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La France doit dire « Stop à la répression des Kurdes de Turquie ! » - Montataire, 16 avril 2013

Après une première soirée annulée pour cause d'intempéries, la soirée consacrée à la situation des Kurdes en Turquie a pu se tenir le mardi 16 mars 2013. Elle a réuni de nombreuses personnes venues découvrir ou approfondir la vie des Kurdes en Turquie, ainsi que des personnes d'origine kurde : la Maison franco-kurde de Creil participait notamment à cette initiative.

Le film Ez Kurdim « Je suis Kurde », dédié aux trois militantes du PKK assassinées à Paris début janvier 2013 dont Fidan Dogan (Rojbin) à qui l'existence du documentaire doit beaucoup, a tout d'abord été projeté. Ce documentaire narre l'histoire d'un peuple qui se bat pour sa reconnaissance par l'État turc et qui a pris les armes pour cela. Les réalisateurs Nicolas Bertrand et Antoine Laurent arrivent dans la région kurde au moment de la victoire du Parti pour la démocratie et la Paix (BDP) début 2012 : la répression s'abat avec des centaines d'élus, de journalistes, d'avocats les défendants qui sont jetés en prison. Nous découvrons la situation sur le terrain par l'intermédiaire de trois femmes, deux Kurdes et la troisième d'origine turque. Les vers de l'écrivain Musa Anter font résonner d'un écho encore plus profond ces engagements militants en faveur de la liberté d'un peuple.   

Le maire Jean-Pierre Bosino est intervenu à la fin de la projection, rappellant que la ville de Montataire et son maire d'alors Maurice Bambier avaient soutenu en 1992 des militants kurdes en grève de la faim.

Source de l'Humanité du 10 janvier 1992

RÉFUGIÉS POLITIQUES : SOLIDARITE DU MAIRE DE MONTATAIRE

Maurice Bambier, conseiller régional de Picardie, conseiller général de l'Oise et maire communiste de Montataire, dans une lettre datée du 7 janvier a, au nom de ses amis du conseil municipal, exprimé aux Turcs et aux Kurdes - en grève de la faim pour obtenir la reconnaissance de leur statut de réfugiés politiques - sa « profonde solidarité ». Il leur fait aussi savoir qu'avec les autres conseillers généraux communistes de l'Oise, Jean Sylla et Gilles Masure, il est intervenu auprès du préfet afin « que soit accélérée l'étude » des dossiers et « que soient revus de façon positive les refus qui ont été opposés jusqu'ici au droit d'asile ». Les demandeurs entament aujourd'hui leur vingt-sixième jour de jeûne.

Il a ensuite défini l'importance de cette soirée, permettant la sensibilisation des Français à la situation kurde : à nous de « faire pression sur notre gouvernement pour qu'il mène une politique digne » et exigente en direction de la Turquie ! Il a également fait l'analogie entre l'assassinat des trois militantes kurdes à Paris et celui de Dulcie September en 1988 alors que le régime d'apartheid sévissait en Afrique du Sud.

L'un des deux réalisateurs, Nicolas Bertrand, était présent et il a précisé les conditions des 6 mois de tournage : gardes à vue, pression de la police et des autorités, « notamment lors du rassemblement pour les disparus »… Ainsi, la plupart des images sont « des images volées » et les personnes qui ont témoigné le faisaient « en mettant en jeu leur liberté ». Il a insisté sur « l'envie des Kurdes à faire connaître leur situation des peuples européens », comptant sur l'expression de « la solidarité des peuples ». Enfin, il a rendu hommage à Rajbin, que l'on voit dans le film à la sortie d'une prison française d'un Kurde, qui était « de toutes les projections » et qui représentait « la nouvelle génération, avec ses 32 ans ». Ça peut être une des causes de son assassinat.

