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Vœux du PCF Oise : « Oui plus que jamais nous prenons le parti pris de l'espoir ! »

Vœux du PCF Oise - 4 janvier 2017

Intervention de Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF Oise

 

Bonjour à toutes et tous et merci d’avoir répondu à notre invitation à nous retrouver, en ce tout début d’année, pour partager des vœux et échanger autour d’un morceau de galette républicaine et d’un verre de la fraternité.

Et tout d’abord, je vous souhaite la meilleure année 2017 possible dans votre vie personnelle et celle de vos proches, avec la santé, la réussite de vos projets, et beaucoup de moments de bonheur.

Et puis, évidemment, et malgré une situation générale de notre pays et du monde qui nous porte trop rarement à l’optimisme, je vous souhaite à toutes et à tous, de réussir collectivement à rouvrir une page d’espoir pour notre société et toute l’humanité.

Il y a un an, ici même, je disais que « nous avions hâte de tourner la page de l’année 2015 marquée de bout en bout de tant de pierres noires et souvent sanglantes ».

Et j’appelais à « réfléchir, échanger, débattre pour voir ensemble quelles initiatives, quelles pistes, quelles alternatives, quelles actions pour sortir de cette situation globale si désespérante, si angoissante, par bien des aspects et qui pèse tellement dans toutes les têtes ».

Cet appel, il reste totalement d’actualité et le chantier est largement devant nous.

Pourtant, constatons que des choses ont bougé durant cette année 2016 et l’année écoulée a vu aussi s’affirmer, dans notre pays, des résistances qu’on avait du mal à imaginer il y a un an.

Dans mes vœux d’alors, j’appelais au rassemblement le plus large pour faire échec au projet honteux de déchéance de la nationalité : malgré le climat de plomb dû aux attentats terroristes, l’opposition de nombreuses forces progressistes, citoyennes, a contraint le gouvernement à renoncer à ce projet qui provoqua au passage la démission spectaculaire de la Ministre de la Justice, Christiane Taubira le 27 janvier.

Puis quelques semaines plus tard, c’était le début du vaste mouvement de luttes contre le projet de Loi El Khomri, de démantèlement du droit du travail, mouvement impulsé par une pétition citoyenne sur internet d’1,5 millions de signatures en quelques jours, puis ponctué par une dizaine de journées d’actions, de grèves et de manifestations, les plus importantes depuis 2010, mouvement qui fut aussi à l’origine de l’initiative inédite et originale des « Nuits Debout » et de son irruption de parole citoyenne, notamment de jeunes, et mouvement qui montra la résistance forte dans notre peuple et chez les salariés, face aux projets de destruction de leurs droits puisque de manière constante, toutes les enquêtes d’opinion donnèrent 70 % d’opposition au projet El Khomri ou plutôt projet Valls-Macron-El Khomri.

Et le gouvernement fut contraint de passer en force, sans vote, car il n’y avait pas de majorité pour le voter, par le 49-3, ce projet qui répondait largement aux revendications du Medef.

Le 11 janvier prochain, le groupe des sénateurs PCF-Front de Gauche, fidèle à son combat déterminé contre ce projet va provoquer un débat au Sénat, pour l’abrogation de cette loi inique : faisons connaître largement cette initiative ! 

En tout cas, nous ne lâchons rien !

Dans cette situation générale difficile, où les forces dominantes voudraient nous faire renoncer, baisser les bras, accepter l’inacceptable, et où nous doutons parfois de la possibilité d’inverser le cours des choses, ne tournons pas trop vite ces pages fortes de l’année 2016, n’oublions pas ces moments et ces potentiels de résistance de notre peuple !

Et tendons la main à ces millions de femmes et d’hommes, qui n’acceptent pas que l’avenir soit fait de régressions.

D’ailleurs, pour parler encore de l’année 2016, les communistes de l’Oise ont été à l’initiative, à de multiples reprises, pour aider aux résistances, aux luttes et faire grandir d’autres choix.

Ce fut le cas contre les fermetures des Maisons du Département, dans le cadre de la politique d’austérité de la nouvelle majorité de Droite de l’ex-sarkozyste Courtial.

