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Conférence-débat « Le coût du capital » avec Yves Dimicoli

Vous trouverez ci-après l'enregistrement vidéo de la conférence-débat « Le coût du capital » avec Yves Dimicoli proposée par l'Espace Marx Oise le 29 novembre 2013 à Clermont-de-l'Oise. 

Sont d'abord présentées 10 séquences (1/10 à 10/10) correspondant à la conférence d'Yves, puis 12 séquences qui sont les réponses aux questions ou commentaires faits par l'assistance lors de la seconde partie de la soirée.

 

Conférence Réponses aux questions et commentaires
1/10 - Introduction Q1/12 - Le capitalisme

2/10 - Le tournant de 2008-2009

Q2/12 - PIB, croissance, nouveau type de développement
3/10 - Le double dogme Q3/12 - L'Allemagne
4/10 - Le coût du capital Q4/12 - La dette publique
5/10 - La traque des coûts Q5/12 - Production, solvabilité des débouchés
6/10 - Faire reculer le coût du capital pour plus et mieux dépenser Q6/12 - Salaires, Smic, emploi, formation
7/10 - Comment faire autrement ? Q7/12 - Une révolution technologique d'ensemble de portée anthropologique
8/10 - Comment en pratique avancer ? (a) Q8/12 - Les PME
9/10 - Comment en pratique avancer ? (b) Q9/12 - Pôle bancaire et financier public
10/10 - Le rôle des services publics Q10/12 - Une nouvelle efficacité
  Q11/12 - Le chômage
  Q12/12 - L'utilisation de l'argent

 

 
 
 

 

Yves rappelle dans sa présentation que la campagne de culpabilisation sur le thème du « coût du travail » n'est pas nouvelle - Gattaz père la menait dès 1981 avec l'élection de Mitterand. Cette campagne opposant la sécurité de l'emploi et la rétribution de la force de travail à la compétitivité des entreprises est efficace, faisant croire qu'aucune alternative n'existe. On mesure dans ces conditions le travail de rassemblement pour faire reculer cette idée « le coût du travail est  à l’origine de toutes les difficultés » parce que, au contraire, c’est le coût du capital qu’il faudrait faire reculer afin de dépenser plus et mieux pour développer les capacités de chacune et chacun. Cette bataille est au cœur des enjeux de rassemblement d’aujourd’hui et de demain.

Lire le texte complet de l'introduction

 

 

 

La crise actuelle n'est pas survenue un beau matin de 2008 avec les subprimes : elle est issue d'une crise structurelle durable en place depuis 35 ans, avec l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Un tournant s'est toutefois produit en 2008, avec une crise financière de portée équivalente à celle de 1929, et en 2009, avec pour la première fois depuis 1945 une récession mondiale. La question est alors davantage « Comment se fait-il que le système est tenu aussi longtemps ? » alors que la productivité augmente et que les débouchés diminuent. La réponse est le recours au crédit, qui a solvabilisé les débouchés, éclairant le rôle des banques et leur sauvetage par les États qui ont injecté des milliards d'euros inefficacement, augmentant l'endettement public et ne remettant pas en cause les critères capitalistes.

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Les dirigeants actuels suivent de façon absessionnelle un double dogme : la hausse de la compétitivité privée et la baisse de la dette publique. Le premier se traduit par une volonté de baisser le « coût » du travail, par la flexibilité et la précarité inscrites dans loi issue de l'ANI et par le CICE. Le second entraîne une politique d'austérité, avec une baisse des dépenses publiques. Les salariés sont donc doublement touchés : baisse des salaires et moins de services publics et de protection par la Sécurité sociale.

 

 

 

 

Le travail et la créativité des salariés créent les richesses. La valeur ajoutée se distribue entre les profits (investissement, intérêts et dividendes, les salaires et les prélèvements publics et sociaux (cotisations sociales et impôts). Des oppositions sont présentes entre les profits et les salaires (au sein de l'entreprise) ainsi qu'entre les prélèvements financiers et les cotisations sociales (hors de l'entreprise, dans la société). Il est nécessaire de faire le lien entre ces deux batailles, à tous les moments de la vie : enfance, actif, retraité…

Le « coût » du travail est composé des salaires et des cotisations sociales patronales finançant la protection sociale. Le coût du capital correspond aux prélèvements financiers : les intérêts aux banques et les dividendes aux actionnaires. Le coût du capital est environ deux fois supérieur aux cotisations sociales patronales. Il faut donc retourner la charge de culpabilité !

