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21 avril 1944-21 avril 2024 : les femmes peuvent voter depuis 80 ans en France - Longueuil-Annel, 21 avril 2024

La section PCF de Ribécourt-Noyon était à l'origine d'une belle initiative ce 21 avril 2024 avec une expo-débat à Longueil-Annel à l'occasion des 80 ans (seulement !) du droit de vote des femmes en France.

Le débat a été animé par Chantal Boyenval pour la section PCF locale et par Yvette Cesbron, dirigeante départementale du PCF Oise. Loïc Pen, conseiller régional (PCF), Catherine Dailly, conseillère départementale (PCF) et Karim Boukhachba, candidat isarien présent sur la liste de la Gauche unie pour le monde du travail menée par Léon Deffontaines aux prochaines élections européennes du 9 juin faisaient partie des présent·es.

Une réussite pour cette première, qui appelle à la réalisation d'autres expositions à un rythme annuel, pour ne pas oublier les luttes du passé pour mieux comprendre le présent. 

L'exposition est une co-réalisation originale PCF Ribécourt-Noyon et PCF Oise, elle est à disposition de celles et ceux qui sont intéressé·es.

 

Le droit de vote des femmes a été une des étapes de progrès pour l'égalité femmes-hommes, le combat se poursuit.

Dans son programme pour les élections européennes du 9 juin 2024, la liste de la Gauche unie pour le monde du travail, conduite par Léon Deffontaines, porte les revendications suivantes (p. 26 & 27) :

Pour l’égalité des droits

Pour une Europe féministe !

Notre ambition est d’harmoniser par le haut les droits des femmes en coopérant et en nous inspirant des États membres les plus avancés en la matière. Nous voulons placer le combat féministe au niveau de l’universel, et concrètement de l’Union européenne.

Nous défendons la clause de l’Européenne la plus favorisée, dont l’idée a déjà été adoptée, depuis 2010, par le Conseil de l’Europe.

Celle-ci porte sur cinq domaines : le droit de choisir de donner ou de ne pas donner la vie ; la famille ; l’indépendance économique des femmes (socle de leur libération) ; les violences sous toutes leurs formes ; la politique.

Nous combattons en faveur d’une véritable égalité salariale et au travail. En ce sens, nous proposons :

  • La mise en place d’un observatoire européen d’évaluation, destiné à mesurer les impacts de transformation d’une réelle égalité salariale et de la mixité des emplois ;
  • De rendre effective l’égalité des droits des femmes et des hommes en matière de salaires, de conditions de travail, d’évolutions professionnelles et de participation à tous les niveaux ;
  • De faire appliquer, par les États membres, les recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT), y compris la convention relative aux travailleuses et travailleurs domestiques et la directive de l’OIT visant le harcèlement et la violence au travail ;
  • D’utiliser la compétence partagée sur les droits du travail, conformément à l’article 153 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), pour légiférer sur l’établissement de prescriptions minimales concernant les conditions de travail et d’emploi, et en fournissant une base juridique pour l’adoption de mesures visant à protéger les femmes migrantes employées dites « sans-papiers » ;
  • De s’aligner sur les pays scandinaves pour les congés post-naissance et la mise en place de congés parentaux étendus, dont trois mois non transférables réservés au second parent ;
  • D’engager une politique de mixité des métiers, avec la revalorisation de tous les métiers féminisés.

 

Nous sommes pleinement engagés contre les violences sexistes, sexuelles et pédocriminelles. En ce sens, nous proposons :

  • De mettre en œuvre un plan européen de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail ;
  • De généraliser au niveau européen la criminalisation du viol ;
  • De créer des bridages spécialisées pour contraindre les plateformes numériques à retirer les contenus pédopornographiques, et pour traduire devant la justice leurs auteurs et les plateformes s’en rendant complices ;
  • D’adopter une nouvelle législation européenne qui contraigne les plateformes et fournisseurs à détecter, signaler et retirer les contenus pédocriminels, les rendant pénalement responsables de leurs diffusions ;
  • De généraliser la ratification et la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul, afin d’assurer la cohérence de la mise en œuvre de différents instruments législatifs ;

 

Nous proposons de promouvoir le modèle abolitionniste d’interdiction de la prostitution, et de lutter contre l’exploitation sexuelle, conformément aux recommandations votées par le Parlement européen le 14 septembre 2023 sur l’impact transfrontalier de la prostitution dans l’UE.

Nous en appelons à une action de l’UE auprès de tous les gouvernements, afin que soient prises toutes les mesures nécessaires, juridiques et autres, à même d’empêcher la maternité de substitution (GPA) au niveau européen et international. De même, nous voulons que soient envisagées des poursuites pénales à l’égard des cliniques et de toutes les entreprises de l’industrie de location de ventres dans tous les pays du monde, et que soit interdite toute publicité pour cette industrie. La lutte contre l’exploitation reproductive des femmes doit être fortement intégrée dans le droit de l’UE, à travers notamment la révision de la directive 2011/36/UE relative à la lutte contre la traite des êtres humains.

