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Bernard Lamirand-Chômage ou retraite… le 2 octobre 2010, il faut choisir !

Appel de Bernard Lamirand, section de Montataire, à la journée de grève du 2 octobre 2010

Moi, je choisis l’alternative de la retraite… et de la réduction du temps de travail…

Il faut savoir tirer sa révérence et laisser la place à tous ces jeunes sans travail.

20 à 30 % de la jeunesse sans travail et d’autres en grand nombre en précarité, voilà le scandale, loin de ce misérable débat sur la démographie, où droite et Medef tentent d’opposer jeunes et retraités sur l’âge de la retraite.

Un vieux proverbe disait que l’oisiveté était la mère de tous les vices. C’était les ancêtres de nos patrons actuels qui tenaient ce langage vis-à-vis de ceux qui réclamaient la journée de 8 heures de travail et les congés payés. L’oisiveté, aujourd’hui, c’est celle du vice du fric enraciné et acquis sur le dos des travailleurs et certainement pas de prendre une retraite bien méritée à 60 ans. Albert Jacquard ne disait-il pas : « L’oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l’excès de travail est le père de toutes les soumissions ». Je partage cette citation.

Le monde du travail ne veut plus de cette mise en concurrence entre salariés, tout au long d’une vie, jusqu'à 67 voire 70 ans déjà préconisé en Europe. Plus des sergents recruteurs aussi nous tenant en respect avec une carotte de l’emploi que l’on exhibe devant de notre nez.

Je choisirai aussi la réduction du temps de travail si j’étais encore en activité. Avec 30 heures de boulot par semaine, j’en suis sûr, il n’y aurait plus qu’un chômage marginal.

J’aurais le temps, comme le sire Wœrth d’aller aux courses, de faire du tennis, de grimper les sommets mais pas les sommets du mépris social auquel ce « parvenu » de Creil s’est encrotté à Chantilly dans les excrétions bourgeoises.

Démagogie… idéologie… utopie… irresponsabilité… Je l’entends, le sire du château. Je serais affublé d’une quantité de termes doctrinaux qui ne voient en l’homme qu’une machine pour produire pour les nichées de jeunes damoiseaux un bon lait tiré du fruit du travail d’hommes et de femmes à qui on demande pour cela de s’user la couenne jusque 67 ans.

Je serais accusé de mettre par terre l’économie de mon pays, de rendre plus difficile la concurrence entre capitalistes pour s’approprier les richesses produites à moindre coût.

Alors, la retraite à 60 ans à taux plein pour tous et 55 ans pour les travaux pénibles, voilà la stupidité, nous disent nos élites bourgeoises. Et pourtant, eux n’hésitent pas à se servir dans les caisses, à se donner de mirifiques pensions de retraites, des primes de bonne conduite capitaliste, des fraudes aussi qui leur valent médailles et légions d’honneur à foisons.

Et moi, je suis là, à dire que la retraite à 60 ans c’est possible, alors que tous ces gens-là se tuent à me dire l’inéluctabilité de partir plus tard, du coût pour la nation d’une non-décision, de la dégringolade de l’économie si aucune mesure n’était prise, et puis le chômage dont je serais le grand responsable avec mes goûts d’oisiveté.

Je serai accusé de mettre les Français sur la paille.

De ne plus permettre à la chanteuse Carla de roucouler avec son prince charmant.

Au club des riches du « Fouquets » de ne plus ripailler et de voler les pauvres.

Je suis alors un mauvais Français parce que je n’accepte pas d’apporter mon obole à ces riches, toujours plus riches et qui ont besoin de charité par ces temps difficiles où la bourse est trop incertaine.

Au fait, ce matin, j’ai entendu à la radio le chiffre du chômage en France, il a grimpé à nouveau, comme la bourse (+ 0,6 %). Et puis j’ai remarqué que ce chômage était au deux bout de la pyramides des âges comme le dit si bien le COR : vous savez, cet organisme créé par Jospin et qui peaufine l’argumentation libérale pour une retraite pour les morts depuis l’an 2000.

Oui, vous avez bien entendu, une augmentation du chômage des jeunes et des séniors.

Diantre, j’ai fait une c…

J’ai, avec mon discours irresponsable, accentué le chômage des jeunes et des plus anciens que le brave Wœrth s’échine à ramener au travail jusque 67 ans.

Je suis un mauvais Français….

Au fait, ce chômage qui reprend de plus belle, et qui touche aux deux bouts jeunesse et seniors, n’est-ce pas déjà les premiers signes avant-coureurs de ce qui va s’accélérer avec l’allongement de l’âge de la retraite jusque 67 ans ?

Alors, qui est le mauvais Français, celui qui lutte pour l’emploi en réduisant le temps de travail tant horaire que sur l’âge de la retraite ou celui qui va produire du chômage par l’allongement de l’âge de la retraite à 67 ans, par les heures supplémentaires, par l’emploi précaire ?

Oui, Wœrth et Sarkozy méritent une médaille : celle du revers et d’un revers qui se prépare le 2 octobre et le 12.

Alors choisissons la retraite à 60 ans plutôt que le cadeau empoisonné que nous ficelle en ce moment les repus des stock-options, des cadeaux fiscaux et du bouclier fiscal.

Le 2 octobre, soyons encore plus nombreux dans nos rues, en famille, avec nos ami-e-s, nos collègues de travail.

Que pas un ne manque à l’appel du 2 octobre.

Bernard Lamirand  

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le 12 décembre 2011

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