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Besoin de réponses publiques urgentes face à la gravité de la situation - PCF Oise, 30 juin 2023

Une déclaration de la Fédération de l'Oise du Parti communiste français, le 30 juin 2023

 

Besoin de réponses publiques urgentes et fortes face à la gravité de la situation !

Plusieurs villes de l'Oise comme dans le reste du pays, ont connu une deuxième nuit de dégradations et d'incendies de mairies, de postes de police, d'équipements publics, de commerces, d'abri-bus, de voitures, de poubelles par des groupes de jeunes.

Comme beaucoup de citoyens et en particulier d'habitants des villes et quartiers concernés ainsi que d'agents de ces services publics ou de commerçants, nous sommes évidemment choqués par les dégâts commis qui vont surtout frapper des services et des équipements utiles à la population, et aggraver la situation de familles modestes et de quartiers populaires, et nous apportons à toutes et tous notre solidarité et notre soutien.

Rien ne peut justifier de s'en prendre ainsi à des équipements publics, de provoquer des incendies volontaires mettant en danger les personnes et les biens, de dégrader les biens communs, les bâtiments et services utiles à toute la population et financés par elle.

Pour autant, il est absolument nécessaire de comprendre les raisons de cette explosion de colère d'une partie de la jeunesse, consécutive à la mort du jeune Nahel.

Disons-le haut et fort : la mort du jeune Nahel, tué par un tir d'un policier dans des conditions inacceptables, a suscité une émotion forte et légitime dans tout le pays, et une partie de la jeunesse s'est identifiée à Nahel.

Nous partageons la douleur de la maman de Nahel et sa demande de justice portée aussi par une énorme marche blanche hier à Nanterre, car aucun parent ne peut accepter de voir tuer son enfant : même un refus d'obtempérer ou une conduite sans permis ne peuvent être sanctionné par une peine de mort.

D'autant que cette mort vient après d'autres morts ou violences commises par des policiers, avec une aggravation de la situation depuis l’entrée en vigueur de la loi n° 2017-258 du 28 février 2017 relative à la sécurité publique : depuis janvier 2022, il est la 13e personne tuée par la police dans son véhicule à l’occasion d’un « refus d’obtempérer » et cinq policiers ont été mis en examen pour ces faits.

Depuis cette date, les policiers nationaux et municipaux sont autorisés, dans plusieurs cas, à ouvrir le feu sans s’en tenir aux seuls principes « d’absolue nécessité » et de « stricte proportionnalité » en cas de légitime défense.

En 2017, lors de l’examen de ce projet de loi, les députés communistes avaient été le seul groupe à voter contre ce texte et à alerter sur un dispositif qui donnait l’illusion aux policiers de pouvoir recourir plus facilement à l’usage de leur arme.

À l’aune de ce drame, il est urgent de revenir sur cette loi et d’abroger ces dispositions dérogatoires qui ont entraîné de véritables drames et endeuillé trop de familles.

Au-delà de cette mesure d'urgence, il est nécessaire aussi de dire qu'il existe dans notre pays un déni de réalité : il y a un problème de rapport police-population, avec une dégradation continue depuis le tournant répressif et sécuritaire de Sarkozy en 2007, supprimant la police nationale de proximité.

Trop de faits graves se répètent. Les nier c’est accepter que continuent de se creuser les fractures dans les rapports avec la police de la République.

La base d’une solution passe par reconnaître qu’une partie de la police est, de manière régulière et inacceptable, associée à des dérives, des pratiques nourries de comportements racistes, xénophobes, discriminatoires qui brisent la confiance avec une partie de la population et de la jeunesse.

Cela ne nous conduit pas à « mettre dans le même sac » de nombreux fonctionnaires de police qui remplissent leur rôle de protection des personnes et des biens de manière professionnelle et républicaine.

Mais il y a un besoin urgent d'un renouvellement profond de la formation et de la doctrine nationale des forces de l’ordre de manière à rendre notre police structurellement intolérante aux manifestations de brutalité, de préjugés et d’injustice.

Il faut bannir les comportements de shérifs et de cowboys voire d'armée coloniale, et revenir à une police nationale de proximité qui retisse des liens de confiance avec la population fondés sur le respect, l'égalité des droits et la justice, avec un contrôle de la Police par une autorité indépendante et le renforcement d'une Justice elle-aussi indépendante, accessible à tous et disposant des moyens nécessaires à son action.

Enfin, il y a évidemment besoin que d'autres choix politiques soient mis en œuvre pour s'attaquer enfin aux fractures sociales énormes qui traversent notre société, en faisant véritablement reculer ces violences sociales que sont le chômage, la précarité, la pauvreté, en donnant des moyens à la hauteur aux communes, aux collectivités territoriales, aux service publics notamment de l'Éducation, de la Santé, des Transports pour qu'ils répondent aux besoins quotidiens de la population, en soutenant l'action des associations qui tissent des liens humains précieux à travers de multiples actions dans le domaine social, culturel, sportif.

Toutes et tous ensemble, mobilisons-nous pour ces objectifs de justice, de respect, d'égalité, d'humanité pour faire vivre vraiment la devise de notre République !

 

Thierry AURY, secrétaire départemental du PCF Oise

et le Comité exécutif départemental du PCF Oise

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)