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Le coût du capital ne se manifeste pas qu'à l'échelle macroéconomique : il faut traquer ces coûts prédateurs au niveau des entreprises, pour venir en appui des luttes. Les coûts prédateurs sont également des revenus, intérêts et dividendes versés aux banques et aux actionnaires. Le coût du capital exprime trois réalités, indissociables, à des niveaux différents à saisir : un prélèvement sur les richesses produites (niveau de l'entreprise), un système de pouvoir du capital qui impose sa logique (niveau de la démocratie sociale et de nouveaux pouvoirs) et un type de croissance et de développement dominé par les exigences de rentabilité financière (niveau de la politique économique). Cette domination du capital financier a comme effets délétères la surexploitation, la souffrance et la perte de sens du travail ; l'orientation des décisions d'investissement selon la seule rentabilité financière ; le refus d'investir.

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Identifier les coûts prédateurs et rassembler contre le coût du capital ne suffit pas : il faut montrer qu'une alternative existe pour plus et mieux dépenser (salaires, protection sociale…). Parmi les différents types de coûts, un est particulier : les dépenses de service public. Les services publics représentent en effet un projet de transformation révolutionnaire de la société : ils répondent aux besoins populaires, à la demande et ils augmentent la productivité, diminuant ainsi les coûts. L'efficacité est du côté des services publics, pas du capitalisme qui nécrose et qui sacrifie les débouchés.

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Pour mener la bataille contre le coût du capital, il faut tout d'abord ne pas s'en laisser compter sur le « coût » du travail qui, comme on l'a vu, est nécessaire, utile, et bien moindre que les coûts prédateurs. Il faut ensuite souvent répondre à ceux qui mettent en avant la réussite du « modèle » allemand. Or celui-ci n'est pas épargné par la crise et c'est un mensonge de dire que l'efficacité de ce « modèle » repose sur des bas coûts salariaux ! La relative réussite de ce « modèle » repose sur des relations banques-industries bien meilleures chez nos voisins allemands qu'en France. Ces banques allemandes sont principalement publiques, coopératives ou mutualistes. Elles sont ensuite souvent subordonnées à la production réelle, ce sont des « banques-maisons ». Pour mettre en place une autre logique de développement allant dans le sens du progrès humain et du respect de l'environnement, il faut œuvrer selon deux axes : améliorer les relations banques-industries et se libérer de la domination du capital, par une double action, pénalisante et incitative.

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Trois leviers sont à notre disposition pour mettre en place une autre logique de développement : la fiscalité, la parafiscalité et le crédit.

Un taux modulable de l'impôt sur les sociétés permettrait de pénaliser ou d'inciter les entreprises selon les stratégies industrielles mises en place. Un impôt décentralisé sur le capital des entreprises, prenant en compte les équipements et les matériels mais aussi les actifs financiers, serait instauré, permettant de resposabiliser les entreprises par rapport aux territoires.

Les cotisations sociales patronales ne sont pas prélevées sur les salaires, elles sont prises sur la plus-value (valeur ajoutée - salaires). La Sécurité sociale est une conquête qu'on banalise alors qu'elle est porteuse d'une autre civilisation répondant au développement des humains.

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Les banques perçoivent gratuitement dans leurs comptes courants les salaires, les pensions, le RSA…, tout cet argent qui appartient à la société. Cette masse d'argent leur assure une sécurité qui les déresponsabilise à prendre des risques financiers. Le secteur bancaire est dans la ligne de visée des communistes qui proposent la mise en place d'un pôle bancaire et financier public. Serait instauré un nouveau type de crédit qui, par modulation des taux d'intérêt, inciterait ou pénaliserait l'emprunteur selon l'utilisation de l'argent. Des taux d'intérêt nuls ou négatifs (équivalents d'une subvention) sont envisageables.

Voir les centralisations financières territoriales (dépôts et crédits bancaires) dans votre département

 

 

 

 

La bataille des services publics doit être menée au niveau européen. La Banque centrale européenne (BCE) a injecté dans les banques 1 000 milliards d'euros à 1 % sur 3 ans, sans contrepartie et sans résultat probant. La Grèce, qui manquait déjà cruellement de services publics, a été sommée de se débarasser de pans entiers par les plans d'ajustement structurel. Sa dette publique est passée de 128 % du PIB en 2008 à 162 % en 2012. La BCE doit utiliser la planche à billets autrement, pour la relance des services publics. Il faut une réappropriation sociale de la BCE.

 

 

 

 

 

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)