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« Ces hommes qui ne voulaient pas renoncer » - Châteaubriant, 23 octobre 2016

Le PCF Oise a affrété un car pour participer au 75e anniversaire des fusillés de Châteaubriant le dimanche 23 octobre, comme cela avait été le cas il y a 5 ans. Partis à 6 h 45, les camarades sont arrivés à 12 h 30 sur place où ils ont retrouvé la locale de l'étape Marielle, sous une pluie battante qui eut la bonne idée de cesser lors de l'arrivée du cortège à la Sablière, la « carrière des fusillés ». Après l'honneur rendu aux 27 victimes de la barbarie nazie et du patronat revanchard de 1936 (noms choisis par le ministre de l'Intérieur Pucheu), ils ont écouté les discours de Pierre Laurent (PCF) et de Camille Lainé (MJCF), de Philippe Martinez (CGT) et du secrétaire d'État à la Mémoire et aux Anciens combattants Jean-Marc Todeschini. À noter la présence de nombreux jeunes, accompagnant des parents, ramenant les terres qu'ils ont recueillies sur différents sites d'exécution ou de camps de la mort ou bien représentant le Conseil de la Jeunesse d'Aubervilliers… Essentielle transmission de la mémoire.

Place ensuite à l'évocation historique et artistique « Un 22 octobre 1941 : ils rêvaient de liberté… » proposé par Jean-Jacques Vannier et chanté et joué par des amateurs, accompagnés d'Yvan Le Bolloc'h. Se succèdent les dernières pensées des 27 fusillés, à peine entrecoupées de chansons toutes les 9 exécutions.

Joli final avec « L'âge d'or » de Léo Ferré :

Nous aurons du pain / Doré comme les filles / Sous les soleils d'or 

Nous aurons du vin / De celui qui pétille / Même quand il dort 

Nous aurons du sang / Dedans nos veines blanches 

Et le plus souvent / Lundi sera dimanche 

Mais notre âge alors / Sera l'âge d'or 

 

Nous aurons des lits / Creusés comme des filles /Dans le sable fin 

Nous aurons des fruits / Les mêmes qu'on grappille / Dand le champ voisin 

Nous aurons bien sûr / Dedans nos maisons blêmes 

Tous les becs d'azur / Qui là-haut se promènent 

Mais notre âge alors / Sera l'âge d'or 

 

Nous aurons la mer / À deux pas de l'étoile / Les jours de grand vent 

Nous aurons l'hiver / Avec une cigale / Dans ses cheveux blancs 

Nous aurons l'amour / Dedans tous nos problèmes 

Et tous les discours / Finiront par je t'aime 

Vienne vienne alors / Vienne l'âge d'or

 

Un salut des artistes et retentit l'Internationale, avant que chacun ne rejoigne le car pour se réchauffer et partager ses impressions.

En dépit des conditions atmosphériques, une belle découverte pour ceux qui venaient pour la première fois à Châteaubriant, et pour toutes et tous de l'émotion et une envie d'être dignes de ces 37 militants communistes et cégétistes… Et pourquoi pas de venir tous les ans !

Merci pour le travail sans relâche de Carine Picard-Niles secrétaire générale de l'Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt et tous les membres de l'amicale. Et forte pensée pour Odette Niles.

Facebook : @amicalechateaubriant

 

Article disponible sur le site internet de l'Humanité

 

Sur le site de la Sablière, plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage, hier, en présence de personnalités comme Pierre Laurent (PCF), Philippe Martinez (CGT), ou encore le secrétaire d’État Jean-Marc Todeschini, aux 27 otages assassinés par les nazis, il y a 75 ans.

Châteaubriant (Loire-Atlantique), envoyé spécial.

Le souvenir est toujours vif. En dépit d’une météo particulièrement médiocre, c’est un public à la fois attentif, ému et combatif, qui a participé hier à la cérémonie marquant le 75e anniversaire de l’exécution de 27 otages par l’armée allemande, le 22 octobre 1941, dans la carrière de la Sablière, à Châteaubriant (Loire-Atlantique). Ce jour-là, à 15 h 50, 16 heures et 16 h 30, trois salves ont ôté la vie à ces jeunes hommes morts en chantant la Marseillaise, après avoir refusé de se laisser bander les yeux. Le même jour, 16 otages ont été exécutés à Nantes, au champ de tir du Bêle, et cinq autres au Mont-Valérien. « Leur massacre est le départ des exécutions massives perpétrées à titre de représailles par les Allemands », rappelle un fascicule édité par le ministère de la Défense.

