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La véritable sécurité pour toutes et tous, c'est d'assurer une sécurité sanitaire et sociale pour toute la population ! - Beauvais & Creil, 16 janvier 2021

Malgré la neige tombant en abondance et rendant très difficile la circulation, nous nous sommes retrouvé·e·s de nouveau à Beauvais et à Creil, pour défendre les libertés menacées par le pouvoir macroniste.

Thierry Aury (PCF) à Beauvais, et à Creil Karim Boukhachba (PCF), élu creillois, Aïssé pour la Jeunesse communiste de l'Oise, Catherine Dailly (PCF), conseillère départementale et élue de Montataire, sont intervenu·e·s pour dire que la proposition de loi dite de sécurité globale, les décrets d'extension du fichage des opinions des citoyen·ne·s, le projet controversé sur les « principes de la République » n'avaient pas pour objectif de garantir « la sécurité » des citoyen·ne·s, ni les valeurs de la République. 

Bien au contraire, c'est parce que ce gouvernement n'assure pas la sécurité des citoyen·ne·s ni l'égalité promise par la République qu'il s'attaque aux droits et libertés de chacune et chacun pour réprimer toutes les contestations de sa politique.

De même, depuis un an, Macron et son gouvernement sont incapables d'assurer notre sécurité sanitaire parce qu'ils ont poursuivi les suppressions de lits et de personnels dans les hôpitaux publics, les reculs de la recherche publique, l'abandon de notre industrie (fabrication de masques, de respirateurs, de médicaments et de vaccins ...).

La véritable sécurité pour toutes et tous, ce n'est pas de développer l'arsenal de la répression policière des manifestations et de surveillance généralisée des citoyen·ne·s, c'est d'assurer une sécurité sanitaire et sociale pour toute la population !

C'est pourquoi, nous exigeons le retrait de tous les projets et textes liberticides, et malgré les conditions difficiles, nous appelons à amplifier les mobilisations.

 

Liens vers la couverture de ces 2 rassemblements par Oise Hebdo :

Plus d'informations sur le projet de loi sécurité globale, avec quelques-uns des articles sur ce thème parus dans le journal L'Humanité :

 

Tract « Non à la proposition de loi Sécurité globale » - Collectif StopLoiSecuriteGlobale, 16 janvier 2021

Ils et elles ont voté le projet de loi en première lecture à l'Assemblée nationale !

20201129-CP-Picardie-Des députés picards dessinés dans le « trombinoscope de la honte »
 

La véritable sécurité pour toutes et tous, c'est d'assurer une sécurité sanitaire et sociale pour toute la population ! - Beauvais & Creil, 16 janvier 2021

Interventions de Karim Boukhachba et d'Aïssé pour la JC 60

Intervention de Thierry Aury le 16 janvier 2021 lors du rassemblement contre le projet de loi de sécurité globale et autres projets de lois liberticides

Après les mobilisations de la fin novembre et décembre 2020, il est de nouveau nécessaire de se rassembler et de relancer la mobilisation contre les graves projets d’atteintes aux libertés du pouvoir macroniste, et c’est pourquoi nous avons répondu à l’appel du Collectif national « stop loi sécurité globale » à des rassemblements partout en France le 16 janvier, et à un rassemblement national à Paris le 30 janvier.

Certes, l’immense mobilisation citoyenne du 28 novembre à Paris et partout en France, suite à l’émotion suscitée par l’agression policière contre Michel Zecler, a mis le Président de la République, son gouvernement et sa majorité sur la défensive : ils ont été obligés d’annoncer une réécriture du fameux article 24 qui veut interdire de fait la possibilité de filmer des policiers dans le cadre de leur action et Macron a été obligé de reconnaitre l’existence de violences policières qu’il niait auparavant.

Mais, le pouvoir n’a pas encore renoncé à ses projets, et d’ailleurs la proposition de loi dite de « sécurité globale », votée en première lecture à l’Assemblée nationale, poursuit son parcours parlementaire et devrait être soumise au Sénat dans les semaines qui viennent.

Or cette proposition de loi, loin de se réduire à la question de la diffusion des images de visages de policiers, montre une LREM et un gouvernement qui se vivent en guerre contre toute une partie de la société française. 

À ce propos, la question de l’usage des images des caméras individuelles des forces de l’ordre est particulièrement révélatrice. Jusqu’ici ces images ne pouvaient être utilisées que pour la prévention des incidents au cours des interventions, le constat des infractions, la poursuite de leurs auteurs par la collecte de preuves et à la formation. Les députés LREM proposent d’élargir l’usage de ces images à « l’information du public sur les circonstances de l’intervention » des forces de l’ordre, c’est-à-dire à la propagande gouvernementale. Or un tel usage porterait atteinte au bon fonctionnement de la justice en violant le secret de l’instruction. 

Et le député LREM, rapporteur de la proposition de loi, justifie de manière sidérante cette remise en cause de l’État de droit en déclarant : « Il faut se déniaiser par rapport à toutes les situations. On est en train de perdre la guerre des images sur les réseaux sociaux (…) Il faut lutter à armes égales, nous sommes dans une société moderne, il n’y pas de raison que ceux qui représentent l’autorité de l’État aient un temps de retard. » 

En clair : l’État s’affronte à son propre peuple, il est en guerre contre la société.

La loi proposée va jusqu’à permettre aux policiers porteurs de ces caméras individuelles d’accéder aux enregistrements vidéo, ouvrant ainsi la porte à toutes les manipulations !

Lors du premier confinement, la préfecture de Paris avait utilisé des drones hors toute légalité, ce qu’avait condamné et interdit le Conseil d’État. C’est pourquoi la loi de la LREM vise à consacrer l’usage de drones de surveillance quasiment en tous lieux et en toutes circonstances. Tous les amendements visant à interdire l’utilisation de la reconnaissance faciale ou à protéger les domiciles et espaces privatifs de cet espionnage ont été repoussés.

