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Disparition de notre camarade Jean Pitkevicht - Creil, juin 2023

Notre ami et camarade creillois Jean Pitkevicht est décédé en ce mois de juin. Sa vie, d'homme et de militant, fut riche et il a eu de nombreuses responsabilités : syndicales, politiques, associatives au sein par exemple de l'Association pour la Mémoire ouvrière et industrielle du Bassin creillois (Amoi), ou encore au conseil d'administration de la polyclinique de Creil (à laquelle l'Amoi a consacré un numéro des Cahiers de l'Amoi en 2007)…

Nous adressons toute notre sympathie à son épouse Claudine, à ses enfants et tou·te·s ses proches.

Vous trouverez sur cette page en l'honneur de Jean Pitkevicht :

  • les textes d'hommages - en particulier lors de l'hommage rendu le 3 juillet à la Bourse du travail départementale à Creil, à l'invitation de l'UD CGT Oise et de notre Fédération PCF Oise, en présence de la famille ;

  • des réactions qui nous sont parvenues ;

  • quelques photographies de Jean ;

  • les témoignages de Claudine et Jean recueillis par l'Amicale des Vétérans du PCF de l'Oise à l'occasion du centenaire du PCF ;

  • la biographie de Jean dans le Maitron, réalisée par Jean-Pierre Besse ;

  • ainsi que d'autres documents.

 

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Hommage de Thierry Aury, secrétaire départemental de la Fédération de l'Oise du Parti communiste français

Nous avons appris avec émotion le décès de notre camarade Jean Pitkevicht, à l’âge de 94 ans.

Avec Jean, c’est une figure marquante de la vie syndicale, politique et associative du Bassin creillois et de l’Oise durant une soixantaine d’années, qui s’en va.

Né le 10 juin 1929 à Creil, dans une famille ouvrière, Jean Pitkevicht obtint son CAP de modeleur-mécanicien sur bois en 1947 et travailla par la suite comme modeleur dans diverses entreprises du bassin creillois (Fayola, Montupet et Usinor).

Adhérent à la CGT dès sa première embauche en 1947, il y prend des responsabilités importantes : membre de la direction de l’Union départementale CGT Oise de 1959 à 1995, il en devint le secrétaire général de janvier 1982 (succédant à Jacqueline Léonard élue à la direction nationale de la CGT) à décembre 1988 (où il passa le relais à Jean-Pierre Bosino).

Jean Pitkevicht fut aussi un temps le Président de la Mutuelle Interentreprises de Creil et Environs et de sa polyclinique, fondée à l’origine par les comités d’entreprise de la métallurgie du Bassin creillois et qui permit à des milliers de familles populaires un accès aux soins.

Adhérent au Parti communiste français depuis 1957, Jean Pitkevicht y milita très activement toute sa vie, diffuseur de l’Humanité-Dimanche, membre du Comité fédéral du PCF Oise de 1961 à 1990, puis membre du bureau de son Amicale des Vétérans.

Creillois toute sa vie, Jean Pitkevicht y fut aussi élu municipal de 1977 à 1995, maire-adjoint de 1989 à 1995 dans la municipalité d’union de la gauche.

Très attaché à la riche histoire industrielle et ouvrière du Bassin creillois dont il fut un acteur très engagé notamment à travers de nombreuses luttes, Jean Pitkevicht contribua à la création de l’Association pour la mémoire ouvrière et industrielle du bassin creillois (AMOI) avec l’historien Jean-Pierre Besse et en assuma la présidence plusieurs années à partir de 2014.

Militant également à la FCPE durant la scolarité de ses 3 enfants, à France-URSS (il organisa l’accueil d’enfants de la région de Tchernobyl après la catastrophe en 1986), au Mouvement de la Paix, Jean Pitkévicht fut passionnément engagé toute sa vie, jusqu’à son dernier souffle, pour la justice, le progrès social et la Paix, défendant toujours avec passion, rigueur et détermination ses convictions communistes et humanistes.

Ses obsèques auront lieu dans l’intimité familiale mais un hommage public lui sera rendu lundi 3 juillet, à 18 h, à la Bourse du Travail de Creil, à l’initiative de l’UD CGT Oise et de la Fédération de l’Oise du PCF, en présence de la famille.

À son épouse, notre camarade Claudine qui partagea les mêmes engagements à ses côtés, à ses enfants Erick, Joëlle et Sylvie, à ses petits-enfants, nous adressons toute notre sympathie et notre amitié.

