Fédération de l'Oise

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Inauguration de l'exposition « Grandir après la Shoah »

le 04 mars 2015

Inauguration de l'exposition « Grandir après la Shoah »

Entre 300 et 400 personnes étaient présentes au vernissage de "Grandir après Shoah...", des déportés, des enfants cachés, de nombreuses personnalités dont Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah ; Catherine Vieu-Charier, adjointe à la Maire de Paris ; le Grand Rabbin de France ; le Président de La Paix Maintenant...

 

 

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Grandir après la Shoah

Exposition de dessins d'enfants réalisés dans les foyers, patronages et colonies de vacances de l'UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide) 1945 – 1951.

A voir jusqu'au 27 mars à l'Espace Niemeyer – 2 place du Colonel Fabien 75019 Paris

Du lundi au vendredi de 9h00 à 18h00 - Entrée libre

Puis au Musée d'histoire vivante de Montreuil du 8 avril au 30 juin 2015 - 31 bd Théophile Sueur

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Discours de Pierre Laurent

Nous inaugurons ce soir une exposition exceptionnelle tenue à l’initiative de l’espace Niemeyer. Cette exposition est le fruit d’un partenariat multiple. Elle est le résultat d’un projet que Frédérick Genevée, responsable des archives du PCF a porté avec persévérance depuis longtemps. Elle n’aurait pas pu voir le jour sans le travail d’Isabelle Lassignardie, co-auteure avec Serge Wolikow d’un ouvrage sur cette exposition.

Les partenaires sont nombreux et ont été rappelés par Frédérick mais je voudrais saluer en particulier l’engagement de la mairie de Paris, Madame la Maire Anne Hidalgo et  Catherine Vieu-Charier…

Cette exposition a été possible car les archives du PCF conservaient ces dizaines de dessins émouvants dans le fonds de David Diamant, ce militant juif communiste qui a passé des décennies à recueillir cette mémoire. Ces archives sont un témoignage de ce qui unit l’histoire des communistes et l’histoire des juifs, elles sont la trace de cet engagement des communistes pour la liberté des peuples et l’émancipation humaine. Cette exposition témoigne de l’histoire de la résistance juive communiste, de cette double identification que d’aucuns ont eu tendance à dissocier.

Il était important pour nous de marquer le 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration. Nous souhaitions organiser une initiative à la hauteur de l’enjeu de mémoire que représente cette date anniversaire. Si nous avons fait le choix d’exposer dans nos murs le témoignage exceptionnel que sont ces dessins d’enfants c’est aussi parce que nous désirions à la fois conférer un éclairage historique à cet anniversaire et porter un message d’espoir pour le futur. En cela, exposer des dessins d’enfants juifs survivants de la guerre, portant de messages de paix et de fraternité, nous est apparu comme un signe fort. 

Les dessins que vous allez voir sont ceux pour beaucoup d’enfants cachés qui ont pu se reconstruire grâce aux efforts de l’UJRE (l’Union des juifs pour la Résistance et l’entraide) et de la CCE (Commission centrale de l’enfance). L’UJRE dont je remercie le président et la présidente déléguée pour leur présence Jacques Lewkowicz et Claudie Bassi-Lederman et la CCE dont l’association des Amis est ce soir représentée par Suzanne Pikorki.

Les militants de l’UJRE et de la CCE, et je pense en particulier à Charles Lederman et à Joseph Minc, ont au cœur de la guerre organisé la solidarité et la résistance. Ils ont permis que les valeurs de la République, de la Révolution française ne soient pas perdues, trahies qu’elles étaient par Pétain et les collaborateurs. En cela, cette exposition est un témoignage poignant qui résonne particulièrement en ces temps troublés.

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Le projet de cette exposition est ancien mais la tuerie de Charlie hebdo, les meurtres de l’hyper casher, porte de Vincennes, de citoyens français assassinés parce que juifs, la profanation des tombes juives à Sarre Union, les attentats de Copenhague nous confirment douloureusement que le rappel de l’histoire est d’une grande nécessité.

