Fédération de l'Oise

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Marine Le Pen : pas encore candidate et déjà battue (Pierre Laurent)

Par Pierre Laurent, le 14 mai 2012

Marine Le Pen : pas encore candidate et déjà battue (Pierre Laurent)

 

Vendredi matin sur Europe 1, Marine Le Pen a tenté d’ironiser sur l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon à Hénin Beaumont : "C'est un SCF, un sans circonscription fixe, il cherche la circonscription la plus gagnable", a-t-elle dit. Quel aveu de perdante !

 

Bel et rare accès de lucidité. La patronne du FN sait que Jean-Luc Mélenchon vient faire le boulot : celui de conserver dans le giron de la gauche une circonscription où la gauche a fait 60% au 2ème tour de la présidentielle.

 

Il ne doit pas y avoir un seul député de la haine élu à l’assemblée nationale le 17 juin prochain. Le front de gauche, avec Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont s'y opposera de toutes ses forces.

Pierre Laurent sur Europe 1 "Nous voulons contribuer à une forte victoire de la gauche aux législatives"

Par Pierre Laurent, le 12 mai 2012

Pierre Laurent sur Europe 1

Pierre Laurent était l'invité de l'interview soir sur Europe 1 le vendredi 11 mai 2012. J.L. Au menu de l'interview entre autres : la candidature de Jean-Luc Mélenchon face à Le Pen à Hénin-Beaumont, les ambitions du PCF et du Front de gauche pour les législatives et les discussions avec le Parti Socialiste dans les circonscriptions où la gauche pourrait être éliminée du second tour...

Marie-George Buffet : "Rassembler pour que la gauche réussisse"

le 09 mai 2012

Marie-George Buffet :

Premières remarques sur le deuxième tour de la présidentielle, sur la nouvelle bataille des législatives, sur les ambitions pour le groupe Front de gauche à l’Assemblée nationale : entretien avec Marie-George Buffet, membre de l’Exécutif national du PCF, chargée des relations aux élu-e-s et aux institutions, députée de Seine-Saint-Denis.

TON SENTIMENT SUR LE SCRUTIN DU 6 MAI

MARIE-GEORGE BUFFET : D’abord un sentiment de bonheur partagé par une grande majorité de Français. Ce vote met fin à cinq années de régression sociale et démocratique, cinq années d’une image de la France abîmée. Du bonheur aussi de voir la mobilisation populaire pour l’élection de François Hollande. On le voit bien dans les quartiers les plus populaires, dans des départements comme la Seine-Saint-Denis : il y a eu une véritable mobilisation, à laquelle les électrices et électeurs du Front de gauche ont contribué largement et formidablement. Quand on regarde les endroits où le Front de gauche avait fait ses meilleurs scores au premier tour avec Jean-Luc Mélenchon, ce sont là aussi où on enregistre les meilleurs scores de François Hollande. La dynamique du Front de gauche a vraiment permis d‘arracher la victoire de François Hollande. Je note ensuite une droite présente, on le voit bien quand on regarde la carte de France, ces départements où la droite fait un score élevé, qui dé- note peut-être un report des voix du Front national sur la candidature Sarkozy. On le voit dans le Gard par exemple.

AVEC LES LÉGISLATIVES S’OUVRE UNE NOUVELLE BATAILLE ?

M.-G. B. : Dès dimanche soir sur les plateaux de télévision, la droite a donné à voir son mot d’ordre de campagne : il-ne-faut-pas-que-la-gauche-ait-tous-les-pouvoirs, il faut, dit-elle, des contre-pouvoirs. Bref, la droite ne baisse pas les bras, elle part dans cette campagne des législatives bien sûr en difficulté, mais avec l’envie de garder ses circonscriptions, de se battre. Il faut donc une mobilisation à gauche extrêmement forte. L’enjeu, c’est bien sûr une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ; et au cœur de cet enjeu, il y a le nombre des députés du Front de gauche qui demain vont être élus, qui vont pouvoir, jour après jour, à l’Assemblée mais aussi dans les mobilisations populaires, sociales, porter le programme « L’humain d’abord », le transformer en autant de lois, autant d’amendements sur les lois gouvernementales pour que, très rapidement, les choses bougent dans le pays. Par exemple, dès juin-juillet, quelles sont les propositions que le groupe Front de gauche va défendre à l’Assemblée nationale, sur les questions des salaires, du blocage des loyers par exemple ? Quelles sont les premières propositions de loi que ces députés vont défendre avec l’appui populaire à l’Assemblée nationale ?

ON PEUT AVOIR DE GRANDES AMBITIONS POUR LE GROUPE, DISAIS-TU DANS TON INTERVENTION AU CN...

