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Lettre ouverte au Premier ministre du député PCF-Front de gauche de l'Oise Patrice Carvalho • 30 août 2013

Monsieur le Premier ministre,

Ce matin, le Conseil des prud’hommes de Compiègne a rendu son jugement concernant le licenciement de 680 salariés de l’usine Continental de Clairoix (60).

Ces suppressions d’emplois ont été invalidées pour défaut de motif économique. En outre, la multinationale allemande est condamnée pour non-respect de ses obligations de reclassement et de l’accord de 2007 sur le temps de travail, qui prévoyait un retour aux 40 heures hebdomadaires contre des assurances sur le maintien de l’emploi jusqu’en 2012, alors que l’établissement a fermé au début de 2010.

Les salariés sont aujourd’hui dans une situation où leur licenciement se révèle sans fondement mais où aucune réintégration n’est possible, puisque le site est fermé. Ils ne peuvent espérer que des indemnités financières individuelles, certes non négligeables, mais ne leur permettant pas de retrouver un emploi.

Or, j’attire votre attention sur le fait qu’une majorité d’entre eux demeure aujourd’hui au chômage, que nous enregistrons nombre de divorces et même de suicides parmi ces salariés.

La décision du Conseil de prud’hommes de Compiègne pose une question : quelles dispositions prenons-nous pour que les licenciements sans raison économique soient interdits en amont de leur mise en œuvre ?

Les députés communistes et du parti de gauche ont déposé une proposition de loi en ce sens. Elle a été examinée par l’Assemblée nationale mais repoussée par la majorité parlementaire et par la droite.

Elle prend à nouveau tout son sens. Etes-vous prêt, Monsieur le Premier ministre, à la lumière de ce qui vient de se passer à Compiègne, ce matin, à légiférer pour que ne se reproduise pas le drame économique, social et humain de Continental et de tant d’autres entreprises soumises au même traitement ?

Il y a urgence. 1 000 emplois disparaissent chaque jour dans notre pays.

Je vous lance cet appel pressant : arrêtons le massacre et faisons prévaloir l’intérêt général sur celui des seuls actionnaires.

Je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’assurance de mes respectueuses salutations.

Patrice Cavalho

 

Déclaration du secrétaire national du PCF Pierre Laurent • 30 août 2013

Je tiens à saluer la belle victoire des salariés de Conti contre la firme allemande multimilliardaire de pneumatiques.

Depuis 2009 et l'annonce de la fermeture de leur usine les ouvriers de Clairoix se sont battus comme des lions contre la puissance financière de Continental qui, prétextant la crise, rayait de la carte une usine rentable et 700 emplois.

 

Leur lutte tenace a permis, ce matin avec le jugement important du tribunal de prudhommes de Compiègne, de condamner la criminalité financière des actionnaires qui invoquaient des licenciements économiques quand la valeur de leurs actions doublaient en 2012 et que le chiffre d'affaire progressait de 17%. Ce délit financier, les ouvriers de Clairoix, même si la justice leur donne raison aujourd'hui, l'ont payé durement, depuis 4 ans.

De nombreux drames humains, liés à la fermeture de l'entreprise et des licenciements, ont marqué la vie des Conti et détruit pour certains leur santé et leur famille.

Le vote d'une loi « interdisant les licenciements boursiers » est plus qu'urgent pour défendre notre industrie, ses emplois et prévenir de tels drames sociaux.

C'est le sens du combat des parlementaires communistes et du Front de gauche pour le vote d'une loi garantissant des droits nouveaux aux salariés dans les entreprises et les groupes face aux actionnaires.

 

Ce jugement favorable à la lutte des Conti a une portée nationale et européenne. Il va donner encore plus de force aux luttes pour l'emploi , Arkéma, Sanofi, Arcelor, Fralib, Doux dans la perspective de la journée d'action du 10 septembre.

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)