Samedi, une nouvelle stèle devait être inaugurée sur le terrain du camp de Choisel, qui, qui a compté jusqu’à 45 000 prisonniers, était le plus important centre d’enfermement de Châteaubriant. Les cérémonies organisées sous l’égide de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, présidée par l’ancienne résistante Odette Nilès, étaient marquées cette année par la présence de Pierre Laurent et Philippe Martinez, respectivement dirigeants du PCF et de la CGT, du secrétaire d’État à la Mémoire et aux Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, ou encore du directeur de l’Humanité et député au Parlement européen, Patrick Le Hyaric.

 

« Soyons dignes d’eux »

 

En marge du défilé qui a conduit les participants du rond-point Fernand-Grenier à la carrière, avec dépôts de gerbes de fleurs, nombreux sont ceux qui ont tenu à se recueillir devant les stèles portant les noms et la photo des 27, dont Claude Lalet, « 21 ans, de Paris, étudiant » ; Jules Auffret, « 29 ans, maire adjoint communiste de Bondy (Seine-Saint-Denis) », ou encore Guy Môquet, « 17 ans, de Paris, étudiant, militant de la Jeunesse communiste clandestine ». Dans la foule, parmi les autocollants de la CGT, du PCF, du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF), de nombreux badges sont arborés reproduisant le monument érigé dans la carrière avec la mention sobre mais chargée de sens : « Soyons dignes d’eux. »

Un message que Pierre Laurent a relayé à son tour : « Nous n’avons pas le droit d’oublier le crime, ni ceux qui en ont été les acteurs, nous sommes là en mémoire de nos frères. » Le secrétaire national du PCF a évoqué « ces hommes qui ont rallumé les étoiles de la fraternité humaine » et « qui ne voulaient renoncer ni à leur humanité, dans leur diversité, ni à l’humanité du monde ». Accompagné à la tribune par Camille Lainé, secrétaire générale du MJCF, Pierre Laurent a insisté sur la toujours actuelle « détermination qu’il faut démultiplier pour déjouer les scénarios du pire ». « Allons nous plier ou résister ? » a-t-il interrogé, dénonçant la criminalisation des syndicalistes, car « ce n’est pas un honneur à la mémoire » de ceux célébrés ce 23 octobre. Pierre Laurent a alors « renouvelé l’appel au rassemblement des hommes et des femmes de progrès » dans la perspective des prochaines échéances. « Nous devons ensemble construire un monde de fraternité » contre les exclusions, la xénophobie, a-t-il invité, en lançant : « Oui, nous serons unis pour revendiquer le droit à la paix et au bonheur. »

Philippe Martinez a lui aussi salué « ces militants exemplaires dont la mémoire ne peut pas s’effacer ». En dénonçant « la haine de l’autre », le secrétaire général de la CGT a fustigé « un FN qui parfois séduit avec ses idées simplistes, alors qu’il ne peut y avoir aucune place pour la xénophobie dans notre pays ». Pour lui, le « combat » à mener est celui pour « accentuer encore (les) actions pour être des héritiers fidèles » des 27. « Nous comptons sur cette jeunesse, ici présente, pour mener ce combat », a-t-il poursuivi.

Avant le spectacle au cours duquel des bénévoles, dont de nombreux jeunes communistes, ont incarné les 27, Jean-Marc Todeschini, concluant l’hommage, a rappelé lui aussi que « le choix des otages ne s’est pas fait pas hasard. Ils étaient syndicalistes, ils étaient communistes ». « Leur combat demeure. (...) Puisse cette confiance en l’avenir nous inspirer pour les défis à venir », a insisté le secrétaire d’État à la Mémoire et aux Anciens combattants, qui a annoncé le versement d’une aide de 110 000 euros à l’Amicale de Châteaubriant pour faire vivre cette mémoire.

 

« Ces hommes qui ne voulaient pas renoncer » - Châteaubriant, 23 octobre 2016

Le 20 octobre 1941, le Feldkcommandant de la place de Nantes est abattu par un groupe de jeunes résistants communistes. Hitler exige aussitôt l'exécution de 50 otages en guise de représailles. Guy Krivopisko, conservateur au Musée National de la Résistance à Champigny-sur-Marne, raconte les derniers instants plein de courage et de dignité de Guy Môquet et des autres « fusillés de Châteaubriant ».

L'humanité du 24 octobre 2016

20161024-L'Huma-Châteaubriant-Des appels à « être dignes » des 27 fusillés de 1941

Le Parisien du 23 octobre 2016

20161023-LeP-France-Guy Môquet : « Au revoir les copains… »

L'Humanité du 21 octobre 2016

20161021-L'Huma-Châteaubriant-« 300 poitrines ont chanté à tue-tête »

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)