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le 13 April 2016

Septèmes-les-Vallons. Les Chibanis enfin retrouvés

le 13 April 2016

Septèmes-les-Vallons. Les Chibanis enfin retrouvés

Société. Une soirée était organisée pour évoquer le destin de ces vieux travailleurs immigrés. Émouvant, le film de Rachid Oujdi a été suivi d'un débat très instructif.

« Perdus entre deux rives, les Chibanis oubliés » : Rachid Oujdi(1) ne pouvait trouver meilleur titre pour évoquer dans son film(2) le destin de ceux qui ne sont jamais totalement chez eux des deux côtés de la Méditerranée.

La Ville et le centre social de la Gavotte-Peyret avaient convié, le 30 mars, à une rencontre dont le format convenait parfaitement à l’objet : traiter un sujet grave sans tomber dans le pathos avec toute la pédagogie nécessaire, et terminer en chansons. Pour cela, le concours de ces vedettes reconnues que sont Mouss et Hakim, du groupe toulousain Zebda, était particulièrement bien choisi. Avec des chansons de leur album Origines contrôlées, composées en France par les travailleurs immigrés, comme ils se plaisent à le répéter(3), composantes du patrimoine de ce pays qui est aussi le leur et qu’ils ont contribué au fil du XXe siècle tour à tour à défendre et à enrichir.

Ces vieux travailleurs que l’on côtoie autour d’un café aux terrasses de bistrots à Belsunce, au Cap Janet près du foyer, ou sur les bancs de la place rouge à la Gavotte-Peyret, ont une histoire. On devrait dire d’ailleurs des histoires, tant le grand écart entre l’Europe et l’Afrique est trop souvent douloureux. Et que, ayant cotisé des années durant, ils ne peuvent même pas retourner définitivement retrouver leur famille, si ce n’est pour y mourir, au risque de ne pouvoir toucher leur petite retraite. On comprend pourquoi « le retour au bled » n’a pas pu se faire comme ils l’avaient initialement prévu.

Au travers de témoignages, Rachid Oujdi a su sortir les Chibanis de l’oubli. Le débat qui suivit la projection, avec la médiation de Kader Atia, directeur de l’Ampil, a permis de nombreuses interventions et questions d’un auditoire garni permettant de mieux approcher la réalité non seulement des Chibanis, mais aussi de l’histoire de la France coloniale et des 30 Glorieuses et la difficulté de porter un regard apaisé sur cette période.

Par le biais d’un mini-concert, Mouss et Hakim ont fait revivre les chansons qu’ils ont entendues et réentendues, qu’ils se sont appropriées même quand ils auraient souhaité que l’autoradio laisse un peu de place à Janis Joplin ou Michael Jackson… Et de la complicité vite évidente, mariage du rythme et de la gravité, naît rapidement la transmission et la fête.

Un grand moment de découverte, d’écoute, de partage et de bonheur. Avec la forte implication de Sylvie Laurent, Adjointe à la culture, et ses partenaires Nomad café, centre culturel Aragon, bibliothèque Jórgi-Reboul et Youcef Berdi.

Thierry Marque (La Marseillaise, le 13 avril 2016)

(1) Rachid Oujdi a animé longtemps la tournée d’été de « la Marseillaise » lors des fêtes de la Sainte Anne.
(2) DVD à la Fnac ou chez Cultura.
(3) Mouss et Hakim étaient en concert le lendemain au Nomad café.

Gianfranco Rebucini. « Une pensée utile pour comprendre la crise actuelle »

le 11 April 2016

Gianfranco Rebucini. « Une pensée utile pour comprendre la crise actuelle »

Rencontre avec l'un des organisateurs demain à Paris d’une journée d’études sur le philosophe marxiste italien Antonio Gramsci (1891-1937) et sa réception en France.

Dans le cadre de la Convention de coopération scientifique (2015-2020) entre l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), l’Institut interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain (IIAC), la Fondazione Istituto Gramsci, l’Ecole Française de Rome, l’Association internationale Ernesto de Martino, l’Accademia di Santa Cecilia et du séminaire Anthropologie, marxisme et politique, une Journée d’études est organisée demain par Riccardo Ciavolella et Gianfranco Rebucini sur le thème « Traduire la pensée gramscienne : la réception de Gramsci en France et son influence sur les sciences sociales ».