Thierry Aury

secrétaire départemental PCF Oise

 

Hommage de Karim Boukhachba, secrétaire de la section communiste de Creil - adjoint au maire de Creil

C’est un honneur pour moi d’avoir à prononcer un mot pour Jean, qui a été un camarade qui a traversé toutes ces années, non pas comme un simple spectateur mais surtout comme un véritable acteur, en tant que militant syndicaliste et politique avec pour seul objectif de participer à l’élaboration d’un monde meilleur, un monde de paix auquel il était profondément attaché.

À chaque rencontre au pied de son immeuble, nous  échangions ensemble et récemment encore, il me faisait part avec beaucoup de lucidité de ses analyses sur la situation du pays, mais aussi du monde actuel et sur ses inquiétudes pour l’avenir.

La fidélité à ses engagements, sa croyance en l’homme faisait de lui une belle personne qui inspirait l’écoute et le respect. 

Sa disparition provoque une profonde tristesse chez tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et de l’apprécier.

Jean, nous ne te dirons jamais assez merci pour les moments de joie que tu nous as apportés, pour ton soutien durant toutes ces années et surtout pour ton sourire et ta joie de vivre !

Tu étais toujours présent pour nous, nous pouvions te raconter nos problèmes, tu savais nous réconfortais et tu nous encourageais toujours !

Nous ressentirons ton absence à la section, il nous manque déjà une partie de nous, toi qui faisais partie de notre groupe.

Nous aurions tellement aimé te dire au revoir, te dire à quel point tu as été précieux dans notre vie et à quel point tu as été un formidable camarade.

Nous aurions tellement aimé te voir sourire une dernière fois et être auprès de toi. 

Ton nom et ta joie de vivre resteront gravés en nous.

La mort n’arrête pas l’amour, tu resteras gravé en nous pour toujours. On ne t’oubliera jamais, tu nous manques énormément !

Repose en paix, veille sur nous et sur les gens que tu aimes comme tu le faisais toujours car tu as un cœur énorme !

Karim Boukhachba 

secretaire de la section PCF de Creil 

membre du Conseil exécutif départemental de la fédération PCF de l'Oise

 

Hommage de Jacqueline Léonard, ancienne secrétaire confédérale de la CGT - Bourse du travail départementale à Creil, 3 juillet 2023

Merci. Émotion. Évoquer 50 ans de vie en cinq minutes. Tant de souvenirs sont remontés, comme j’en ai fait part dans ma lettre à Claudine.

En partant tout d’abord de cette rencontre qui a changé le cours de ma vie en 1973 avec Jean et Francis Pen, à l’UD CGT.

Bien accueillie par ces deux militants exceptionnels au tempérament très différent, la jeune maman de deux petites filles, sortie de Poclain, a tout appris de la vie syndicale, puis politique.

Ils m’ont transmis leur culture, leur savoir d’expérience, et fait partager leur idéal de progrès social, et d’un monde meilleur qui va si mal aujourd’hui.

Tous les deux m’ont transmis intellectuellement et socialement les valeurs fondamentales qui les unissaient si fortement et naturellement.

Il suffisait de vivre à leur côté pour s’en inspirer, pour se construire et grandir, au point de devenir secrétaire générale de l’UD en 1980 (la deuxième de France et la plus jeune), puis secrétaire confédérale en 1982, pendant près de vingt ans.

Ils savaient faire et donner confiance, soutenir et encourager, en trouvant les bons arguments et les mots convaincants.

Je les ai aimés, respectés et admirés, Francis comme un père et Jean comme un grand frère.

Ces précieuses années de formation ont jeté les bases et guidé un parcours CGT « hors du commun » au plan départemental et national, inimaginable à l’époque et qui m’étonne encore en 2023.

Après le décès de Francis, Jean a repris le flambeau dans l’Oise, sans relâche et sans se ménager.

Pour ma part, il a continué de compter et faire référence aux différentes étapes de mes responsabilités.

C’est toujours avec bonheur qu’on pouvait échanger nos réflexions sur l’actualité et l’avenir, et qu’on s’est retrouvé à l’USR puis à LSR 60, Loisirs et solidarité des retraités, association créée par la CGT dont il était adhérent avec Claudine, et qui est ouverte à tous les retraités partageant cet objectif.

