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Obsèques de Jean-François Athon-10/11-Intervention de Thierry Aury - Père Lachaise, 16 septembre 2016

Intervention de Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF Oise

Les larmes ont coulé sur les visages de tant de militants ce week-end de Fête de l’Huma, l’émotion, l’incrédulité devant la nouvelle de sa mort en disent long sur la place qu’occupait Jean-François dans la vie de notre parti et surtout dans nos cœurs. « Quelle très mauvaise blague tu nous a fait là » pensaient ceux qui connaissaient ton sens de l’humour, de la dérision, des blagues, qu’on ne savait pas toujours si c’était du lard ou du cochon, avec ce sourire malicieux masqué sous la broussaille de ta barbe parfois suivi d’un bel éclat de rire. Puis évidemment, on a aussi tous pensé « quel clin d’œil du destin » - auquel je ne crois pas beaucoup personnellement - que de partir sur cette Fête de l’Huma, ta Fête à laquelle tu consacrais tant de temps et d’énergie chaque année, cette Fête qui réunissait tout ce que tu aimais, cette fraternité de combat avec des camarades de tous les coins de France et même d’ailleurs, ce lieu unique où se mêlent les débats politiques et les concerts, où s’entremêlent la culture sous toutes ses formes et la bonne chair, bien manger bien boire, la vie quoi…

Ton souvenir du coup restera indissociablement lié à la Fête de l’Huma et pour nous tout particulièrement à notre stand de l’Oise et de l’Aisne et à cet espace des Pays-du-Nord-Picardie dont tu fus une des chevilles ouvrières dès sa création en 2003 et de son succès grandissant jusqu’à aujourd’hui et l’hommage qui te fut rendu sur la Petite scène dimanche soir en témoigne. Tu avais débarqué il y a une quinzaine d’années à la fédé de l’Oise, peu de temps après ton installation dans le coin de Chaumont-en-Vexin pour te présenter et te mettre à disposition du Parti dans le département et rapidement tu as pris une place incontournable, forte et discrète à la fois « Petit diseux, grand faiseux », toujours d’une formidable efficacité dans toutes nos grandes initiatives, la Fête de l’Huma nous en avons parlé, mais aussi notre Fête de la Paix, relancée aussi peu de temps après ton arrivée dans l’Oise et que tu nous a aidé à porter, à développer avec un soucis permanent d’ambition politique pour faire un bel événement populaire mais aussi du réalisme pratique pour nous ramener parfois les pieds sur terre et puis aussi notre très grosse journée pour le droit aux vacances chaque année à la fin du mois d’août, ta caravane sur le front de mer hérissée de drapeaux rouges et recouverte d’une banderole comme un point de repère pour les militants et les centaines de familles qui débarquaient à Berck ou à Dieppe.

J’avoue que nous réalisons encore mal qu’il nous faudra continuer tout cela sans toi, sans ton énorme contribution, pratique, aucun soucis technique quand tu étais là, « Jean-François va nous trouver une solution », mais aussi sans ton apport politique car tu donnais toujours ton avis sur la banderole à accrocher, tu veillais toujours à ce que la parole du Parti communiste soit audible et entendue du plus grand nombre, cela conduisait d’ailleurs parfois à râler contre telle ou telle affiche du Parti, toi qui en collais chaque année, jusque dans des coins les plus improbables de l’Oise ou telle expression qui te paraissait peu lisible, compréhensible du plus grand nombre car tu avais un attachement profond, viscéral au Parti communiste, comme un outil collectif au service de l’action contre ce capitalisme destructeur de l’humanité et pour construire une société et un monde de liberté, de justice et de paix.

Malgré une vie professionnelle en région parisienne, aux horaires lourds et fatigants, tu t’impliquais totalement, tu manquais peu de réunions du Parti et si tu intervenais peu lors des assemblées, tu trouvais toujours le moyen et l’occasion de faire part de ton point de vue. Profondément attaché à l’organisation et au respect des décisions prises en commun, tu aimais que les choses soient carrées, c’était ton côté bolchévique, tu cultivais en même temps un côté libertaire, avec ton peu de soucis des apparences, ton look mêlant le viking et le soixante-huitard, avec ton mépris du caporalisme et des petits chefs, avec ton refus de te voir imposer des ordres absurdes, ou tout simplement non discutés. Et je pense que c’est ce que nous retiendrons de toi, cet homme libre, debout jusqu’au bout, combattant jusqu’au bout pour libérer l’humanité de ses chaines. À notre amie Françoise, à sa mère, à ses sœurs, ses frères, tous ses proches, ses amis, ses camarades, je veux dire que nous sommes vraiment très fiers d’avoir côtoyé et lutté avec cet homme libre que fut Jean-François.Et je voudrais vous lire ces quelques vers qui conclut le Chant général de Pablo Neruda :

« Ici prend fin ce livre qui est né de la colère comme une braise, comme les territoires de forêts incendiés, et je désire que, tel un arbre rouge, il continue à propager sa flamme claire. » Tu resteras pour nous cet arbre rouge et ta flamme claire illuminera le temps. Merci Jean-François.

 

 

le 16 septembre 2016

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