Gianfranco Rebucini revient sur les enjeux actuels de l’étude de l’œuvre gramscienne. En ces temps de crise.

La Marseillaise. Comment a été perçue l’œuvre d’Antonio Gramsci en France depuis l’après-guerre ?

Gianfranco Rebucini. Elle a surtout reçu un très bon accueil dans les années 70 avant de connaître un net recul dans les années 80 et 90. Même si des philosophes, comme André Tosel qui sera présent à cette journée d’études, travaillent sur la pensée gramscienne depuis très longtemps. On retrouve depuis les années 2000 un certain regain d’intérêt autour de l’étude de ses textes.

La Marseillaise. Comment expliquer ce nouvel intérêt, presque 80 ans après sa mort en Italie ?

Gianfranco Rebucini. C’est une pensée dynamique qui bénéficie du retour général de l’étude de la pensée marxiste et des cultural studies. Ce n’est pas un phénomène uniquement français. Il est vrai aussi que le contexte de crise du capitalisme mais aussi de la gauche peuvent expliquer le fait que des recherches soient réalisées à nouveau autour de son œuvre.

La Marseillaise. Dans certains pays, les travaux sur Antonio Gramsci ont été continus. Pour quelles raisons cela n'a pas été le cas en France ?

Gianfranco Rebucini. En effet, dans les pays anglo-saxons, Gramsci a été très étudié dans les années 80 et 90 en anthropologie par exemple. Mais pas en France. C’est peut-être dû au fait que le philosophe Louis Althusser, qui a longtemps étudié Gramsci, a un peu joué le rôle de filtre dans les années 70. La pensée gramscienne était vue avec les outils d’Althusser. Alors bien sûr, il a permis la diffusion en France des principaux thèmes gramsciens (idéologie, culture, indépendance des superstructures, etc) mais avec ce filtre qui a empêché du coup de vraiment se pencher sur la pensée en elle-même.

La Marseillaise. Antonio Gramsci a souvent été récupéré ou mal interprété. Une rencontre de la journée d’études s’intitule d’ailleurs « Renverser 68 : mésusages de la pensée gramscienne dans la nouvelle droite ». N’y a -t-il pas un paradoxe à voir cet intellectuel marxiste vanté par la droite ?

Gianfranco Rebucini. Cela peut paraître en effet bouleversant. La droite et même l’extrême droite ont notamment cherché à utiliser son concept d’hégémonie culturelle pour accéder au pouvoir, mais de manière simpliste et caricaturale. Ils ont transformé les concepts. Ils en parlent mais sans la dimension de l’émancipation ni de la révolution que théorisait Gramsci à son époque.

La Marseillaise. En prison, il a écrit dans un de ses Cahiers : « La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés ». Aujourd’hui, quels concepts gramsciens pourraient aider à en sortir ou, au moins, à réfléchir aux causes de l’actuelle crise politique, sociale et morale ?

Gianfranco Rebucini. Le concept d’hégémonie culturelle me semble très important. D’ailleurs, en Espagne, le mouvement Podemos l’étudie en profondeur pour développer sa démarche. Je pense aussi à des notions comme la révolution passive. Enfin, ses réflexions sur la crise du capitalisme sont très utiles pour une lecture actuelle de la situation. Très utile politiquement et intellectuellement.

La Marseillaise. Connaît-on désormais l’intégralité de l’oeuvre d’Antonio Gramsci ou demeure-t-il des zones d’ombre ?

Gianfranco Rebucini. Non. On en connaît aujourd’hui toute l’étendue. Son œuvre a d’ailleurs été répertoriée de manière précise en Italie par la Fondazione Istituto Gramsci à Rome. Mais cela ne veut pas dire qu’on en a terminé avec son étude. Ses textes, et notamment ses Cahiers de prison possèdent une grande complexité interne. Aujourd’hui, il y a un renouveau dans l’étude philologique de l’œuvre de Gramsci. Des recherches sont menées sur ses textes pour justement tenter de comprendre cette complexité.

Entretien réalisé par Sébastien Madau (La Marseillaise, le 11 avril 2016)

Journée d’études « Traduire La pensée gramscienne : la réception de Gramsci en France et son influence sur les sciences sociales » le 12 /04 de 9h30 à 17h30 dans les locaux de l’EHESS, 90 avenue de France, 75013 Paris.