Certains se rappellent qu’il avait un caractère bien trempé et parfois rude. Moi non, j’y voyais le signe de sa rigueur, l’honnêteté et la droiture de ses idées, sa force de conviction.

Je connaissais bien ses qualités humaines, fraternelles, sa grande sensibilité.

Loïc Pen a écrit que c’était « un tendre ». C’est vrai et nous l’avons profondément ressenti, mon mari et moi, lors des pires épreuves de notre vie.

Jusqu’au bout, nous avons entretenu un lien d’amitié solide et sincère plus fort que la fraternité.

Je n’oublierai jamais ce que je lui dois.

Je connaissais les multiples activités qu’il a occupées et la valeur de ses engagements au service du social, de la santé, la mémoire et la dignité humaine.

Je suis d’ailleurs impressionnée par son bilan, tout comme des nombreux hommages bien mérités qui lui sont rendus.

Jean a eu une belle vie, riche et bien remplie. Il est parti fidèle à ses idées, simplement en toute modestie et humilité.

Comme je vous l’ai écrit chers Claudine, Joëlle, Éric, Sylvie et petits-enfants, cette belle famille qu’il aimait par dessus tout, vous pouvez être fiers de lui, comme il l’était de vous toutes et tous.

Nous partageons pleinement et sincèrement votre peine.

Encore merci pour tout, mon cher Jean.

Jacqueline Léonard

 

Hommage de Jean-Pierre Bosino, maire de Montataire, conseiller départemental de l'Oise, ancien sénateur, ancien secrétaire général UD CGT ded l'Oise - Bourse du travail départementale à Creil, 3 juillet 2023

À toi Claudine, à vous les enfants et petits-enfants et toute la famille,

C’est avec beaucoup de regrets que je ne peux être des vôtres ce soir pour cet hommage à l’ami, le camarade Jean Pitkevicht, pour cause de conseil municipal.

D’autres vont ou ont abordé les différents engagements de Jean en particulier à la CGT et au PCF, puisque comme nombre de camarades de sa génération, et il a su le transmettre, il considérait que la classe ouvrière devait marcher sur ses deux jambes : le Parti et le syndicat. Pour ma part je veux revenir sur le dirigeant, secrétaire général de l’UD CGT de l’Oise, puisque c’est lui, qui, dans son souci de préparer l’avenir, avait préparé avec le bureau et la commission exécutive de l’UD la montée de jeunes syndicalistes d’entreprises dont je faisais partie, travaillant chez Chausson. Cela n’a pas été une période simple pour lui quand il a décidé de passer le flambeau du secrétariat général en 1988.

Il avait d’autres choix possibles qui paraissaient plus naturels à certains et certaines, mais c’est à moi, tout surpris, qu’il a fait la proposition cette année-là et il n’a plus reculé, il a créé les conditions pour que cela se passe au mieux lors du congrès. Pour lui la confiance faite aux jeunes était importante.

Oh Jean était connu aussi pour ses « coups de gueule », pour ses emportements, il m’a parfois fait peur quand je le sentais prêt à en venir aux mains avec tel ou tel individu qui l’avait bien énervé, mais il se reprenait toujours en dirigeant qu’il était. Lui-même avait succédé à notre amie Jacqueline Léonard quand elle est devenue secrétaire confédérale, elle qui avait pris la suite d’un autre grand dirigeant Francis Pen. Des périodes forcément compliquées parce qu’avec des situations pas forcément prévues.

J’ai retrouvé Jean après avoir quitté l’UD en 1994 pour les raisons que vous connaissez à la suite du décès de Maurice Bambier avec qui Jean a été élu à Creil, avant « l’arrivée-retour » de Maurice à Montataire, comme dirigeant, Président de l’AMOI à laquelle il a beaucoup donné avec Jean-Pierre Besse. C’est avec Jean qu’en tant que vice-président de la CAC de l’époque nous avons travaillé sur l’inventaire du patrimoine industriel.

Si nous avons toujours un centre de santé mutualiste à Creil, c’est à Jean que nous le devons. Alors que la polyclinique du comité interentreprises a permis à des générations d’accéder aux soins, les changements du code de la mutualité ont obligé les dirigeants du CIE, et la CGT qui en était la cheville ouvrière, à réfléchir à son évolution. Ce fut la création de la Mutuelle Interprofessionnelle de Creil et ses Environs (la MICE) permettant l’accès de tous au centre de santé, aux côtés des adhérents du CIE. C’est Jean Pitkevicht qui a porté cette création de la MICE, dans des conditions qui n’étaient pas simples là encore.

