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Proche-Orient : arrêtons les massacres ! La France doit porter la voix de la paix - Beauvais, 27 octobre 2023

Beaucoup de citoyen·ne·s se sont réuni·e·s devant le monument aux morts de Beauvais le 27 octobre, à l'occasion d'un rassemblement pour la paix au Proche-Orient et en hommage à toutes les victimes civiles, répondant à l'invitation lancée autour de l'appel suivant :

Terrifiés par le bain de sang en cours au Proche-Orient, assassinats de centaines de civils israéliens par le Hamas, massacre de milliers d'habitants de Gaza par les bombardements israéliens, meurtres de Palestiniens en Cisjordanie, nous voulons rendre hommage à toutes les victimes civiles : nous ne faisons pas de tri, toutes les vies se valent, la vie d'un enfant palestinien vaut celle d'un enfant israélien.

Comme le demande le secrétaire général des Nations-Unies, nous exigeons :

  • un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt du bain de sang, 
  • la levée immédiate du siège et du blocus de Gaza, 
  • une protection internationale et humanitaire de toutes les populations civiles, 
  • la libération des otages.

Nous exigeons le respect du droit international et la mise en œuvre des résolutions internationales pour aller vers la paix, avec la liberté, la sécurité et le droit à un État pour les deux peuples israélien et palestinien.

Nous souhaitons que la France porte fortement ces exigences en faveur de la Paix et d'une solution politique.

Paix, Salam, Shalom !

Thierry Aury, conseiller municipal de Beauvais 

Mohrad Laghrari, maire-adjoint de Beauvais 

Hatice Kilinc, maire-adjointe de Beauvais, 

Mamadou Bathily, conseiller municipal de Beauvais,

Jean-Jacques Pik, Une Autre Voix Juive 

Michel Le Drogo, Association France Palestine Solidarité

 

Dans ce lieu d'hommage aux victimes de toutes les guerres, il était proposé que chacune et chacun apporte et dépose sur le monument aux morts, une fleur, une bougie, un message écrit, un dessin, une photo et que tous ces témoignages silencieux et dignes portent avec force notre émotion et notre exigence que cesse enfin ce bain de sang et ce massacre des innocents et que la France porte cette voix de la paix.

 

 

 

Proche-Orient : arrêtons les massacres ! La France doit porter la voix de la paix - Beauvais, 27 octobre 2023

Nous reproduisons ci-après l'intervention de Thierry Aury :

Merci à toutes et tous d’avoir répondu à notre appel ce soir, à un rassemblement pour la Paix et en hommage à toutes les victimes civiles palestiniennes et israéliennes !

Je vais prendre la parole au nom de celle et ceux qui avec moi ont appelé à ce rassemblement : Mohrad Laghrari, maire-adjoint de Beauvais, Hatice Kilinc, maire adjointe de Beauvais, Mamadou Bathily, conseiller municipal de Beauvais, Michel Le Drogo, de l’AFPS, le docteur Jean-Jacques Pik, de Une Autre Voix Juive

Puis nous ferons un temps de silence, 

et puis chacune, chacun pourra déposer sur le parvis du monument ce qu’il souhaitera, fleur, bougie, message, dessin, photo, ou tout autre geste qu’il souhaitera pour marquer son émotion et ses pensées, dans la dignité qui correspond à ce lieu d’hommage à tous les morts.

Depuis le 7 octobre, nous sommes submergés de nouveau d’un flot d’images horribles, venues d’Israël, de Gaza, de Cisjordanie, avec des morts et des souffrances innommables pour des milliers et des milliers de civils innocents et désarmés, enfants, vieillards, malades, femmes et hommes de tous âges.

Ce furent d’abord les images atroces des habitants des kibboutz et des jeunes de la rave-party, assassinés par les commandos du Hamas.

Disons-le clairement, aucune cause ne peut justifier le meurtre de masse, 1 400 morts dit-on, de civils, d’enfants, de vieillards, de femmes et d’hommes et nous avons été bouleversés par ces actes de terreur.

Et nous pensons aussi aux otages israéliens emmenés et toujours détenus dans la Bande de Gaza et dont nous demandons la libération.

Il faudra que les responsables de ces actes en rendent compte et puissent être le jour venu, jugés, comme doivent l’être ceux qui commettent des actes terroristes et des crimes de guerre.

Mais disons-le clairement aussi, la justice n’est pas la vengeance.

Et rien ne justifie les bombardements terrifiants de la Bande de Gaza depuis presque trois semaines, par l’armée israélienne, visant indistinctement maisons, immeubles, écoles, hôpitaux, églises, mosquées, centrale électrique, équipements publics, et provoquant un bain de sang effroyable, avec des milliers de morts, au moins 6 000 dit-on, c’est à dire déjà plus que durant toutes les précédentes guerres menées par les gouvernements israéliens contre Gaza depuis une dizaine d’années.

Là aussi, les images, les informations qui nous parviennent (comme celles par exemple, de Ziad Medhouk, ce professeur de français à Gaza, homme de paix et de culture) nous épouvantent, avec l’effroi dans les regards des enfants, avec des familles entières anéanties, des hôpitaux totalement submergés et qui n’ont même plus les médicaments les plus élémentaires pour soulager la douleur.

