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La Lettre de Jean-Pierre Bosino, sénateur de l'Oise - Septembre 2016

Édito

En cette rentrée 2016 et après un repos bien mérité, comment ne pas avoir une pensée pour ces nouvelles victimes de la barbarie terroriste ? Comment ne pas penser à ces femmes, ces hommes, ces enfants français, étrangers, avec ou sans confession, fauchés par le camion fou d’un assassin alors qu’ils ne voulaient que profiter du feu d’artifice du 14 juillet le long de la mer, à Nice ? Comment ne pas penser à ce prêtre, apprécié de tous, égorgé alors qu’il célébrait l’office devant ses fidèles dans la petite église de Saint-Étienne-du-Rouvray ?

À nouveau, notre pays a été frappé par les tenants d’une idéologie moyenâgeuse, par des barbares qui se cachent derrière une religion pour donner libre cours à leurs pulsions mortifères.

Mais, au delà du constat, aussi dramatique soit-il, il faut s’interroger sur les raisons qui font que notre société est capable d’engendrer de tels monstres. En France et au delà. N’oublions pas non plus les victimes de par le monde comme aux États-Unis, au Bangladesh, en Turquie, en Syrie, en Irak, en Libye et ailleurs. Victimes innocentes de criminels déguisés en croyants, victimes aussi d’interventions militaires occidentales absolument dramatiques.

Non, ce monde ne va pas bien, notre société ne va pas bien.

Lorsque l’individualisme et l’argent sont les seules valeurs ayant cours, rien d’étonnant que des esprits faibles soient capable d’actes aussi odieux. La preuve est faite que ce ne sont ni les bombes ni les chars qui permettent d’enrayer cette mécanique infernale.

Notre monde, notre pays, nos collectivités ont besoin d’un retour à ce qui fait l’Humanité : la solidarité, la proximité, l’échange, le respect. Ce n’est pas, comme le fait le Premier Ministre, en répétant à l’envi la devise de notre République que cela ira mieux. C’est à travers des actes à contre-courant des politiques menées depuis des décennies. Et ce ne sont sûrement pas ceux qui étaient aux affaires avant 2012 qui peuvent donner des leçons.

Comment peut-on sérieusement évoquer les valeurs républicaines lorsque chaque jour disparaissent des hôpitaux, des bureaux de poste, des perceptions, des gares... ?

Comment peut-on parler de solidarité lorsque des cantons entiers sont devenus des déserts médicaux ?

Comment peut-on parler sérieusement de proximité lorsque plus un seul commerce ne survit dans nombre de nos villes et villages ?

Les mesures prises par le Gouvernement depuis des mois, non seulement ne font pas reculer le chômage, la précarité, mais, bien au contraire, enfoncent plus encore notre pays dans la crise.

À travers la Loi NOTRe on éloigne toujours plus les habitants des centres de décisions, faisant du citoyen un simple client de services dispensés par les grandes entreprises (eau, déchets, transports...).

La Loi travail dite « El Khomri » rejetée par 70 % des Français et que Hollande et Valls ont fait passer en force avec le 49.3 va commencer à produire ses effets. Désastreux ! Pour les salariés, pour notre économie, pour notre pays.

Pour nos collectivités, nos communes, nos intercommunalités, c’est encore et toujours l’austérité et même si, à l’occasion du congrès des Maires de France, le Président de la République a annoncé la division sur deux ans de la ponction sur la DGF, ce sont des milliards cumulés depuis trois ans qui manquent dans les caisses de nos communes, à nos communautés. Des milliards qui manquent à l’investissement, à l’emploi, aux besoins de nos populations mais vont grossir les béné ces des banques, les dividendes des actionnaires.

Cette politique qui met des millions de salariés au chômage, qui étrangle les collectivités, qui refuse à la représentation nationale le droit, fondamental, de débattre, qui transforme les citoyens en clients dociles, a fait son temps. Il faut vite en changer.

2017, année électorale chargée, doit être l’occasion d’un véritable débat national pour construire un autre présent, un autre avenir.

Jean-Pierre BOSINO

Sénateur de l’Oise, Maire de Montataire

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)