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Motion « Goodyear » - Conseil départemental de l'Oise, 28 janvier 2016

Motion du groupe des élus communistes et républicains au Conseil départemental de l'Oise

Session du 28 janvier 2016

 

Pour la première fois depuis un demi-siècle, un gouvernement a demandé que soit requis des peines de prison ferme contre huit syndicalistes de notre région pour avoir participé avec les salariés à des actions en vue d’empêcher la fermeture de leur usine.

Les 7 longues années de lutte des salariés de Goodyear, face à une puissante multinationale, ont été marquées de conflits durs et âpres, marqués par la violence patronale celle-ci ayant recours à des vigiles, des hommes de main omniprésents dans les ateliers, l’entreprise, pour faire peur, faire taire les salariés et leur faire accepter la fermeture de leur usine.

Toutes les plaintes déposées par les salariés pour que le droit du travail, la santé des salariés soient respectés, déposées au commissariat, transmises au Procureur de la République ont été ignorées, classées sans suite.

Après 7 années de conflit, un accord a cependant été signé entre la direction et le syndicat, avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants syndicaux.

Mais le Procureur de la République, au nom du ministère public, décide de poursuivre l’action et obtient la condamnation des 8 représentants des salariés de Goodyear à 24 mois de prison dont 9 mois fermes avec 5 années de mise à l’épreuve. Lourde et injuste condamnation au nom de la prétendue violence infligée à deux cadres de l'entreprise qui déclarent pourtant qu'aucun « comportement n'a porté atteinte à leur intégrité physique ».

Dans le même temps, neuf ans après la fermeture, le bilan social et humain de la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord est d'une violence sociale effroyable. Sur les 1 143 licenciés, à peine 120 ont retrouvé un emploi en CDI, selon les chiffres de la direction.100 autres se sont recasés en CDD et 80 ont créé leur entreprise (plomberie, électricité, etc.). 130 ouvriers sont partis à la retraite... Au total, près de 700 anciens salariés pointent à Pôle emploi.

Comme souvent, ce désastre social comporte son lot de drames humains. De nombreuses séparations, 12 décès depuis la fermeture, 9 pour maladie, 3 suicides.

Pourtant la violence sociale est innocentée, alors que défendre les intérêts des salariés devient un délit ! Ce sont à nouveau des libertés fondamentales qui sont menacées.

Ce sont toutes ses raisons qui conduisent le conseil départemental de l'Oise à témoigner de sa solidarité envers les salariés licenciés de Goodyear Amiens-Nord,victimes de la violence sociale. À demander l'arrêt des poursuites à l'encontre des huit syndicalistes condamnés et à les soutenir dans leur action pour que le jugement en appel invalide le premier jugement et leur rende justice.

 

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)