M.-G. B. : Oui, je crois qu’il ne faut pas se mettre « de plafond » dans la tête, pas de limites. Si on a réussi à avoir ce score remarquable avec Jean- Luc Mélenchon, c’est parce que nous avons donné envie, par notre ambi- tion, notre détermination, à la fois sur les contenus et sur la volonté, de faire vraiment bouger la gauche grâce au plus haut résultat possible de notre candidat à la présidentielle. Il faut avoir le même état d’esprit pour les législatives, c’est-à-dire qu’il faut viser dans les circonscriptions le meilleur score pour le Front de gauche mais aussi des gains en députés : réélire bien sûr les sortants et gagner de nouveaux sièges à la gauche avec l’élection de députés du Front de gauche. Je pense qu’il faut très vite se mettre complètement en campagne, partir à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui ont voté Front de gauche au premier tour, Hollande au second ; leur montrer que la bataille n’est pas terminée : après avoir sorti Sarkozy et élu François Hollande, il faut maintenant se donner les outils humains, les potentiels pour que la gauche réussisse. Mon mot d’ordre de campagne ce sera : rassembler pour que la gauche réussisse.

Propos recueillis par Gérard Streiff pour CommunisteS

Coup de pouce à Bayrou : « petit arrangement et opération électoraliste »

Par Olivier Dartigolles, le 09 mai 2012

Coup de pouce à Bayrou : « petit arrangement et opération électoraliste »

 

En votant François Hollande le 6 mai et en refusant, par un engagement personnel, de cautionner la dérive extrémiste de Nicolas Sarkozy, François Bayrou, homme de droite, a exprimé son attachement à des valeurs républicaines. Dans le même temps, il a indiqué qu’il s’opposera à toute tentative de s’écarter des politiques d’austérité imposés à toute l’Europe.

Les réponses apportées par le président du Modem pour lutter contre la crise sont en échec partout en Europe. Mais surtout, son programme pour l'élection présidentielle, bien plus marqué à droite qu'en 2007, se résumait à un plan rigueur particulièrement brutal pour le monde du travail et pour l'écrasante majorité de nos concitoyens qui sont déjà confrontés à tant de difficultés dans leur vie quotidienne.

 

Après les déclarations de Pierre Moscovici et de Laurent Fabius, proposant le retrait du PS dans la seconde circonscription des Pyrénées-Atlantiques, où François Bayrou est sortant, le bureau national du Parti socialiste doit prendre une décision aujourd'hui.

 

Ainsi, le choix personnel de François Bayrou pour le 6 mai prendrait les allures d'un petit arrangement pour les législatives et la période qui s'engage, d'une opération purement électoraliste. Le PS ouvrirait symboliquement la voie à une alliance avec un partie de la droite alors que la dynamique de rassemblement, la dynamique de contenus, la dynamique pour gagner et réussir à gauche, est bel et bien présente et possible avec les scores réalisés par le Front de gauche.

"Une victoire qui ouvre un nouvel espoir en France et en Europe" - Déclaration de Pierre Laurent le 6 mai 2012

Par Pierre Laurent, le 07 mai 2012

En élisant aujourd'hui 6 mai, François Hollande président de la République, le peuple de France s'est libéré d'un pouvoir qui l'a méprisé et agressé pendant 5 ans. Je veux dire la joie des communistes qui ont combattu sans relâche Nicolas Sarkozy et sa politique et qui ont œuvré de toutes leurs forces à cette victoire.

Je veux féliciter François Hollande pour son élection. Les femmes et les hommes qui se sont rassemblés sur sa candidature pour infliger à Nicolas Sarkozy la défaite qu'il méritait ont ouvert un nouvel espoir en France, et en Europe.

Je veux remercier les millions d'électrices et d'électeurs du Front de gauche qui ont apporté une contribution décisive à ce résultat. Sans la campagne mobilisatrice menée par le Parti communiste français et ses partenaires du Front de gauche avec leur candidat commun, Jean-Luc Mélenchon, sans les propositions de notre programme, L'Humain d'abord, sans notre engagement déterminé entre les deux tours, la victoire n'aurait pas été possible. Elle ouvre un nouveau chapitre pour notre pays.

François Hollande est le premier président élu par les électrices et les électeurs de gauche depuis 24 ans.

Il était indispensable de mettre un terme à une présidence au service des privilégiés, prenant systématiquement pour cible le monde du travail, ses droits sociaux et démocratiques, les libertés démocratiques.

Il était indispensable que le co-auteur, avec Angela Merkel, d'un traité européen promettant l'austérité à perpétuité aux peuples et les plein-pouvoirs au capitalisme financier, soit désavoué par son propre peuple.

À tous les peuples d'Europe qui attendaient ce signe de la France, je dis : ensemble, il redevient possible de faire reculer la dictature financière qui nous menace tous ; ensemble, nous pouvons relancer le combat pour une Europe démocratique, une Europe de justice sociale, de développement solidaire et écologique.

Oui, ce 6 mai 2012, nous avons remporté une première bataille capitale. Un président de gauche siège à l'Élysée. La gauche doit sans tarder répondre aux urgences sociales qui n'attendront pas. Des mesures immédiates pour les salaires, pour la relance du pouvoir d'achat, pour la lutte contre le chômage et la renégociation d'un traité européen doivent être prises.

S'ouvre dans le même temps une nouvelle bataille, celle des élections législatives dont va maintenant dépendre la possibilité de maintenir grande ouverte la porte du changement.

Il faut maintenant élire à l'Assemblée nationale une majorité de gauche qui soit à la hauteur de la situation et compte pour cela en son sein les députés prêts à voter les lois sociales et démocratiques sans lesquelles le changement ne sera rien.

