Un temps exécrable mais encore du monde présent à la nouvelle manifestation pour conserver la maternité à Creil, dans un territoire où 5 quartiers sont prioritaires en regard de la politique de la ville. Ce projet de fermeture, qui est donc un exemple supplémentaire de la politique méprisante du pouvoir par rapport aux classes populaires, est inacceptable.
Inacceptable pour les conditions qui seraient ainsi faites aux futurs mamans et bébés : éloignement à Senlis de ce service public de proximité essentiel pour la population, d'autant plus peu véhiculée ; risques augmentés si l'accouchement se passe mal, avec un rappatriement dans les services hospitaliers de Creil.
Inacceptable aussi d'un point de vue démocratique, avec une population très majoritairement opposée à cette fermeture, comme elle l'a exprimé lors de la votation citoyenne du 12 au 18 novembre ; des élus de tous bords politiques qui se sont également positionnés contre ; un refus des promotteurs de la fermeture (Ministère de la Santé, Agence Régionale de Santé ARS, Direction de l'hôpital, le député macroniste local) de venir expliquer leur position devant la population, refusant de participer au débat contradictoire organisé le mercredi précédent à La Faïencerie de Creil.
Inacceptable toujours par le refus des mêmes promotteurs de prendre en compte l'expertise des médecins concernés, qui se sont tous positionnés maintenant contre la fermeture de la maternité, notamment en considérant les risques accrus. Enfin, si la maternité devait fermer, c'est le reste de l'hôpital qui serait en danger, avec des risques de départ de personnels médicaux et des difficultés encore plus grandes de recrutement, alors que l'hôpital pâtit déjà de la mauvaise image collée à Creil.
Les communistes ont largement contribué à cette nouvelle mobilisation, avec 30 000 tracts distribués et autant d'auto-collants « j'aime ma maternité », des points de rencontre ou encore un affichage important : comme le comité de défense, nous continuerons la lutte jusqu'à la victoire. Comme l'a dit le maire PCF de Montataire Jean-Pierre Bosino : « si nous ne sommes pas entendus, il faut mettre la maternité sous protection citoyenne » et « empêcher physiquement le déméagement de la maternité ».
L'Agence de Régression Sociale peut reculer, comme son équivalente l'a fait en renonçant à la fermeture de la maternité de Vierzon !
Prochaine étape : l'avis de l'ARS sur la fermeture ou pas de la maternité de Creil.
À suivre. On ne lâche rien !
Si cette maternité fermait, ce seraient 4 000 accouchements à Senlis, contre 1 300 à Creil actuellement.
6 arguments contre le transfert :
▶️ Il faudrait 30 minutes en voiture pour rejoindre une maternité mais 40 % des habitants de l'ACSO n’ont pas de moyen de locomotion.
▶️ Des accouchements se feraient à l’hôpital de Creil par les urgentistes qui ne sont pas qualifiés ni formés dans ce domaine.
▶️ La maternité de Senlis seraient niveau 3 et pourrait donc prendre en charge les accouchements les plus complexes. Or, il n’y aurait pas de chirurgien, cardiologue, diabétologue ni d’Etablissement français du sang dans cette structure.
▶️ La réanimation néonatale se ferait à Senlis et les urgences pédiatriques à Creil. Or, ces deux services interviennent ensemble, ils mutualisent leurs compétences pour donner le meilleur avis.
▶️ Une séparation mère-nourrisson en cas d’urgence car la réanimation adulte se ferait toujours à Creil.
▶️ La fuite du personnel. Les urgentistes sont déjà débordés. Ils devraient, en cas de fermeture de la maternité, effectuer des accouchements sans avoir les compétences et formations nécessaires.