La Shoah est un événement unique dans l’histoire de l’Humanité, dans ses causes, son déroulement et ses objectifs. Il s’agit d’un génocide perpétré avec des moyens industriels, décidé par un État moderne, planifié systématiquement et qui a fait 6 millions de morts, 50 % des juifs d’Europe. 

Il était évident pour le PCF de rappeler, 70 ans après la libération des camps, dans une initiative majeure cet épisode de l’histoire de l’Humanité.

Mais il ne s’agit pas que d’histoire, il s’agit aussi de réfléchir à ce qu’elle peut nous apprendre pour aujourd’hui et demain.

Elle peut nous apprendre que le pire est possible, toujours, que rien n’est jamais définitivement acquis. L’histoire du XXe siècle nous le rappelle avec cruauté, que l’on pense au génocide des Arméniens il y a 100 ans, celui des tziganes -roms dirions-nous aujourd’hui- perpétré en même temps que celui des juifs, celui commis par les Khmers rouges au Cambodge ou plus proches de nous encore les génocides perpétrés en Bosnie et au Rwanda.

Cette histoire nous rappelle aussi que l’extermination des juifs  fut le fruit d’un antisémitisme séculaire et d’une société capitaliste en crise qui vit dans le nazisme un modèle qui préservait ses intérêts et des millions de citoyens poussés par la misère, le chômage et l’humiliation nationale vers le fascisme brun. L’histoire ne se répète pas mais qui ne voit pas que la crise du capitalisme aujourd’hui, véritable crise de civilisation, peut encore déboucher sur le pire.

L’histoire nous apprend que l’antisémitisme doit être combattu avec la plus grande fermeté comme tous les racismes, comme l’islamophobie d’aujourd’hui. Combattu et puni comme le prévoit la loi française depuis les lois antiracistes de 1972 ou encore depuis la loi Gayssot qui punit le négationnisme.

Les auteurs d’actes antisémites doivent être condamnés inlassablement, peut-être faut-il faire évoluer les législations, les adapter aux nouveaux media et plate-forme de diffusion. Il serait cependant totalement contre-productif d’entrer dans le cercle vicieux du tout sécuritaire qui ne peut pas être une réponse adaptée face à la montée du racisme. Etait-il, par exemple, vraiment nécessaire de conduire au commissariat de jeunes enfants pour qu’ils répondent de leurs déclarations. Je ne le crois pas, bien au contraire. C’est par la pédagogie, dans le cadre de l’école et des structures éducatives que la République et le sentiment d’appartenance à la communauté des citoyens grandit.

Car avant toute chose le racisme et l’antisémitisme doivent être combattus politiquement. L’antisémitisme, le racisme, l’islamophobie sont des poisons qui divisent le peuple. Ils cachent les véritables responsables de la crise, ils sont utilisés par les forces réactionnaires et d’extrême-droite dans leur projet d’une France anti-républicaine. Parmi celles-ci le Front National. Non Marine Le Pen n’est pas irréprochable, elle dirige un parti national-populiste qui s’inscrit dans la tradition d’extrême-droite, fasciste et antisémite française. Il faut stopper sa banalisation. Chacun d’entre nous, femmes et hommes politiques, journalistes, acteurs publics et associatifs, portons une responsabilité. Nous ne devons pas baisser la garde face à un parti qui présente des candidats qui parle de « race parasite » en désignant les Français juifs ou appelle à organiser des battues contre les musulmans.

Nous, communistes qui combattons pour l’émancipation de l’humanité, savons que le racisme est toujours utilisé pour diviser le peuple, pour empêcher le progrès social et politique, c’est aussi pour cela que nous l’avons combattu, que nous le combattons et que nous continuerons de le combattre. Nous sommes toujours au premier rang et nous sommes indignés que nos militants soient de plus en plus souvent agressés physiquement comme ces derniers jours à Nanterre,  à Bobigny. Nous avons toujours mené un combat sans relâche contre l’antisémitisme. Et c’est pourquoi nous n’accepterons jamais que celui-ci soit contesté au nom de notre engagement aux côtés du peuple palestinien. Oui notre engagement pour une solution politique à deux Etats au conflit israélo-palestinien mettant en cause la colonisation est profond et ferme. Pour autant, il ne nous a jamais conduit à accepter la moindre complaisance avec quelques formes que ce soient d’antisémitisme d’où qu’il vienne. Bien au contraire, nous pensons même que la résolution politique et pacifique du conflit contribuera à faire reculer la montée des racismes et des haines.