Il faut de très nombreux députés qui n'aient pas une seconde d'hésitation pour abroger les lois scélérates du quinquennat Sarkozy et des dix années de droite au pouvoir.

Il faut de très nombreux députés pour reprendre le pouvoir sur le secteur bancaire et financier, pour mettre en place un pôle public de la banque et du crédit.

Il faut de très nombreux députés favorables au relèvement significatif du SMIC et des salaires, décidés à engager le retour de la retraite à 60 ans à taux plein pour tous, à interdire les licenciements boursiers, à relancer l'emploi industriel et les services publics.

Il faut de très nombreux députés qui aient le courage de soumettre au vote des droits nouveaux pour les salariés du public comme du privé, pour les travailleurs indépendants à l'avenir précaire, pour les jeunes qui méritent mieux que l'apprentissage à vie, pour les femmes dont les salaires sont toujours largement en deçà de ceux de leurs collègues masculins.

Les menaces de la droite et de l'extrême droite pour empêcher ces changements ne sont pas mortes avec la défaite de Nicolas Sarkozy. Leurs candidats aux élections législatives doivent être partout battus, et il faut barrer la route à l'entrée du FN à l'Assemblée nationale. Partout où elle a eu cette possibilité en Europe, l'extrême droite a aggravé les reculs sociaux. Il n'en sera pas ainsi en France, le PCF et ses partenaires du Front de gauche s'y engagent.

Ce soir, j'appelle les candidates et candidats du Front de gauche aux élections législatives à repartir partout au combat pour rassembler autour de ces objectifs l'ensemble des électrices et des électeurs qui ont permis la victoire à l'élection présidentielle.
J'appelle l'ensemble de ces électrices et électeurs, pour garantir le changement, à mettre les candidats du Front de gauche en tête de la gauche dans le maximum de circonscriptions, le 10 juin, et à en élire ensuite le plus grand nombre, le 17 juin prochain.

Pierre Laurent
Secrétaire national du Parti communiste français

Vendredi 4 mai - Grand meeting du Front de gauche place Stalingrad pour battre Nicolas Sarkozy. Avec Pierre Laurent et J.L. Mélenchon

le 02 mai 2012

Vendredi 4 mai - Grand meeting du Front de gauche place Stalingrad pour battre Nicolas Sarkozy. Avec Pierre Laurent et J.L. Mélenchon

Grand Meeting du Front de gauche le 4 mai, pour battre Nicolas Sarkozy

 

Le Front de gauche organise un grand meeting pour appeler à battre Nicolas Sarkozy le 6 mai, lors du 2ème tour de l'élection présidentielle.

Place de la Bataille de Stalingrad – Paris 19 (Metro Jaurès ou Stalingrad)

18h30 : Début du meeting du Front de gauche Place de la bataille de Stalingrad – Paris 19

Prises de parole des responsables des composantes du Front de gauche

19h30 : Discours de Jean-Luc Mélenchon

Prises de parole des responsables des composantes du Front de gauche

20h10 : Discours de Pierre Laurent

Le meeting sera retransmis en direct sur www.pcf.fr

Pierre Laurent au Journal du Net : "Si Nicolas Sarkozy était élu, le peuple paierait très cher"

Par Pierre Laurent, le 02 mai 2012

Pierre Laurent au Journal du Net :

Pierre Laurent était l'invité de Elysée 2012, l'émission politique de l'Internaute et du Journal du Net, le 26 avril 2012.

Longuet, le poisson pilote de l'alliance de la haine

Par Olivier Dartigolles, le 02 mai 2012

Longuet, le poisson pilote de l'alliance de la haine

Il n'est pas si loin le temps où Gérard Longuet, actuel ministre de la défense, sévissait dans les rangs d'Occident un groupe d'extrême droite anticommuniste ultra violent. Hier, lors d'une interview pour le journal d'extrême droite Minutes, il a aboli les frontières entre l'UMP et le FN en déclarant que Marine Le Pen était désormais fréquentable.

Dans la course à l'extrême-droitisation du discours de l'UMP, cette initiative ne doit rien au hasard. Depuis le soir du premier tour le candidat UMP a largement ouvert les vannes de cette future alliance. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs déclaré hier encore qu'il y avait trop d'immigrés en France, se calquant mot pour mot sur l'argumentation raciste et xénophobe de Marine Le Pen.

Gérard Longuet joue les poissons pilotes de l'alliance de la haine. Le 6 mai, faisons œuvre de salubrité publique en votant François Hollande. Il faut les empêcher de nuire. Le PCF et ses partenaires du Front de gauche continueront de combattre les idées rétrogrades et dangereuses de la droite et de son extrême.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

Rapport de Pierre Laurent au Conseil national du 25 avril 2012

Par Pierre Laurent, le 25 avril 2012

Rapport de Pierre Laurent au Conseil national du 25 avril 2012

Cher-e-s camarades,

 

Notre réunion se tient à un moment charnière pour notre pays, entre les deux tours d'une élection présidentielle dont l'issue sera capitale pour l'avenir de la France et de l'Europe.

 

Nous avons beaucoup de travail, beaucoup à discuter et peu de temps pour le faire, avant que chacun reparte en campagne.

