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Préparer des jours et des saisons à la mesures de nos rêve - Vœux du PCF Oise, 5 janvier 2016

Vœux 2016 de la Fédération de l'Oise du Parti Communiste Français

Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF Oise

 

Bonjour à toutes et tous et merci d’avoir répondu à notre invitation à nous retrouver, en ce tout début d’année, pour partager des vœux et échanger autour d’un morceau de galette républicaine et d’un verre de la fraternité.

Et tout d’abord, je vous souhaite la meilleure année 2016 possible dans votre vie personnelle et celle de vos proches, avec la santé, la réussite de vos projets et beaucoup de moments de bonheur.

Et puis évidemment, et malgré les lourds nuages noirs qui nous encombrent le ciel et obscurcissent l’horizon, je vous souhaite à toutes et tous de réussir collectivement à faire reculer le malheur et à rouvrir une page d’espoir pour notre société et toute l’humanité.

C’est vrai que nous avions hâte de tourner la page de cette année 2015, marquée de bout en bout de tant de pierres noires et souvent sanglantes et que nous voudrions tant que 2016 « rallume les étoiles » pour reprendre le beau vers d’Apollinaire dont le 36e Congrès du PCF en 2013, avait fait le titre de son Humanifeste.

Je n’ai donc pas très envie de revenir sur l’actualité noire de cette année 2015, que nous avons tous bien en tête, mais plutôt de nous inciter toutes et tous à réfléchir, à échanger, à débattre pour voir ensemble quelles initiatives, quelles pistes, quelles alternatives, quelles actions pour sortir de cette situation globale si désespérante, si angoissante par bien des aspects et qui pèse tellement dans toutes les têtes.

Alors qu’on voit bien la tentation des forces de droite, d’extrême droite mais aussi du Président de la République et du Gouvernement d’utiliser les attentats terroristes de janvier et de novembre pour faire grandir un climat de peur, de repli sur soi, de recul des libertés et droits démocratiques sous le prétexte d’assurer la sécurité, alors qu’on a vu l'état d'urgence, mesure théoriquement provisoire destinée à donner des moyens renforcés contre le terrorisme, détourné pour mettre en résidence surveillée des militants écologistes, pour interdire des manifestations, pour bâillonner le mouvement social et citoyen, nous pensons au contraire qui il y a urgence à multiplier toutes les initiatives de rencontres, de débats, d'interventions et d'actions citoyennes pour comprendre la réalité où nous sommes et pour construire ensemble, à nouveau, des perspectives de progrès.

Les terroristes qui ont assassiné il y a un an nos amis dessinateurs, Wolinski, Tignous, Charb et les autres, amoureux de la liberté d'expression et de penser, les terroristes auraient gagné si aujourd'hui, on nous interdisait au nom de la « lutte contre le terrorisme », de penser, de réfléchir, d'agir librement, comme semble le vouloir Manuel Valls quand il ose dénoncer « une gauche qui s’égare au nom de grande valeur en oubliant notre état guerre ».

Et bien oui, Monsieur Valls, c'est l’honneur des femmes et des hommes de gauche, que cet attachement à « de grandes valeurs », celle par exemple de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, celle des idées de la Liberté, l’Égalité, la Fraternité, inscrites aux frontons de nos mairies.

Oui, n’en déplaise à Monsieur Valls, nous restons fidèles à cette belle phrase de Jaurès : « le courage c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge qui passe et de ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles, et aux très fanatiques ».

C'est ce qui nous conduit, par exemple, à nous élever avec force contre la reprise par le Président de la République, du vieux thème de l'extrême droite de la déchéance de la nationalité pour les binationaux, atteinte insupportable à la conception même de notre république.

Rappelons que Hollande lui-même disait en 2010, quand Sarkozy voulait le faire, « que ce projet était attentatoire à la tradition républicaine et en aucune façon protecteur pour les citoyens ».

Tandis que Valls disait à l'époque que ce projet s’inscrivait dans « un jeu politique où l'on essaie de nous faire croire qu'immigration et insécurité est lié. C'est insupportable et ce n'est pas la France ».

Nous n'avons pas changé d'avis, nous ! Oui, comme de nombreuses associations et syndicats signataires d'un appel récent, nous disons : « pour nous, c'est définitivement NON » et nous partageons le texte de leur appel :

 

NON au projet de déchéance de la nationalité,

NON à une démocratie sous état d’urgence,

NON à une réforme constitutionnelle imposée sans débat, en exploitant l’effroi légitime suscité par les attentats. 

Nous n'acceptons pas la gouvernance de la peur, celle qui n'offre aucune sécurité mais qui assurément permet de violer nos principes les plus essentiels. 

Notre rejet est absolu.

Nous appelons celles et ceux qui partagent une autre idée de la France, à le manifester.

 

Nous proposons d'ailleurs à toutes les forces et citoyens qui le souhaitent, de dire ensemble publiquement, dans l'Oise, dans les jours qui viennent notre soutien à cet appel et à prendre toutes initiatives publiques nécessaires pour élargir le soutien à cet appel.

Nous pourrions d'ailleurs aussi, ensemble, appeler à nous retrouver, très nombreux, dans une semaine, à Amiens, où doit être rendu le jugement contre huit délégués CGT de Goodyear menacés de 24 mois, dont 12 de prison ferme, comme des délinquants dangereux marquant une nouvelle étape de la criminalisation du mouvement social alors que le gouvernement poursuit son sale boulot de démantèlement du code du travail et de la protection des salariés face à des actionnaires toujours plus rapaces.