En 4 dates

1891. Antonio Gramsci est né le 21 janvier 1891 à Alès en Sardaigne dans une famille d’origine albanaise du côté paternel. Il quittera l’île en 1911 pour aller faire ses études à l’Université de Turin.

1921. Avec notamment Palmiro Togliatti et Amadeo Bordiga, Antonio Gramsci fonde le Parti communiste d’Italie le 21 janvier 1921 lors du congrès de Livourne après une scission avec le Parti socialiste italien.

1926. Le 8 novembre 1926, Antonio Gramsci, malgré son immunité parlementaire de Député, est arrêté sur ordre de Benito Mussolini. Il laisse inachevée son œuvre « La question méridionale ».

1937. Après onze années de prison, Antonio Gramsci meurt dans la nuit du 26 au 27 avril 1937. Il laisse derrière lui une œuvre monumentale manuscrite dans une trentaine de cahiers.

La Marseillaise, le 11 avril 2016

Gardanne. Hommage à Salim Hatubou

le 11 April 2016

Médiathèque Nelson Mandela
Boulevard Paul Cézanne
Gardanne

Samedi 30 avril à 15h

Projection du film "Palestine : la case prison" à Douarnenez le vendredi 15 avril à 20h30

le 11 April 2016

Projection du film

 

À l’initiative du Groupe du Pays de Cornouaille de l’AFPS

 

Projection du film “Palestine: la case prison”

 

de Frank Salomé

 

vendredi 15 avril, à 20 h 30

 

Douarnenez

 

Auditorium de la Médiathèque Georges Perros

et du Port-Musée

 

La projection sera suivie d’un débat.

Entrée libre.

Une participation aux frais sera sollicitée.

 

Le film a été produit par la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, à l’initiative de son groupe de travail sur les droits de l’homme (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, Association France-Palestine Solidarité, Ligue des Droits de l’Homme) avec le soutien d’Amnesty International. Il est constitué de témoignages d’anciens détenus palestiniens (homme, femmes et enfants), d’avocats palestiniens et israéliens et aussi d’anciens soldats israéliens.

 

 

 

Compte-rendu de deux ans de mandat des élus communistes - Front de Gauche du 14e arrondissement à l'Entrepôt 7 rue Francis de Pressensé 75014 Paris Métro: Pemety

le 10 April 2016

Du 1er au 29 mai : printemps de la Palestine à Carhaix et en Centre-Bretagne

le 10 April 2016

Du 1er au 29 mai : printemps de la Palestine à Carhaix et en Centre-Bretagne

Gardanne. Hommage à Ibrahim Ali

le 10 April 2016

Médiathèque Nelson Mandela
Boulevard Paul Cézanne
Gardanne

Samedi 16 avril à 15h

L’association « Contacts » rendra hommage à Ibrahim Ali, assassiné par des colleurs d’affiches du Front National le 21 février 1995.

« Ils voulaient attraper le dernier bus qui dessert leur quartier. Ibrahim Chibaco et ses amis rentraient d’une répétition de musique. Ils se sont mis à courir pour l’attraper. Des colleurs d’affiches du Front National leur ont tiré dessus. Ibrahim est tombé, il n’avait que dix-sept ans. Il préparait un concert et voulait juste rentrer chez lui ».

Mohamed Mbaé Tahamida, alias Soly, rend dans son livre « Thérapoésie, mémoire à Ibrahim Ali », un vibrant hommage à ce jeune homme.

Le livre sera présenté ce jour-là au public.

Entrée libre.

FETE DE L'HUMA : déjà l'affiche, bientôt le programme !

le 09 April 2016

FETE DE L'HUMA : déjà l'affiche, bientôt le programme !

Rencontre avec Georges Bonnet (Poitiers)

le 08 April 2016

Rencontre avec Georges Bonnet, Poète et Romancier

samedi 16 avril à 15 h à la Médiathèque des Couronneries

Animée par Rabiha Sabhan Al-Baidhawe, auteur de Étude et Traduction en langue arabe de l’œuvre du Georges Bonnet, avec la participation de l’écrivain-poète Pierre Vignaud et la présence des membres de la Maison de la poésie de Poitiers, et lecture de poèmes de Georges en français et en arabe.

Renseignements

 
 
 
 
 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)