 

Je ne me livrerai donc pas à une analyse détaillée des résultats de dimanche. Je veux en souligner des enseignements majeurs et tracer nos objectifs pour la période à venir, qui nous mène désormais jusqu'à la fin juin, au terme de la séquence électorale engagée. Le Conseil national du 11 mai devra préciser tous ces objectifs, à partir d'une analyse complète des deux tours de l'élection présidentielle.

 

Je veux d'abord, avant d'entrer dans le vif du sujet, adresser par votre intermédiaire, mes plus chaleureuses félicitations à tous les communistes. La dynamique militante a été l'un des points forts de la campagne et du succès final du Front de gauche. L'engagement des communistes dans cette dynamique a été remarquable. Je veux redire, à l'aune des résultats, que nous pouvons être fiers du choix des communistes d'avoir su engager la démarche du Front de gauche il y a trois ans ; d'avoir rendu possible la campagne commune présidentielle en désignant Jean Luc Mélenchon en juin dernier.

 

Dès la désignation du candidat, et quel qu'ait été leur vote dans la consultation, les communistes se sont engagés unitairement dans la campagne. Cet engagement est allé crescendo quantitativement et qualitativement. C'est à l'évidence une des raisons du succès enregistré. Je voulais donc les saluer d'emblée, car toutes et tous, nous le savons, se dépensent sans compter.

 

J'en viens, à grands traits, aux caractéristiques des résultats. Dans un scrutin finalement à haute participation, avec une abstention de 20,53 %, le désaveu de Nicolas Sarkozy est le trait majeur du vote du 22 avril. Nicolas Sarkozy perd 4% sur le premier tour de 2007, et 7,38 % sur le total additionné Sarkozy, Villiers et Nihous, aujourd'hui ralliés, soit près de trois millions de voix perdues. C'est ce rejet que Nicolas Sarkozy tente aujourd'hui de combler, en essayant une fois encore de déplacer le terrain du débat d'idées, loin de ses responsabilités dans la crise, sur les thèmes de l'ultra droite, voire de l'extrême droite.

 

Anticipant ce rejet, Sarkozy s'était donné deux objectifs pour se garantir de la réserve pour le second tour : arriver en tête du premier tour ; mettre en scène un quatuor de favoris, comprenant trois candidats de droite et d'extrême droite pour sauvegarder le réservoir nécessaire à sa victoire. Il a en grande partie échoué. Non seulement il n'est pas en tête, mais en très net recul, mais les totaux à droite le sont aussi. François Bayrou chute de moitié, mettant le total Sarkozy-Bayrou à 36,20 %, quand le total droite passait nettement en 2007 la barre des 50%.

 

Il lui reste aujourd'hui le réservoir FN qu'il essaye de rallier par tous les moyens. La campagne du deuxième tour est en train de prendre un tour dangereux et nauséabond, ouvrant des passerelles, pour tout de suite et l'avenir entre l'extrême droite et des secteurs importants de la droite. Pour justifier ces passerelles, la banalisation des idées du Front national est à nouveau relancée à grande échelle. La situation est inquiétante.

 

Une partie du recul de l'UMP est en effet récupérée par le Front national, puisqu'il gagne 7,86%. Cette récupération du vote de droite est confirmée par une étude IFOP, qui indique que Marine Le Pen a retrouvé 70% des électeurs de son père en 2007, et gagné 11% des électeurs de Sarkozy, 10% des électeurs de Bayrou, 7% des électeurs de Royal, et 6% des électeurs d'extrême gauche. Alimenté par un report massif des déçus du sarkozysme, le vote Le Pen n'en est pas moins de plus en plus idéologiquement charpenté.

 

C'est de plus en plus souvent un vote d'adhésion aux solutions proposées par le FN articulant la préférence nationale au rejet des immigrés. Les angoisses sociales, la critique de l'Europe sont très présentes, mais il ne s'agit pas seulement de protestation. La protestation se mue en adhésion à ces prétendues solutions. Le vote FN semble particulièrement fort et progresse dans les zones péri-urbaines et chez les « rurbains ». Des gens modestes, ouvriers, employés, jeunes non diplômés, venus chercher un logement moins cher, une vie moins dure, et qui se retrouvent isolés, loin des services publics, avec un sentiment d'abandon accru. Pas question donc de tirer un trait sur ces victimes de la crise, mais ayons conscience que c'est bien de reconquête idéologique qu'il s'agit en faisant reculer l'adhésion aux « solutions » simplistes, dangereuses, destructrices du FN face à la crise, et en convainquant d'issues à la crise radicalement différentes, construites sur la solidarité, l'égalité des droits et le progrès collectif.

 

Le travail que nous avons entamé dans cette campagne est salutaire. Il doit se poursuivre dans la durée autour d'une argumentation toujours renforcée, de la crédibilisation de solutions alternatives de progrès et de la force de l'action collective et solidaire retrouvée.

 

Face à cette droite désavouée et à cette extrême droite revancharde, les cinq candidats de gauche, Hollande, Mélenchon, Joly, Poutou et Arthaud, totalisent 43,43 %, contre 36,44 % en 2007 pour sept candidats.

