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Obsèques de Jean-François Athon-09/11-Intervention de Julien Iborra - Père Lachaise, 16 septembre 2016

Intervention de Julien Iborra, ancien secrétaire départemental du PCF Yvelines

J'ai beaucoup réfléchi à ce que je pouvais dire aujourd'hui pour rendre hommage à Tonton. 

J'aurais pu vous parler de son parcours militant, à la JC des Yvelines tout d'abord puis au sein du PCF, dans les Yvelines et dans l'Oise

Citer tous les combats qu'il a mené, contre l'apartheid, comme tant de jeunes de sa génération, contre le racisme et les discriminations, contre la haine et l'aliénation. 

J'aurais pu vous raconter ça, ça l'aurait gonflé. 

J'aurais pu vous dire l'homme qu'il était, sous des dehors, avouons le, un peu bourrus, sa gentillesse, sa fraternité, sa serviabilité (j'invente des mots, mais aujourd'hui on peut), sa générosité. J'aurais pu vous dire qu'au delà du militant acharné, il était aussi un homme doté d'une grande finesse dans ses analyses politiques, autant capable de coller des affiches dans le plus grand canton de l'univers, que d'aller mener des négociations compliquées avec d'autres organisations ou d'enrichir la réflexion des camarades qui parlaient avec lui. 

J'aurais pu vous dire ça, mais ça l'aurait gonflé.

J'aurais pu vous parler de sa relation à la fête de l'huma, où il connaissais tout le monde, où il aidait chacun, tant la réussite de ce grand moment était pour lui une obsession. Cette fête où chaque militant, dans chaque stand, lui devait au moins un service. A titre personnel, le dernier qu'il m'ait rendu à eut lieu moins de deux heures avant sa mort. 

J'aurais pu vous parler de ça, mais ça l'aurait gonflé.

L'ayant aussi connu dans son travail, j'aurai pu vous dire l'acharnement qu'il avait quotidiennement pour assurer à chaque usager la meilleure qualité de service public possible. Pas pour l'argent, par pour ses patrons qui lui menaient la vie dure, mais parce qu'il était viscéralement attaché à rendre la vie des autres meilleures. 

J'aurais pu vous dire cela aussi, mais ça l'aurait gonflé.

J'aurais pu vous dire tout cela. Il aurait détesté parce que pour lui, tout cela était normal. Tout cela était l'évidence. Et sous ses aspects d'ogre gentil, se cachait surtout un monument de sensibilité et de modestie. 

Lui, aurait voulu que je vous dise que le combat continue. Qu'il faut repartir, malgré la douleur, qu'il existe des centaines d'injustices à combattre. Qu'il existe un monde à inventer et à construire ensemble. 

Alors c'est ce qu'on va faire. On va sécher nos larmes et continuer ce combat, son combat. Et si on pouvait tous repartir en ressemblant un peu à tonton, et malgré le plan social chez Gilette que ça engendrerait, le monde serait déjà plus beau. 

Pour terminer, je veux lui dire une dernière fois merci. Même si ça l'aurait gonflé.

 

le 16 septembre 2016

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