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Stop loi sécurité globale ! - Beauvais, 21 novembre 2020

Le collectif Oise de la liberté d'expression, auquel participe la Fédération de l'Oise du Parti communiste français, appellait à un rassemblement le samedi 21 novembre : nous voulions marqué notre opposition au projet de loi macroniste dit « Sécurité globale », comme dans bien d'autres lieux en France.

En effet, cette proposition de loi du groupe LREM fait courir de graves dangers aux droits et à la liberté de l’information et plus généralement à l’ensemble des droits individuels et collectifs.

Les organisations syndicales de journalistes ne s’y sont pas trompées et ont toutes fait connaître leur opposition à ce projet liberticide. Il en est de même pour les associations de défense des droits de l’Homme ainsi que de nombreux syndicats et partis politiques de gauche dont le Parti communiste français.

Thierry Aury a pris la parole pour faire le lien entre cette dérive autoritaire du pouvoir - encouragée par la droite LR et l'extrême droite - et une politique sociale et économique désastreuse et rejetée par une majorité du peuple.

Cela doit inciter les citoyennes et citoyens, les forces progressistes, humanistes, de gauche et écologistes à travailler ensemble pour riposter mais aussi pour construire une alternative démocratique, sociale et écologique !

 

« Sécurité globale » : le PCF appelle à la mobilisation de la nation pour construire de vraies solutions d'avenir [16 novembre 2020]

Le PCF demande le retrait de l'article 24 qui menace directement la liberté d'information et de communication pour lutter contre les violences policières. La protection des policiers et des gendarmes est une absolue nécessité. Ils accomplissent des missions essentielles pour la protection des biens et des personnes. Nos parlementaires ne cessent de demander un renforcement en termes de recrutement, de formation, de matériels, pour permettre aux forces intérieures de sécurité publique d'accomplir leur travail dans de meilleures conditions. Le cadre législatif actuel permet de punir les abus et les menaces visant les agents des forces de l'ordre. Le caractère public de leur travail garantit son caractère démocratique. Le gouvernement fait fausse route alors qu'il devrait exprimer avec force l'exigence d'une police républicaine exemplaire. Le PCF soutient les mobilisations des associations et des syndicats, en très grand nombre, qui dénoncent à la fois l'article 24 et d'autres dispositions ce texte qui, une nouvelle fois, cible le droit constitutionnel de manifester et de participer en toute tranquillité à des mouvements sociaux.

Il y a urgence à redévelopper une police républicaine, au service de la tranquilité de toutes et tous, respectueuse des droits et libertés, soumise à un contrôle démocratique indépendant.

Le PCF dénonce aussi la volonté de la majorité de privatiser la sécurité de nos concitoyens. Plus que jamais, dans un contexte de menaces terroristes, de crise sanitaire inédite, de crise sociale aggravée, l'Etat de droit doit être conforté. En la matière, cette proposition de loi franchit une nouvelle étape dans une gestion autoritaire et ouverte au privé. Avec la proposition d'un élargissement des missions des polices municipales et des entreprises privées de sécurité, au nom d'un « continuum de sécurité », ce texte encourage un désengagement de l'Etat sur ses missions régaliennes de sécurité sur l'ensemble du territoire de la République. Si des coopérations en matière de sécurité avec différents acteurs sont nécessaires, elles doivent se faire dans un cadre strictement limité et encadré, sous le contrôle de l'Etat qui doit conserver un rôle essentiel.

Ce texte passe donc à côté de l'essentiel : une ambition nouvelle, avec les moyens de sa réalisation, pour une politique publique de sécurité et de tranquillité publique pour toutes et tous. Cette politique est indissociable du renforcement des services publics, de mesures fortes d'égalité sociale et d'une véritable politique de prévention, avec l'ensemble des partenaires. N'oublions pas que ce sont les territoires les plus en difficulté et les populations les plus fragiles qui sont les plus exposés à l'insécurité et à la délinquance du quotidien. Là encore, la proposition de loi « sécurité globale » manque ce rendez-vous pourtant décisif.

Le PCF appelle à la mobilisation de la nation pour débattre de ces enjeux et construire de vraies solutions d'avenir. Nous présenterons des propositions précises dans les prochaines semaines dans le cadre du débat sur le « Livre blanc de la sécurité intérieure ».

