Fédération de l'Oise

Adieu à notre chère Germaine

Germaine, c’était la gentillesse, la fidélité, le dévouement.

C’était le courage tranquille de la mère qui a élevé ses trois enfants seule jusqu’à ce qu’ils aient un métier, de l’ouvrière qui travaillait dur tout en étant aussi responsable syndicale et militante communiste.

Employée au ménage chez un médecin, puis un pharmacien, ouvrière chez Kodak où elle a été déléguée du personnel au nom de la CGT, elle n’a pas eu peur d’affronter des nervis d’une entreprise dont les salariés étaient en grève. Elle défendait les intérêts de ses collègues ouvrières et ouvriers jusqu’au bout, jusqu’aux prud’hommes. Elle a aussi été employée à la colonie du Blanc Mesnil.

Avec sa mémoire intacte, elle me racontait il n’y a pas si longtemps, sa première grève alors qu’elle venait juste d’entrer dans le monde du travail.

Elle a mené aussi le combat politique avec les communistes de la section de Nanteuil où elle militait, en particulier avec ses camarades Eliane et Maryse. Avec Eliane, sa camarade et amie, elles en ont mené des campagnes électorales, faisant des kilomètres dans les communes des cantons de Nanteuil et Betz. Membre du comité de section puis trésorière de la section, Germaine a aussi été présentée à une élection municipale.

D’humeur égale et posée, douce et modeste, Germaine était appréciée de tous, à la fois fidèle et d’une grande clairvoyance sur l’actualité, jusqu’à cet AVC qui l’a entravée dans sa parole.

C’était une personne attentive aux autres. C’est elle qui nous avait alertés sur la menace qui pesait sur les aides ménagères employées par la ville car elle parlait avec celle qui venait chez elle. Et malgré notre tentative pour les inciter à se défendre, elles ont perdu leur emploi.

C’était une grand-mère qui adorait ses petits enfants dont elle nous parlait régulièrement, une mère préoccupée par le sort de ses fils, très affectée par la mort de l’un d’eux.

Tu nous as quittés Germaine juste avant tes 94 ans, après une belle vie, bien remplie, où tu as pu rester autonome très longtemps.

Je terminerai par cette parole d’Eliane, ta grande amie : « Je n’ai jamais connu une personne aussi gentille qu’elle. »  Nous garderons ce souvenir de toi.

Adieu Germaine.