 

Mais la situation a radicalement changé. Avec 27,87 %, Ségolène Royal réalisait plus des trois quarts du résultat de la gauche à elle seule. Aujourd'hui François Hollande fait un très beau score socialiste avec 28,13 % et plus de 10 millions de voix. Dans la mobilisation de ce vote, le rejet de Sarkozy devance largement l'adhésion à son programme. Mais le fait majeur, le fait le plus nouveau et le plus prometteur est le score de notre candidat Jean-Luc Mélenchon, qui avec 11,11% et quasiment 4 millions de voix, assure la part décisive du progrès de la gauche et sa dynamique la plus significative.

 

Notre score, à deux chiffres, inédit depuis 30 ans, obtenu à l'issue d'une campagne exaltante, est un événement de l'élection.

 

Le Front de gauche progresse de manière continue à chaque élection, depuis sa création lors des élections européennes. Nous rassemblions 1,1 million de voix à ce scrutin de 2009. Nous en avons rassemblés près de 4 millions, soit quasiment trois fois plus, dans une élection a priori redoutable.

 

Ce résultat ne peut être comparé au seul résultat des candidats communistes aux précédentes élections présidentielles, car il est le résultat d'une dynamique plus large avec le Front de gauche. Il n'en reste pas moins que le poids de ces 4 millions de voix, rassemblées grâce à notre travail , à nos choix stratégiques, et à celui de nos partenaires du Front de gauche, nous redonne une place inédite en reconstituant un nouveau paysage à gauche.

 

Il faut donc avoir en tête, pour prendre la mesure de notre résultat, que nous avions réuni 691 000 voix en 2007, 955 000 en 2002 et 2,6 millions en 1995, quand nous avions réalisé un très beau score de 8,73 %.

 

Nous venons donc, grâce à nos choix stratégiques, de changer d'échelle.

 

C'est bien pour cela que notre résultat est depuis dimanche soir l'objet d'une bataille d'interprétations. Utilisant la déception, voire les larmes, de jeunes militants qui aspiraient à plus et à mieux, et qui ont reçu, choqués, l'annonce du score du FN, voilà que les commentateurs parlent d'un demi échec. Nous récusons totalement cela. Le score est une grande victoire, une première et grande victoire pour nous qui visons désormais plus haut.

 

C'est un résultat extrêmement prometteur. Plusieurs caractéristiques de ce résultat, qui méritent d'être détaillées dans chaque département, sont significatives. C'est un vote national homogène. Aucun des départements n'est en-dessous de 5%, les plus bas, les deux départements d'Alsace, sont à 7,3%. Seuls 26 départements sont en-dessous du score national de 11%, 10 départements sont au-dessus de 14%, le plus haut score est réalisé en Seine-Saint-Denis, avec 17%.

 

Le vote est élevé dans nos zones de force et nous fait décoller dans beaucoup d'autres, généralisant nos ambitions sur tout le territoire. C'est un vote fort dans les grandes villes, égal ou supérieur à la moyenne nationale, à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Grenoble, Bordeaux qui redeviennent des terrains de conquête.

 

C'est un vote ancré dans le monde du travail et dans le monde syndical qui s'est cette fois massivement mobilisé à gauche. 39% des proches de la CGT déclarent voter Mélenchon et 44% Hollande. A la CFDT, c'est respectivement 12% et 56%. A Solidaires, 39% pour Mélenchon et 35% pour Hollande. A la FSU, 31% et 61%. A l'UNSA, 14% et 49%.

 

Au-delà de ces caractéristiques, je veux également retenir la dynamique de campagne qui a rendu possible un tel résultat. Nous avons remis en mouvement, remis en marche, réconcilié avec la politique des forces sociales et populaires, des jeunes, en nombre considérable.

 

Les meetings spectaculaires, de la Bastille à Marseille, en passant par Lille, Limoges, Nantes ou Toulouse, ont été la partie la plus visible. Je veux insister sur le reste et pointer quelques avancées significatives.

 

Un important travail de prises de contacts, de mises en réseaux notamment avec le Front des luttes a été reconstruit avec des milliers de syndicalistes, avec des militants associatifs. C'est décisif pour l'avenir.

 

La tenue de 1 840 assemblées citoyennes, chiffre probablement inférieur à la réalité, a été recensée sur la durée de la campagne. Elles ont commencé à se mettre en place en octobre 2011, sont montées en puissance en novembre-décembre, s'étendant progressivement à tout le pays. Le 4 pages édité par notre parti, très apprécié bien au-delà de nos rangs, a popularisé la démarche. La proximité a été un gage de réussite, et les communistes sont pour beaucoup dans ce travail de maillage et d'animation.

 

Espaces de débats et d'explication sur la crise, de popularisation, d'éducation populaire, d'enrichissement de notre programme, elles ont été le lieu de prises d'initiatives, d'actions publiques, souvent innovantes dans la forme. Lieux d'élargissement, elles nous obligent à modifier nos pratiques de réunions publiques, qui doivent se tourner vers l'aide à la participation collective, l'aide à la décision et à la prise d'initiatives.