Récemment encore il évoquait dans un enregistrement audio pour Montataire notre rencontre lors de mon arrivée à la CE de l’UD au début des années 1980.

Merci Jean pour tout ce que tu as fait comme communiste et comme cégétiste pour le monde ouvrier de ce bassin creillois, pour les collectivités de ce bassin. Un merci personnel parce que tu as grandement participé à faire ce que j’ai été, ce que je suis.

Jean-Pierre Bosino

 
 

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Nous proposons ci-après différentes réactions recueillies notamment sur les réseaux sociaux : 

  • Loïc Pen, syndicaliste CGT, membre du Conseil national du PCF

Décès de Jean Pitkevicht, ancien secrétaire de l'Union départementale CGT de l'Oise, militant PCF.

J'ai le sentiment d'avoir toujours connu Jean, il était déjà dirigeant de notre syndicat quand mon grand père était secrétaire de l'UD CGT de l'Oise. Il m'a plus tard accueilli à Amiens  comme représentant de l'UNEF lors d'une conférence regionale de la CGT, il pouvait être très rude, je l'ai toujours connu tendre. C'est un peu la famille qui s'en va.

J'adresse toutes mes condoléances à la sienne, nous devons tous partir mais c'est une très triste nouvelle.

Je suis triste.

 

  • Alain Blanchard, ancien secrétaire départemental du PCF Oise, ancien conseiller général de l'Oise

Jean Pitkevicht. Un militant fidèle, courageux et exemplaire, tant pour le mouvement syndical - la CGT - que pour notre Parti communiste. Un homme de caractère et de convictions, partagées avec de belles valeurs humaines. Dans mes différentes responsabilités, j’ai pu apprécier son sens profond de l’engagement, sa forte volonté d’organiser et de participer aux luttes sociales et politiques. Je m’incline respectueusement et tristement devant sa mémoire Je présente mes amitiés à son épouse Claudine et à ses enfants. Je penserai à Jean lors de la cérémonie d’hommage public qui lui sera rendue, le 3 juillet prochain. Je serai excusé avec regrets, car loin de Creil en ce moment.

 

  • Jacques Porré

Triste nouvelle cette disparition de Jean, lui que j'ai toujours connu depuis les grèves de 1968, même si c'est Francis ton grand-père qui m'a reçu à l'UD rue Albert-Thomas quand j'ai créé la CGT chez Planet Wattohm en 1969. Je ne pourrai pas en informer mon frère qui avait le même âge que lui et travaillait avec lui chez Usinor (dans les années 1950-60) car lui aussi a disparu le mois dernier.

Sincères condoléances à la famille.

 

  • Daniel Volckcrick

Touché profondément. Je l’ai bien connu au Comité régional que je dirigeais. Il était toujours très entrain, souriant. Il adorait plaisanter. Cela étant, c’était un homme convaincu, engagé. J’appréciais ses arguments. Il fait partie de ces militants qu’on ne peut oublier. Toutes mes plus sincères condoléances à ses enfants, sa famille, ses amis de la CGT et du PCF. […]

 

  • Jean-Marie Faucillon

J’ai milité avec Jean pendant de nombreuses années. Je suis très touché par son décès. Je présente mes condoléances à sa famille. Je pense à Érick que je vois souvent.

 

  • Alain Lebrun

C'est avec beaucoup de tristesse que j apprends la disparition de Jean. Jean a été un dirigeant de la CGT dans l'Oise respecté et reconnu de tous. J ai eu la chance de côtoyer Jean, un homme rigoureux, de convictions.

Sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

 

  • Jean-Pierre Bambier

J' ai milité àvec lui à la section de Creil du PCF, j'étais secrétaire de section et lui président du groupe communiste, nous avons souvent ferraillé, mais toujours dans le respect, fin politique et plein d humour.

J'adresse à toute sa famille, dont Joëlle, Erick et Sylvie toute mon affection.

 

  • Guy Vadepied

Je présente à la famille de Jean Pitkvicht et à ses camarades mes sincères condoleances. Je tiens à lui rendre hommage, comme beaucoup de ceux qui l'ont connu, en témoignant de la richesse de son engagement et de l'exemplarité de sa vie militante.

