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Fête de l'Huma : le stand de l'Oise ne se repose jamais ! - La Courneuve, 11 au 13 septembre 2015
 
 

Stand de l'Oise : Martha Desrumaux au Panthéon ! - Fête de l'Huma 2015

L’Oise a déjà croisé plusieurs fois la route de Pierre Outteryck et de son combat pour faire entrer Martha Desrumaux, une ouvrière, au Panthéon. Elle serait la première à représenter cette classe sociale.

Cette année, on ne mégote pas avec, sur toute la durée de la Fête, l’exposition « Martha Desrumaux : le destin extraordinaire d’une ouvrière du textile » annoncée par une banderole créée pour l’occasion.

Comme à l’habitude, le vendredi soir est le temps de l’inauguration de l’exposition et du stand Oise-Aisne. Parmi les présents de marque, le président du Secours populaire français Julien Lauprêtre ; la petite-fille de Martha Desrumaux, Sylvie Manguine ; Laurence Dubois, la présidente de l’association « Les ami-e-s de Martha Desrumaux » et gérante de Le Geai bleu éditions ; les documentalistes Laurence Karsznia et Mourad Laffitte, auteurs du tout récent « Une jeunesse parisienne en résistance ».

Le samedi matin, Pierre Outteryck présente « Martha Desrumaux, une ouvrière au Panthéon », avec la participation de Laurence Karsznia et Mourad Laffitte, ainsi que l’éclairage de Frédérick Genevée, membre du CN du PCF et responsable des Archives du Parti.

Tout le temps de la Fête, Pierre Outteryck et Guy Patin, sportif handicapé qui a fait un parcours mémoriel en l’honneur de son arrière-grand-père mineur, narré dans son ouvrage « D’Avion à Sachsenhausen, pour que cela ne se reproduise plus ! », ont été présents pour présenter différents livres, faire connaître Martha et faire signer la pétition pour son entrée au Panthéon.

 

Discours de Laurence Dubois lors de l’inauguration 

Bonjour à toutes et à tous.

Merci d’être venus ce soir à l’inauguration de l’exposition Martha Desrumaux et au lancement de l’association les ami-e-s de Martha Desrumaux.

J’aimerais remercier tout particulièrement Thierry Aury et la Fédération PCF de l’Oise pour avoir accueilli notre Martha à la fête de l’Huma.

Mes remerciements aussi à Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français (Julien, je voulais vous remercier très sincèrement pour votre intervention de la semaine dernière sur les ondes pour ces hommes, ces femmes et ces enfants qui fuient leur pays et la mort. Vous avez su réveiller la conscience de nos compatriotes qui avaient oublié le sens des mots solidarité et fraternité. Merci Julien).

N’oublions pas la solidarité que Martha a mise en place pour l’Espagne républicaine.

Un grand merci aussi à Sylvie Manguine, petite-fille unique de Martha et de Louis Manguine qui nous honore de sa présence ce soir et qui est la secrétaire de notre association. Merci aussi à toi Élisabeth (Valot), qui a accepté d’être notre trésorière.

Vous connaissez toutes et tous le parcours extraordinaire de cette femme ordinaire. D’ailleurs Pierre Outteryck animera demain à 10 heures, ici même, un débat autour de Martha, avec Thierry Aury, secrétaire du PCF de l’Oise et Frédérick Genevée, membre du Comité national.

Lorsque nous avons appris que Martha ne serait pas honorée au Panthéon, nous avons été extrêmement déçus.

Nous avons compris. Quiconque issu de la classe ouvrière n’y a pas sa place. Ce qui est faux, honteusement faux. Notre République s’est construite aussi par et avec la classe ouvrière. 

C’est pourquoi nous n’avons pas renoncé. 

Une seconde campagne est lancée dès ce soir : la classe ouvrière à l’honneur, Martha Desrumaux, une ouvrière au Panthéon.

