux techniques » lors de ses négociations avec les services de l’État ; l’Adjoint aux Travaux Jean-Luc Masson lui assurant qu’une « évolution du zonage » était encore envisageable…

Sébastien Besatti (La Marseillaise, le 15 mai 2014)

Éric Coquerel. « Tout dépendra du Front de gauche »

le 15 mai 2014

Éric Coquerel. « Tout dépendra du Front de gauche »

Deuxième sur la liste conduite par Marie-Christine Vergiat.

Passé par la LCR puis proche de Jean-Pierre Chevènement, Éric Coquerel crée en 2003 le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale dont il devient Président. C’est à ce titre qu’il est co-fondateur du Parti de Gauche en 2008. Deuxième sur la liste de Marie-Christine Vergiat, il est en charge des « relations unitaires » de son parti.

La Marseillaise. Comment combattez-vous le désintérêt pour les européennes des électeurs y compris les plus proches du Front de gauche ?

Éric Coquerel. D’abord en faisant une campagne de terrain. Nous sommes les seuls à organiser des rencontres de proximité ou à pouvoir réunir 1.000 personnes en meeting comme à Grenoble. Le vote Front de gauche compte triple. C’est un non de gauche au gouvernement qui n’a pas été élu pour faire une politique de droite. Un non de gauche à l’Europe austéritaire. Et l’assurance d’envoyer des Députés qui s’opposeront au Grand marché transatlantique.

La Marseillaise. En quoi en faites-vous un enjeu des élections européennes ?

Éric Coquerel. Nos gouvernements sont en train de se concerter pour que les parlements nationaux n’aient pas à voter ce traité. Le Parlement européen aura donc un rôle fondamental puisqu’il devra se prononcer sur les résultats des négociations en cours. Ce traité vise à arrimer l’Europe aux intérêts des États-Unis, à donner plus de pouvoir aux multinationales qui pourront attaquer des États devant des tribunaux internationaux pour contester leurs normes sociales et environnementales. Sur proposition du Front de gauche, Paca s’est déclarée région hors grand marché transatlantique. En Rhône-Alpes c’est une alliance FN-PS qui a empêché l’adoption d’un texte allant dans le même sens. Ce sont les eurodéputés du Front de gauche qui porteront avec le plus de force le refus du Grand marché transatlantique. Tant mieux si EELV est sur une ligne proche de la nôtre sur ce sujet mais les écologistes ont par exemple voté le paquet ferroviaire.

La Marseillaise. Vous estimez que les européennes sont une échéance-clef pour l’avenir du Front de gauche. Comment l’imaginez-vous ?

Éric Coquerel. C’est la première fois que le Front de gauche va revivre une élection puisqu’il avait commencé en 2009 pour les européennes. Avec la politique du gouvernement, nous sommes dans une période très grave, si nous voulons éviter une situation encore pire avec le retour de la droite voire l’arrivée de l’extrême droite, il faut être capables de créer une majorité alternative. Un potentiel existe. EELV a quitté le gouvernement, le MRC est en dissidence publique, 41 députés socialistes se sont abstenus sur le plan Valls, le NPA commence à devenir plus unitaire. Tout va dépendre du Front de gauche, il peut être le levier de cette recomposition politique.

Propos recueillis par Léo Purguette (La Marseillaise, le 15 mai 2014)

Social. Un livre blanc sur l’industrie

le 15 mai 2014

Social. Un livre blanc sur l’industrie

Le Député-Maire de Martigues, Gaby Charroux, après avoir interpellé Arnaud Montebourg à l’Assemblée nationale, a rencontré hier les représentants syndicaux d’entreprises du département.

« Très inquiet » de la situation industrielle dans le département et particulièrement autour de l’étang de Berre, Gaby Charroux, Député et Maire de Martigues, a pris l’initiative de réunir hier les représentants syndicaux des grandes entreprises : LyondellBasell, Ascométal, Moulins Maurel, Eon Gardanne, Fralib, Kem One, Naphtachimie, Petroinéos et Air Liquide, « pour faire un point sur l’état d’avancée des dossiers ».

Mardi à l’Assemblée nationale, le Député interpellait le Ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique sur la question essentielle des leviers d’intervention de l’État : « Comment le gouvernement compte-t-il utiliser ces outils majeurs pour la sauvegarde de notre industrie et agir pour sauver les sites que les patrons, souvent des financiers, laissent périr sans états d’âme ? » Dans sa réponse, Arnaud Montebourg rappelait que la création d’un fond de résistance économique, « qui permet de nous substituer au système financier défaillant », avait sauvé « environ 10.000 emplois dans les dossiers Mory Ducros, Kem One, Asométal et Fagor-Brandt ». Outre le fait qu’il n’ait pas complètement répondu à la question, pour les syndicalistes, le problème reste entier : « Il n’y a pas de hasard. Ça fait 30 ans qu’on prépare la désindustrialisation du Sud [allusion au plan Davignon, ndlr]. Tant qu’il n’y aura pas de volonté patente et durable d’avoir une véritable politique industrielle dans le pays, on ne s’en sortira pas », résumait Olivier Mateu, Secrétaire de l’UD CGT. Selon lui, malgré le satisfecit du gouvernement, « on perd 1.000 emplois par jour ! »

Absence de volonté politique

Les salariés savent que « la différence viendra de la mobilisation et du rapport de force. Avec toutes les mesures prises, on est en train de livrer les industries à la finance », poursuit Olivier Mateu. Et après avoir signé le traité européen, le gouvernement prépare activement le GMT…

Après la rencontre en Préfecture sur la question de LyondellBasell et les perspectives des sites de Berre et Fos Caban, qui a réuni, « à la demande de la CGT », précise le Préfet, Nicolas Milesi, conseiller d’Arnaud Montebourg, des élus locaux et des parlementaires, Gaby Charroux veut aller plus loin : « Cette réunion était essentielle. Mais j’invite tous les parlementaires des Bouches-du-Rhône à une démarche sur la situation du département autour du Président de la République, avec des salariés et des représentants syndicaux. » Il annonce qu’il va demander une commission d’enquête sur les négociations entre LyondellBasell et la sociéta Sotragem, qui offrait de reprendre la raffinerie de Berre : « D’un côté, on lui reproche de ne pas avoir l’argent, de l’autre, les banques attendent les garanties de reprise pour débloquer les fonds. On tourne en rond ! », constate Gaby Charroux. L’autre échéance sera le 19 mai, date butoir pour les repreneurs éventuels d’Ascométal. Quatre se sont fait connaître, un cinquième, une entreprise algérienne, devait déposer un dossier. Mais la solution française semblerait la plus favorable.

Enfin, le Député veut créer un « livre blanc sur l’industrie », avec des propositions concrètes d’ici octobre, « car il y a urgence ! »

Et, dès le 3 juin, les syndicalistes annoncent une mobilisation dans la pétrochimie, « avec des actions ! », promettent-ils.

Nathalie Pioch (La Marseillaise, le 15 mai 2014)

Marie-Christine Vergiat (Front de gauche). "l'UE, une fuite en avant"

le 15 mai 2014

Marie-Christine Vergiat (Front de gauche).

Marie-Christine Vergiat est Euro-Députée depuis 2099.

La Provence, le 15 mai 2014

 
 
 
 
 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)