 

A côté de ces assemblées citoyennes, des dizaines de réseaux thématiques ont travaillé débouchant sur des initiatives remarquées, comme le « Bataclan », du Front de la culture, le forum sport ou le forum protection sociale. Des appels ont réuni des centaines de chercheurs, d'intellectuels.

 

Au total, le Front de gauche a réellement commencé à devenir la force populaire que nous cherchons à mettre en mouvement depuis que nous avons initié cette démarche. Les communistes qui jouent un rôle important depuis le premier jour dans cette démarche y sont aujourd'hui massivement acquis et investis. Le développement du Front de gauche va être au cœur de nos efforts à venir. Des milliers de personnes apprécient d'ailleurs notre rôle, qui, comme l'ont souligné nombre d'observateurs, témoigne d'une « seconde jeunesse » du PCF.

 

Nous avons réalisé 6 000 adhésions nouvelles depuis la Fête de l'Humanité, 3 000 depuis le 1er janvier contre 1 200 l'an dernier, sur les trois premiers mois de l'année. 28% de ces adhérents ont moins de 30 ans, 47% moins de 40 ans, 54% sont en activité salariée.

 

Ce rythme peut se confirmer et s'amplifier dans les élections législatives et la période de nos fêtes fédérales à venir. L'année 2012 peut potentiellement atteindre le niveau des 8 000 adhésions réalisées en 2005.

 

Nous attaquons donc plein d'énergie les défis à venir.

 

Avant de les aborder, une dernière remarque sur la portée de ce que nous avons déjà réalisé. Nous l'avons dit : en pleine crise capitaliste et européenne, l'enjeu de l'élection présidentielle française n'est pas un simple changement de président de la République. Ce qui se joue, c'est le devenir des résistances populaires à l'offensive capitaliste pour faire payer au peuple cette crise historique du système capitaliste mondialisé ; c'est la possibilité d'ouvrir un autre chemin que l'enfoncement dans l'austérité et la destruction des garanties collectives et des services publics. Nous n'affrontons pas simplement Sarkozy, mais Sarkozy-Merkel, et à travers eux les forces de la réaction et des milieux financiers coalisées.

 

Nous sommes engagés dans un bras de fer dont l'alternative est simple : soit ils parviennent à imposer dans toute l'Europe une régression sociale et démocratique généralisée, soit nous ouvrons des brêches pour renverver la tendance et libérer les forces pour un nouveau type de développement, social, écologique et solidaire. La France est au premier rang de ce front.

 

Dans ces conditions d'affrontement extrême qui broie en ce moment les conquêtes sociales et démocratiques de peuples entiers en Europe, réussir à faire 11% sur le haut niveau de notre alternative ; créer les conditions de battren Sarkozy l'une des têtes de pont de l'offensive capitaliste actuelle ; laisser ouverte, en cas de victoire de François Hollande, la porte à un débat d'orientation sur le sens de l'alternative, voilà des exploits politiques qui méritent d'être mesurés.

 

Ils nous valent d'ailleurs l'attention et le soutien de très nombreux Européens, je peux en témoigner comme président du PGE.

 

En retour, nous nous devons à la solidarité avec les Grecs, je me suis rendu à Athènes, le 3 avril, avec les Espagnols, j'étais à Madrid le 21 avril, avec les Italiens et les Portugais, j'irai à Rome le 12 mai et très probablement le 22 mai à Lisbonne.

 

Je veux pour conclure ce point dire que notre combat pour renoncer au traité Sarkozy-Merkel doit prendre une place de premier plan, a fortiori si Sarkozy est battu. Nous pouvons adosser ce combat national au combat européen que nous sommes en train d'impulser.

 

Le PGE a réuni les 30 et 31 mars, pour la première fois à Bruxelles, 200 personnalités de la gauche politique européenne, syndicalistes et animateurs de réseaux sociaux européens. Nous sommes partie prenante d'un processus inédit qui vise à construire un grand sommet alternatif européen, d'ici fin 2012, début 2013. Par ailleurs, le PGE lancera officiellement en septembre en utilisant la nouvelle procédure d'initiative citoyenne européenne, la collecte d'un million de signatures en Europe, en bas d'une proposition visant à réorienter fondamentalement le rôle du crédit et de la BCE en créant une banque publique européenne qui dégagerait les finances publiques du chantage des marchés.

 

Nous aurons à en reparler très vite, et j'invite au passage à faire connaître l'Université d'été du PGE qui se tiendra du 18 au 22 juillet, à Volos en Grèce. Beaucoup de nos jeunes adhérents et de nos cadres peuvent être intéressés.

 

J'en viens aux semaines à venir. Et d'abord évidemment à la bataille du second tour. Notre appel est clair, c'est celui de tout le Front de gauche. Le 6 mai, Sarkozy doit être battu, battu à plates coutures. Plus la victoire sera large, plus les conditions de nos batailles futures seront meilleures. C'est donc sans hésitation aucune, comme je l'ai dit dimanche soir, que nous appelons à battre Sarkozy en votant François Hollande. Notre appel n'est pas un appel de circonstances, un appel faute de mieux. C'est, dans les conditions concrètes issues des résultats du premier tour un appel mû par une conviction profonde : la réélection « d'un » Nicolas Sarkozy dont le programme est pire que le bilan, flanqué d'une extrême droite à 18% serait un cauchemar pour le pays, ses travailleurs, ses forces démocratiques et sociales.

