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Décès de Jacqueline Hansmetzger

Nous avons appris avec tristesse la disparition, à l'âge de 92 ans, de Jacqueline Hansmetzger, qui fut une figure militante du Beauvaisis durant une trentaine d'années.

Aide-soignante, d'abord à l'hôpital Lariboissière à Paris, elle avait été à l'origine de la création du syndicat CGT de l'Hôpital de Beauvais, au début des années 1970, où elle a laissé de nombreux souvenirs de son engagement très fort dans toutes les luttes pour la qualité du service public de santé et pour défendre les conditions de travail des personnels.

Militante communiste depuis sa jeunesse et jusqu'à son dernier souffle, elle fut une des animatrices de l'activité du Parti communiste français et de la diffusion de l'Humanité dans le secteur de Sérifontaine et du Pays de Bray où elle habita longtemps le village de Cuigy-en-Bray. En 1979, elle fut même candidate aux élections cantonales sur le canton de Songeons où elle obtint plus de 9 %, dans un secteur difficile.

Bénévole et responsable au Secours Populaire Français, sur tout ce secteur rural, elle était de toutes les actions en aide aux plus démunis.

Aux côtés de son mari, Maurice - que tout le monde appelait Pilou - décédé il y a 25 ans et lui aussi ardent militant communiste, elle avait participé, durant la période de la dictature au Portugal, à l'aide clandestine apportée par le PCF aux communistes de ce pays pourchassés et réprimés durement par Salazar et Caetano : elle en conserva des liens étroits d'amitié avec l'éminent dirigeant communiste portugais Alvaro Cunhal, figure de la lutte contre la dictature, qui leur rendit parfois visite dans leur petite maison de Cuigy-en-Bray !

Celles et ceux qui l'ont connue conservent d'elle son éternel sourire, sa générosité, son ouverture aux autres, son humanité qui allaient de pair avec une grande détermination à agir sans relâche contre toutes les injustices, petites ou grandes. Elle fut une combattante pour le bonheur humain.

Ses obsèques ont lieu ce mardi 12 mars, à 11 heures, au Cimetière de Cuigy-en-Bray (60850).

Thierry Aury

 

Hommage de Lionel Bournizien, le 12 mars 2019

Chère Jacqueline,

Quand je suis allé te rendre visite à la maison de retraite de Gisors où tu as passé les dernières années de ta vie, c'était il y a un peu plus d'un an, nous avions évoqué ces belles années de militantisme actif en pays de Bray. J'avais retrouvé ta voix si particulière, ton sourire et ta vivacité d'esprit.

Tu souffrais d'avoir presque complètement perdu la vue et de ne plus pouvoir lire ! Pour autant, tu n'exprimais aucune amertume.

Nous avions passé en revue nos nombreux souvenirs communs. Tous ces moments avec toi et Pilou à coller des affiches, à vendre l'Huma, à collecter des fonds à la sortie de l'usine Tréfimétaux pour une campagne électorale, telle cette collecte au drapeau en présence de feu notre camarade Raymond Maillet alors député.

Nous allions fréquemment à Sérifontaine animer ou participer à une réunion, aux côtés de notre redoutable camarade maire, Bernard Leduc.

Tu étais toujours disponible pour défendre la juste cause. Tu faisais les choses simplement, avec gentillesse et détermination.

Je me souviens de ce meeting à Sérifontaine, où nous avions été très fiers d'accueillir Roland Leroy alors directeur de l'Humanité.

Et, ironie ou coïncidence, comme lui, tu nous quittes à 92 ans,quelques jours plus tard et après une vie de lutte bien remplie.

Le deuxième souvenir qui me vient Jacqueline, beaucoup moins politique mais ô combien amical, remonte à 25 ans !

J'avais entrepris de me rendre à Dieppe à pied en quelques étapes. C'était un dimanche de juillet et il faisait une chaleur étouffante. J'avais sur le dos un sac de plus de 20 kg et aux pieds des chaussures presque neuves ! J'étais parti d'Armentières aux aurores et parvenu à Cuigy je ne pouvais plus marcher tant mes pieds étaient blessés.J'avais naturellement fait une pause réparatrice chez "Pilou". Mes pieds étaient en sang. Je ne pouvais pas mieux tomber.… ! Une camarade, ancienne aide soignante à l'hôpital de Beauvais.

Tu m'avais soigné, Jacqueline et nous avions ri de mon insouciance à partir dans de telles conditions.

Pour moi, et pour tous ceux qui ont eu le bonheur de te côtoyer, tu as été une amie fidèle, une camarade dévouée au visage de madone laïque.

 

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)