Action surprise du Comité de défense de l'hôpital de Creil ce 5 janvier 2019, avec un rassemblement dans le hall d'entrée de l'hôpital, pour répéter les raisons de notre opposition à la fermeture de la maternité de Creil et son départ à Senlis, fermeture désapprouvée par la très grande majorité de la population, ses élu-e-s, ou encore les médecins des spécialités concernées.
Une centaine de personnes se sont ainsi retrouvées : des membres du Comité de défense, des élu-e-s locaux, des citoyen-ne-s, des gilets jaunes qui ont délaissé un temps le rond-point de Montataire… De nombreux communistes, toujours présent-e-s pour défendre les services publics si utiles à la population.
Cette initiative faisait suite à la démission du Dr Loïc Pen de son poste de chef de service des urgences de l'hôpital de Creil en fin d'année (voir le numéro spécial de Oise Avenir, le journal mensuel du PCF Oise, qui en a donné la primeur) et précèdait la rencontre d'une délégation du Bassin creillois avec la Directrice de l'Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France le mardi 8 janvier à 11 heures. Cette délégation exposera toutes les raisons qui font que l'accord de l'ARS donné à cette fermeture repose uniquement sur des considérations financières, et non pas sur la réponse aux besoins de la population modeste du Bassin creillois. Elle compte obtenir un moratoire sur la fermeture de la maternité, prévue le 26 janvier 2019.
Dans la bonne humeur qui caractérise cette lutte menée depuis maintenant plus d'un an, Paul Cesbron, animateur du Comité, a dit l'injustice que représenterait cette fermeture, à l'encontre de la réponse aux besoins sanitaires de la population, qui ne serait ainsi pas respectée. C'est aussi tout l'hôpital qui serait fragilisé par une telle décision.
Jean-Pierre Bosino, maire communiste de Montataire et membre du Conseil de surveillance, a rappelé la situation difficile de la population du Bassin creillois, qui comporte 5 quartiers dits « prioritaires » et la mobilisation des élu-e-s locaux, aux exceptions du député de la 3e circonscription P. Bois, macroniste, et de É. Wœrth (4e circonscription) pour la maternité regroupée à Senlis. Ces thèmes des bas salaires et des services publics se retrouvent par ailleurs dans les revendications portées par les gilets jaunes. La démission du Dr Loïc Pen souligne les risques médicaux encourus par cette fermeture, et les élu-e-s envisagent de déposer une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, anticipant un drame annoncé. Sans anticiper sur la réponse de l'ARS le 8 janvier, il incite chacun-e à prévoir l'occupation de la maternité en cas d'absence de moratoire, dans une logique de mise sous protection citoyenne de notre hôpital.
Invité à expliquer le geste fort de sa démission de chef de service, le Dr Loïc Pen pointera le manque de formation et de technicité des médecins urgentistes, qui devront pratiquer des accouchements inopinés. La Direction elle-même sait que de tels accouchements se produiront, ayant donné injonction aux urgentistes de se former - formation d'ailleurs bien légère en regard de la spécialisation des obstréticiens ou des sages-femmes ! Que pourront faire les médecins urgentistes face à des accouchements se déroulant mal ? Par ailleurs, dire que la maternité à Senlis sera de niveau 3 n'est pas raisonnable, étant donnée l'absence de plusieurs services médicaux nécessaires sur le site de Senlis : nous sommes donc là face à une logique financière et sans doute idéologique.
Prochain rendez-vous le mardi 8 janvier 2018avec un départ collectif pour l'ARS à Lillebus au départ de la mairie de Creil à 7h30inscription : (ou le PCF Oise qui fera suivre) |
