Le 5 mars à 18 h 30, la mairie de Montataire et la section PCF locale organisait un rassemblement pour protester contre la situation dans laquelle les salariés de l'ex-entreprise Still-Saxby se trouvent, contraints de supporter les louvoiements de Guido Dumarey, patron de Punch Metals International qui a racheté l'entreprise en 2012.
Le matin même, une réunion à la sous-préfecture de Senlis avait eu lieu avec le maire PCF Jean-Pierre Bosino, le conseiller général du canton Alain Blanchard, des représentants des salariés de Still ainsi que de de l'entreprise Juy de Crépy, également racheté par PMI, et le maire de Crépy.
Jean-Pierre Bosino a appelé à travailler à un vrai projet industriel, la page Guido Dumarey étant tournée. Il demande à ce que le groupe Kion soit mis devant ses responsabilités, autant par rapport aux salariés qui avaient été repris par Punch Metals International que par la ré-industrialisation du site. Pour cela, il demande un rendez-vous au ministère du Redressement productif.
Alain Blanchard est intervenu pour dire le besoin pressant du renforcement des droits des salariés, comme devrait le faire un gouvernement se réclamant de la gauche. L'indignation monte mais ne suffit pas : il faut créer des rassemblements, être nombreux pour imposer par exemple une loi contre les licenciements boursiers. Exigeons-la !
Le député européen Jacky Hénin réclame que les responsables remboursent, mais ça ne suffit pas : ils doivent en plus payer des amendes et avoir de la prison avec sursis ! Mais ça ne suffit toujours pas : il faut renouveler l'emploi. L'État doit construire avec les salariés, avec notamment l'argent récupéré.
Jean-Marc Coache, ancien délégué du personnel à Still-Saxby, évogue la fatigue des salariés non pas à travailler mais à défendre leur travail. Il raconte ensuite comment, pour satisfaire l'appétit des banques, le groupe Kion a sacrifié deux usines, une en Italie et l'autre à Montataire, en dépit d'un carnet de commandes plein et d'une situation bénéficiaire. Les sacrifices des salariés, acceptant de travailler 38 heures et demi payées 35, n'ont servi a rien. Il met en avant le savoir-faire des salariés, toujours présent même si on cherche à l'effacer, en changeant le nom des entreprises pour briser aussi les mémoires. Enfin, il nous dit qu'il lutte pour pouvoir passer le relais aux jeunes, pour qu'ils trouvent une entreprise qui fonctionne et non pas une friche.
Le conseiller municipal Front de gauche de Crépy-en-Valois, Jean-Yves Hélary, présente le parcours de l'entreprise Juy SA depuis son rachat début 2012 par Punch Metals International, le même qui a racheté Still-Saxby à Montataire. Des projets mirobolants soutenus avec ferveur par la municipalité UMP à la possible mise en liquidation judiciaire en mars 2013, un peu plus d'une année seulement s'est écoulée…
Jean-Pierre Bosino conclut en rappelant la demande d'une réunion à Bercy en présence du groupe Kion et le destin lié des entreprises Juy et Still.