Nous disons « des racismes » mais nous affirmons en même temps que le racisme ne fait qu’un. Aux périodes de montée de l’antisémitisme, ont toujours correspondu des périodes d’exacerbation de tous les autres racismes et de la xénophobie. Tel est le cas aujourd’hui avec la multiplication inquiétante et révoltante des actes antisémites, islamophobes et anti-arabes. Rendez-vous compte, il y a eu au cours du seul mois de janvier 2015 autant d’actes islamophobes que sur toute l’année 2014. Un sondage publié dans le Parisien de la semaine dernière révèle qu’une très grande majorité de Français ont le sentiment d’une montée des racismes dans notre pays, de l’antisémitisme comme de l’islamophobie.

L’émotion, l’indignation, la tristesse que nous avons tous ressenties face aux crimes odieux de Charlie hebdo et l’hyper-casher doivent nous conduire à répondre avec force à tous les actes racistes. Nous refusons toute hiérarchie des racismes, et nous entendons faire perdurer le fameux « esprit du 11 janvier », ce désir de vivre-ensemble et de concorde républicaine le plus longtemps possible. A ce propos, je veux redire avec force que toutes les croyances ont leur place dans la République française et que les Français juifs et musulmans sont ici chez eux. Rien ne nous détournera de ce combat pour une République du vivre-ensemble. Et je le dis aussi nous avons été choqués par les appels au départ de Benyamin Netanyahou dont le jusque-boutisme choque de plus en plus, comme on le voit actuellement avec Barack Obama.   

Ce combat pour l’égalité, pour l’unité dans la diversité est profondément inscrit dans la culture politique des communistes. Et les communistes n’ont pu que se sentir trahis quand des États se réclamant de leur idéal ont conduit des politiques antisémites.

Ce combat pour l’égalité et l’unité nous le lions à notre ambition républicaine pour la France. Nous pouvons vivre ensemble dans la France Républicaine, si la République reste fidèle à ses fondements historiques de liberté, d’égalité, de fraternité et de justice sociale. Et l’utilisation d’expression comme « Français de souche » nous donne la nausée.

Pour vivre ensemble, nous avons un moyen : la laïcité

La laïcité est un principe actif de la République, un outil de construction du vivre-ensemble. Elle ne demande pas aux citoyens de se dépouiller de leurs convictions religieuses ou de les abandonner dans l’espace public. Elle ne prêche pas l’uniformité des consciences, elle dit que la légitimité du pouvoir réside dans la souveraineté du peuple et que l’État et ses missions de service public ne peuvent faire allégeance à aucune organisation ou conviction religieuse. Souveraineté populaire, égalité des droits, liberté d’opinion et fraternité accompagnent nécessairement la laïcité. Elle n’est pas le règne des interdits mais celui de la liberté.Elle est une valeur fondamentale de notre République telle que défini dans l’article premier de la loi de 1905 : «  la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public ». Ce combat pour une laïcité nous le plaçons au cœur de notre action.

Face à la montée du racisme et de l’antisémitisme, nous devons apporter une réponse morale, une réponse sur les valeurs, mais il nous faut aussi apporter une réponse économique et sociale. Le racisme se nourrit de la crise, du recul de l’Etat, du démantèlement des services publics, de la montée du chômage et de la marginalisation des territoires. L’austérité telle qu’elle est pratiquée actuellement au niveau européen est un ferment du racisme et de la division. Il faut stopper rapidement ces politiques qui mettent les peuples à genoux, qui  les humilient. Il faut tendre la main à toutes les populations qui sont aujourd’hui stigmatisées notamment dans nos quartiers populaires. Car de cette violence peut naître une autre violence, une violence politique, brune, implacable. Et malheureusement la France est au premier rang de ce danger. Il faut rapidement replacer l’égalité, la justice, le partage des richesses et la lutte contre les inégalités au cœur de l’action politique. Il faut répondre à l’urgence sociale en rejetant toutes les injonctions austéritaires. Il en va de l’avenir de notre modèle de société.