Et je veux saluer l’action de nos élus au Conseil Départemental - Catherine Dailly et Alain Blanchard sont présents ce soir - , pour contester pied à pied toutes les mesures régressives et réactionnaires, et par exemple, dénoncer la motion scandaleuse FN/LR contre l’accueil de réfugiés dans l’Oise, et s’opposer, avec les associations, aux mesures humiliantes faites aux jeunes migrants alors que le Conseil Départemental a en charge légalement de protéger l’enfance et la jeunesse.

Sur cette question des migrants, des réfugiés, je veux saluer aussi l’initiative prise par des femmes communistes de constituer un « Réseau Femmes Communistes Solidarité Migrantes » pour tout à la fois apporter une aide concrète matérielle, un soutien moral mais aussi démasquer les causes de cette situation insupportable créée en fait par des décennies de guerre au Moyen Orient et en Afghanistan, guerres dans lesquelles les puissances occidentales dont la France, les multinationales ont des responsabilités écrasantes.

Plus que jamais cette solidarité avec les autres peuples, avec chaque être humain, est constitutive de l’engagement communiste, et nous continuerons de participer ou d’initier toutes les initiatives nécessaires, tous les moments de débats et d’actions, comme nous le faisons lors de la Fête de la Paix (elle aura lieu le 14 mai) comme ce fut le cas tout particulièrement avec le peuple palestinien.

Nous nous réjouissons de la résolution de l’ONU et nous attendons de la France et l’Union Européenne qu’elle en tire toutes les conséquences en suspendant l’Accord d’Association Union Européenne/Israël (qui accorde à Israël un statut privilégié) tant que Israël ne respecte pas le droit international.

Nous sommes solidaire avec le peuple kurde et les forces démocratiques turques, qui après un bref espoir en 2015, sont à nouveau victimes d’une répression brutale de la part d’Erdogan alors que les kurdes sont pourtant au premier plan des combattants contre Daesh.

Et plus largement, comme nous l’avons fait le 24 septembre dernier lors d’une quinzaine de manifestations à Paris et en France, nous voulons remettre au premier plan le combat pour la Paix et le désarmement, avec en particulier la sortie de la France de l’Otan en vue de la dissolution de cette organisation de « va-t’en guerre » héritée la guerre froide.

Disons-le, nous ne nous réjouissons pas quand la France (la famille Dassault et Hollande main dans la main !) vend des avions de guerre à l’Arabie ou au Qatar, et se trouve au 1er plan mondial des ventes d’armes !

Et quelques semaines après la disparition de ce grand révolutionnaire que fut Fidel Castro, je dois dire que nous préférerions de beaucoup que notre pays cherche à concurrencer la petite ile de Cuba, qui envoie depuis des années ses médecins, ses ingénieurs agronomes, ses enseignants, dans les pays d’Afrique et d’Amérique Latine, pour des projets solidaires et de développement.

Mais il est vrai que du point de vue des médecins, notre pays commence plutôt à connaître une pénurie en raison des restrictions insensées de recrutement depuis 30 ans !

Oui, nous le voyons bien quand nous regardons l’état de la France et du monde, la célèbre phrase de Gramsci est plus vraie que jamais :

« Le vieux monde se meurt,

 le nouveau monde tarde à apparaître,

 Et dans ce clair- obscur

 Surgissent les monstres ».

 

Les monstres, ils s’appellent Daesh.

Mais ils s’appellent aussi Trump. Ou Marine Le Pen, même relookée, en France.

Mais ils s’appellent aussi capitalisme financiarisé et mondialisé qui provoque un chaos du monde avec des inégalités jamais vues où une infime minorité accapare des richesses invraisemblables créées par des milliards d’autres dont beaucoup manquent de tout.

C’est le Figaro du 29 décembre 2016 qui nous disait que les 500 personnes les plus riches du monde détenaient 4 400 milliards (+237 milliards en 1 an !), le premier français étant le fameux Bernard Arnault démasqué et ridiculisé dans le film « Merci patron » qui connut en 2016, un beau succès inattendu, et la première française, l’inamovible Béthencourt, si proche du député de Chantilly, Wœrth ancien bras-droit de Sarkozy pour les affaires financières.

