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Jean Jaurès, le bâtisseur de la République moderne - Chevrières, 14 mars 2014

Le vendredi 14 mars 2014, la librairie associative Graines de Mots, intallée à Chevrières, proposait une nouvelle rencontre très intéressante dans une ambiance sympa. Elle avait en effet invité Charles Silvestre, ancien rédacteur en chef du journal l'Humanité, actuel vice-président des Amis de l'Humanité, à tenir une conférence sur Jean Jaurès auquel il a consacré plusieurs livres.

Vous trouverez ci-après la vidéo de la conférence suivie des vidéos de 5 interventions de Charles Silvestre suite à des questions ou des réflexions du public.

Bonne rencontre avec Jaurès !

 

Conférence

Conférence

Charles Silvestre débute son intervention par l'assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914 et la notion d'union sacrée qui empêche tout débat sur la guerre. Il présente ensuite le parcours du Tarnais Jaurès, son élection de député à 26 ans, sa production journalistique notamment dès 1887 à la Dépêche avec son article hebdomadaire et à l'Humanité, journal qu'il a créé le 18 avril 1904. Charles montre ensuite comment Jaurès avait anticipé la guerre, à partir de considérations sur la formation de camps (France-Russie-Angleterre d'un côté, Allemagne-Autriche-Hongrie de l'autre), sur la guerre de tranchée en Mandchourie entre la Russie et le Japon et sur les enjeux coloniaux. Dans son livre L'armée nouvelle, il annonce une guerre totale, de masse et longue. Il pressent que cette guerre qui s'annonce peut être la matrice de la violence du siècle.

Jaurès n'est pas un ouvrier, il a des racines paysannes avec son enfance dans la ferme parentale à Castres. Il y développe le sens de l'harmonie et l'unité des hommes. Jaurès devient le député des mineurs de Carmaux après avoir assisté aux grèves de 1892 et se bat pour le droit à l'égalité politique des ouvriers avec les patrons. Les dirigés peuvent avoir des qualités dirigeantes et participer à la gestion du pays, comme le personnifiera Ambroise Croizat à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Après avoir accepté que l'armée n'était pas irréprochable et pouvait souiller la réputation d'un officier, Jaurès s'engage pour que Dreyfus soit réhabilité (et pas seulement grâcié). Jaurès est aussi présent dans la discussion sur la séparation de l'Église et de l'État. Il est ainsi un bâtisseur de la République moderne, république sociale qui s'affranchit du militarisme et du cléricalisme, remis à leur place. 

 

Intervention 1 - Jaurès d’hier à aujourd’hui : quels prolongements dans notre société ?

Quelles ont été les répercussions des combats menés par Jaurès au XXe siècle et en ce début du XXIe siècle ? Charles Silvestre aborde les thèmes de la religion et du social.

Intervention 3 - Jaurès et la guerre

Jaurès présente la guerre économique, la lutte pour l’accaparement des richesses et du pouvoir, comme un terreau susceptible de déboucher sur les guerres.

Charles Silvestre fait ensuite des hypothèses sur les positions qu’aurait pu adopter Jaurès concernant le vote des crédits de guerre (oui), la participation à l’Union sacrée (non), la recherche de solutions au niveau européen pour arrêter la guerre (oui), la Révolution russe (oui, mais par le parti unique) et au Congrès de Tours (refus des 21 propositions).

Intervention 5 - Le second assassinat de Jaurès

Dans cette partie, Charles Silvestre revient sur l'assassinat de Jaurès et les conditions du rendu du procès après la guerre.

 

Intervention 2 - Jaurès et le droit de vote des femmes

Jaurès soutenait le droit de vote des femmes. Il a ainsi participé au dépôt d’une proposition de loi en ce sens en 1890, qui n’a pas eu de suite. En 1906, il a écrit son soutien à la grève ouvrière très dure des femmes à Fougères et sa volonté que cette misère sociale puisse trouver un débouché par l’expression politique. Il faudra encore attendre de nombreuses années, le Front populaire ne réussissant pas à l’instituer (PCF et SFIO pour, radicaux contre). C’est en 1944 seulement que les femmes obtiendront le droit de vote en France.

Intervention 4 - Jaurès, le prolétariat et le combat pour la justice

Charles Silvestre montre, à partir des oppositions entre Jules Guesde et Jean Jaurès concernant Dreyfus, que Jaurès fait école pour que le mouvement ouvrier ne s’intéresse pas seulement à l’emploi et au salaire, mais à tous les problèmes de la société, comme la lutte contre le fascisme. Le mouvement ouvrier doit combattre pour la justice.

 

Jean Jaurès, le bâtisseur de la République moderne - Chevrières, 14 mars 2014

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)