 

Communiqué

Avec le Collectif Oise de la liberté d'expression, nous disons : « Non à la proposition de loi
 

Stop loi sécurité globale ! - Beauvais, 21 novembre 2020

Le Courrier picard du 22 novembre 2020

20201122-CP-Picardie-Ils dénoncent une situation « de plus en plus liberticide »

Le Courrier picard du 21 novembre 2020

20201121-CP-Beauvais-Manifestation ce samedi contre le projet de loi « sécurité globale »

Débat général au Sénat le 17 novembre, avec Stéphane Peu

Intervention du sénateur (PCF) Stéphane Peu le 17 novembre, lors du débat général :

Vivre paisiblement, sans crainte de se voir soi-même ou de voir l’un de ses proches insulté, molesté ou privé du peu dont on dispose, telle est l’aspiration légitime de l’ensemble de nos compatriotes. Comme vous le savez, les quartiers populaires et les personnes les plus fragiles sont les plus exposés à l’insécurité et à la délinquance du quotidien. Or, depuis deux décennies, malgré les déclarations d’intention, on a plus souvent défait que construit en la matière. Comme les rapporteurs de la proposition de loi, nous pensons qu’il est nécessaire de bien articuler entre elles les relations et les missions de terrain des forces de sécurité de l’État, des policiers municipaux et enfin des agents privés de sécurité.

Pour les députés communistes, définir précisément le périmètre, le rôle et les missions de chacun est d’autant plus nécessaire que le continuum de sécurité ne doit en aucun cas être à l’origine d’une confusion de compétences entre ces différentes forces. Or, si l’État ne dispose plus du monopole de la sécurité, celle-ci reste et doit rester une prérogative régalienne. C’est pourquoi nous entendons réaffirmer solennellement notre attachement à la police républicaine, une police au service de tous les citoyens, qui leur assure une protection égale sur l’ensemble du territoire de la République. Pour nous, c’est dans ce cadre que doit s’inscrire tout projet de reconstruction d’une police de proximité dont nous voyons bien, après qu’elle a été sciemment démantelée, l’utilité tant en matière de prévention et de répression que de renseignement.

Les questions soulevées par la proposition de loi sont d’une grande complexité, et nous regrettons de ne pas disposer d’étude d’impact ni d’avis du Conseil d’État. Nous le déplorons d’autant plus que le texte excède largement l’ambition première des rapporteurs, puisqu’il a été augmenté des dispositions voulues et annoncées par le Gouvernement – je pense en particulier aux dispositifs relatifs à l’usage des drones et à la diffusion d’images de policiers et de gendarmes.

Nous voulons dire notre crainte que de nouveaux rapprochements entre les missions des agents de police municipale et celles des forces nationales ne servent à justifier une nouvelle vague de désengagement de l’État de sa mission régalienne. Ce serait une source supplémentaire d’inégalités entre les territoires, car on ne peut pas parler de la police municipale, mais des polices municipales, qui, d’une ville à l’autre, peuvent être très différentes dans leurs missions, leurs doctrines et leurs effectifs. Nous nous opposons à cette évolution, c’est pour nous une question à la fois de justice et d’efficacité.

De justice, d’abord, car réaffirmer que l’État est le garant de la sécurité sur l’ensemble du territoire de la République, une et indivisible, c’est se prémunir contre les disparités, la coexistence entre une sécurité pour les riches et une sécurité pour les pauvres. Ce n’est pas une simple formule quand on sait que, dans un département comme la Seine-Saint-Denis, un officier de police judiciaire suit déjà en moyenne 300 dossiers quand son collègue de la ville voisine de Paris n’en suit, lui, que 80.

C’est aussi une question d’efficacité : dans le contexte de nouvelles menaces terroristes mais aussi d’une crise sanitaire d’une ampleur inédite et d’une crise sociale aggravée, l’État de droit et son autorité doivent être confortés.

La régulation du secteur en pleine expansion des agents de sécurité privés est indispensable. Or, qu’il s’agisse des règles de sous-traitance ou, plus largement, de la moralisation du secteur, le texte présenté répond insuffisamment aux faiblesses structurelles actuelles.

Enfin, en ce qui concerne la captation d’images, nous alertons sur le fait qu’elle ne doit en aucun cas porter atteinte aux droits fondamentaux. Nous sommes conscients des risques et favorables à sanctionner davantage les menaces ou les violences à l’égard des détenteurs de l’autorité publique – les policiers, bien sûr, mais on pourrait aussi citer les enseignants ou encore les gardiens d’immeubles –, afin de les protéger. Cependant, la liberté de la presse et le droit à l’information relative aux interventions de police sont indispensables à notre vie démocratique.

L’efficacité de la réponse policière au besoin de sécurité de nos concitoyens ne passera pas par plus de confusion, mais par le renforcement de la police républicaine et le rétablissement du lien de confiance entre population et forces de l’ordre, qui permettront d’articuler plus efficacement les mesures de prévention et celles de répression. Ce n’est malheureusement pas ce que contient cette proposition de loi.

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)