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Bernard Lamirand-Le PCF, quel choix ? - 29 mai 2011

Réflexions de Bernard Lamirand, section de Montataire, portant sur les échéances électorales de 2012 

Dans quelques jours, la Conférence nationale du PCF délibérera de sa décision en ce qui concerne les échéances électorales de 2012.

Les communistes auront ensuite à se prononcer par vote.

Le projet dit « partagé » devrait être à mon avis le cœur de la démarche et être essentiel pour entraîner les Français à autre chose que la course à l’échalote pour désigner un président de la République.

Le projet ne me pose pas trop de problèmes, c’est sa réalisation qui m’interroge. Et surtout jusqu’où le PCF conditionnera une éventuelle participation à un gouvernement de gauche.

Ce projet « partagé » ouvre des portes vers des alternatives face au libéralisme destructeur et à ce capitalisme qui ne produit que de la misère pour les gens et de l’opulence pour quelques-uns. J’approuve ce projet pour ce qu’il représente : une esquisse d’un retour au vivre ensemble, au bien commun, au respect de l’homme et du citoyen dans une autre démocratie que celle qui enferme et qu’édicte sans cesse l’étreinte capitaliste vers toujours plus d’autocratie et une oligarchie qui détient l’ensemble des pouvoirs.

Je serais donc très attentif tant à la démarche qu’au contenu d’un éventuel accord à gauche, afin de ne pas se retrouver dans une nouvelle gauche plurielle avalant les couleuvres que ne manqueraient pas de nous fournir les sociaux-démocrates qui, jusqu’à maintenant, dans leurs actes et projets n’ont aucunement eu l’intention de remettre en cause la gestion libérale de la société.

La défaillance et la chute de Strauss-Kahn n’élimine pas les risques d’une gestion « à la Blair » avec Hollande et Aubry.

On ne pourra transiger là-dessus et se laisser convaincre par les habituels strapontins ministériels décernés en guise de lots de consolation.

J’approuve l’idée d’une campagne électorale offensive regroupant législatives et présidentielles.

J’amène l’idée que cette campagne ne peut produire son effet dynamique que si elle est en jonction avec les luttes sociales et il y a besoin d’un vaste remue-ménage social durant toute la période prochaine notamment sur l’emploi, les salaires, la santé et les retraites ainsi que les conditions de travail.

Il me semble, vu la situation faite aux travailleurs, d’envisager un véritable programme type « Conseil national de la Résistance » ; et signé par toutes les organisations et forces vives de ce pays, comme elles l’avaient bâti en 1944. C’est un programme de ce type qui devrait opérer le rassemblement au second tour des présidentielles. Il devrait être signé par tous les partenaires de gauche et soumis aux organisations syndicales. Il devrait être placé sur la vigilance du peuple au fur et à mesure de son application.

Il faut donc un autre rapport de force à gauche de la gauche, car comment croire que les socialistes l’accepteront si nous sommes en position de faiblesse ?

Le Front de gauche peut en être le promoteur à deux conditions :

  • Qu’il soit diversité des organisations le représentant et que chacune d’entre elles garde son identité (Le Front de gauche n’est pas un parti mais une alliance conjecturale).
  • Qu’il soit le moyen de mettre en avant une candidature « Front de gauche » représentant le projet partagé et non pas une dérive « perso » pour un type d’élection dont on sait le côté malfaisant consistant à mettre en avant la personne plutôt que le projet.

Ces exigences sont nécessaires si nous voulons dépasser le caractère même de cette élection nommant un président de la République pour cinq ans et doté de tous les pouvoirs.

Je pense même que le candidat désigné démocratiquement par le Front de gauche devrait, avec un collectif national, mener une campagne mettant en cause la constitution de la Cinquième République et l’élection d’un président de la République au suffrage universel et dire d’emblée qu’il se présente pour en finir avec cette élection plébiscite.

Son premier devoir, sitôt élu, serait alors de transformer l’Assemblée nationale élue en une « Constituante » chargée d’établir une nouvelle constitution où le pouvoir exécutif serait confié au parlement et à un gouvernement puisant sa légitimité dans son rapport permanent avec le peuple et les travailleurs.

Dans la rédaction de cette constituante il faudra, j’en reste à l’essentiel, se sortir de cet État qui règne depuis 1958 et qui bafoue la démocratie, individualise, impose la marque et le sceau du capital dans la vie de tous et il faudra aussi se sortir des griffes de la constitution européenne libérale.

Il faut donc se libérer de la glauque capitaliste et gaulliste et des renoncements sociaux-démocrates et le dire aux français lors de ces deux élections.

Se libérer donc des étreintes libérales, nous l’avons esquissé lors du référendum sur la Constitution européenne. Mais nous avons pu voir comment le système a passé outre ce vote par le traité de Lisbonne, mais rien n’est fatal. Les luttes actuelles, les révolutions de ce printemps, les jeunes qui occupent les places notamment en Espagne, donnent à penser que les batailles pour des alternatives nous sortant de ce système corrompu et vermoulu sont en cours et vont se développer.

Il serait contre-productif de cogiter chez nous une démarche restant dans les clous d’une élection présidentielle classique élisant un sauveur suprême qu’il soit de droite ou de gauche.

Bernard Lamirand

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le 12 December 2011

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