La loi sur la sécurité globale vise en fait à transformer tout l’espace public en espace sécuritaire. Elle prépare le terrain à la mise en réseau des caméras mobiles, des drones, des centaines de milliers de caméras fixes, afin de les coupler avec des systèmes d’intelligence artificielle et de reconnaissances faciales, ouvrant la porte à un fichage généralisé des participants à des manifestations ou à de la répression « préventive » (sic) basée sur l’analyse prédictive des comportements.

D’ailleurs, trois décrets signés en toute discrétion par le ministre de l’intérieur début décembre 2020, aggravent aussi considérablement les possibilités de fichage des citoyens, dans les trois fichiers de sécurité publique en développant le fichage massif de citoyens, mais aussi de leur entourage (notamment de leurs enfants mineurs), de leur santé ou de leurs activités sur les réseaux sociaux. 

Les notes individuelles pourront désormais contenir des informations qui relèvent « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale » là où, avant, seules pouvaient être enregistrées des informations se rattachant à « des activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales ».

Enfin, le gouvernement poursuit ses attaques contre des piliers de la République à travers le projet de loi prétendant « conforter le respect des principes de la République », auparavant dénommé « projet de loi contre le séparatisme ».

Ainsi que l’a souligné le Conseil d’État dans son avis, ce projet de loi concerne pratiquement « tous les droits et libertés publiques constitutionnellement et conventionnellement garantis, et les plus éminents d’entre eux : la liberté d’association, La liberté de conscience et de culte, les libertés de réunion, d’expression, d’opinion, de communication, la liberté de la presse, la libre administration des collectivités territoriales, la liberté d’enseignement, la liberté du mariage, la liberté d’entreprendre, la liberté contractuelle. » 

Et la Défenseure des Droits, dans son avis très critique sur le projet de loi indique que, je cite : « plus d’un tiers des articles visent à renforcer les dispositifs de contrôle et près d’un quart définissent des peines d’emprisonnement. Si le but est de « garantir le respect des principes républicains », dit la Défenseure des Droits, on ne peut donc que regretter la prééminence des dispositions ajoutant des contraintes et sanctions supplémentaires, tout comme l’absence de dispositions relatives à la mixité sociale – pourtant présentes dans une version antérieure, ainsi qu’à la lutte contre les relégations et les discriminations, et qui sont souvent le terreau sur lequel se développent les idéologies radicales amenant au séparatisme. » 

Oui, tous ces décrets et projets du gouvernement ont un point commun, celui d’un pouvoir en guerre contre son propre peuple, celui d’un pouvoir qui est en fait incapable de garantir une véritable sécurité à ses citoyennes et citoyens et développe tous les dispositifs de contrôle et de répression pour s’opposer à toute contestation.

Quel scandale de voir un gouvernement passer autant de temps à s’attaquer à nos libertés et à nos droits, alors qu’il est incapable d’assurer notre sécurité sanitaire, face à la pandémie, comme on le voit depuis presqu’un an.

Car c’est le même gouvernement qui n’avait prévu aucun stock de masques face à l’épidémie, qui refuse la gratuité des masques, qui a continué de supprimer des lits d’hôpitaux et n’a absolument pas renforcé les moyens humains et matériels des hôpitaux publics, qui a poursuivi les coups contre la recherche publique et nos capacités de production de médicaments, qui laisse la main libre à tous les grands intérêts privés au détriment de notre véritable sécurité, notre sécurité sociale, notre sécurité sociale et sanitaire.

C’est le même gouvernement qui est incapable d’organiser de bonne façon la vaccination même des publics prioritaires. 

D’ailleurs, je vous incite à rejoindre l’initiative citoyenne européenne pour que les vaccins deviennent des biens publics mondiaux, et échappent aux griffes des grands laboratoires privés, pour que toute la transparence soit faite sur les contrats de la Commission européenne avec les « big pharmas », pour qu’un pôle public de la recherche, de la fabrication et de la distribution de médicaments soit mis en place : allez signer la pétition européenne « pas de profits sur la pandémie » !

Oui ce sont ces grandes sociétés privées qu’il faut mettre sous contrôle, et pas les simples citoyennes et citoyens !

Il est donc temps de dire « stop » !

Il faut exiger le retrait total de la proposition de loi dite de « sécurité globale », non seulement l’article 24 mais aussi tous les autres articles qui comportent des régressions très graves, ainsi que le retrait de tous les projets et textes liberticides.

Il faut pour cela interpeller tous les parlementaires de l’Oise, les députés qui ont tous voté « pour » en première lecture et les sénateurs qui vont devoir examiner le texte prochainement : arrosons-les de messages de protestation !

Il faut poursuivre, amplifier la mobilisation sous toutes les formes jusqu’au retrait total.

Et au-delà, face à cette situation très dangereuse, avec une fuite en avant autoritaire et régressive du pouvoir macroniste - aiguillonné par toutes les tendances de la droite (LR et le RN ont voté comme un seul homme à l’Assemblée nationale en première lecture la proposition de loi « sécurité globale ») - , il est plus que jamais indispensable que toutes les forces progressistes, toute la gauche politique et sociale construisent et portent ensemble un projet de refondation d’une République démocratique et sociale, faisant vivre concrètement les valeurs de Liberté, d’Égalité, de Fraternité ouvertement bafouées aujourd’hui, et redonnant de l’espoir à notre peuple.

 

Le Courrier picard du 17 janvier 2021

20210117-CP-Amiens-Beauvais-Contre la loi de sécurité globale

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)