Reportage d'Hassan Sadi pour Oise Hebdo - 6 juin 2020
Beauvais. La Gauche manifeste contre les violences policières
À l’appel de Roxane Lundy, conseillère municipale d’opposition beauvaisienne, une manifestation a réuni ce samedi midi plusieurs associations proches de la gauche ainsi que de nombreux particuliers pour protester contre les violences policières. En écho à la mort de l’Américain George Floyd, entre 100 à 150 personnes brandissaient des pancartes “black lives matter” (la vie des noirs compte) et autres slogans visibles outre-Atlantique. La veille au soir, lors du conseil municipal de Beauvais, la leader des gauches et écologies unies a demandé au conseil d’observer une minute de silence en mémoire des victimes des violences policières. Elle s’est vue accueillie par une fin de non-recevoir de la part de la maire Caroline Cayeux au prétexte que le conseil municipal de Beauvais «n’a pas à prendre de position officielle, mais doit se cantonner à traiter les affaires municipales et du quotidien de la vie de nos concitoyens» et par peur d’une forme d’amalgame « et de ne pas mélanger au sein des forces de Police, tous les policiers en les accablant de racisme, de violence ou de cruauté quelconque » a complété l’édile. Pour Roxane Lundy, «il n’est pas question d’amalgame, mais nous pensons qu’aucun républicain sincère ne peut rester silencieux devant ces actes. Même des policiers rejoignent les mouvements qui les dénoncent sans oublier le défenseur des droits Jacques Toubon, qui n’est pourtant pas de mon bord politique». Finalement, seul le groupe de Roxane Lundy avait observé une minute de silence non sans qu’une forme de malaise soit palpable.
Plusieurs manifestants se sont succédé devant l’hôtel de ville de Beauvais pour témoigner et/ou rendre hommage aux victimes et lutter contre les violences. Ensuite, c’est un genou à terre, en signe de contestation, que les participants ont posé pour la photo sur la place Jeanne-Hachette. A noter qu’en tout début de manifestation, la police municipale a contrôlé, sans aucune violence, un des participants à la manifestation. « Surement que ma tête ne leur revenait pas », a-t-il commenté ironiquement avant de préciser que les policiers en avaient après le sac de sport qu’il transportait.