Le sénateur communiste Michel Billout, qui faisait partie de la délégation de l'ANECR qui s'est rendue en Turquie en novembre 2012 pour apporter son soutien aux élus locaux et nationaux kurdes emprisonnés pour le simple fait de défendre leur culture et leurs droits, s'est interrogé sur la vision « apaisée » donnée par le film. Une personne d'origine kurde interviendra plus tard de la même façon, trouvant le film « en dessous de la réalité ». Michel Billout a ensuite présenté la stratégie choisie depuis quelques années par les Kurdes de gagner des droits par le jeu électoral, avec les succès du BDP en dépit de règles électorales volontairement défavorables (comme  un seuil à 10 % des voix sur l'ensemble du territoire, ce que ne peut pas réaliser un parti kurde). L'appel du leader du PKK emprisonné Abdullah Öcalan le 21 mars 2013 pour un cessez-le-feu et le retrait des troupes armées de Turquie va dans le sens d'un règlement politique de la situation. Cet appel a pu se faire suite à « la sortie du régime d'isolement complet auquel il était soumis » jusqu'à il y a peu. 

Voir la source de l'Humanité du 22 mars 2013 - Abdullah Öcalan ouvre la voie d'un cessez-le-feu

Il note toutefois que la constitution turque, qui s'est inspirée de la française, devra être modifiée. Les Kurdes font « une analogie de leurs revendications à celles des Corses ». Enfin, il pointe le jeu ambigu de l'Europe par rapport à la Turquie, s'accomodant de comportements en violation avec les droits de l'Homme.

La maire-adjointe de Creil Méral Jajan, d'origine kurde, a salué l'initiative de la municipalité de Montataire. Elle-même, sans mettre son origine systématiquement en avant, « fait passer le message dès qu'elle le peut ». Elle insiste sur la nécessité de « savoir d'où l'on vient pour s'intégrer » et donc l'importance de l'apprentissage de la langue, elle qui n'a pa eu l'opportunité de l'apprendre. Elle salue les conditions de la révision actuelle de la constitution turque, qui se fait avec les participation des députés.

C'est ensuite la salle qui intervient : Lulu Boubennec pour Femmes Solidaires et Évelyne Blanquet, conseillère municipale de Montataire, ont proposé leur aide aux personnes d'origine kurde en cas de besoin ; Fernand Thuil a témoigné de la ressemblance des situations entre les Kurdes et les Palestiniens et a appelé « à être politiquement incorrect », c'est à dire de ne pas hésiter à aller interpeller les élus, « pour la dignité humaine ». Une personne d'origine kurde a retracé le contexte du passage à la lutte armée du PKK.

Jean-Pierre Bosino a assuré les Kurdes de « l'aide et du soutien de la ville de Montataire » pour leurs différentes actions, mais qu'étant déjà impliquée fortement dans le combat des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits, la municipalité ne pourrait pas agir davantage de façon satisfaisante. 

Un représentant kurde a présenté les enjeux actuels en Syrie : les Turcs craignent la possible réalisation d'une région autonome des Kurdes syriens, qui inciterait les Kurdes de Turquie à faire de même.

Les danseuses du groupe Koma Zelal ont ensuite investi la scène et la soirée s'est terminée par un verre de l'amitié.

 

Aidez à la sensibilisation des Français à la situation des Kurdes de Turquie en organisant des diffusions du film. Pour cela, contacter les réalisateurs Nicolas Bertrand et Antoine Laurent

Facebook du film Ez Kurdim

 

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La France doit dire « Stop à la répression des Kurdes de Turquie ! » - Montataire, 16 avril 2013

le 17 April 2013

Bande-annonce du film Ez Kurdim

Source du journal « Vivre à Montataire »

Les Kurdes du Bassin creillois présents en nombre à la manifestation après l'assassinat de trois militantes du PKK - Paris, 12 janvier 2013

Les Kurdes du Bassin creillois présents en nombre à la manifestation après l'assassinat de trois militantes du PKK - Paris, 12 janvier 2013

Alain Blanchard apporte la solidarité de l'ANECR et du PCF aux Kurdes de Turquie - Creil, 28 octobre 2012

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