Fusion de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, ça y est c’est fait. En quelques semaines, quelques mois, le gouvernement aura bouleversé la carte régionale, et l’organisation du territoire français, sans que les Français ne soient consultés, ni réellement informés. Voilà. Les super-régions sont là, avec deux objectifs : faire des « économies », et répondre à l’exigence de « compétitivité ». De ce vocabulaire récité par des responsables politiques qui apprennent par cœur les recettes économiques du Wall Street Journal, il ne résultera aucun bénéfice pour les populations concernées. La fusion est actée, mais les besoins, eux, restent, et que notre région soit fusionnée n’améliorera en rien les dessertes TER, les routes, l’équipement des collèges, des lycées, ni ne nous amènera d’emplois supplémentaires. Nous n’aurons pas plus de moyens, mais plus de besoins, avec des ressources diminuées. Surtout, les décisions pour l’Oise et les départements de la Somme et de l’Aisne se prendront désormais à Lille. Cette région européo-compatible fonctionnera comme l’Europe : des décisions prises ailleurs que là où elles s’appliquent. Tout conduit à ça. Des régions plus lointaines, des intercommunalités plus lointaines, des départements vidés de leur substance, et, au final, un citoyen dépourvu d’interlocuteurs tangibles, physiques, concrets. Cette France que l’on construit, c’est celle d’une Europe à bout de souffle, dont toutes les politiques conduisent au désastre économique et social. La fusion des régions n’est qu’un passage du long chemin qui nous conduit à ce que connaissent les Grecs, les Espagnols ou les Portugais.
Alain Blanchard, pour les élus communistes
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