Ce serait une bonne occasion de remettre au premier plan l'une des caractéristiques essentielles de la situation, caractéristiques occultées presque totalement par l'omniprésence médiatique du thème fantasmé de l'immigration imposé par l'extrême droite, cette caractéristique c'est celle d'une guerre de classes terrible, dans notre pays comme à l'échelle internationale.

Cette « guerre de classes » menée par la classe des riches dont l'un des plus éminents représentants, le milliardaire USA Warren Buffet, disait il y a quelques années que sa classe était en train de la gagner.

Alors que tant de nos concitoyens et d'abord de travailleurs sont déboussolés, désespérés par les renoncements du gouvernement actuel élu pour affronter la finance et gouvernant pour elle, et ont été gagnés par le doute, la résignation, l'idée que les caisses seraient vides et qu'il n'y aurait plus d'autre choix que les régressions et l'austérité, que la baisse du « coût du travail », nous avons une formidable bataille d'idées à mener pour montrer que les richesses existent comme jamais pour répondre aux besoins de l'humanité. 

Selon l'ONG Oxfam :

  • 67 personnes les plus riches : richesse des 50 % les plus pauvres
  • 1 % population mondiale : 50 % richesse mondiale. 

Dans notre région, les 28 familles les plus riches : 77 milliards (+ 18 % en un an) tandis que le budget régional ne fait que 3 milliards et va être amputé de 300 millions.

Comme le disait Victor Hugo : « c'est de l'enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ».

Et bien, en ce début d'année 2016, alors que le Conseil Départemental de l'Oise annonce des coupes claires sans précédent dans ses budgets avec des centaines de baisses d'emplois, alors que nombre de communes et d'associations voient leurs dotations, leurs subventions baisser mettant en cause leurs missions, leurs actions, alors que des retraités attendent toujours des mois avant que leur dossier Carsat pour une maigre retraite soit soldé, alors que la réforme de la complémentaire santé risque de provoquer de nouvelles pertes de pouvoir d'achat et de protection pour beaucoup de salariés, alors que nos hôpitaux publics sont toujours sur la sellette et menacés, alors que tant de services publics sont démantelés, comme celui de la Poste (je pense aux postiers de Creil), alors que tant d'entreprises sont soumises au dogme de la rentabilité financière avec moins d'emplois à la clé, comme Anovo, Goss, Griset et beaucoup d'autres, plus que jamais, nous affirmons que d'autres choix sont possibles, qui donnent primauté à « l'humain d'abord » sur la finance.

Et puisque nous sommes en 2016, 80 ans du Front Populaire, nous voulons nous souvenir qu'alors, dans une période de crise terrible déjà, où le fascisme menaçait aux frontières et chez nous, où une partie des dirigeants politiques y compris se réclamant de la gauche, avaient failli et parfois sombré dans la corruption et les tentatives autoritaires, notre peuple a inventé, dans les conditions de son époque, un rassemblement populaire, vaste, multiformes, mêlant force politique, syndicale, associative qui su mettre en mouvement des millions de personnes et conquérir des avancées sociales sans précédent et qui ont marqué notre histoire.

Nous sommes, nous communistes, disponibles pour rechercher dans les conditions d'aujourd'hui, avec toutes les femmes, tous les hommes qui croient encore à l'idée de gauche, à l'idée d'un monde et d'une société meilleurs, la construction de ce vaste mouvement citoyen, populaire, pour que cesse la fatalité des régressions et des défaites ; pour inventer un avenir de justice, de liberté et de paix.

Cette question sera évidemment au cœur du 37e Congrès du PCF dont les débats seront ouverts fin janvier et conclus le premier week-end de juin, des débats que nous voulons, non en vase clos, mais au contraire totalement ouverts, sur la société, afin que notre Parti qui a beaucoup apporté à l'histoire de notre pays au XXe siècle, puisse apporter la contribution la plus utile à cette œuvre d’émancipation humaine à laquelle nous croyons.

Nous mettons d'ailleurs en débat des idées pour un projet émancipateur - La France en commun - et pour ce qui concerne l'Oise, nous voudrions travailler à ce que deux événements dont nous sommes les organisateurs chaque année, prennent un retentissement tout particulier en 2016, en étant préparé avec celles et ceux qui le souhaitent :

  1. alors que tant de moyens de guerre dans lesquels nos dirigeants successifs ont leur responsabilité, amènent le chaos et la désolation, donner à notre fête de la Paix tout son sens, le week-end des 25 et 26 juin, à Montataire, comme un vaste rassemblement populaire, citoyen, festif, solidaire, contre toutes les guerres et pour le désarmement, pour un monde de paix, de partage, de coopération.

J’invite celles et ceux qui veulent contribuer à sa préparation et son succès à s’y inscrire dès maintenant.

  1. alors que la précarité, la pauvreté touchent des centaines de milliers de personnes dans notre région, notamment les enfants (un sur cinq sont dans la catégorie pauvre) mais aussi des retraités, des travailleurs, des jeunes, donner à notre Journée pour le droit aux vacances, le 20 août, en ce 80e anniversaire des premiers congés payés, un écho encore plus retentissant, comme initiative de solidarité concrète pour le droit au bonheur pour chacun.

Vous le voyez, malgré l'adversité et les coups, les revers, nous n'avons pas envie de baisser la tête, ni les bras, mais d'être debout, de marcher ensemble avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, pour, comme le disait Paul Éluard, « préparer des jours et des saisons à la mesure de nos rêves ».

Alors rêvons, marchons, agissons en 2016 et pour l’heure levons le verre de la fraternité.

 
 

Préparer des jours et des saisons à la mesures de nos rêve - Vœux du PCF Oise, 5 janvier 2016

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)