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Léon Deffontaines et Fabien Roussel à la rencontre des agriculteurs et des agricultrices - Beauvais, 24 janvier 2024

Fabien Roussel et Léon Deffontaines, accompagnés de militants communistes de l'Oise, sont allés ce mercredi 24 janvier à la rencontre des agriculteurs et des agricultrices à Beauvais.

Ils ont ainsi pu échanger et écouter le discours de vérité d'un agriculteur sur les traités de libre-échange dévastateurs pour notre agriculture (voir la vidéo) :

Il faut les mêmes marchés, il faut les mêmes normes ! Point barre !

Celles et ceux qui nous nourissent doivent vivre de leur métier !

Soutenons-les !

 

Communiqué de presse du groupe communiste au Sénat

Dignité et souveraineté alimentaire, le dur combat des agriculteurs

Par le groupe communiste, républicain, citoyen, écologiste - kanaky (CRCE-K) au Sénat, 23 janvier 2024

 

Les agriculteurs sont en colère en France comme dans le reste de l’Europe. Cette colère est légitime.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE-K expriment leur plus vive émotion suite à la tragédie qui s’est déroulée sur la Nationale 20 dans le département de l’Ariège. Ils expriment leur solidarité aux proches de cette famille d’agriculteurs frappée au cœur. Ils expriment leur soutien aux agricultrices et aux agriculteurs du département et de toute la France ainsi endeuillés.

La crise que vit aujourd’hui l’agriculture française est ancienne. Les agriculteurs français, en particulier les éleveurs producteurs de lait et de viande subissent depuis plusieurs années une dégradation des prix d’achat de leurs productions

Sans mesures fortes en matière d’intervention publique, de garanties de prix et de protection face aux marchés, ils sont pris en étau entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution.

Nos produits agricoles sont, depuis des années, soumis au droit de la concurrence, marchandises comme d’autres, ils ne sont qu’une variable d’ajustement des traités de libre échange qui ne cessent de se multiplier, négociés par l’Union européenne avec la bénédiction du gouvernement.

Aujourd’hui, pour la majorité des agriculteurs de notre pays, il n’est pas possible de vivre de son travail. La captation de la valeur ajoutée par les grands groupes de l’agrobusiness qui surfent entre spéculation et marges honteuses, alimente l’inflation.

Le gouvernement a beau promettre plus de contrôles du respect de la loi Egalim, qui devait permettre une juste rémunération des agriculteurs, nous savons qu’il n’en sera rien, la DGCCRF n’ayant plus les moyens d’assurer ces contrôles.

Pire, près de 50 % des aides de la Politique Agricole Commune (PAC) vont à 20 % des plus grosses entreprises agricoles, aux géants de l’agrobusiness comme Lactalis ou Sodiaa.

C’est pourquoi les parlementaires du groupe CRCE-K n’ont eu de cesse de se battre pour une meilleure répartition des fonds européens, afin de soutenir notre modèle d’agriculture familiale, seul à même de reconstruire notre souveraineté alimentaire. Ils défendent l’objectif de retrouver en France 500 000 agriculteurs d’ici 2030, correctement rémunérés, tout en accompagnant les transformations agroécologiques des pratiques agricoles.

Il faut sortir ce secteur des logiques marchandes et instaurer une exception agricole : les biens et services qui visent à assurer nos besoins alimentaires doivent être soustraits du jeu du marché libéral.

La PAC doit retrouver sa raison d’être : permettre aux citoyens européens de se nourrir sainement à des prix raisonnables tout en assurant aux agriculteurs de vivre dignement de leur dur travail.

   

Commission dédiée au sein du Parti communiste

Commission agriculture, pêche, forêt du Parti communiste français

Structurée en groupes de travail thématiques, la commission agriculture, pêche, forêt (dite « Comagri ») regroupe des membres du Parti communiste français qui s’intéressent au quotidien des travailleur·ses du vivant.

Partant du constat que le capitalisme aliène le producteur, l'activité de la commission vise à proposer des clés d’émancipation par le travail. Une attention particulière est portée aux modalités d’accès aux ressources (eau et foncier notamment), aux rapports sociaux de production et d’échange, ainsi qu’aux politiques publiques (politique agricole commune, politique commune des pêches, etc.) tout en intégrant les questions alimentaires et de ruralité.

Depuis juillet 2023, la commission a relancé la parution de TerreMer, bulletin fondé en 2010 qui a vocation à nourrir la réflexion des communistes sur les questions agricoles, forestières, halieutiques et aquacoles.

