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Mobilisons-nous contre la fermeture de la maternité de Creil !

Groupement Hospitalier Public du Sud de l'Oise (GHPSO) : 2 sites à Creil et Senlis

  • mardi 5 décembre : annonce par le président du conseil de surveillance du GHPSO et maire de Creil, M. Villemain, de l'évocation d'une possible fermeture de la maternité à Creil lors d'une réunion au GHPSO tenue le jour-même
  • mercredi 7 décembre : rassemblement à l'hôpital de Creil à l'occasion de la visite de la directrice régionale de l'ARS
  • lundi 11 décembre : rassemblement devant la mairie de Creil
  • jeudi 14 décembre : rassemblement devant le siège de l'agglomération ACSO à l'occasion d'un conseil communautaire
  • mardi 19 décembre : nouveau rassemblement à 17h30 devant l'hôpital de Creil à l'occasion du conseil de surveillance

Des motions contre la fermeture de la maternité de Creil ont été adoptées dans plusieurs conseils municipaux (Saint-Maximin le 7 décembre, Montataire le 11 décembre, ACSO (11 communes) le 14 décembre).

Pendant de longs mois, les communistes et le comité de défense de l'hôpital ont mené la bataille contre la fusion autoritaire, au nom de l'efficacité et d'économies - voir ce qu'il en est aujourd'hui -, des hôpitaux publics de Creil et de Senlis, alors que des coopérations entre équipes médicales existaient déjà, là où les besoins s'en faisaient ressentir. La fusion est passée en force et est né le Groupement Hospitalier Public du Sud de l'Oise (GHPSO)

Mardi 5 décembre 2017, lors d'une réunion au GHPSO, a été annoncé que l'Agence Régionale de Santé (ARS, sorte de Préfet dictant les ordres du gouvernement en matière de santé) envisageait la fermeture de la maternité de l'hôpital de Creil. C'est tout le Bassin creillois, plus grosse agglomération urbaine de l'Oise, avec de grands quartiers populaires, qui serait privé d'un lieu de naissance et de vie. Scandaleux !

Les mamans devraient aller accoucher à Senlis, totalement en dehors du Bassin creillois. Inacceptable !

Ceci est la conséquence directe de la pénurie en moyens humains et matériels organisée par les gouvernements successifs depuis des années, au détriment de la santé publique.

Il faut le plus large rassemblement pour s'opposer à cette mesure et exiger des moyens à la hauteur pour notre maternité et aussi pour tous les autres services de l'hôpital de Creil.

Faisons grandir la mobilisation, ensemble, nous sommes une force !

 

Groupe Facebook « Non à la fermeture de maternité de Creil »

pour s'informer sur toutes les actions qui vont être menées, en donnant la parole à celles et ceux qui veulent défendre la maternité, aux mamans, aux personnels, aux acteurs de la santé, et aussi en publiant des articles sur les causes de cette situation lamentable, sur les alternatives pour s'en sortir.

 

Pétition « Non à la fermeture de la maternité de l'hôpital de Creil »

adressée au Ministère des Solidarités et de la Santé et à Madame Agnès Buzyn

 

 

Loïc Pen :

Notre hôpital est confronté à une purge financière sans précédent

Depuis le début de l'année 2017 jusqu'à sa fin, nous aurons vu environ une centaine de lits supprimés sur le GHPSO, que ce soit sur le site de Creil ou de Senlis.

Le déficit doit être comblé. Des lits supprimés cela veut dire les emplois supprimés, c'est à un véritable plan social (de licenciement) que nous assistons.

On nous explique que nous ne serions pas assez efficaces, qu'on peut faire plus avec moins, qu'il faut prendre le grand virage ambulatoire et qu'il faut encore supprimer des lits de médecine.

Il n'est pas question de nier que l'hôpital a changé, que nous devons adapter certaines de nos pratiques. Nous sommes tous d'accord pour dire qu’il ne sert à rien de laisser un patient dans un lit d'hospitalisation quand les examens ou le traitement qu'il attend peuvent se faire à domicile.

Mais cette logique a ses limites : comment renvoyer à domicile une personne âgée dépendante ? Comment être sûr qu’un patient peut rentrer à domicile alors que le diagnostic certain est en attente du fait des délais d'un examen ? Comment renvoyer à domicile un patient dont les conditions de vie précaires ne permettent pas les soins à l’extérieur ?

Évidemment la logique hôpital de jour est fabuleuse, on vient une journée à l'hôpital, on a ses examens, son traitement et on repart, personne ne souhaite vraiment rester hospitalisé, on est bien mieux chez soi. Sauf que cette pratique n'est pas adaptable à toute la médecine, Elle est particulièrement inadaptée aux patients vus en urgence, ou aux patients présentant un problème aigu, ou bien encore aux patients dépendants ou polypathologiques.

De plus l'hospitalisation de jour nécessite d’aller plus vite, et requiert en fait plus de personnel si l'on veut vraiment être efficace, or ce n'est pas ce que nous observons.

