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Le Conseil municipal de Montataire soutient la mobilisation sociale - 10 décembre 2018

37 – MOTION – soutien au mouvement social

Sur rapport de Monsieur le Maire, exposant,

 

Depuis le 17 novembre 2018, notre pays fait face à une colère populaire légitime. Partout en métropole et dans l’outre-mer, sur les ronds-points, aux péages ou dans les cortèges qui ont défilé tous les samedis, les français disent leur exaspération de cette politique d’austérité et de mépris. Ce mouvement dit des « gilets jaunes » au départ centré sur l’augmentation du prix du carburant puise ses racines non pas dans un soi-disant « ras-le-bol fiscal » mais dans un véritable ras-le-bol face à l’absence de redistribution des richesses. Le Président Macron et son gouvernement augmentent la taxe sur les carburants et en même temps suppriment l’Impôt de solidarité sur la fortune !

Nos concitoyens demandent simplement le droit d’avoir un travail et de pouvoir en vivre dignement, d’avoir accès aux services publics, des moyens pour les collectivités et les communes en particulier pour répondre à leurs besoins. À Montataire, le revenu médian s’élève à 13 400 €/an, et dans le quartier politique de la ville des Martinets cela tombe à 9 600 €/an. Les pensions des retraités sont ponctionnées par la CSG, les minimas sociaux n’augmentent plus. Les Collectivités territoriales, premier rempart de services publics, perdent 13 milliards d’euros. D’après le rapport de septembre 2018 du Secours Populaire, 1 Français sur 5 n’a pas les moyens de faire 3 repas par jour.

Face à ces constats accablants pour un pays riche comme la France, Emmanuel Macron, et son gouvernement décident de supprimer l’ISF, supprimer la taxe sur les dividendes, pour un coût de 8 à 10 milliards d’euros. Le CICE, est doublé en 2019 : 40 milliards de cadeaux aux grosses entreprises sans contreparties. Dans l’Oise, Froneri-Nestlé a bénéficié de 828 000 euros de CICE en 2017 et supprime aujourd’hui près de 500 emplois. Il faut ajouter à cela les 80 milliards à 100 milliards d’euros de fraude fiscale qui échappent chaque année à l’impôt.

D’après Oxfam en 2018 « 10 % des Français les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses du pays. », et dans le même temps, l’État explique aux femmes enceintes du bassin creillois qu’elles ne pourront plus accoucher dans leur maternité parce qu’il faut réaliser des économies.

Toute cette violence sociale de la part de l’État est insupportable.

Pas de justice climatique sans justice sociale et fiscale. Comme le disent les gilets jaunes « que les gros (GAFAM) payent gros, que les petits (artisans, TPE, PME) payent petit ».

Nous condamnons fermement les débordements et les violences commises en marge des manifestations, et plus particulièrement celles des lycéens ce lundi 10 décembre à Creil, Nogent-sur-Oise, et en moindre mesure à Montataire. Mais nous condamnons avec autant de fermeté les ordres donnés aux forces de l’ordre qui aboutissent à un déchainement de violence.

Le Président de la République qui s’exprime ce soir, lundi 10 décembre 2018, doit sortir de son attitude méprisante et, plutôt que des gaz lacrymogènes et des blindés, doit apporter des vraies réponses à la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays.

Par la présente motion, le Conseil municipal de Montataire soutient la mobilisation citoyenne.

 

À l’issue de son Conseil National qui s’est tenu le 7 décembre, l’ANECR a rédigé une déclaration concernant la situation sociale actuelle :

 

Déclaration de l’Association nationale des élu·e·s communistes et républicains

Dignité, respect de la démocratie et justice sociale, maintenant !

lundi 10 décembre 2018

 

Notre pays connait une colère populaire légitime.

Ne plus pouvoir vivre de son salaire. Craindre pour son avenir, pour celui de ses enfants, pour celui des générations futures quand une minorité de privilégiés s’accapare l’essentiel des fruits du travail collectif est devenu intolérable pour la majorité de nos concitoyen·ne·s qui le manifeste sous des formes multiples.

Les maires et les élu·e·s locaux rassemblé·e·s dans l’ANECR vivent et partagent cette réalité quotidienne et la colère du peuple.

Dans l’exercice des missions que le peuple des villes et des campagnes leur a confiées, les communes, les conseils départementaux et régionaux sont souvent les correcteurs, les amortisseurs des inégalités générées par le système actuel. Mais ils sont désormais empêchés. Les élu·e·s se heurtent quotidiennement à une machine gouvernementale qui n’a aucune ambition émancipatrice. Son seul but est de rogner sur les finances publiques au détriment des services publics, aggravant les disproportions entre les territoires et entre les citoyen·ne·s, accélérant un changement sociétal majeur.