 

Animateurs : Julien Brugerolles et Jonathan Dubrulle

Contact : agri-peche-foret@pcf.fr

 

TerreMer de juillet et décembre 2023

 

Léon Deffontaines et Fabien Roussel à la rencontre des agriculteurs et des agricultrices - Beauvais, 24 janvier 2024

Extrait d'un direct CNews le 24 janvier

Des prix pas des primes : les agriculteurs et agricultrices doivent vivre de leur travail

Il est urgent de changer de politique pour défendre notre souveraineté alimentaire et protéger nos agriculteurs face à l’inflation et la concurrence déloyale des traités de libre échange.

C’est pourquoi nous soutenons les agriculteurs en colère. Le gouvernement doit les entendre et les respecter.

Pris en étau entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, les travailleurs de la terre sont au bord de l’asphyxie. Les agriculteurs voient bien l'impuissance des lois EGALIM à modifier les rapports de force dans la construction des prix, en l'absence d'une intervention directe de la puissance publique, toujours refusée par le pouvoir alors qu’elle est défendue depuis très longtemps par les communistes. D’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), l’agriculture ne reçoit que 10 % de la valeur ajoutée agroalimentaire. Et comme si cela ne suffisait pas, la profession n’en peut plus de voir ses coûts de production flamber plus vite que n’augmente le prix payé au producteur. Par exemple, l’Institut de l’élevage indique que le prix du lait de vache a baissé de 15 à 20 €/1000 L sur le dernier trimestre 2023 alors que le prix des intrants s’est maintenu. Le prix du gazole non routier s’établit à des niveaux très hauts, ne passant guère en dessous des 1 100 €/1 000 litres depuis un an. Cette situation va s’aggraver si la suppression de la détaxe – à laquelle se sont opposés les parlementaires communistes mais imposé par le gouvernement via le 49-3– voit le jour. Nous demandons le maintien de la détaxe sur le gazole non routier.

Dans une situation où les prix ne couvrent pas les coûts de production, il est impossible de vivre de son travail et d’engager les investissements que nécessitent l’urgente transformation agroécologique. En effet, la réintroduction de l’élevage dans les régions de grandes cultures, l’allongement des rotations ou encore la plantation de haies demandent de se projeter sur le temps long. Comment y parvenir quand on a aucune visibilité sur le prix de vente, livré au bon vouloir des forces d’argent ? Il est urgent de donner un horizon aux producteurs et de leur assurer un revenu décent. A quoi bon se lever le matin si ce n’est pas le travail qui fait le revenu mais les subventions publiques ?

Avec Léon Deffontaines, tête de liste aux élections européennes et André Chassaigne, député, nous demandons une toute autre répartition des fonds européens, avec des critères visant à reconstruire notre souveraineté alimentaire avec l’objectif de retrouver en France 500 000 agriculteurs et agricultrices d’ici 2030, correctement rémunérés, tout en accompagnant les transformations agroécologiques des pratiques agricoles.

Mettons cet argent public au profit d’une ambitieuse politique d’intervention publique sur les prix et les volumes. Il faut que le travail paye, et cela demande d’extraire la formation des prix des mécanismes de marché et de filières qui étranglent le producteur. C’est à l’Etat, avec les professionnels, d’instaurer des prix rémunérateurs, des filets de sécurité publics, des mesures de régulation des marchés et d’agir sur la façon dont se répartit la valeur ajoutée. Ainsi, le juste prix n’est pas qu’une émission télévisée, c’est aussi un combat de société visant à reprendre la main sur notre souveraineté alimentaire aujourd’hui déléguée aux marchés et à un quatuor de centrales d’achat.

Nous préférons la coopération internationale aux funestes traités de libre-échange dont le seul but est de mettre en concurrence les agricultures mondiales. Nous proposons de mettre en place des conférences permanentes territoriales, associant des représentants de la profession agricole, des industriels, des distributeurs, mais aussi les pouvoirs publics et de la société civile. Ces conférences auraient pour but de déterminer un prix d’objectif, soit un prix d’achat des produits agricoles couvrant les coûts de production et rémunérant dignement l’agriculteur. Pour les communistes, les modalités de répartition de la valeur ajoutée agroalimentaire doivent être renversées en vue d’accroître le prix payé au producteur plutôt que de conforter les profits des industriels et distributeurs.

Fabien Roussel,

secrétaire national du PCF et député du Nord,

Paris, le 20 janvier 2024

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)