Oui la tâche qui est devant nous est ardue. Le combat anti-raciste et antisémite ne doit souffrir d’aucune inflexion. C’est une lutte quotidienne, une résistance multiforme au cœur de notre action politique. C’est pourquoi nous sommes si fiers que cette exposition puisse se tenir aujourd’hui dans nos murs. Et pour conclure, je vous invite à lire ces mots d’enfants, simples et naïfs qui rappellent pourtant l’essentiel : le bonheur de vivre en Paix et l’inextinguible besoin de fraternité.

Je vous remercie.

Expo du 2 au 27 mars - Grandir après la Shoah

le 13 février 2015

Expo du 2 au 27 mars - Grandir après la Shoah

A l’occasion du 70e anniversaire de la Libération des camps, l'Espace Niemeyer (Paris, 19e) et le Musée de l'Histoire vivante de Montreuil vous présentent ...

Grandir après la Shoah, dessins d'enfants

dans les foyers, patronages

et colonies de vacances de l'UJRE

(1945-1951)

… une exposition de dessins d’enfants juifs accueillis aux lendemains de la guerre dans les foyers (à Montreuil, Le Raincy, Andrésy, etc.), les patronages et les colonies de vacances de l'Union des juifs pour la Résistance et l'entraide (UJRE).

L'UJRE est née dans la clandestinité en 1943 pour coordonner l'action résistante des juifs communistes et notamment le sauvetage des enfants. Avec la libération de la France, puis le retour de la paix, elle continua son action notamment dans le domaine social et prit en charge des enfants et des adolescents dans le cadre de sa Commission centrale de l'enfance (CCE) qu'elle créé en 1945.

A travers les dessins et récits, cette exposition donne à voir certains aspects de la vie des enfants dans les foyers et colonies de vacances. On y comprend également la prégnance du contexte de l'après-guerre au prisme de la culture communiste. Les enfants sont sensibilisés à la lutte anti-fasciste, aux mouvements pour la paix, aux récits de la Résistance et de ses héros. Émergent des bribes de récits d'histoires personnelles en rapport avec la guerre et la répression.

Ces dessins disent enfin certains aspects de l'état d'esprit de ces enfants empreints de traumatismes ; l'expression artistique permettait d'accéder un peu plus à la vie intérieure des enfants, à leurs inquiétudes, leurs joies, leurs interrogations.

Conjointement à cette exposition, un ouvrage de Serge Wolikow et Isabelle Lassignardie intitulé Grandir après la Shoah. L'histoire méconnue de ces juifs communistes qui accueillirent des enfants de déportés, publié aux Éditions de l'Atelier, livre un éclairage critique et documenté sur l'UJRE, ses actions et principaux acteurs, ainsi que sur l'approche pédagogique développée en direction des enfants.

Inauguration le mardi 3 mars à 18h30 merci de vous inscrie à grandirapreslashoah@mailoo.org

 

Du 2 au 27 mars 2015 à l'Espace Oscar Niemeyer
2 place du Colonel Fabien 75019 Paris - Metro l.2 Colonel Fabien

Entrée libre du lundi au vendredi de 9h00 à 18h00

Du 8 avril au 30 juin au Musée de l'Histoire vivante
31 boulevard Théophile Sueur 93100 Montreil - Metro l.9 Mairie de Montreuil puis bus 122 arrêt Parc Montreau

 

 

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Mort de Roger Hanin : « Navarro était à son image, chaleureux, humaniste et anti-raciste » (Pierre Laurent)

Par Pierre Laurent, le 11 février 2015

Mort de Roger Hanin : « Navarro était à son image, chaleureux, humaniste et anti-raciste » (Pierre Laurent)

Avec la mort de Roger Hanin c'est un grand acteur populaire qui vient de nous quitter. J'ai eu l'occasion de faire sa connaissance à la Fête du journal L'Humanité, journal dont il disait : "C'est un journal pour faire entendre la voix de la gauche ", il était d'ailleurs membre du conseil d'administration des amis de l'Humanité .