 

Notre appel est un appel clair à la mobilisation. Tracts, assemblées publiques, porte à porte, initiatives de rues, mails.... Tout doit être utilisé pour relayer cet appel. Le Front de gauche se lance dans cette mobilisation en faisant valoir sa parole, ses propositions. Nous n'en rabattons sur rien. Nous voulons battre la droite et l'extrême droite, parce que le pays en a absolument besoin.

 

Partout, dans les formes que chaque département décidera, la parole autonome du Front de gauche doit être entendue et respectée. Nos arguments ont été utiles à un haut niveau de mobilisation de la gauche au premier tour. Ils sont aujourd'hui indispensables à la mobilisation pour la victoire contre Sarkozy.

 

C'est le sens de l'appel que nous lançons avec toutes les forces du Front de gauche pour le 1er mai. Cinq syndicats appellent unitairement à un 1er mai de mobilisation sociale sur les choix en rupture avec l'austérité.

 

Après Marine Le Pen, et dans la plus pure tradition pétainiste, Nicolas Sarkozy vient de lancer une véritable provocation en appelant ses partisans à détourner et à récupérer cette journée pour en faire la fête du « vrai travail ».

 

La CGT, en renouvelant son appel à battre Sarkozy pour créer un contexte plus favorable aux revendications et aux luttes nécessaires au progrès social, a appelé hier, à relever le défi, en invitant à participer massivement aux manifestations syndicales, unitaires, le 1er mai.

 

Appelons partout à cette mobilisation massive. Organisons notre présence massive et visible aux côtés des syndicats, dans le respect de leur appel.

 

Avec la vente du muguet organisée massivement dans tout le pays par notre parti, cette journée doit être un moment exceptionnel de mobilisation.

 

C'est le sens aussi, du meeting du Front de gauche, que nous organisons symboliquement place Stalingrad, le 4 mai à Paris, pour faire entendre à la veille du second tour, notre voix et notre appel à battre Sarkozy et à prolonger cette victoire dans les urnes aux législatives.

 

J'en viens donc aux élections législatives des 10 et 17 juin. L'élection d'un président de la République ne sera rien sans l'élection d'une majorité de gauche décidée à défaire les lois Sarkozy et à en voter de nouvelles, construites pour répondre à l'intérêt des travailleurs. C'est à l'Assemblée que se votent les lois, pas à l'Élysée.

 

Et si les Français veulent que cette majorité garantisse le changement, ne renonce pas face à la finance, elle devra compter de nombreux, de très nombreux députés du Front de gauche. Après les scores que nous venons de réaliser le 22 avril, nous devons viser une grande bataille nationale qui amplifie le score obtenu à la présidentielle, renforce le poids de nos propositions, qui rehausse les ambitions de conquête partout et sans complexe.

 

Nos propositions, et donc nos députés, seront indispensables pour réussir le changement. Déjà, la haute finance s'organise, s'arcboute pour faire barrage au changement, les autorités européennes s'affolent, les marchés financiers se préparent au chantage. Avec le vote Front de gauche, avec nos candidats, nos députés, nous aurons plus de force pour vaincre ces résistances.

 

Salaires, retraites, interdiction des licenciements boursiers, sécurité d'emploi et de formation, promotion du renouveau industriel et planification écologique, refus du Traité Sarkozy-Merkel et refonte d'un nouveau traité, relance des services publics, rétablissement d'un haut niveau de protection sociale... Qui osera les changements nécessaires si les députés du Front de gauche ne sont pas assez nombreux ?

 

Dans une majorité de gauche à l'Assemblée, un ou deux députés socialistes de plus, cela ne changera pas grand chose, mais 10 ou 20 députés du Front de gauche, ça changera tout. J'ajoute qu'une des garanties apportées par les députés du Front de gauche, et non des moindres, c'est que nous travaillerons à l'élaboration des lois nouvelles avec et sous le contrôle des citoyens, des salariés, des agriculteurs, des premiers intéressés sur chaque dossier.

 

Avec les députés du Front de gauche, pas de loi en catimini, mais une élaboration démocratique partagée. Rien ne se fera dans le dos du peuple. Les députés du Front de gauche seront les garants de la transparence. C'est un engagement auquel nous veillerons comme à la prunelle de nos yeux.

 

Avec ce message, nous devons nous adresser très largement à toutes les électrices et à tous les électeurs de gauche, quel qu'ait été leur vote le 22 avril, pour leur dire : « Donnez de la force à vos attentes, donnez de la force à la gauche en la musclant avec le maximum de députés du Front de gauche ».

 

Ce message peut être entendu si nous le portons sans attendre, avec conviction. Nos candidates et candidats doivent dès ces jours-ci prendre la tête de la mobilisation pour battre Sarkozy et appeler à la prolonger dans les urnes le 10 juin.

 

Le Front national espère évidemment jouer les trouble-fêtes et Marine Le Pen caresse l'ambition d'une entrée du FN au Parlement. Les législatives doivent marquer un coup d'arrêt à ces néfastes ambitions. Tout doit être fait pour empêcher l'élection de député FN à l'Assemblée. Avec le Front de gauche, nous appelons toutes les forces de gauche et démocratiques à y travailler. Nous sommes pour notre part disponibles pour en créer les conditions.

