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Cérémonie d'hommage à Gilles Masure, interventions de Philippe Barrier - Crépy-en-Valois, 7 mars 2014

Le vendredi 7 mars 2014 à 10 heures à la salle des Fêtes de Crépy-en-Valois, de nombreuses personnes se sont réunies pour rendre hommage à notre ami et camarade Gilles Masure, décédé suite à une longue maladie.
 
Philippe Barrier, professeur de philosophie, ancien collègue de Gilles, écrivain, engagé pour l'éducation à la santé, intervient à son tour.
 
 
J'ai baucoup partagé avec Gilles, de Philippe Barrier
 

J’ai beaucoup partagé avec Gilles

D’abord des valeurs et des idées

Qu’il est bon aujourd’hui de dire « de gauche »

Car c’est ce qui pour lui faisait leur prix et sa fierté

Et c’est ce qui a nourri tout son indéfectible engagement.

 

Mais partager c’est aussi débattre

Dans le respect de la différence d’opinion ou de position

Et c’est aussi en ce sens que nous avons partagé lui et moi.

 

Mais ce n’est pas un hommage politique que je veux rendre à Gilles Masure

Parce que je ne suis pas un homme politique

N’ayant pas eu le courage qui était le sien

D’affronter les coups et les désillusions

Ni de me consacrer aux autres, comme il a su le faire sans relâche, 

avec une droiture et une générosité sans faille.

 

Ce que nous avons le plus profondément partagé ensemble

C’est notre engagement commun pour l’enseignement de la philosophie

Dans les différents lycées où le hasard nous avait réunis.

Et c’est moins des idées ou même des valeurs qu’il s’est employé à transmettre 

aux jeunes générations 

Qu’une exigence de vie et d’esprit

Qui permet, par la réflexion et le recul critique, d’être libre, même dans l’adversité.

Il a su vivre cette exigence jusqu’au bout

Avec une grande élégance qui lui donnait encore parfois

La distance de l’humour

Tant que ses forces le lui permirent.

Je suis triste de l’injustice et de la cruauté

De la maladie qui l’a frappé

Et qui a atteint aussi les siens.

 

Mon affectueuse admiration

Va à Hélène, sa femme

Dont l’amour l’a soutenu jusqu’au bout

Et à ses fils, Benjamin et Frédéric

Et ses petits enfants

Qui étaient tous sa richesse intime la plus précieuse.

 

Je terminerai, logiquement, par ces vers d’Aragon :

« Rien n’est précaire comme vivre

Rien comme être n’est passager

C’est un peu fondre comme le givre

Et pour le vent être léger

J’arrive où je suis étranger. » 

  
 

le 11 mars 2014

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