Si l'on veut vraiment tenir compte de l'efficacité et de la santé publique, c'est simple. Mettons en place les structures ambulatoires recommandées, et voyons quels lits d’hospitalisation classique restent vides. Nous saurons alors combien de lits il faut fermer. On fait tout l'inverse, On ferme d'abord les places d’hospitalisation puis on voit ce qu'on peut absorber avec les structures ambulatoires. Ce qu'on ne peut pas absorber, se retrouve dans le couloir des urgences avec toutes les conséquences en termes de qualité et même de sécurité des soins.

Le pompon, c'est que ce sont les mêmes technocrates qui conseillent la fermeture de lits qui viennent expliquer que la situation aux Urgences est inadmissible et que nous sommes sûrement mal organisés.

Aujourd'hui, les urgences du GHPSO sont une coquille d’œuf, un rien suffirait à briser ce service.

Il manque 10 postes de médecins urgentistes, et ceux qui travaillent dans le service ont des conditions d'exercice inadmissibles. Ils ne peuvent voir les urgences dans des délais raisonnables car ils doivent d'abord réévaluer les patients stationnés dans les couloirs et qui n'auraient rien à y faire. Ils passent ensuite un temps fou avec les infirmières, les aides-soignantes à changer les patients de place pour les examiner, du fait de l'exiguïté des locaux. Et enfin dans cette multitude de malades, quand ils arrivent à boucler un dossier, reste le parcours du combattant pour trouver une place d’hospitalisation. À croire que tout est fait pour qu'un accident finisse par arriver.

Le ras-le-bol est majeur, et au prochain médecin urgentiste qui jettera l'éponge, on risque de voir tous les autres le suivre. Le premier site d'urgence mis en cause sera évidemment Senlis. Mais si Senlis ferme, la charge de travail qui se reportera sur Creil entraînera inéluctablement d’autres départs de médecins urgentistes.

Les hôpitaux publics sont coincés entre un financement à l’acte qui les rend tous déficitaires et une démographie médicale qui ne leur permet pas de trouver les professionnels dont ils ont besoin. Désormais, l'effondrement est proche.

Nous venons de passer un cap à Creil avec l'annonce (mais sans le dire vraiment) de la fermeture de la maternité. Il y a deux raisons à cette volonté de fermeture. Une raison financière avec la volonté de réduire encore les dépenses de l'hôpital et une raison démographique avec l'insuffisance de praticiens pour maintenir la qualité et la sécurité des soins sur deux sites.

Si nous laissons faire cette fermeture, ce sont les populations les plus fragiles du Bassin creillois qui seront directement impactées.

C’est désormais à l’ARS d’intervenir, elle est responsable de la couverture sanitaire de nos territoires. Si nous restons sur des solutions locales, nous avons perdu. Tant sur le plan financier que sur le plan des ressources humaines, les hôpitaux de Creil et de Senlis ne peuvent s'en sortir tout seul.

Alors soit l’ARS remplit le rôle qui lui est officiellement affecté. Soit elle ne sert en effet qu’à restructurer l'offre de soins au bénéfice du privé en laissant mourir l'hôpital public, il faut alors clairement annoncer la couleur, seuls ceux qui en auront les moyens seront correctement soignés.

L’argent existe, les hôpitaux publics de France payent une taxe sur les salaires à hauteur de 4 milliards qui si elle était supprimée leur redonnerait des marges financières. Pour l’instant, on a préféré supprimer l’ISF pour le même montant de 4 milliards.

Nous avons besoin d'une mobilisation large du personnel, des élus, de la population tout au long des semaines à venir pour aboutir à une manifestation fin janvier afin d’exprimer notre refus des choix de santé délirants concernant nos hôpitaux et notre bassin de vie.

 

 

Mobilisons-nous contre la fermeture de la maternité de Creil !

Pierre Laurent : « La santé ne sera pas le privilège des premiers de cordée » - 13 décembre 2017

Communiqué de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français

13 décembre 2017

La santé ne sera pas le privilège des premiers de cordée

Les habitant-e-s et les personnels de l’hôpital de la ville de Creil sont engagés dans une lutte d’ampleur pour sauvegarder ce service public essentiel, notamment après la fermeture de nombreux lits et les menaces qui pèsent sur la maternité. Les militant-e-s et élu-e-s communistes du département de l’Oise sont pleinement engagés dans cette lutte. Secrétaire national du PCF, je m’associe à ce combat, comme je l’ai fait récemment en Corse auprès des défenseurs de l hôpital de Bastia.

De nombreuses luttes se mènent dans de nombreux départements sur ce sujet essentiel pour le droit à la santé de nos concitoyens. Nous ne laisserons pas Macron et le gouvernement détruire les services publics et le système solidaire de protection sociale.

J’invite les acteurs de ces luttes, à Creil comme sur tout le territoire, à converger le 3 février à Paris aux états généraux du progrès social organisés par le PCF.

Pierre Laurent

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)