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Déclaration de Jean-Pierre Bosino suite à la disparition de Fernand Tuil

  • Jean-Pierre Bosino, maire de Montataire

Fernand Tuil nous a quittés ce mardi 24 décembre 2013 aux environs de 12 heures. Cela faisait deux ans qu’il se battait avec le courage extraordinaire qui était le sien, contre la maladie. Fernand Tuil était de ces hommes ou de ces femmes, pour lesquels l’humain, la bonté, la générosité n’étaient pas que des mots. C’est au quotidien avec celles et ceux qu’il côtoyait qu’il faisait vivre ses valeurs à travers son amitié, sa fraternité. Malade, c’est encore lui qui s’inquiétait des autres. Fernand Tuil, agent municipal de Montataire, chef de service depuis de très nombreuses années, était un homme engagé. C’est dans son adhésion au Parti Communiste Français et à la CGT qu’il agissait pour l’humanisme, l’internationalisme, pour la justice et contre les inégalités. Il aura été de tous les combats aux côtés des salariés de Chausson, de Still ou de Goss, mais aussi pour la défense des droits des travailleurs en général, pour les salaires, les retraites, contre la répression syndicale. Il ne supportait pas la misère, les difficultés sociales terribles auxquelles sont confrontés nombre de nos concitoyens, ici à Montataire et partout ailleurs. Il pouvait lors de ses prises de parole, emporter une salle, un rassemblement par son enthousiasme, son optimisme. Fernand Tuil, parce qu’il aimait sa ville de Montataire et ses habitants par-dessus tout, en dehors de sa famille, était aussi un vrai internationaliste. Son action inlassable pour les droits du peuple palestinien était un pilier de sa vie. Il a été la cheville ouvrière du jumelage entre Montataire et le camp de réfugiés palestiniens de Deheisheh, puis avec Ahmed Muhaisen de ce même camp, ils ont créé « l’Association des villes françaises jumelées avec des camps ». Fernand avait acquis au fil du temps une reconnaissance y compris de la part des autorités françaises pour sa connaissance de la situation au Moyen-Orient. Yasser Arafat qu’il a côtoyé à de multiples reprises, était conscient du rôle joué par Fernand Tuil pour la création d’un État Palestinien et les droits des réfugiés. Jamais il n’oubliait dans ce combat ses nombreux amis progressistes israéliens. C’est ainsi que lui, qui avait un passeport français, un autre israélien s’est vu remettre le passeport palestinien par l’autorité palestinienne. Fernand Tuil c’était la force de conviction mais aussi la sensibilité à fleur de peau, le souci des autres, toujours. Aujourd’hui il laisse un grand vide. Nous pen­sons à Isabelle Tordjman son épouse, à ses enfants et petits-enfants, à ceux et celles qui ont fait un bout de chemin avec lui. Nous pensons à nos amis palestiniens de Deheisheh et d’ailleurs. Le plus bel hommage à rendre à cet homme vrai, c’est bien de poursuivre ses combats, de ne « rien lâcher » pour une vie meilleure, un monde plus juste. Nous ne t’oublierons pas, notre ami, notre frère, notre camarade.

 

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)