Fils de communiste algérien, petit fils de rabbin, Roger Hanin naît et grandit dans la basse casbah d'Alger, dans une famille juive populaire. Il a souvent parlé et écrit sur son enfance dans ce quartier où aimait-il à le souligner se mélangeaient les nationalités et les religions. Toute sa vie il revendiquera son attachement à la gauche et à ses valeurs de progrès.

Roger Hanin a énormément joué, d'abord dans des petits rôles au théâtre, puis rapidement au cinéma et à la télévision. Il était de ces acteurs qui peuvent tout jouer ce qui l'a amené à explorer différentes voix et à jouer sous la direction de très grands cinéastes : Il jouera dans A bout de Souffle de J.Luc Godard, Rocco et ses Frères de Lucino Visconti, on le verra chez Claude Autan Lara, Chabrol ….

A la télévision son rôle le plus connu restera celui du commissaire Navarro qui était à son image, chaleureux, humaniste et anti-raciste. Pour plusieurs générations Roger Hanin est et restera Navarro. A sa famille je tiens à apporter toute mes condoléances et mon affection

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

L'apartheid, l'esclavage sont au cœur du combat politique qu'a mené André Brink

Par Pierre Laurent, le 09 février 2015

L'apartheid, l'esclavage sont au cœur du combat politique qu'a mené André Brink

Avec la mort d'André Brink c'est un grand écrivain africain, un ami de Nelson Mandela qui vient de nous quitter. La nouvelle de son décès m'a profondément attristé.

Né dans une famille afrikaner, André Brink a étudié en Afrique du Sud puis à la Sorbonne à Paris. C'est là qu'au contact d'étudiants africains, il prend conscience de la violence et de l'horreur de l'apartheid dans son pays. C'est sur un banc du Jardin du Luxembourg qu'il apprend l'ampleur du massacre de Shaperville. La police a tiré sur les manifestants désarmés faisant 69 mort. Il écrira "Je suis né sur un banc du Jardin du Luxembourg à Paris, au début du printemps 1960". Ce fils d'un juge afrikaner convaincu de la supériorité de la race blanche, va rompre avec son passé et son milieu. Son écriture va devenir l'expression de sa révolte.

Dès le début des années 1960 il se lie avec "Die Sestigers", un mouvement littéraire d'expression afrikans qui s'élève contre l'apartheid et combat aussi le puritanisme religieux des afrikaners.
Les autorités Sud Africaine durcissent de plus en plus les lois raciales et liberticides. C'est maintenant sur le plan littéraire et politique qu'il faut se battre. Il faut dire non dit-il.

"Au plus noir de la nuit", histoire d'amour impossible entre un noir et une blanche, va naître de cette prise de conscience. Il sera interdit pendant des années au pays de l'apartheid. Suivra "Une saison blanche et sèche", son œuvre la plus connue, également interdite mais édité dans le monde entier.
Son dernier roman "Philida" (2014), raconte le combat, au début du XIXe siècle, d'une esclave noire qui a quatre enfants d'une union forcée avec le fils de son maître. Quand celui-ci trahit sa promesse de l'affranchir, elle décide de demander justice.

L'apartheid, l'esclavage sont au cœur du combat politique qu'a mené André Brink au coté des militants pour les droits de l'homme, contre toutes les discriminations. Le communiste que je suis s'est nourris de ces romans et était de ce combat pour la dignité.

A sa famille, à ses camarades vont mes pensées et mon affection.

Pierre Laurent

Décès d'Assia Djebar : la grande voix d'une grande intellectuelle s'est éteinte

Par Pierre Laurent, le 09 février 2015

 Décès d'Assia Djebar : la grande voix d'une grande intellectuelle s'est éteinte

"C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès d'Assia Djebar, écrivaine et historienne,membre de l'Académie française, grande voix de la littérature francophone et du Maghreb, et intellectuelle de renommée internationale.