J’ai encore en mémoire les magnifiques témoignages d’anciens militants qui ont bien connu Martha. Ils étaient en pleurs au téléphone. Ils étaient des enfants ou des adolescents. Ils, elles militaient avec leurs parents auprès de Martha. Ils me disaient qu’ils étaient fiers pour Martha, et fiers que la classe ouvrière ne soit pas ainsi, pour une fois, oubliée.

Permettez-moi de vous citer un témoignage fort qui, à mon sens, résume totalement ce que fut la vie de Martha.

19 mai 1944, Ravensbrück, camp de concentration réservée aux femmes et aux enfants.

Suzanne Cagé, Georgette Cadras, Esther Brun sont du Nord-Pas-de-Calais. Elles connaissaient Martha. Suzanne Cagé a écrit : « avec Georgette, j’avais longuement parlé de la chère Martha Desrumaux. Georgette était persuadée qu’elle était morte. Je n’y croyais pas. Je ne voulais pas le croire. Ma chère Martha, c’est ma mère spirituelle ; à 16 ans à son bras, j’affrontais les gardes-mobiles durant les grèves.

Au petit matin, le 19 mai, il pleut. Ce camp de Ravensbrück paraît plus sinistre. Nous sommes parquées, assises sur nos valises. Brusquement je vois arriver une femme, grande, en costume de bagnard. Je crois à une hallucination. Sa démarche c’est celle de Martha. C’est elle ! Quel bonheur ! Je bondis, j’oublie le camp, les SS et je me jette dans ses bras.

Je n’oublierai jamais sa première phrase : « Tu es là aussi petit ! C’est dur tu sais ! ».

« Tout le monde, chez nous, savait la place qu’elle occupait avant-guerre à la tête des luttes ouvrières et antifascistes et le rôle considérable qu’elle a joué dans la Résistance .»

« C’est en pleurant, en pleurant de joie en ce lieu atroce que Suzanne Cagé, Georgette Cadras, Ester Brun et Agnès, que toutes embrassèrent Martha retrouvée et toujours elle-même à un poste de responsabilité, de lutte ».

Et toujours elle-même à un poste de responsabilité, de lutte. Ce fut toute sa vie.

Merci de nous aider à faire de cette nouvelle campagne un véritable succès :

Martha Desrumaux, une ouvrière au Panthéon. 

Et avec Martha, c’est la classe ouvrière toute entière qui entrera au Panthéon.

Merci et bonne fête de l’Huma !

 

Stand de l'Oise : Martha Desrumaux au Panthéon ! - Fête de l'Huma 2015

Martha Desrumaux : une ouvrière au Panthéon

Pour signer la pétition : 

http://martha.wesign.it/fr

 

Pétition de l'Association Création, recherche, innovation sociale (CRIS)

Le président de la République a décidé d’ouvrir à nouveau le Panthéon à de « Grands Hommes et Grandes Femmes » qui ont marqué l’Histoire du siècle dernier. Choix difficile et complexe car elles et ils furent nombreux à marquer de l’empreinte de leur engagement, de leurs valeurs, de leur courage l’histoire de notre pays.

Lorsqu’aujourd’hui nous pénétrons au Panthéon, que nous visitons ses immenses salles, nécropole depuis plus de deux siècles, nous trouvons maints hommes illustres et peu de femmes. Un oubli pourtant et il est de taille : aucune femme n’est issue de la classe ouvrière, à croire que les travailleurs, les mineurs, les métallos, les ouvriers du bâtiment et du textile, les cheminots et les ouvriers agricoles n’ont pas particulièrement participé à modeler la France, à en faire le pays que nous connaissons aujourd’hui, à construire ses villes, ses usines, ses richesses. Pouvons-nous oublier que leurs luttes, souvent associées à celles des artisans, des commerçants, des intellectuels, des chercheurs et des créateurs, ont été à la base du socle républicain, des lois de la laïcité de 1905, du programme du Conseil national de la Résistance, du suffrage universel né lors de la Révolution de 1848, du vote des femmes décidé en 1944, alors que les femmes jouaient un rôle essentiel dans la résistance populaire ?