L’article notait d’ailleurs que la hausse de ces fortunes avait été dopée par l’élection de Trump, le milliardaire qui se présentait comme antisystème et fut félicité par Marine Le Pen…

Pour autant, cette situation n’a rien de fatal et d’inéluctable.

Et nous voulons consacrer tous nos efforts pour que 2017 ouvre des alternatives progressistes à ces choix catastrophiques pour l’humanité.

Certes, nous partons de loin :

  • Les désillusions, les colères, la désespérance provoquées par la politique de Hollande chez des millions de femmes et d’hommes qui avaient espéré en 2012 après la défaite de Sarkozy, pèsent très lourd.
  • Cette politique a brouillé beaucoup de repères entre « droite » et « gauche », et discrédité pour une part ou au moins alimenté le doute sur la politique et en tous cas sur les forces et les dirigeants politiques.
  • Cette politique a ouvert les vannes à une droite totalement décomplexée dont Fillon est le meilleur exemple qui se propose de faire un « blitzkrieg » (une « guerre éclair ») de 2 mois contre le monde du travail en utilisant tous les moyens (vote bloqué, 49-3, ordonnances…) pour s’attaquer à la Sécurité Sociale, abroger les 35 heures, supprimer la durée légale du temps de travail, revoir la fiscalité sur le capital – en clair supprimer l’Impôt Sur les grandes Fortunes et réduire encore l’impôt sur les sociétés -, « réformer l’assurance chômage » - en clair établir un système à la Schroeder ou à l’anglaise pour s’attaquer aux chômeurs plutôt qu’au chômage -, tailler 100 milliards dans les dépenses publiques et supprimer 500 000 fonctionnaires !
  • Cette politique de Hollande et ce programme brutalement ultra-libéral et réactionnaire de Fillon ouvrent un boulevard au Front National qui peut tout à la fois surfer sur le mécontentement contre Hollande et le PS et se payer le luxe d’apparaitre comme un bouclier social contre Fillon.

Pour autant, « seuls sont perdus les combats qu’on ne mène pas » comme disait Brecht !

Et nous n’avons pas envie de nous résigner à ces scénarios catastrophes qu’on nous prédit sondage après sondage, pour mieux nous les faire accepter.

Et nous voulons consacrer toutes nos forces à l’écriture et la réalisation d’un autre scénario.

D’abord, parce que notre peuple, même traversé de tas de contradictions, n’a pas forcément envie de se résigner à cette histoire écrite par d’autres.

Les inscriptions massives sur les listes électorales – a contrario du sentiment bien réel de doute sur les dirigeants politiques - montrent que les citoyens s’intéressent à cette échéance.

Autre élément intéressant, toutes les enquêtes d’opinion montrent une opposition très forte aux projets de régression de Fillon y compris parmi les électeurs de droite, notamment l’électorat populaire de droite, je pense à la mise en cause de la Sécurité Sociale, aux nouveaux reculs de l’âge de la retraite, aux attaques contre les services publics…

Cela confirme ce que nous avions nous-mêmes recueilli lors de la « Grande consultation citoyenne » de juin à septembre 2016 et qui montrait un attachement à notre modèle social même déjà endommagé.

Et les salles pleines pour le film « La Sociale » montrent à leur manière l’attachement de notre peuple à conserver et certainement à revivifier cette formidable conquête de la Libération mise en œuvre à l’époque par le ministre communiste du Travail Ambroise Croizat (je vous renvoie d’ailleurs à la lecture de la tribune écrite par notre camarade Bernard Lamirand présent ici ce soir et oubliée aujourd’hui dans l’Humanité ).

Pensons aussi aux 70 % de Français opposés à la Loi Travail !

Tout cela nous conforte dans le fait qu’il y a des millions et des millions de femmes, d’hommes, de jeunes disponibles pour se remobiliser, refuser le pire et construire une alternative et donc à permettre un choix véritable à la Présidentielle et aux Législatives.

C’est ce qui nous a conduits toute l’année 2016, à chercher à construire le plus large rassemblement avec toutes les forces, tous les citoyens qui se retrouvent dans cette aspiration.

Nous n’y sommes encore parvenus pour l’heure du côté des différentes forces politiques concernées qui s’apprêtent à partir en ordre dispersé.