 

Elle fut la première femme algérienne et musulmane à intégrer l'Ecole normale de jeunes filles de Sèvres en 1955. Elle milite au sein de l'Union générale des étudiants musulmans algériens. De cette période elle en écrit son premier roman "La soif". Il sera suivi de beaucoup d'autres mais aussi de poésie, d'essais, traduits en 23 langues, mais également d’œuvres pour le cinéma comme "La Noubades Femmes du Mont Chenoua"en 1978 qui obtient le Prix de la Critique à Venise. Sa notoriété internationale ne cesse de s'élargir et son oeuvre est récompensée dans de nombreux pays comme en Belgique, aux USA, en Autriche, en Allemagne, au Canada… En France, elle est élue à l'Académie française le 16 juin 2005.

 

L'oeuvre d'Assia Djebar a pour thème l'émancipation des femmes, l'histoire, et l'Algérie. Elle dira: "J'écris comme tant d'autres femmes algériennes écrivaines, avec un sentiment d'urgence, contre la régression et la misogynie." Elle reviendra sur les "guerres coloniales en Afrique et en Asie", citant Aimé Césaire, "qui ont en fait décivilisé et ensauvagé l'Europe" dans son discours en 2006 devant l'Académie française en insistant sur la richesse de l'héritage littéraire de "sa terre ancestrale".

 

C'est la grande voix d'une grande intellectuelle qui s'est éteinte, restée fidèle à ses engagements, à ses principes, représentant à elle seule les cultures berbère, arabe, musulmane et française. A sa famille, à ses proches, le Parti communiste français exprime ses profondes et sincères condoléances et les assure de tout leur fraternel soutien."

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Jacques Kamb nous a quitté (Pierre Laurent)

Par Pierre Laurent, le 08 février 2015

Jacques Kamb nous a quitté (Pierre Laurent)

Jacques Kamb nous a quitté pour rejoindre ses héros Dicentim, Couik et Zup. Né en 1933, marqué profondément par la guerre et son père mort en déportation, Jacques avait choisi de répliquer par le rire et l'engagement syndical et politique. Il les a gardés l'un et l'autre toute sa vie.

Dessinateur de presse et de BD des 17 ans. Il a collaboré à Vaillant, Pif Gadget (dont il fut un pilier), La vie Ouvrière et l'Humanité, entre autres. Lors des dernières élections présidentielles il avait offert au Parti communiste un tract BD comme contribution à la campagne du Front de gauche.

J'adresse mon amitié et mes sincères condoléances à Tarzal sa femme, sa famille et ses nombreux amis.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Francesco Rosi, un homme libre et sincère qui va nous manquer

le 12 janvier 2015

Francesco Rosi, un homme libre et sincère qui va nous manquer

C’est avec douleur que nous avons appris la disparition de Francesco Rosi à l’âge de 92 ans. Né à Naples, l’année même de l’avènement au pouvoir de Mussolini. Illustrateur, homme de radio, il passera par le Théâtre puis rejoindra le monde du cinéma. Il travaille comme assistant des grands maîtres du néo-réalisme dont Visconti. Ce cinéma à la fois profondément social et politique va le marquer dans les choix de ses scénarios : « les hommes contre » pour dénoncer l’absurdité de la guerre, « cadavres exquis », « main basse sur la ville », « oublier Palerme » ou « l’affaire Mattei », « Lucky Luciano », marqueront son engagement contre la mafia et la corruption des élus.

S’il a toujours dit ne jamais avoir été encarté au Parti Communiste Italien, il en a été un compagnon. Tout son cinéma est un acte militant, un acte civique et citoyen. Il croyait au pouvoir de dénonciation des intellectuels et en particulier des cinéastes comme ses amis Maselli, Pontecorvo, Scola, Pietri et tant d’autres. Il faisait partie de cette escorte vigilante d’hommes sincères, de ce que l’Italie a su fabriquer de meilleur.

De cette Italie propre et honnête, il a été de ceux qui ont permis aux italiens de comprendre l’ampleur du phénomène mafieux et la nécessaire celui-ci. Son cinéma a pénétré dans tous les foyers Italiens, tant ses films faisaient l’objet de rediffusion. C’est cet homme libre et sincère qui va nous manquer, mais son cinéma nous rappelle qu’avant même l’affaire des « mains propres », il y avait des hommes et des femmes, qui en Italie, dénonçaient les dérives et la collusion entre Mafia, économie et politique. Ce cinéma de dénonciation mais aussi d’une remarquable qualité esthétique est et reste un exemple pour les générations futures.