La suppression de 13 milliards d’euros de dotations destinées aux collectivités territoriales est inacceptable. Elle intervient alors que 40 milliards sont offerts sans contrepartie au monde économique au titre du CICE, et que 1,5 milliards d’euros sont restitués aux 5 000 contribuables les plus riches du pays... Ces faits illustrent les choix présidentiels.

Aux récriminations et aux demandes d’égalité du peuple et de ses élu·e·s, le président de République, son gouvernement et les élu·e·s qui s’en réclament ont toujours opposé, avec un dédain certain, une fin de non-recevoir.

Ces temps du mépris et du refus sont terminés. Le peuple de France et ses élu·e·s le font savoir. Ils réclament le respect, plus de démocratie, la justice sociale et de pouvoir vivre dignement dans un environnement protégé.

Nous demandons la prise en compte immédiate des revendications sociales exprimées en particulier par le mouvement des gilets jaunes et les syndicats professionnels, à commencer par l’annulation pure et simple des taxes carburant, l’augmentation du SMIC, le rétablissement de l’ISF et la suspension des coupes budgétaires affectant les dotations aux collectivités.

Nous invitons les maires, les élu·e·s locaux et nationaux de notre association :

  • À ouvrir grandes les portes des mairies aux citoyennes et aux citoyens engagés dans ce vaste et salvateur mouvement populaire et à favoriser l’expression des revendications et des propositions (cahiers de doléances...).
  • À réunir les forces associatives, citoyennes, politiques, sociales de leur commune pour favoriser les convergences de luttes.
  • À se tenir aux côtés des lycéen·ne·s mobilisés et leur apporter, si besoin, l’aide nécessaire pour qu’ils puissent se réunir, s’organiser et conduire par eux-même leur mouvement, et à prendre toute initiative pour les protéger des insupportables violences policières.

 

Les élu·e·s communistes et républicains sont des acteurs quotidiens de la démocratie et les défenseurs du peuple. La France est riche, elle a les moyens de répondre aux exigences portées par le mouvement populaire. Nous lui apportons notre soutien et affirmons notre détermination à continuer de nous mobiliser, dans les luttes et dans les institutions, au service de l’interêt commun pour qu’enfin l’humain d’abord et l’égalité soient au coeur des choix politiques, économiques, culturels et écologiques de notre pays.

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Le Conseil municipal de Montataire soutient la mobilisation sociale - 10 décembre 2018

le 11 décembre 2018

Objet : déclaration du Conseil municipal à la population

Notre conseil municipal s'est tenu le 6 décembre, dans une période où les tensions de notre pays atteignent des niveaux qui expriment avant tout l'exaspération, la colère extrême accumulée après des mois et des mois de mesures qui ont vu le pouvoir d'achat de nos concitoyens (actifs, retraités et autres, secteur privé ou public) se réduire et rendre, pour beaucoup, les fins de mois plus que difficiles. S'ajoutent à cela les coups portés contre les services publics qui diminuent, en quantité et en qualité, les services rendus aux populations (un exemple : 900 millions d'euros de moins pour hôpital public), ajoutez encore l'étouffement financier des collectivités territoriales, les inégalités territoriales, et surtout, face à cela, les cadeaux royaux aux plus riches, aux grandes entreprises qui, comme Carrefour, n'hésitent pas, malgré les dons de l'État, à licencier.

Cette injustice atteint des sommets, Elle est symbolisée par l'une des mesures de ce gouvernement : la suppression de l'ISF, un cadeau de 3 milliards 500 millions aux plus riches fortunes de France… Et, cerise sur le gâteau : la non-écoute, le mépris dont le Président de la république lui-même, a particulièrement fait preuve à l'encontre des plus humbles… La coupe est pleine, l'étincelle a été les taxes sur les carburants portant uniquement sur les usagers, mais oubliant évidemment les superprofits du groupe Total et de ses actionnaires.

Trop, c'est trop ! La colère déborde. Les gilets jaunes, les hospitaliers (une belle illustration avec la maternité de Creil, cette absurdité), les syndicats, les lycéens maintenant…

Le Président de la République et son équipe plongent notre pays dans une situation de crise grave, voire dangereuse. Il est temps d'en revenir aux mesures sérieuses, pour le pouvoir d'achat des gens, pour la justice sociale et fiscale (rétablissement de l'ISF), pour un fonctionnement démocratique et non monarchique de notre République.

La colère de notre peuple est légitime : elle vise à retrouver la fraternité, la justice, et s'oppose à la régression et à la répression sociale. 

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)