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Stop aux politiques d'austérité et à la casse des hôpitaux publics ! - Creil-Senlis, 19 mars 2013

Le Conseil de surveillance du Groupe hospitalier public du sud de l'Oise - hôpitaux de Creil et de Senlis - se réunissait le mardi 19 mars 2013 à Senlis.

Le climat actuel au GHPSO est pesant, avec l'offre de soins aux malades qui se dégrade, ainsi que les conditions de travail des personnels. Ainsi, le 14 février dernier, une action à l'appel de la CGT a eu lieu au péage de l'autoroute A1 à Senlis pour sensibiliser la population. En début du mois de mars, ce sont 51 médecins des secteurs des soins continus qui ont adressé une lettre à la ministre de la Santé, Mme Touraine, pour dénoncer la remise en cause par l'ARS d'un accord mis en place depuis deux ans à l'hôpital de Creil concernant les heures supplémentaires. L'ARS prend ainsi la responsabilité de faire appeler du personnel intérimaire, avec les coûts induits et la rupture de la continuité de l'offre de soins et les risques inhérents.

Le Comité de défense et de développement des hôpitaux publics de Creil et de Senlis appelait la population à se réunir devant l'hôpital de Senlis à l'occasion de ce Conseil de surveillance. La CGT faisait de même (voir le tract ci-contre).

La parole leur a été donnée : Sylvie Poiret pour la CGT et Paul Cesbron pour le Comité de défense ont exprimé la dégradation des conditions de travail et du matériel, ainsi que celles de l'accueil - parfois inexistant par manque de personnel - et des conditions de soins des patients - comme le montrent les témoignages collectés par le Comité de défense.

Demande a été faite aux membres du Conseil de surveillance de réagir à l'expression des manifestants. Son président M. Villemain, maire PS de Creil, a argué de la démocratie pour ne « pas être obligé de prendre la parole ». Alain Blanchard, vice-président PCF du Conseil général de l'Oise, a, lui, apporté son soutien au personnel et a rappelé son opposition à la fusion des deux hôpitaux. Il a aussi fait remarquer que le gouvernement s'interrogeait sur la situation difficile des hôpitaux publics et il a proposé qu'un état des lieux de la fusion et de la création du GHPSO soit fait après une année d'existence : budget, finances, offre se soins, matériels, conditions de travail… Sa parole mise en doute par un membre du Conseil de surveillance concernant la dégradation de l'offre de soins, il a souligné qu'il ne faisait que reprendre les attendus du procès verbal d'un récent conseil de surveillance et les propos relatés du président de la commission médicale qui s'inquiétait de la faiblesses des investissements consacrés aux moyens hospitaliers allant jusqu'à parler « du début d'une phase de risque ».

 

M. Pitre, président de la Commission médicale d'établissement (CME), a déclaré lors de la séance du Conseil de surveillance du 14 juin 2012 :

« Le deuxième point préoccupant, outre l'avenant au CPOM, est la situation des investissements du GHPSO. Sur ce dernier point, il rejoint l'avis de M. Blanchard. En effet, après deux années quasi blanche au niveau des budgets d'investissement des deux hôpitaux, l'année 2012 s'annonce encore plus inquiétante et on commence a entrer dans une phase de risque. Un nouveau courrier va être adressé au directeur général de l'ARS, cosigné par les chefs de pôle mettant en alerte sur l'incapacité du GHPSO à investir. »

C'est ensuite la maire de Senlis Mme Loiseleur qui s'est inquiétée des conditions de travail et de la pérennité de certains services sur Senlis, rappelant que le Conseil municipal de Senlis s'était opposé à la fusion des deux établissements.

Le président du Conseil de surveillance, après avoir menacé d'annuler la réunion du jour si la salle n'était pas évacuée, n'avait d'autres choix que de passer à l'acte devant la demande des manifestants à assister à ladite réunion. 

Le maire PCF de Montataire Jean-Pierre Bosino, qui avait d'autres obligations qui l'on fait arriver après l'annulation de la réunion, a également apporté son soutien aux personnels et critiqué la politique d'austérité qui dégrade les services publics.

Rappelons que :

  • les hôpitaux publics ne doivent pas faire les frais d'une dette dont nous ne sommes pas responsables. La population du Bassin creillois est attachée à la qualité de son hôpital, comme l'ont montré les États généraux de la solidarité et de la santé qui se sont tenus à Creil en 2011 : « L'hôpital Laennec, un service de soins jugé complémentaire et indispensable pour les Creillois » lit-on dans le Guide solidarité qui en est issu.
  • la fusion des hôpitaux ne répond que dans des cas particuliers aux besoins de la population et à la maîtrise des dépenses publiques ! C'est le contenu du rapport de l'IGAS de mars 2012 « Fusion et regroupements hospitaliers : quel bilan pour les quinze dernières années ? »
  • les hôpitaux publics ne sont qu'une partie de l'offre de soins aux populations et plus généralement c'est l'accès aux soins pour tous (géographiquement, qualitativement et financièrement parlant) que les politiques d'austérité mettent à mal.

 

Lien vers le reportage réalisé par FMCTV

  

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)