Les Kurdes s'étaient donnés rendez-vous dans la capitale le samedi 12 janvier pour manifester après l'assassinat de trois militantes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan PKK, exécutées de plusieurs balles dans la tête au Centre d'information du Kurdistan à Paris, dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 janvier.
Le premier rassemblement se tenait gare de l'Est à midi, avant de rejoindre la place du Colonel Fabien, via le boulevard Magenta et ceux de la Chapelle et de la Villette.
Plus de 15 000 Kurdes étaient présents, venus de plusieurs pays : un succès qui a dépassé l'attente des organisateurs et qui a entraîné quelques temps d'attente dans le défilé.
Après les premiers discours gare de l'Est, le podium installé place du Colonel Fabien a vu se succéder des militants kurdes, ainsi que Jacques Fath, chargé des relations internationales au PCF - qui a appelé à la libération d'Abdullah Öcalan, le leader du PKK - et la députée européenne PCF Marie-Christine Vergiat - qui œuvre avec la Gauche unitaire européenne pour que le PKK ne soit plus considéré comme une entité terroriste par l'Union européenne.
Voir les sources du journal L'Humanité
Les Kurdes du Bassin creillois, les plus nombreux dans l'Oise, ont participé en nombre à cette manifestation, avec la crainte de manquer une partie de la manifestation : le train de 11 h 07 est arrivé après celui de 11 h 27. Des manifestants sont montés à bord puis redescendus, car il n'y avait pas assez de place pour tout le monde. Finalement, les Kurdes s'installent dans le train de 11 h 07, arrivé en gare de Creil vers 11 h 30. L'autorisation est donnée pour qu'ils s'assoient aussi en première classe, l'agent de la SNCF s'excusant pour le désagrément causé… Tout se passe bien, l'organisation est au point.
De la gare du Nord, ils rejoignent à pied les autres manifestants à la gare de l'Est vers 12 h 15 et c'est parti pour une initiative qui va durer jusqu'à 16 h 30 passées.
Au retour, ils me disent leur contentement de la réussite de cette manifestation. J'évoque l'initiative de la ville de Montataire du 12 mars prochain avec la projection-débat du film « Ez Kurdim » et ils me précisent que l'association La Maison franco-kurde de Creil est associée à cette initiative, que des danses folkloriques sont programmées et qu'ils espèrent faire venir une personnalité politique kurde.
Personnellement, j'étais présent pour demander les moyens nécessaires à l'élucidation des meurtres et la reconnaissance du PKK comme partenaire incontournable pour une issue politique - ce qui passe par un retrait de la liste des organisations terroristes du PKK et la libération d'Öcalan.
Je n'avais pas tous les codes pour comprendre l'ensemble des enjeux de la manifestation, mais j'ai vraiment eu la sensation de vivre un événement important, où un peuple s'exprimait pour réclamer ses droits.
Claude Courtin