C’est ce qui nous a conduit à décider majoritairement, de ne pas rajouter de la division à la division, mais d’appeler à voter Jean-Luc Mélenchon, tout en conservant notre autonomie et notre liberté et de parole et d’action et en continuant de rechercher toutes les possibilités de rassemblement.

C’est ce qui nous a conduits, dans le même état d’esprit, à travailler à la construction de candidatures, aux législatives, permettant les plus larges rassemblements des hommes et femmes de progrès pour porter de véritables choix de gauche.

Dans l’Oise, nos objectifs sont simples et clairs : 

  • Tout faire pour permettre de réélire le député communiste Patrice Carvalho qui est resté fidèle aux engagements pris devant les électeurs et qui est le seul capable d’empêcher l’élection d’un député FN ;
  • dans la 3e circonscription (Creil-Méru-Montataire-Chambly), en 2012, les électeurs avaient aussi élu un député de gauche mais celui-ci a préféré rester fidèle à Hollande plutôt qu’à ses électeurs ; et nous proposons qu’un candidat issu du PCF, qui est une force qui compte sur ce territoire, puisse porter une alternative à gauche et devenir le député dont les habitants ont besoin ;
  • dans les autres circonscriptions, actuellement de droite, nous voulons construire, comme en 2012, des candidatures unitaires, porteuses de la diversité du rassemblement,

Et nous avons eu des premières rencontres pour travailler sur la préparation des Législatives, avec des représentants des composantes du Front de gauche et de la France Insoumise, avant Noël, et une autre rencontre est prévue cette semaine.

Un premier rassemblement national aura lieu le 28 janvier devant l’Assemblée Nationale avec les candidats déjà désignés, pour marquer l’importance que nous accordons aux élections législatives, comme moyen de revaloriser le rôle du Parlement et faire reculer la « monarchie présidentielle » et l’hyperpersonnalisation qu’elle provoque.

Nous voulons surtout porter dans le débat des propositions alternatives qui montrent la possibilité d’autres choix, pour « l’humain d’abord ».

Ces propositions nous les avons réunies dans une brochure « la France en commun » que nous voulons diffuser largement à partir du week-end des 21 et 22 janvier.

Déjà un premier tract en a pointé les 7 axes principaux :

  • Prendre le pouvoir sur la finance
  • Investir pour l’emploi et le développement de chacun-e
  • L’égalité femmes-hommes maintenant
  • Une France protectrice et solidaire
  • Produire autrement
  • De la nouvelle République au renouveau de la politique
  • À l’offensive pour changer l’Europe

Parmi ces axes de propositions, je pense qu’il nous faudra faire très fort sur la question de « reprendre le pouvoir sur la finance », pour faire reculer dans les têtes cette idée fausse qu’« il n’y aurait plus d’argent ».

Cette question doit être une question majeure de notre campagne.

Nous allons programmer une grande initiative avec les frères Bocquet sur leur livre « Sans Domicile Fisc » et leur proposition d’une Conférence mondiale contre l’évasion fiscale qui représente, au bas-mot, 80 milliards pour la France chaque année.

En ce début d’année 2017, où sera fêté le 100e anniversaire des « 10 jours [d’Octobre 17] qui ébranlèrent le monde » pour reprendre le titre du célèbre livre de John Reed, nous aurons à cœur d’être fidèles et surtout de faire vivre cet idéal de résistance, de dignité de solidarité, de partage, de mise en commun, d’humanité, de justice, de liberté et de paix que porte pour nous le mot de communisme.

Et, pour conclure, je veux saluer tout particulièrement les militantes et les militants, communistes mais aussi amis, qui tout au long de l’année consacre de leur temps, de leur énergie, de leur intelligence à nos communs combats pour un monde où « l’homme [ne serait plus] un loup pour l’homme ».

Et pour conclure, je voudrais citer une phrase d’un grand artisan de l’émancipation humaine au XXe siècle, Nelson Mandela, qui pourrait nous guider dans tous nos débats et nos rencontres avec nos concitoyens en cette année de choix cruciaux :

« que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs ».

Oui plus que jamais nous faisons le parti pris de l’espoir !

 

 

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)