De ce point de vue, je pourrai rappeler ce que disait le président Macron en 2022, au sujet des bombardements russes sur l’Ukraine : « les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées, dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires ont pris pour cibles, le droit international est bafoué » « le droit de la guerre n’est pas optionnel, la protection des civils et des infrastructures civiles n’est pas négociable. Ce qui trahissent ces règles devront rendre des comptes devant la justice internationale. »

À cela s’ajoute le siège décrété par le gouvernement de Netanyahou, qui a décidé de priver d’eau, de nourriture, d’électricité, de carburant, ce territoire que tout le monde appelle « une prison à ciel ouvert », « une cage » a écrit le journaliste israélien Gédéon Lévy dans Haaretz, déjà soumis à un blocus inhumain depuis 2007 qui y rendait déjà la vie si dure.

Pour ce minuscule territoire, plus petit que l’Agglomération du Beauvaisis, mais surpeuplé avec 2,35 millions d’habitants dont la moitié sont des enfants, la plus forte densité au monde, c’est une catastrophe humanitaire sans précédent qui est en cours, comme nous alertent toutes les organisations humanitaires internationales, l’organisation des Nations Unies pour les réfugiés ( les 2/3 des habitants de Gaza sont déjà des familles des réfugiés depuis 1948 !).

Et ce ne sont pas quelques dizaines de camions qui vont suffire à répondre à l’ampleur des besoins des habitants, dans cet enfer qu’est devenu Gaza.

C’est pourquoi ce soir, avec l’hommage dans le silence et la dignité à toutes les victimes civiles, palestiniennes et israéliennes, (car nous ne trions pas entre les morts, la mort ou la vie d’un enfant palestinien vaut celle d’un enfant israélien), nous disons aussi, toutes et tous ensemble, avec force, comme y appellent le secrétaire général des Nations Unies ou le Pape :

  • arrêtez le massacre, arrêtez le bain de sang, cessez le feu immédiat !
  • levez le siège et le blocus de Gaza pour permettre l’acheminement de tout ce dont ont besoin les habitants pour simplement survivre.

Nous demandons que la France porte avec force cette exigence de paix, contre tous les va-t-en-guerre, pour briser cet engrenage de la guerre qui fait que chaque bombe lâchée provoque des morts supplémentaires souvent civiles et innocentes, mais aliment aussi le désespoir, la haine, la violence et donc la guerre, dans un cycle sans fin.

Prenons garde aussi que, dans ce monde en crise, marqué par des tensions, d’autres guerres aussi, la vengeance aveugle et son cortège d’horreurs, n’amène l’extension du conflit et n’embrase pas tout le Proche-Orient voire au-delà !

Écoutons plutôt les voix de la raison, comme celle de Dominique de Villepin, ancien premier ministre de la France, qui sut dire en 2003, le refus de la France de s’engager derrière Bush dans la guerre en Irak dont nous avons vu le chaos général qu’elle a provoqué !

La France doit agir pour ouvrir les voies d’une solution politique négociée à cette guerre qui s’inscrit dans des décennies d’injustices faites au peuple palestinien.

Il faut reprendre l’esprit des Accords d’Oslo de 1993, entre Yasser Arafat et Ytzhak Rabin, visant à la reconnaissance mutuelle de l’existence de deux États, Israêl et Palestine, pouvant vivre dans des frontières sures et reconnues et disposant de mêmes droits.

On sait qu’un extrêmiste juif israélien assassina Rabin, le premier ministre israélien, et que Netanyahou et toute la droite et l’extrême droite israélienne firent tout pour torpiller ces accords, alimentant ainsi le Hamas qui n’en voulait pas non plus.

On sait que la colonisation des terres palestiniennes en Cisjordanie, les expulsions forcées de Palestiniens des quartiers de Jérusalem-Est , se sont poursuivies avec une ampleur sans précédent depuis 15 ans, avec là aussi leur cortège de morts, de destructions, de souffrances qui alimentent aussi le désespoir.

La France doit porter la voix de la paix par un règlement politique de cette guerre qui n’en finit pas.

La France devrait par exemple, pour avancer dans cette voie, mettre en œuvre la reconnaissance de l’État de Palestine, votée par le Parlement français ( je veux rappeler ici le vote de la sénatrice Cayeux en faveur de cette reconnaissance ).

Et puisqu’on nous dit qu’il n’y aurait pas d’issue, pas d’alternative, pas d’espoir, je concluerai par un appel qui pourrait être porté aussi officiellement par la France, en faveur de la libération de celui qu’on appelle le Mandela palestinien, Marwan Barghouti, emprisonné depuis 20 ans dans les prisons israéliennes, figure la plus populaire dans le peuple palestinien, figure de paix, qui pourrait être l’un des artisans de cette paix, une paix juste et durable, fondée sur la reconnaissance mutuelle du droit à l’existence des deux peuples israélien et palestinien.

Ensemble, restons unis et actifs pour qu’enfin refleurisse l’espoir et la paix sur cette terre si meurtrie !

Paix, salam, shalom !

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)