Lucien Clergue : « Il nous quitte mais son œuvre entre dans l'Histoire » (Alain Hayot)

le 15 novembre 2014

Lucien Clergue : « Il nous quitte mais son œuvre entre dans l'Histoire » (Alain Hayot)

La photographie perd un de ses grands créateurs en même temps que son plus grand propagandiste et militant. Les Rencontres de la photo d’Arles dont il était, avec Michel Tournier et J.M. Roucaute, le fondateur ne retentiront plus de sa faconde et de ses talents de conteur.

Lucien Clergue fut le premier photographe français à être exposé au MOMA de New York en 1961 et le premier photographe à être élu à l’Académie en 2006. Il publia son premier livre, « Corps mémorables », sur des poèmes d’Eluard avec une couverture de Picasso et une préface de Jean Cocteau !

 

En charge de la culture au Conseil Régional Paca dans les années 2000, j’ai eu le privilège de le voir souvent et j’ai un souvenir ému de la visite de son atelier et de ses archives qu’il m’a fait découvrir un soir d’hiver arlésien. Ces images de nues féminin « nées de la vague », de taureaux et de corridas, de la Camargue et des gitans, de Picasso et de Manitas de Plata ont défilé devant moi. Au fond pour Lucien Clergue la photographie c’était la vie et la mort, la nature et la culture, l’art en somme. Il nous quitte mais son œuvre entre dans l’histoire.

Le festival « Alors chante ! » ne doit pas se taire (PCF)

Par Alain Hayot, le 12 novembre 2014

 Le festival « Alors chante ! » ne doit pas se taire (PCF)

 C’est avec stupéfaction et colère que nous apprenons que la Ville de Montauban décide de ne plus soutenir le festival de chanson « Alors Chante !» qui prépare l’édition de son 30ème anniversaire.

Avec obstination et une très grande rigueur professionnelle, l’équipe conduite par Jo Masure a établi un événement qui chaque année est une déclaration d’amour à la chanson, aux auteurs, aux compositeurs et aux interprètes de ce pan essentiel de notre culture nationale et de son rayonnement à l’étranger. « Alors chante ! » participe de la vivacité de la création dans notre pays.

La décision inique de Brigitte Barèges, la Maire UMP de Montauban, peut mettre un terme à une aventure artistique largement saluée, assidûment fréquentée par un public exigeant et cultivé, par des professionnels qui y repèrent les voix qui feront la chanson de demain. La mort de « Alors chante ! » serait un coup fatal porté à la vie artistique et à la création en France.

Cette décision ahurissante, mise en regard de l’actualité de nombreuses villes de droite (Le Blanc-Mesnil, Saint-Ouen, Colombes, Aubagne, Niort, Roanne…) donne la mesure de la mise au pas de la vie culturelle dont rêvent l’UMP et l’UDI, sous l’œil torve du Front National. Elle montre la totale hypocrisie du discours de la droite sur « l’identité et la culture nationales » : ces gens-là ont toujours redouté la chanson française et la liberté de ton de ses artisans.

Cette décision souligne également à quel point les renoncements du gouvernement Valls/Hollande et le cap ultra-austéritaire qu’il impose à la vie culturelle offre des arguments rêvés à la Maire de Montauban qui se prévaut des « économies à réaliser ».

Le PCF soutient la résistance dans laquelle s’engagent le Festival et ses nombreux amis et appelle ses militants et élus à se mobiliser à Montauban et dans le pays pour défendre l’art et la création. Il invite toutes celles et ceux qui investissent ces combats pour la vie culturelle à se rassembler pour imposer un autre cap à l’action gouvernementale, conformément au choix des électeurs qui en 2012 se sont prononcés pour une politique de gauche.

Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF

Entendre les artistes - La Fabrique du possible - Numéro d'octobre 2014

le 05 novembre 2014

Entendre les artistes - La Fabrique du possible - Numéro d'octobre 2014
Revue du collectif Culture du PCF

 

 
 
 
 
 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)