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Decamp-Dubos, ne laissons pas faire ! - Beauvais, 15 novembre 2018

Le PCF Oise aux côtés des 61 salariés et des dirigeants de l'entreprise de recyclage Decamp-Dubos de Beauvais, menacés d'une liquidation judiciaire en raison de la défaillance des banques ! Alors que leur carnet de commandes est plein et que l'Agglo du Beauvaisis a confirmé ses contrats jusqu'en 2026 !

Les banques - qui recoivent par centaines de milliards l'argent de la Banque Centrale Européenne (BCE) à 0 % d'intérêts, qui ouvrent des lignes de crédit de dizaines ou centaines de millions pour des opérations de LBO montées par des escrocs - refusent d'accorder un euro de découvert à cette PME qui tourne et crée des emplois !

Nombreux témoignages émouvants de salariés qui ont raconté leur parcours professionnel, dans cette petite entreprise familiale, depuis 6 mois ou depuis 20 ans, souvent arrivés sans aucune formation et devenus conducteurs, chefs d'équipe, responsable de ligne… Scandale supplémentaire, aujourd'hui, Total bloque ses pompes pour les camions de l'entreprise, et La Lyonnaise interdit l'accès à son site d'enfouissement : quand des multinationales et des banques sont main dans la main pour assassiner une PME !

« On ne lâchera rien ! » ont lancé les salariés et les dirigeants de cette petite boîte qui existe depuis 72 ans à Beauvais.

 

Lu sur la page Facebook de l'entreprise (14 novembre 2018) :

Bonjour

Juste une envie de partager avec vous ce qui se passe dans notre entreprise.

J’ai 29 ans, je suis l’arrière-petite-fille de Marcel Dubos, créateur de l’entreprise, qui après la 2nde Guerre mondiale a pris ses mains d’homme pour créer à Beauvais le dépôt de la récupération de fer-métaux et ramassait la ferraille dans les ruines de la ville pour pouvoir nourrir sa famille. Mon grand-père, Michel Decamp lui a succédé. Depuis 1990 la 3e génération (3 frère et sœurs) a pris le relais pour faire prospérer l’entreprise et travailler dans l’économie circulaire. Ma sœur et moi représentons la 4e génération. Aujourd’hui nous ne devons pas être déçus mais au contraire fiers de notre évolution.

Au démarrage moi je souhaitais être éducatrice de jeunes en foyer pour les aider, les accompagner, les voir sourire et leur montrer que nous avons tous une chance de réussir peu importe d’où nous venons. L’histoire de l’entreprise a fait que je me suis intégrer en tant que formatrice d’alphabétisation pour certains salariés, puisque du monde artisanal nous sommes passé au monde industriel (de nouvelles machines, un nouveau lieu de travail, des notes de sécurité de plus en plus fréquentes…). À travers ce poste j’ai pu réaliser ce qui me plaisait.

Mais aujourd’hui je suis en colère et j’ai envie de le crier autour de moi. Pendant 72 ans ma famille s’est battue pour avoir une place dans ce milieu plutôt composé de grands groupes ! Des coups durs on en eu plusieurs (2 incendies criminels 2008 et 2017 sans aucun coupable - 1 recentralisation de nos 5 sites en 1 seul - 1 redressement judiciaire lié à la vente de nos sites…), mais ce coup de fusil dans le dos personne ne s’y attendait. Une banque fait que nous nous retrouvons au Tribunal de commerce car les échéances d’un prêt en cours de renégociation ne sont pas honorées. Verdict : liquidation judiciaire avec poursuite d’activité.

Une entreprise du Beauvaisis qui existe depuis 4 générations d’une même famille qui emploie une soixantaine de salariés en CDI, qui forme, qui partage son savoir-faire, qui intègre des apprentis et des travailleurs en situation de handicap. Une entreprise qui intervient dans les collèges de Beauvais pour expliquer les métiers de l’industrie, qui a remporté la pépite de l’alternance cette année et où 7 salariés ont obtenus pour la première fois en France un CQP Opérateur trieur. Une entreprise avec autant de richesse humaine et professionnelle, comment peut-on la faire fermer sans aucun bruit ???

Nous avons un carnet de commande qui déborde, 2 chaines de tri, 1 presse, une vingtaine de camions, un grand parc de bennes, des salariés qualifiés qui travaillent avec le cœur et personne hautement placé ne semblent choqué d’une fermeture d’une PME !!!???

On nous donne 3 mois pour retrouver un repreneur ? Ou plutôt 3 mois pour savoir à qui nous allons offrir notre entreprise clé en main comme un cadeau de Noël.

Mais non moi je pense que nous ne devons pas nous laisser faire ! Pour le nom de mon arrière-grand-père de mes grands-parents de mes parents de ma famille des salariés Decamp-Dubos qui pour certains m’ont vu grandir je ne veux pas que mon nom et que tous nos efforts et notre passion dans ce travail, que tout l’investissement donné s’efface aussi facilement !

Je remercie toute l’équipe Decamp-Dubos de son soutien, notre force c’est ça : notre savoir-faire, notre honnête, notre courage, notre personnel, ce côté humain que d’autre non pas !!!

Marcelle Akpinar 

 

 

Decamp-Dubos, ne laissons pas faire ! - Beauvais, 15 novembre 2018

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)