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11, 12 & 13 septembre, La Courneuve - 80e Fête de l'Humanité
 
 

Pendant les 3 jours de la Fête, la petite scène a tout d'une grande !

Depuis plusieurs années maintenant, l'Espace Pays-du-Nord-Picardie propose une scène à la renommée grandissante. Au point de devenir incontournable dans la programmation musicale proposée à la Fête de l'Huma. 

Avec l'engagement des fédérations de l'Espace et des associations Droit de Cité et l'Asso Kipik, voici la

 

Programmation 2015 de la petite scène - Espace Pays-du-Nord-Picardie

Vendredi 11

Samedi 12

Dimanche 13

19h30 • Tarsius

21 h • Les Fatals Picards

22h45 • Azad Lab

15 h • Sonia Rekis

16h30 • Zik Zitoun

18 h • Minuit 6 Heures

19h30 • Zoufris Maracas

21h30 • Puta Guerilla

22h45 • Les Rebois Un Coup T'auras Moins Soif

13h30 • Chantgagez Vous

15 h • L'échappée Belle

16h45 • Frédéric Fromet

18h30 • Les Hurlements d'Léo

 

 

Les Hurlements d'Léo seront sur la Petite scène (située dans l’Espace Nord-Pas-de-Calais-Picardie) le dimanche 13 septembre pour donner vie et corps aux textes de Mano Solo.

L'Humanité Dimanche du 30 juillet 2015 - Les Hurlements d’Léo « Il y a un héritage Mano Mano qu’il faut se réapproprier »

L’ombre de Mano Solo sera présente à la Fête de l’Humanité. Décédé il y a cinq ans, l’artiste avait trouvé place à côté des grands noms de la chanson française que sont Ferré, Brel ou Brassens. Il symbolise pour toute une génération le grand frère poète et révolté. Les Hurlements d’Léo alliés à Napo Romero, son guitariste et ami, lui ont consacré un album hommage. Les Bordelais seront sur la petite scène (située dans l’espace Nord)pour donner vie et corps aux textes de Mano Solo. Laurent Bousquet, chanteur et guitariste des HDL, et Napo Romero nous en disent plus.

HD. Cinq ans après sa mort, vous consacrez un disque en hommage à Mano Solo. Quel lien entretenez-vous avec lui ?

Laurent Bousquet. Nous avons fait nos dents sur les chansons de Mano. Nous lui devons nos premiers accords de guitare. Mano est un grand frangin sur lequel reposent nos fondations. Quand le projet a germé, nous avons pris contact avec Napo, qui était son guitariste et ami de longue date. Il a validé le projet et fait part de son désir d’en faire partie. Rien n’a été calculé. Le projet était dans un coin de ma tête. Il a pris forme au gré des rencontres.

Napo Romero. Il est impossible de s’attaquer à un répertoire sans fondements. Ils ont vite démontré qu’ils étaient dans une démarche de respect et au long court. J’ai souscrit au projet car le temps est peut-être venu de faire son deuil. Même si, avec Mano, le deuil est impossible.

HD. Il n’est pas aisé de s’attaquer à un tel répertoire et une telle personnalité…

L. B. Il était important de « diluer » la personnalité de Mano et d’ouvrir son répertoire au plus grand nombre d’auditeurs possible. Les interprètes ont pu s’approprier ses mots en dehors de son histoire personnelle. Notre démarche était de faire briller sa poésie. Un tel projet aurait été trop lourd à porter pour un seul chanteur. Être à plusieurs fut une force.

N. R. Je vois dans ce projet un côté anti-intégriste. Les intégrismes nous ont toujours fait ch… lui comme à moi. Il existe aussi des intégristes de Mano. Nous avons fait la démonstration qu’il est possible de chanter et se réapproprier ses chansons. Mano portait un discours universel sur la vie, la mort, l’amour. Quand une vingtaine d’artistes le reprennent, c’est aussi une manière de tordre le coup à l’intégrisme et d’apporter une couleur ou un sens différent à certains de ses textes. Les chansons voyagent vraiment.