 

Nous consacrerons une part à nouveau importante de nos travaux du 11 mai à cette bataille législative. Je n'insiste pas, mais je conclus en soulignant encore son importance. Elle commence avec le deuxième tour du 6 mai, sans perdre une minute.

 

Évidemment, dans ces batailles, 1er mai, 6 mai, 10 et 17 juin, tout doit viser le renforcement de la dynamique populaire que nous avons créée. Sans cette dynamique, pas de changement possible. Le Front de gauche a été le levier de cette dynamique. Il faut maintenant lui donner de nouvelles perspectives, de nouvelles ambitions.

 

Il y a ce qui fonctionne, même s'il convient de l'améliorer : le front, cette formule qui unit et sait respecter les partis et les partenaires de cette démarche ; le comité de liaison qui anime le travail national ; le conseil national de campagne, qui devra trouver une nouvelle appellation, mais qui constitue un lieu d'échange utile, associant de très nombreuses personnalités à notre réflexion collective ; les assemblées citoyennes ; le Front des luttes et les réseaux thématiques dont les prolongement doivent être imaginés.

 

Mais il y a aussi toutes les questions nouvelles : comment amplifier, structurer cette participation populaire ? Comment faire vivre mieux encore la parole collective du Front de gauche ? Quels objectifs se donner dans la période nouvelle qui suivra les législatives ? Comment construire demain les lois nouvelles avec la participation la plus large possible ?

 

Je vous fais une proposition : impulsons sans attendre et partout ces débats, sans tabou, avec esprit d'imagination, avec audace. Impulsons-les avec les communistes, avec les partenaires du Front de gauche, avec les citoyens qui nous ont rejoints. Impulsons et expérimentons. Nous ne trouverons sans doute pas la formule idéale du premier coup, mais ne ratons pas le rendez-vous de l'investissement citoyen dans le Front de gauche. Nous pourrons approfondir ce débat au CN le 11 mai, et après les législatives.

 

Et j'en viens pour cela à une dernière proposition. Après les législatives, il nous faudra tirer les leçons de toute cette séquence électorale. Nous aurons aussi à prendre en quelques jours des décisions politiques importantes, notamment sur la question du gouvernement, de notre attitude dans la nouvelle majorité. Les principes qui nous guident sont, je crois, maintenant très clairs. Nous aurons à prendre ces décisions en consultant les communistes, en tenant compte de ce que nous disent ceux qui s'engagent à nos côtés dans la démarche citoyenne du Front de gauche, ce que pensent et décident nos partenaires.

 

Quant au fond de la discussion, permettez-moi de citer et de compléter ce que j'écrivais dans l'adresse aux communistes que j'ai publiée au lendemain de la Bastille. A ceux qui s'interrogent, où s'arrête notre combat ? Je m'interrogeais : « Jusqu'où porter nos objectifs ? » Et je répondais : « Jusqu'à leur mise en œuvre effective ». La création continue de rapports de forces nécessaires est et restera notre feuille de route fondamentale. Je poursuivais le raisonnement : « Jusqu'au gouvernement ? » « Notre objectif est clair. Modifier suffisamment la situation (et j'ajoute aujourd'hui : le plus vite possible) pour rendre un vrai changement possible. Pas question d'aller gouverner si la rupture avec les politiques d'austérité n'est pas au rendez-vous. » Autrement dit, pas question si François Hollande continue de dire « mon projet présidentiel ou rien ». Je concluais : « Aurons-nous la force et le temps d'imposer de tels changements à gauche d'ici fin juin ? Nous aurons à apprécier ensemble ce que nous avons pu, ou pas, faire bouger et comment continuer. Nous aurons à en décider collectivement et souverainement ».

 

Je crois que nous devrions rester fidèles à cette ligne de conduite. La situation bouge. Elle est instable et contradictoire. Les possibilités sont là. Les dangers aussi. Notre ligne de conduite est claire, transparente, sans compromission. Nous avons aussi de grandes responsabilités. Personne ne sait où en sera le pays fin juin. Et les attendus de notre décision, le sens qu'ils donneront à notre décision, compteront dans le pays. C'est en responsabilité qu'il nous faudra agir.

 

Je vous propose donc que notre décision définitive, prise de manière éclairée et appuyée sur la réalité de la situation politique à l'issue de la séquence électorale soit prise lors d'un Conseil national élargi ou d'une Conférence nationale extraordinaire, qui se tiendrait dans la semaine suivant le second tour des législatives. Si nous retenons aujourd'hui ce principe, nous pourrions décider le 11 mai prochain du format et de la date précise de cette conférence, ainsi que des modalités de la consultation des communistes qui la précèdera.

 

Pierre Laurent sur LCP : Un état d'esprit combatif pour une large défaite de Nicolas Sarkozy

Par Pierre Laurent, le 25 avril 2012

Pierre Laurent sur LCP : Un état d'esprit combatif pour une large défaite de Nicolas Sarkozy

Pierre Laurent était interviewé par LCP à la suite des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2012.

 
 
 
 
 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)