 

  • Marie-Paule Saint-Yves

Sincères condoléances à sa famille et ses proches. J'ai bien connu Jean quand j'étais au Conseil d’administration de la polyclinique de Creil. Très triste nouvelle.

 

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Quelques photographies avec Jean :

  • réunion de section Creil et Nogent-sur-Oise à la Fédération, le 8 février 2012
  • avec Claudine, repas annuel des Vétérans du PCF à Montataire, le 25 novembre 2012
  • avec Claudine, rencontre consacrée à Henri Krasucki, organisée à Creil par les Vétérans du PCF, le 12 avril 2013
  • rencontre « Jean-Pierre Besse et le Maitron » organisée à la médiathèque de Creil par l'Amoi, le 14 décembre 2013
  • action pour la défense de sécurité sociale par le Comité de défense de l'hôpital de Creil, le 24 septembre 2014
  • repas annuel des Vétérans du PCF à Montataire, le 16 novembre 2014, où Jean entonne « Le Chant des Canuts »

 

Nous avons recensé ici quelques-uns des articles signés Jean Pitkevicht, parus dans l'Humanité Dimanche, puis Oise Avenir, entre 1964 et 1988 : ils traitent plus particulièrement de la CGT. 

Le dernier article listé, paru en 1997, a pour sujet la Polyclinique de Creil et la Mutuelle interentreprises de Creil et Environs (MICE), dont Jean était alors le président.

 

L'Humanité Dimanche - La Page de l'Oise n° 540 du 6 décembre 1964

 

L'Humanité Dimanche - La Page de l'Oise n° 10 du 9 mai 1965 [nouveau format]

 

Oise Avenir n° ??? du ?? juillet 1982

 

Oise Avenir n° 311 du 12 mai 1983

 

Oise Avenir n° 473 du 4 septembre 1986

 

Oise Avenir n° 547 du 25 février 1988

 

Oise Avenir n° 1025 du 11 décembre 1997

 

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Disparition de notre camarade Jean Pitkevicht - Creil, juin 2023

le 26 juin 2023

Notice biographique de Jean Pitkevicht - Le Maitron [pdf]

Biographie en ligne sur le site internet du Maitron

Réalisée par Jean-Pierre Besse

Pitkevicht Jean

Né le 10 juin 1929 à Creil (Oise) ; modeleur-mécanicien sur bois, secrétaire général de l’UD-CGT de l’Oise ; président de Association pour la mémoire ouvrière et industrielle du bassin creillois (AMOI).

Le père de Jean Pitkevicht exerçait la profession de maçon et sa mère celle de femme de ménage. Jean Pitkevicht, qui a un frère, ne leur connaît aucun engagement politique affirmé.

Jean Pitkevitch obtint son CAP de modeleur-mécanicien sur bois en 1947 et travailla par la suite comme modeleur dans diverses entreprises du bassin creillois (Fayola, Montupet et Usinor où il reste jusqu’en 1962).

Il adhéra à la CGT en 1947 et est élu membre de la CA départementale et du bureau à l’issue du 29e congrès (7-8 février 1959). Lors du congrès suivant (10-11 décembre 1960) il entra au secrétariat et devint secrétaire général en janvier 1982 lorsque Jacqueline Léonard fut nommée à la direction nationale. Il conserva ce poste jusqu’en décembre 1988. Il quitta aussi le bureau mais reste membre de la CA jusqu’en 1995.

Jean Pitkevitch milita par ailleurs à la FCPE et surtout au PC dont il était membre depuis 1957. Il fut candidat aux élections municipales à Creil sur les listes de ce parti en 1959, 1965, et 1971 avant d’être élu sur la liste d’Union de la gauche en 1977, réélu en 1983, adjoint de 1989 à 1995 il renonça à se représenter à cette date.

Membre créateur de l’Association pour la mémoire ouvrière et industrielle du bassin creillois (AMOI) avec jean-Pierre Besse, il en assure la présidence en 2014.

Marié à une institutrice, Jean Pitkevicht est père de trois enfants.

 

Témoignages sur leur vie militante de Claudine et Jean, recueillis à l'occasion du centenaire du PCF [pdf]

Témoignage de Claudine

Comment résumer une vie militante, si modeste soit-elle, et expliquer les raisons de ce choix fait très tôt.