 

« Le discours universel qu'il portait est repris à leur façon par une vingtaine d'artistes. Et les chansons voyagent vraiment. » Napo Romero

 

HD. Était-ce une manière de se débarrasser du poids de la personnalité de Mano ?

N. R. La chanson qui l’a fait connaître était consacrée au sida. Il a ensuite chanté la mort. Ce fut sa chape de plomb. Quand il s’est mis à chanter la vie ou l’amour, il a désintéressé les médias. Il a endossé ou on lui a fait endosser le costume d’artiste maudit, chose qu’il n’était pas. Il était certes plombé mais il était avant tout un artiste lumineux. C’est cette fapetite cette de lui que nous voulons faire connaître. Il a toujours cherché à se détacher des étiquettes. Il a pâti et souffert d’être catalogué « chanteur du sida ». Ses derniers disques étaient beaucoup plus festifs. Or les médias revenaient toujours à sa maladie comme s’il était condamné à la noirceur.

HD. Peu d’artistes présents sur le disque appartenaient à la sphère Mano Solo. Comment avez-vous défini les collaborations ?

N. R. Mano était un poète. Sans se connaître, en termes d’univers les artistes sur le disque sont proche de lui. Bertrand Cantat, par exemple, a une approche crue des mots qui le relie à Mano. Il existe un héritage Mano. En peinture comme en musique, il était alternatif. Dès le début des années 1980, nous faisions du rock alternatif. Son truc était la peinture. Quand il a compris qu’il fallait être mort pour être connu en peinture, il s’est mis à faire des chansons. Mais il portait en lui l’esprit contestataire post-68. Les gens n’ont pas oublié.

L. B. Mano luttait contre la connerie et le fascisme. Au risque de surprendre, Zebda à ce titre a toute sa place. Ils représentent tout sauf le parisianisme. Leur accent toulousain donne une lecture nouvelle au titre « les Habitants du feu rouge ». Chaque artiste a choisi son morceau. Il n’y a pas eu véritablement de recette. Ce n’est pas un projet de maison de disque. La force de ce disque est le partage, nous ne voulions surtout pas faire un disque de type « la bande à Mano »…

HD. Votre disque élude les derniers albums de Mano pour se consacrer sur la période « Marmaille nue » ou son groupe, les Frères Misère…

L. B. Nous sommes moins sensibles à ses derniers disques. L’histoire ne nous correspond pas. Au début des Hurlements d’Léo, nous avons beaucoup écouté ses deux premiers albums. Nous nous sommes retrouvés en 1998 à Vitrolles contre la fermeture du Sous-Marin par la municipalité FN. Donner les clés d’une ville au FN produit les pires catastrophes. Par la suite, lui comme nous avons suivi notre parcours.

N. P. Un de ses morceaux s’appelait « On vous aura prévenus ». Nous le jouions deux fois par concert au cas où les gens n’auraient pas compris. Cette chanson a 20 ans et nous en sommes toujours là. Elle est tellement d’actualité… Dans le marasme politique et intellectuel actuel, des mecs comme Mano manquent. La situation est insupportable. Nous ne pouvons laisser passer l’extrême droite ou la droite d’extrême droite. Insidieusement le fascisme s’installe en France. Personne n’y trouve rien à redire. En face, nous n’avons que des artistes lisses calibrés pour les médias. Comment ne pas être énervé par ce qu’il se passe ? Comment ne pas être énervé de voir des personnes dormir dans la rue sous l’indifférence générale ? Comment ne pas s’engager ? Il ne suffit pas de chanter : « La jeunesse emmerde le Front national. » Mano gueulait dans le micro avec une sensibilité loin d’être bête. En peu de mots, il dépeignait ce que l’on vit. Nous sommes dans un pays d’extrême droite. Je suis en colère quand j’entends que la France ne pourrait pas, par exemple, accueillir toute la misère du monde. La misère ne s’accueille pas, elle se combat. Les artistes sont en somme des représentants du peuple. Alors si on a un public et un micro, nous devons parler de ces choses-là.

 

 

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