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Intervention d'Hélène Balitout lors du Débat d'orientation budgétaire (DOB) - Conseil départemental de l'Oise, 10 novembre 2016

Intervention d'Hélène Balitout

Orientations budgétaires pour 2017

Session publique du 10/11/2016

 

 

Cher(e)s collègues,

Mesdames et messieurs,

Le débat que nous avons aujourd’hui sur les orientations budgétaires de notre collectivité se déroule dans un contexte national et international saisissant : l'abaissement continuel du débat public, où les absurdités se disputent aux surenchères. Il y a de quoi s'inquiéter, en France, mais aussi outre-Atlantique comme l'actualité la plus récente vient de le montrer.

C'est un drôle de monde qui se dessine, où chacun est poussé à détester chacun et je dois indiquer aujourd'hui que cela nous préoccupe beaucoup pour l'avenir. Les impasses auxquelles le modèle dominant nous confronte depuis plusieurs décennies sont effrayantes et il s'agit de les éviter, au plus vite.

Pour ce qui nous concerne nous ne cèderons rien et continuerons sans relâche nos efforts pour rassembler, unir, mobiliser pour des alternatives progressistes, pour des politiques de justice sociale, de démocratie citoyenne, de paix et de liberté.  

En tout état de cause, ceci rend plus que jamais nécessaire l'expression de la sensibilité que nous représentons, dans toutes les assemblées du pays, pour combattre ses politiques néfastes, antipopulaires et dangereuses qui parasitent le débat politique et dont beaucoup se servent à des fins électoralistes.

Notre expression est utile sur ces sujets mais elle l'est aussi au plan local. Pourquoi ? Parce qu'elle est originale. Nous sommes la seule sensibilité politique qui peut se revendiquer d'une cohérence globale dans son approche des questions territoriales car nous n'avons pas deux langages : un pour Paris et un dans les territoires.

Nous sommes en pleine cohérence et nos parlementaires combattent l'austérité au parlement et nous la combattons dans les assemblées locales : les communes, les intercommunalités et les départements.

Je ne répéterai pas ici toutes les orientations particulières et générales que nous avons déjà formulées sur l'action de notre département, mais je veux dire un mot du cœur des orientations que vous proposez :

Il s'agit, après les coupes budgétaires réalisés en 2015 et 2016 en direction principalement des associations, du secteur culturel et des personnels, d'un nouveau plan d'austérité avec pour objectif de réduire de 20 millions supplémentaires l'intervention du département et de réduire encore la masse salariale. Une nouvelle année, une nouvelle austérité !

Nous pensons au contraire qu'un département doit être un point d'appui pour l'entraver et non l'encourager.

Pour ce qui est du contexte budgétaire général, nous sommes résolument opposés aux baisses de dotations asphyxiantes. Nous étions d'ailleurs les premiers à en éclairer les conséquences négatives sur les budgets communaux et départementaux.

Nous n'avons jamais occulté l'impact sur les budgets de la baisse de la DGF, bien au contraire, nous avons de longue date alerté tous les élus du département en démontrant à quel point cette austérité était contre-productive pour l'activité et finalement pour l'emploi, à quel point elle entraverait le bon fonctionnement des services publics.

Aujourd'hui nous constatons que la situation générale s'est dégradée : les collectivités sont asphyxiées, étranglées, contraintes à faire des arbitrages douloureux entre les services rendus aux populations, y compris les plus fragiles, et une diminution de leurs investissements. De nombreuses collectivités ont donné un sérieux coup de frein à leurs investissements pour compenser la baisse des concours de l'État.

Pourtant l'investissement local permet de moderniser l'équipement public, d'améliorer l'offre et la qualité du service public, de renforcer l'attractivité du territoire et de mettre en conformité un patrimoine parfois vieillissant.

C'est pourquoi, il faut vite sortir de l'austérité bébête au plan national pour s'en libérer au plan local. De ce point de vue, je note souvent, sans être contredite, que nous sommes la seule sensibilité politique à ne pas proposer de coupes dans la dépense publique mais au contraire à proposer de retrouver des marges de manœuvre en mobilisant des sommes perdues pour l'État notamment par la fraude fiscale qui coûte à notre pays 60 à 80 milliards par an.

Nous sommes les seuls à vouloir vraiment récupérer ces milliards pour les mettre au service des populations, au lieu de leur imposer des sacrifices inutiles et contre-productifs. Nous sommes les seuls à dénoncer cette économie au service des 1 %.

Les 1 % les plus riches qui possèdent désormais davantage que les 99 % restants, qui font usage de leur pouvoir et de leurs privilèges pour maintenir à tout prix le modèle économique actuelle et creuser plus encore le fossé entre eux et le reste de la population.

Si nous sommes souvent trop seuls pour alerter et éclairer cette situation, nous sommes du coté de celles et ceux qui luttent et se battent pour dénoncer ce monde impitoyable et exiger d’autres alternatives.

Nous avons au contraire le droit aux débats sur la double ration de frites à la cantine, les pains au chocolat ou sur les gaulois, mais rien sur les inégalités qui augmentent sans cesse, rien sur les aides gaspillées pour des très grandes entreprises largement bénéficiaires, rien sur la fraude fiscale, rien sur les licenciements boursiers, rien. C'est la raison pour laquelle nous nous honorons ici de faire entendre un autre son de cloche.

Ce que nous souhaitons rappeler, c'est que le département est le dernier bouclier, avec les communes, pour protéger les populations. Son action est déterminante et tout retrait de ses politiques peut avoir des répercussions et des conséquences dramatiques. 

Au plan national, le Parti socialiste a cassé les finances des collectivités, les Républicains promettent d'en faire autant si ce n'est plus, et le Front national n'est pas en reste dans les collectivités qu'il dirige. Ceci alors que d'immenses défis nous attendent pour répondre aux besoins des populations et qu'il faudrait au contraire en finir avec l'austérité.

C'est ce que nous allons continuer de défendre dans le débat public, dans l'intérêt des habitants, des communes et des cantons de notre département car il en va de notre avenir.

Je vous remercie.

 

 

 

 

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)