Fédération de l'Oise

Allocution de Christian Houpin lors de l'hommage rendu à Michèle au Mesnil-en-Thelle le lundi 1er juin 2015, auquel plus de 200 personnes ont participé.

Mesdames et messieurs,

Chers amis et camarades,

Mon cher Alain,

 

Cela faisait plusieurs mois que nous savions Michèle menacée par la maladie mais lorsque l’heure fatale arrive, on est toujours bouleversés par la brutalité de l’annonce.

Cela fait plus de 35 ans que je connaissais Michèle, nous nous étions rencontrés au travers de la politique bien sûr : ce n’est un secret pour personne que Michèle était communiste et si l’hommage que je lui rends aujourd’hui l’est à ce titre.

Je voudrais aussi et surtout vous dire combien nous l’aimions comme une sœur, une petite sœur à cause de sa taille et aussi une grande sœur grâce à son étonnante vitalité et à son esprit affûté. 

Pendant des années nous nous voyions régulièrement lors des réunions, il y avait en particulier une autre Michèle de Chambly, elle aussi trop vite disparue et laquelle je ne peux m’empêcher d’associer votre Michèle à vous…

Michèle, tes camarades saluent ta fidélité à l’idéal de justice sociale pour lequel tu n’as jamais cessé de combattre, ils saluent aussi ta conception d’une école laïque et émancipatrice.

Vous ses parents, ses amis proches, vous savez comme notre chagrin est grand car ce petit bout de femme était si attachant, j’entendrais longtemps cette voix rauque me rappeler à l’ordre pour les horaires de fin de réunion…

Vous pouvez être fiers d’elle comme nous le sommes d’avoir combattu à ses cotés.

À titre personnel, nos chemins s’étaient éloignés à cause de la vie et de ses aléas, mais à chaque fois que nous nous rencontrions, c’était toujours avec un immense plaisir partagé.

Et nous nous racontions nos exploits politiques, nos réunions agitées de débats, nos engueulades toujours fraternelles, elle me demandait des nouvelles des uns et des autres et nous nous promettions de nous revoir vite. 

J’en profitais pour lui demander des nouvelles de toi Alain… et je voyais toujours briller dans ses yeux l’amour qu’elle te portait.

Tu comprends mieux pourquoi je t’ai demandé si elle avait pu sentir tes bras avant de s’en aller car je suis certain que ce réconfort lui était indispensable. Je rêve au fond de moi qu’elle ait pu entendre comme dit le poète «  le bruit que fait un grand amour au reflux de la vie »

Michèle, notre amie, notre soeur, notre camarade, voici venue la nuit de la mort, mais nous savons tous que si elle recouvre les choses, elle n’enferme pas l’esprit. Le tien  va désormais nous accompagner pendant longtemps.