Il est temps que des femmes ouvrières entrent au Panthéon, ce qui n’enlèverait aucun mérite à d’autres qui pourraient les accompagner. Aujourd’hui, reconnaître le rôle et la place de la classe ouvrière, des gens de peu, du peuple, n’est-ce pas donner une vivacité nouvelle et un sang neuf à notre République ?

Permettez-moi d’offrir à votre méditation, à votre choix, à votre intelligence, le nom de Martha Desrumaux : elle commença à travailler à 9 ans, ouvrière dans le textile à Comines (Nord). A 13 ans, elle se syndique. Le 1er août 1914, apprenant l’assassinat de Jaurès, elle met en berne le drapeau rouge qui ornait la Maison du Peuple ; elle n’avait pas 17 ans. Durant l’entre-deux guerres, elle organise la lutte des travailleurs du textile dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle sait le rôle que jouent les femmes dans la vie des classes populaires. Elle les organise afin qu’elles défendent leurs intérêts d’ouvrières et ceux de leurs enfants. Son rôle est tellement important qu’elle sera la seule femme présente lors de la signature des accords Matignon le 7 juin 1936. Elle prend la parole dans le célèbre film de Jean Renoir La vie est à nous, appelant toutes les femmes à faire voter leurs maris ou leurs frères pour les candidats du Front Populaire.

Son mari, le métallo d’origine marseillaise, Louis Manguine, lutte à ses côtés. Arrêtée le 26 août 1941 pour faits de résistance, elle est déportée au sinistre camp de Ravensbrück. Tout de suite, elle participe à la résistance clandestine du camp où elle trouvera Geneviève Antonioz de Gaulle, Germaine Tillion et tant d’autres. A peine rescapée de l’univers concentrationnaire, elle décrit, dès le 27 avril 1945 à Somain (Nord), l’horreur des camps. Elle sera parmi les premières femmes députées choisies par les organisations de la Résistance au printemps 1945. Et elle reprendra surtout sa place au milieu des travailleurs du Nord et du Pas-de-Calais dans les années complexes de la Libération. Jusqu’à sa mort en novembre 1982, elle n’aura de cesse de témoigner afin que vivent les flammes de la Justice, de la Liberté et de la Résistance.

 

Une jeunesse parisienne en résistance

Un documentaire de Laurence Karsznia et Mourad Laffitte produit par Images contemporaines

 

Ce documentaire propose de revenir sur l'histoire de la MOI parisienne et son engagement dans la Résistance à travers notamment le parcours d'Henri Krasucki. Beaucoup sont arrêtés et connaissent alors le sort tragique de la torture, des exécutions ou de la déportation, marquant à jamais celles et ceux qui ont survécus.

À travers de nombreux témoignages et archives dont certaines inédites, ce film témoigne de ces parcours exceptionnels (Henri Krasucki, Paulette Sarcey, Robert Endewelt, Julien Lauprêtre...) et met en  lumière la culture, le courage, l'intégrité et la force de ces jeunes gens. Il aborde l'espoir et la volonté de toute cette jeunesse parisienne, souvent étrangère et issue du monde ouvrier, avide de faire vivre les valeurs humaines par-delà la xénophobie, l'antisémitisme et les risques encourus.

Cette détermination leur a permis de se dépasser, de surmonter cette épreuve indicible et de jouer un rôle majeur dans la résistance parisienne.

Basé sur de nombreux témoignages et archives dont certaines inédites, ce documentaire s’inscrit dans une volonté de compréhension, de transmission. Il participe du travail de mémoire tout en réinterrogeant notre présent pour le penser et le réinvestir différemment en écho aux questions d’actualité telles que l'éducation, la culture, les luttes sociales, la montée de l'extrême-droite...

 

Ni blasé, ni cynique, ni bloqué dans le passé ; tourné vers la vie. Je sais ce que coûte la guerre, le prix de la liberté, celui de la dignité et de la justice

Henri Krasucki

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)