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Thierry Aury : « Être "LE" parti des solidarités concrètes » - Communistes n° 699, 31 octobre 2017

Être « LE » parti des solidarités concrètes

La solidarité concrète, c'est du communisme en actes, avance Thierry Aury, membre de la direction du PCF.

 

Pourquoi poser cette question aujourd'hui ?

Thierry Aury : La question des solidarités concrètes n’est pas déconnectée du débat général que nous avons sur notre projet, notre dé- marche, le parti que nous voulons. Nous avions d’ailleurs consacré un paragraphe sur ce sujet dans le relevé de décisions sur les « transformations du Parti » dans le document du 37e Congrès.

 

Où en sommes-nous ?

T. A. : De nombreuses initiatives, petites ou grandes, existent, organisées par des fédérations, des sections, des militants. Nous avons commencé à les recenser pour mieux les valoriser ; mais l’année écoulée, dominée par les échéances électorales, n’a pas permis d’avancer comme nous le souhaitions sur cet enjeu. Nous pourrions donc nous donner l’objectif que l’année qui vient permette de multiplier les initiatives et les expérimentations, et d’alimenter ainsi le débat des communistes sur le sens politique que nous donnons à ces actions afin d’en faire un identifiant fort de notre parti sur le plan national. Nous avons besoin, tout à la fois, de mener une formidable bataille d’idées pour porter d’une manière visible et populaire ce que sont les réponses communistes aux défis de notre époque et, en même temps, faire vivre concrètement le communisme par des actes qui modifient dès maintenant la réalité, permettent des prises de conscience et entraînent des femmes et des hommes à rejoindre notre combat pour l’émancipation humaine. Le communisme en idées et en actes, c’est le sens profond de nos initiatives de solidarité concrète et de fraternité. À un moment où la classe dominante fait tout pour diviser ceux qui sont dominés, exploités, aliénés, fait tout pour alimenter la résignation, le repli sur soi, l’acceptation des régressions sociales, et où tant de gens ont l’impression d’être « abandonnés », méprisés, oubliés, les initiatives de solidarité concrète cultivent au contraire la solidarité. Elles créent ou renforcent des liens entre habitants d’un même quartier, d’une même commune, encouragent l’idée d’action collective, de luttes communes pour faire changer les choses ; elles dif- fusent des moments de bonheur et redonnent de l’espoir, moteur indispensable de l’action pour la transformation sociale ; elles font vivre concrètement notre beau mot d’ordre de « l’humain d’abord ».

 

La solidarité concrète, c'est aussi faire de la politique autrement ?

T. A. : Oui, ces initiatives deviennent des moments où l’on discute, échange, parle concrètement d’autres actions possibles ; où l’on découvre que « tous les partis ne sont pas à mettre dans le même sac », que « la politique », ce n’est pas que « les affaires, les magouilles, les promesses non tenues », mais que pour les communistes, la politique c’est agir concrètement pour faire changer, ensemble, les choses dans le bon sens. Du coup, si nous maintenons le lien dans la durée avec celles et ceux qui participent à ces actions, ce sont des portes qui s’ouvrent, en particulier dans les classes populaires, pour d’autres actions, sur d’autres questions, et tout simplement pour l’engagement dans notre parti. C’est pourquoi nous voudrions recenser tout ce qui se fait déjà, afin de mieux valoriser, mutualiser ces actions, mais surtout afin de les démultiplier, les rendre visibles et identifiées nationalement comme une dimension forte de notre parti, de l’action des communistes. C’est le sens du petit document de recensement que nous allons remettre à chaque fédération et que nous vous demandons de remplir.

 

Plus concrètement encore ?

T. A. : Ces actions vont permettre d’alimenter cette « plate- forme d’échanges » dont nous parlions dans le relevé de décisions du 37e Congrès, avec des exemples d’actions, des fiches pratiques, des contacts de militants « ressources » sur telle ou telle action, qui soit un outil pour inciter les communistes, les organisations du Parti à développer de telles initiatives. Le 18 novembre pourrait aussi être un rendez-vous de ce recensement national et un temps pourrait être consacré à cette question. Et nous pourrions nous donner, pour 2018, des objectifs nationaux du Parti, en lien avec les fédérations, sections et le réseau national des solidarités concrètes, sur plusieurs types d’initiatives, afin de donner le maximum de retentissement public, médiatique, de visibilité nationale et de sens politique à ces initiatives pour que le PCF soit identifié comme « LE » parti des solidarités concrètes, un parti d’actions au plus près des préoccupations concrètes des classes populaires pour transformer les choses dès maintenant.

 

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Thierry Aury : « Être

Thierry Aury :

Des dizaines de feuilles recensant des initiatives de solidarité concrète organisées par les communistes partout en France, m'ont été remises à l'occasion de l'assemblée nationale des animatrices et animateurs de section du PCF, le 18 novembre.

Bientôt, nous allons mettre en service une plateforme nationale numérique des solidarités concrètes permettant de partager beaucoup plus largement toutes les initiatives, de mettre en ligne des fiches pratiques, des modèles de tracts, des coordonnées de militants, pour aider à mettre en oeuvre une initiative dans son secteur, avec un forum de discussion pour échanger sur les expériences, sur les retombées politiques, sur les liens noués avec les participants à ces initiatives. Avec l'objectif de démultiplier ces actions communistes de solidarité concrète, de les rendre visibles à l'échelle nationale comme un élément fort et positif de l'identité communiste. Pour rendre concrète l'idée que nous ne sommes pas un parti « comme les autres ». Comme je l'exprime dans L'Humanité Dimanche du 16 novembre, en réponse aux questions de Cédric Clérin : « Il nous faut reconstruire un imaginaire communiste. En quoi nos idées sont profondément modernes et le fait que nous sommes en même temps le Parti qui fait bouger les choses dès aujourd'hui, qui aide les solidarités collectives ».

La question des solidarités concrètes est l'un des points de la « feuille de route » du Parti communiste français pour 2018, adoptée samedi 18 novembre.

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)