Nous agissons en faveur de la santé des femmes et les droits reproductifs. Pour cela, nous demandons :

  • Le soutien à la création, dans les États membres, de centres médicaux de recherche publique dédiés à la santé des femmes ;
  • Le développement de partenariats européens ainsi que le déblocage de financements publics pour accélérer la recherche sur l’endométriose ;
  • L‘accès libre et gratuit à la contraception, sous toutes ses formes. Les États membres doivent garantir la possibilité d’avorter de manière sûre, dans un délai rapide, sur l’ensemble de leur territoire ;
  • L‘inscription du droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux, afin que ce droit des femmes soit respecté et garanti partout en Europe, que la clause de l’Européenne la plus favorisée soit appliquée, que soient supprimées les clauses de conscience.
 

21 avril 1944-21 avril 2024 : les femmes peuvent voter depuis 80 ans en France - Longueuil-Annel, 21 avril 2024

Communiqué du Parti communiste français • 19 avril 2024

1944-2024 : 80 ans du droit de vote des femmes

Des droits à défendre et de nouveaux pouvoirs à conquérir pour les femmes !

« La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791)

Les femmes obtiennent progressivement le droit de vote dans la majorité des pays autour des XIXe et XXe siècles.

En 1925, alors que les députés se sont prononcés favorablement pour le droit de vote des femmes mais pas encore les sénateurs, le PCF est le seul parti à présenter des candidates aux élections municipales : à Douarnenez, l’ouvrière Joséphine Pencalet qui a pris part à la grève des sardinières pour leurs conditions de travail et leurs salaires (une grève victorieuse dont nous fêterons cette année le centenaire), est élue. Mais son élection est annulée suite à l’opposition des sénateurs.

C’est seulement en 1944, quand la France se libère de l’occupation nazie et de la collaboration, que les femmes deviennent électrices et éligibles. En mars, l’Assemblée constituante provisoire, installée à Alger, leur accorde d’abord le droit de vote. Puis le 21 avril 1944, l’amendement du député communiste Fernand Grenier modifie l’Ordonnance portant organisation des pouvoirs publics du Comité français de libération nationale pour qu’elles soient électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. Ce droit de vote et d’éligibilité est enfin confirmé par le Gouvernement provisoire de la République française le 5 octobre de la même année et mis en pratique en avril 1945 lors des élections municipales.

Tout est à reconstruire et les communistes prennent une part active dans l’édification de la société de l’après-guerre (Sécurité sociale, droits nouveaux pour les travailleuses et les travailleurs dans les entreprises…). Comment dès lors ne pas reconnaître, enfin, ce droit civique aux femmes, dont l’action dans la résistance ne fut pas de moindre importance que celle des hommes ?

Depuis, de nombreuses lois (14 !) ont consacré la parité en politique mais la progression vers plus d’égalité n’est ni linéaire ni irrésistible : les freins sont nombreux, aujourd’hui encore. Les inégalités, justifiées par des différences biologiques, qui assignent les femmes à la maternité et aux métiers du soin et du lien les maintiennent dans un état de minorité permanent. La sphère publique ne peut pas échapper aux inégalités observées dans le monde du travail où elles sont le résultat de la logique capitaliste : la division du monde du travail permet de mieux capter les richesses qu’il produit, le genre servant à justifier des salaires en moyenne inférieurs.

80 ans après, il est donc impossible de dire que l’égalité femmes-hommes est pleinement réalisée.

Les chiffres montrent au contraire que les femmes sont loin de représenter la moitié du corps politique ni, au sein de celui-ci, la moitié des plus hautes fonctions : 37 % de députées (un chiffre en recul pour la première fois depuis 1988), 36 % de sénatrices, 45 % de conseillères municipales mais à peine 17 % de maires et le plus souvent de petites communes (25 femmes maires seulement dans les 100 plus grandes villes de France), et 20 % de présidentes de conseils départementaux. Derrière la parité quantitative se joue aussi la parité de responsabilité. Or les femmes occupent des fonctions moins élevées que les hommes.

Alors que c’est encore très majoritairement sur les femmes, à plus de 85 %, que reposent les tâches domestiques et la charge de la famille et de la parentalité, qu’elles subissent de façon ultra majoritaires des temps partiels et donc des salaires partiels, il leur est difficile, voire matériellement impossible, d’imaginer se projeter dans un engagement civique et politique. Pour permettre aux femmes de disposer de leur temps et ainsi être en capacité de participer pleinement à la vie publique et politique, il faut s’attaquer à réformer structurellement le monde du travail, augmenter les salaires des métiers à prédominance féminine, légiférer pour indexer les salaires sur l’inflation, diminuer le temps de travail de toutes et tous pour travailler mieux et atteindre le plein emploi. Et en amont, dispenser des enseignements non-sexistes à l’école afin que les petites filles et les petits garçons ne soient plus enfermé·es dans des stéréotypes de genre qui formatent leurs choix scolaires.

De telles avancées sociales bénéficieraient à toutes et tous : les conquis féministes ont en effet un impact sur le progrès social en général. Que les femmes occupent plus de place en politique, pèsent dans les décisions et le débat public, ne doit pas être considéré comme une défaite pour les hommes : ce sont des défaites pour le patriarcat.

L’égalité est notre affaire à toutes et tous, femmes et hommes.

Cet anniversaire doit être l’occasion de faire le bilan des progrès et des reculs documentés, notamment par les rapport annuels du Haut Conseil à l’Égalité.

Il doit aussi être l’occasion de célébrer les conquêtes sociales du mouvement ouvrier et de ses élu·es mais surtout, au regard des reculs et des menaces qui pèsent sur les droits humains, d’exprimer le besoin d’en conquérir de nouveaux partout dans la société, particulièrement dans la sphère structurante du travail.

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)