J'avais dix ans, mon père a été prisonnier en Allemagne pendant plus de cinq ans. J'avais seize ans à son retour. Pendant cette longue absence, j'ai admiré le courage des résistants. Je voyais mon oncle distribuer des tracts, ma mère et ma tante donner des vêtements pour les évadés.

À l'École normale de Beauvais, dès la première année, je me suis syndiquée, d'abord au SNI (Syndicat national des Instituteurs), puis à la FSU (Fédération syndicale unitaire), aidée plus tard par Jean Peynot quand j'étais institutrice puis directrice d'école maternelle. Avec mes collègues, dont Renée Dubart et Christine Peltyn, nous avons réussi à faire baisser les effectifs de nos classes à Creil, passés progressivement de 45 à 30 élèves. Très solidaires, nous étions toujours en avance par rapport au plan national et les inspectrices comprenaient notre action. Si une collègue avait un problème, elle nous le signalait aussitôt, quand nous étions déléguées syndicales départementales.

Puis ce fut l'Union des Femmes françaises (UFF). Nous formions un groupe très uni. Nous avions l'impression de préparer nos adhérentes à une vie syndicale et politique en les encourageant à agir pour défendre leurs droits.

Dès 1945, la première revendication fut pour la suppression des taxes sur les produits de première nécessité .

Le Mouvement de la Paix avec Paul Cesbron, nous a permis de voir, lors des congrès, combien nous étions nombreux à faire partie de cette organisation en France.

À l'association France-URSS nous avons eu le plaisir, malgré nos faibles moyens, de pouvoir aider quelques enfants de Tchernobyl.

L'association des Amis de la Commune de Paris 1871, nous a passionnés à tel point que nous avons réalisé le voyage le plus long de notre vie. L'envol vers la Nouvelle-Calédonie, où nous avons marché sur les traces des communards et découvert la vie en exil de ces courageux déportés, encore cités en exemple actuellement dans le monde entier.

Mais notre idéal fut toujours le PCF que nous n'avons jamais quitté malgré les déceptions, les amertumes, les revers électoraux. Nous souffrons de ne plus pouvoir rencontrer les camarades à cause des difficultés liées à notre âge. Mais nous sommes toujours abonnés à l'Huma que Jean a diffusée pendant de nombreuses années.

Notre vie aura été intense, passionnante.

Et nous avons la joie de voir nos enfants militer activement. Nos deux petits-fils assurent le relais.

 

Témoignage de Jean

Après avoir obtenu un CAP de modeleur mécanicien sur bois en 1947, dès mon entrée dans la vie active, je me suis syndiqué à la CGT.

J'ai travaillé chez Montupet et Usinor. En 1962 je suis devenu permanent syndical de l'Union départementale de l'Oise, secrétaire, puis secrétaire général en 1982, quand Jacqueline Léonard fut nommée à la direction nationale.

Je suis resté membre de la commission administrative jusqu'en 1995 et je suis toujours retraité syndiqué en 2021.

Dans chaque établissement scolaire fréquenté par mes enfants, j'étais délégué à la FCPE (fédération de parents d'élèves).

Membre du PCF depuis 1957, je fus élu au conseil municipal de Creil en 1977, 1983, puis adjoint de 1989 à 1995 sur une liste d'union de la gauche. C'est une responsabilité absorbante mais très utile.

J'ai participé avec Claudine à toutes les grandes manifestations comme celle de la défense de la sécurité sociale.

Membre créateur avec Jean-Pierre Besse de l'Association pour la Mémoire ouvrière et industrielle du Bassin creillois (Amoi), j'en ai assuré la présidence à partir de 2014. Relayé ensuite par d'autres camarades, tous très motivés pour faire connaître aux nouvelles générations ce riche passé industriel né grace à la présence du chemin de fer et de l'Oise très navigable, à Montataire, Nogent-sur-Oise, Villers-Saint-Paul et Creil, où ne subsiste que la clouterie avec toutes ses machines, fleuron unique en France, sauvé par un jeune très courageux et d'où partent encore vers le monde entier des clous de toutes tailles et pour de multiples usages.

La MICE, mutuelle inter entreprises de Creil et environs, créée le 28 juin 2007 a permis à de nombreuses familles démunies de se faire soigner (en particulier en radiologie et soins dentaires). C'est pour moi une grande fierté d'y avoir participé.

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)