Hommage de Jean-Marie Faucillon,
ancien secrétaire du Comité régional Picardie de la CGT, au nom de la CGT
et gendre de Roger
Roger, tu es parti entouré par la famille jusqu’au dernier instant.
Pendant les jours passés à l’hôpital nous avons évoqué des souvenirs avec Josette, Micheline, Michelle, et tes petits enfants.
Nous sommes avec toi. Il y a la famille, il y a les copains de la CGT, les camarades du Parti communiste et beaucoup d’amis.
Josette est là, ton inséparable dont tu as partagé la vie depuis 64 ans, et Micheline et Michelle, « les filles » comme tu disais, les filles qui t’adorent.
Roger passe son enfance à Ciry-Salsogne dans l’Aisne. Son père est cheminot, sa mère garde-barrière.
Son école est à plusieurs kilomètres du logement situé au passage à niveau. Il mange le midi avec son institutrice. Elle a convaincu ses parents ouvriers de t’inscrire au lycée de Soissons où il est pensionnaire.
Un jour en passant devant ton lycée tu nous a dit « c’est là que je faisais le mur pour assister aux réunions du cercle de la jeunesse communiste. »
Après avoir obtenu le Bac, Roger travaille dans les bureaux de plusieurs usines de Soisson. Il se syndique à la Cgt. Il est licencié plusieurs fois. Le patronat ne supportait un syndiqué col blanc dans les bureaux.
Il travaille ensuite dans une coopérative ouvrière du bâtiment où il se sentait bien. De là lui est venu l’intérêt qu’il a montré pour les coopératives.
Puis il prend vite des responsabilités, trésorier de l’UL CGT de Soissons.
Un jour, les copains lui ont dit « à l’URSAAF il n’y pas de syndicat, tu devrais te faire embaucher pour le créer. » Il l’a fait. En effet pour Roger, travailler c’était milité.
Je profite d’être à l’URSSAF pour vous raconter une anecdote qui fait part d’un trait de son caractère. Roger si précis, si consciencieux était un distrait et on en riait avec lui.
Un matin il dit au concierge « vous avez un beau vélo ». Le concierge lui réponds « c’est quelqu’un qui l’a oublié depuis un an » Roger na pas osé pas dire que c’était son vélo, c’est tout lui.
Roger prend des responsabilités à l’UD de l’Aisne en 1962.
Et Marcel Caille étant élu à la Direction confédérale de la CGT, Roger devient le secrétaire général de l’UD de l’Aisne en 1967.
En 1971 avec la création de comités régionaux de la CGT, Roger devient secrétaire régional de la CGT Picardie et décide avec Josette et leurs filles de quitter Saint-Quentin pour venir habiter Amiens.
Il crée une centre d’études régional le CERESP, c’est lui qui a initié radio Lafleur et d’autres radios en Picardie, il a acquis un Bus moyen d’actions avec les sans emploi. Il a organisé des rencontres internationales avec des syndicats belges et allemands, italiens autour de transnationales implantées en Picardie.
D’une grande intelligence politique, il développe une politique de promotion de cadres syndicaux dans le respect de leur diversité.
Il ne laisse jamais ses idées de classe dans sa poche, toujours fraternel dans ses rapports avec les autres. Il est respectueux des avis de chacun, toujours avec le souci de rassembler.
Toujours fraternel dans ses rapports avec les autres.
Il laisse beaucoup d’écrits témoignage de son inlassable volonté d’échanger des idées avec ses camarades et ses amis.
Il ne parlait jamais sans avoir réfléchi et écris avec l’objectif de rassembler, d’unir et favoriser le débat.
Je terminerai avec la plaquette « ALB 1952 » qu’il a écrite et réalisée il y a 3 ans avec l’Institut CGT d’Histoire sociale de l’Aisne dont il est président d’honneur.
C’est l’histoire des 1 200 salariés des Aciéries et Laminoirs de Beautor, en grève d’un mois en 1952.
Il décrit les pratiques démocratiques, unitaires dans la lutte, la solidarité de la population.
C’est cette démarche qui l’a animé toute sa vie. C’est son testament politique et syndical.
Au revoir. Je t’embrasse Roger.
